Galère Patronne Russe (1714)


Galère Patronne Russe
Une galère patronne Russe, à la cape (1715).

Lors de la première guerre de la Baltique, Pierre de Grand, fondateur de Saint-petersburg, fit appel à des ingénieurs et architectes Italiens pour définir ses galères, navire le plus adapté aux hauts-fonds du secteur de la baltique qui devait constituer le noeud de ses affrontements avec la Suède. Trois type de galères furent définis pour constituer la flotte Russe: Des galères "standard", d'environ 40 mètres, directement inspirées des modèles Génois et Vénitiens, également construits en mer noire, comportant une nage de 27 avirons par bord avec quatre hommes sur chacun, "à scaloccio", ce qui représentait une chiourme totale de 216 hommes, trois pièces d'artillerie en chasse, parfois deux en poupe, et une compagnie de fusiliers marins. Les grandes galères, comme dans les flottes méditerranéennes, se subdisvisaient entre "patronnes" et "amirales". Il n'y avait pas de "réale" Russe. Les "patronnes" devaient commander un détachement de galères et étaient un peu plus grandes (46 à 50 mètres, 30 à 36 avirons comme l'illustration ci-dessus), et cinq hommes par banc, ainsi qu'une artillerie renforcée.

La largeur totale avoisinait les 9 mètres. L'illustration ci-dessus nous montre un bâtiment armé de cinq pièces en chasse, dont quatre de 18 livres et une de 24, ainsi que 6 pièces latérales dans le gaillard d'arrière et deux de poupe de 18 livres, mais aussi 14 couleuvrines de 3 livres sur affûts mobiles montés sur les gaillards. Les galères-amirales étaient des unités de commandement suprèmes destinés à mener une escadre, susceptibles de porter la marque du Tsar en personne. Elles avaient 50 mètres de long et plus, comptaient une chiourme de 380 rameurs répartis par cinq sur les 38 avirons par bordée, et mettait en oeuvre un panachage de bombardes et pièces en chasse de 24, 18 et 12 livres. Ce même type de galère fut encore utilisé lors de la seconde guerre de la Baltique que mena le Roi de Suède Gustav III contre Catherine de Russie. Assez peu armée par rapport à leur gabarit, les grandes galères Russes ne pouvaient sérieusement inquiéter les vaisseaux suédois sauf à les menacer d'éperonnage, grâce à une vitesse de 7 noeuds, redoutable par temps calme. Ce sont les "demi-galères", chébecs et demi-chébecs, et les célèbres Skampveyas qui furent les plus efficaces.