Drakkar d'Oseberg

Très célèbre car très bien conservé et très décoré, le navire en chène est le plus vieux de Scandinavie.

Le Drakkar ( "Navire-dragon", invention romantique des archéologues du XIXe siècle) est un type de Langskip ("navire long", le véritable type du navire de raid) apparu au VIIIe siècle après J.C., d'après les traces retrouvées de ce type de bâtiment, son ancêtre, le Byrding, étant assimilé à une barque sans voiles, qui possédait cependant nombre de ses particularités. Cependant il y eut un ancêtre à voiles antique, qui lui était proche, remontant au IIIe siècle avant J.C. C'est d'abord un navire construit à clins, c'est à dire que les planches du bordage sont assemblées en chevauchant les suivantes, telles les tuiles d'un toit. Cette technique permet une meilleure solidité aux lames et coups de boutoir de la mer en tempêtes, fréquentes sous ces latitudes septentrionales, mais aussi lui assure un plus grande imperméabilité. Ils se distinguent également par leur emploi de laçages de couples en racines d'épicéa, leur donnant une grande souplesse. Ils héritaient en cela des navires en peau du néolithique.

Les Drakkars sont fondamentalement de grosses barques réversibles (symétriques de la proue à la poupe, elles peuvent marches dans les deux sens.), à faible tirant d'eau mais sans être à fond plat pour autant, souvent sans entrepont. Le mât, court et toujours unique était placé au centre du navire est fiché dans un renflement d'un maître-couple planté sur la quille. Ce mât pouvait être démonté pour les manoeuvres, mais en mer, suffisait presque toujours à la propulsion du bâtiment. C'est surtout la finesse de ses lignes qui l'ont rendu légendaire: La proue comme la poupe sont hautes et très étroite, alors même que le centre du navire à une section ronde large et basse, donnant à ce navire une excellente stabilité mais aussi une excellente pénétration dans l'eau, une faible traînée. Les avirons maniés par un seul homme en général servaient surtout lors des descentes fluviales, ou par temps calme en cabotage, où le faible tirant d'eau de ces navires leur permettaient d'aller partout.

Contrairement à une idée répandue, les Drakkars n'arboraient pas systématiquement une tête de Dragon en proue et en poupe, mais souvent une spirale, un motif sacré très utilisé graphiquement par les peuples celtiques et Scandinaves. Leur coque était également souvent ornementée de motifs du même ordre, taillés dans le bordé, propres aux Drekis, le type de Langskips apparenté au Snekkar mais généralement bien plus décoré. Le bateau d'Oseberg fut découvert en 1904 par un fermier d'Oseberg, dans la régio du Vestfjold. Ce dernier avait dans son champ un tumulus qui recelait un navire enterré avec la sépulture probable de la Reine Åsa et de sa servante. Il fut exhumé et sauvegardé par les archéologues Gustavson et Shetelig. Il n'était pas le premier car d'autres avaient étés dégagés dès le XVIIe siècle, mais la richesse de son ornementation et son état de conservation parfait étaient en revanche une première.

Ce Langskip était plutôt court et large (22 mètres par 5) mais sa forme particulièrement tonturée était emblématique des Dreki et des Snekkars en général. Il fut daté de 820 ap. JC. Il comportait des pièces essentiellement en chêne, et quinze bancs, probablement pour 30 rameurs. Son mât était d'environ 9 mètres et sa voilure extapolée de 90 m2. Il devait pouvoir filer à 10 noeuds rien qu'à la voile. Les décorations particulièrement travaillées de la pièce d'étambot, devenues un classique en matière d'art païen Norrois, sont une caractéristiques des Dreki, souvent plus décoratifs que fonctionnels et souvent utilisés comme sépultures. En vérité, le Draki, le navire d'Oseberg était un Karfi, une variante courte des Langskips classiques comme les Snekkars.

Des liens (anglais et suédois):

 
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