Navires Turcs de la première Guerre Mondiale

La Marine Turque en 1914-1918

Poster - La Marine Ottomane en 1914

Certainement le parent pauvre de l'armée Turque, la marine avait étée jadis la plus puissante de méditerranée Orientale durant plusieurs siècles. En 1870, elle dominait encore les Russes en mer noire, et était incontournable dans l'océan indien et la mer rouge, sans parler de la méditerranée. Mais depuis que l'empire avait essuyé des défaites sanctionnées par des pertes de territoires considérables, la marine avait vu son budget s'amenuiser à grande vitesse. Il n'y eut pratiquement plus aucune commande à l'étranger de navires neufs. Les défaites subies face à la flotte Russe n'y furent pas étrangères, et la marine avait perdu son prestige et la confiance des dirigeants de l'empire. Si elle avait joué un rôle capital lors de l'éviction du Sultan Abdul Aziz au profit de Abdul Hamid II, en 1878, elle était démobiliée et démoralisée; Sans entretien, ses unités nombreuses et puissantes étaient laissées à l'abandon et pourrirent de rouille à quai.

A partir de 1884, quelques commandes donnèrent le change, mais n'altéraient pas le rythme des mises hors service de bâtiments puissants. En 1890, un nouveau plan ambitieux faisait état de commandes de cuirassés du type Hoche à la France et la reconstruction de cuirassés anciens, mais aucune commande de croiseur ou de destroyer ne fut poursuivie. Au début du siècle, deux nouveaux croiseurs et quelques destroyers furent construits et acquis, mais furent condamnés également à l'inaction totale tandis que les vieux cuirassés étaient modernisés et convertis en bâtiments côtiers.


La flotte Ottomane en 1879

Le coup d'état des "jeunes Turcs" allait en 1909 faire changer d'attitude la Turquie vis-à-vis de sa flotte. Ce mouvement nationaliste reança en effet des ambitions de puissance navale, et annonça d'emblée un plan naval de 6 ans comprenant 6 cuirassés, 12 destroyers, 12 torpilleurs et 6 submersibles. La réalisation de ce plan tardit de telle sorte que lorsque la guerre éclata en 1911 avec l'Italie, la flotte Turque était complètement impréparée. Afin de parer à l'urgence, le gouvernement acheta 2 cuirassés Allemands et 4 destroyers, ainsi que des navires civils rapides pour reconversion en canonnières. Cette décision était à mettre au crédit des deux contre-amiraux Britanniques William et Gamble qui avaient étés nommés de leur commission navale à Istambul à la tête de la flotte en 1910. Néammoins, le manque d'audace de la flotte fit que peu de sorties furent entreprises jusqu'en 1912. Cette flotte constituée des deux cuirassés, deux croiseurs, et 5 destroyers sortit des Dardanelles pour jeter l'ancre à Beyrouth, mais les bâtiments présents dans 6 autres ports de la côte dont Izmir furent taillés en pièces par la marine Italienne. Ses forces ne purent pas empêcher lors de la guerre des Balkans la mainmise des Grecs sur presque toutes les îles de la mer égée.


Le vénérable cuirassé Messoudieh en 1914

Au début de cette guerre contre les Grecs, dont l'un des objectifs était de reprendre la Crète, la Turquie racheta à la Grande-Bretagne le cuirassé Rio de Janeiro, qui aurait dû s'appeler Sultan Osman I. On sait que ce dernier fut à son achêvement intégré à la Royal Navy. D'autres commandes furent passés à l'Allemagne et à la France, mais aucune définitive. On étudia aussi la possibilité que de grands chantiers Britanniques reprennent en main par une location trentenaire plusieurs ports turcs dont Izmir, mais la survenance de la guerre mit fin à ce projet. En 1914, l'armée Turque était encadrée très efficacement par des officiers Allemands ( une mission militaire s'était d'ailleurs installée depuis la fin de 1913, aux ordres du général Von Sanders ). La marine, en partie équipée à l'Allemande, fut également influencée par la politique de Berlin. Lorsqu'en août les navires Turcs commandés furent saisis par les Britanniques, l'opinion publique mais surtout le gouvernement nationaliste déclara la guerre à la triple entente.


