Great Harry (1515)


Great Harry
Une représentation du Great Harry tel qu'il se présentait à l'entrevue avec François Ier. Ses proportions sont respectées, ce qui n'est pas le cas des gravures de l'époque.

Véritable monstre de son époque, le "Henri grâce à Dieu" était le plus grand navire de son temps. Premier vaisseau de la renaissance, il succédait au Régent de 1489, inspiré des caraques Françaises. Cette dernière périt sous les coups de son challenger Français Marie de la Cordelière, et Henry VIII Tudor décida de le remplacer par un bâtiment qui devait faire la renommée de sa toute jeune marine. Construit en un an à peine pour une fortune de l'époque (8700 livres), ce navire qui fut connu aussi comme "Imperial Carrack" ou "Henry Imperial" coûta une véritable fortune à l'époque. Il jaugeait 1500 tonneaux, ce qui éclipsait de très loin le Régent, et avoisinait les 65 mètres de long. Il portait une artillerie imposante, composée de 251 canons de divers calibre, en commençant par les 21 énormes canons de bronze, 130 en fer et 100 couleuvrines. C'était aussi un navire de parade hors-normes, arborant au sommet de ses vergues des flammes de 40 mètres de long, ses voiles étant damassées de brocard d'or. Il ne fallait rien de moins pour emmener Henri VIII à l'entrevue du Drap d'or proposée par François Ier. Cependant, ce pachyderme ne participa à aucun combat. Il faut dire qu'il était difficilement maniable, il suffit de penser au poids de la grand-voile lorsqu'elle était alourdie par les embruns, qui devait représenter plus d'une dizaine de tonnes à brasser à mains nues... La hauteur excessive de ses châteaux, une caractéristique des caraques préjudiciable à la stabilité comme plate-forme de tir, aboutit à une "refonte" en 1536, consistant à lui enlever un étage, l'allégeant du même coup de près de 500 tonnes. La seule reproduction qu'on lui connaît est une gravure de 1545 (extrapolation ci-dessus). Mais il existe aussi un tableau représentant le départ d'Henry VIII vers le camp de François Ier qui pourrait présenter celle-ci en 1520, la seule caraque à voiles dorées, montrant des superstructures blanches.