Abdul Kadir en 1909

Un miracle se produisit alors: En méditerranée se trouvait l'escadre Allemande composée du croiseur de bataille Goeben assisté du croiseur Breslau. Cette escadre commandé par le contre-amiral Wilhelm Souchon se trouvait à Alexandrie, qu'il dût quitter en catastrophe, et les forces navales Françaises et Britanniques se préparaient à le traquer et à l'anéanir. Contre toute attente dans sa position désespérée, Souchon choisit de rallier directement les Dardanelles et de se réfugier à Constantinople, qu'il atteint le 11 août. A ce moment les deux navires étaient réfugiés dans un port neutre, et le gouvernement Turc, avec l'assentiment de Berlin, acheta les deux navires, qui du coup renforçaient singulièrement la flotte. Dès le 1er Novembre, la flotte Turque réorganisée autour de son nouveau bâtiment-amiral effectua des bombardements de grands ports Russes de la mer noire.


La flotte Ottomane comparée à la Marine Grecque

Par la suite, la flotte n'effectua jamais de sortie à l'ouest, et les forts, mines, filets et batteries côtières des Dardanelles allaient infliger plus de dégâts aux forces Franco-Britanniques lors de leur tentative de débarquement qu'aucune escadre en méditerranée. Les sorties des navires Turco-Allemands furent peu fréquentes mais efficaces et contribuèrent à désorganiser les convois de ravitaillement Russes. Par ailleurs, des flotilles en Mésopotamie, sur l'Euphrate et le Tigre furent constituer pour lutter contre les Britanniques grâce à des bateaux Allemands venus par l'intermédiaire de la Bulgarie. En 1918 toutefois, la situation militaire Turque s'était réglée sur terre, au sud, et l'amistice de Mudros tomba à point nommé. Le sort du Goeben aurait été normalement d'être joint aux navires de la Hochseeflotte envoyés en captivité à scapa Flow, mais sous le nouveau nom de Yavuz Sultan Selim et le commandement de l'amiral Arir Pasha, sembla un temps échapper à ce sort et être définitivement intégré à la flotte Turque, internée à Izmir sous contrôle Britannique. Par le traité de Sèvres en 1920, celle-ci fut singulièrement amputée par des démolitions forcées, réduite à 7 canonnières, et 6 torpilleurs dont l'armement était précisément limité. Le Yavuz, comme le reste des bâtiments lourds devait en principe être donné à la Grande-Bretagne ou au Japon.

Finalement, le coup de force Nationaliste mené en 1919 par Mustafa Kemal (Ataturk) en Anatolie chassa du trône le Sultan Mohammed VI en 1922, après une révolution et une guerre civile, et les deux canonnières des forces de Kemal de réfugièrent au sein de la flotte de la mer noire alors aux mains des "Rouges" pour éviter la capture. Finalement les Forces Turques battirent les Grecs et leur victoire fut reconnue par le traité de Lausanne le 24 juillet 1923. Cet accord signait aussi la libération de la flotte Turque internée à Izmir.


Le Sultan Osman I aurait été le plus puissant cuirassés du monde si délivré à la Turquie. Il fut réquisitionné et renommé HMS Agincourt, participant à la bataille du Jutland

Forces disponibles en 1914:

Cuirassés:   Croiseurs:   Destroyers:   Can.torpilleurs:   Canonnières   Yachts armés   H. Barbarossa 2 Hamidieh 1 Berk I Efsan 1 Pelengri Deria 1 Sevket Numa 4 Beirut 1 Yavuz ( 1914 ) 1 Medjidieh 1 Yarhishar 4 Berk I Savket 2 Iz el Din 1 Galata 1 Garde-côtes:   Midilli (1914) 1 Muavenet 4 Submersibles:   Zuhaf 2 Cipka 1 Nijmi Sevket 1 Mo. mines:   Torpilleurs:   Müstecip Ombasi   Marmaris 1 Tarabulus 1 Messudieh 1 Intibah 1 Abdul Mecid 1 (1914, capture) 1 Yozgat 1 Istanbul 1 Muin-I-Zaffer 1 Nusret 1 Akhishar 2 Vedettes:   Sedd ul Bahr 3 Ertugrul 1         Hamidabad 9 N°1-24 20 Isa Reis 3 Sogütlü 1                 Preveze 4    

Cuirassés classe Hayreddin Barbarossa (1891)

Barbarossa

Si les opérations de la flotte Turque furent menées avec des unités rapides, les cuirassés de sa flotte étaient cependant ancrés à Constantinople. En effet le cuirassé Turc le plus récent était le Messudieh, datant de 1875... En 1910, devant les bruits de bottes dans les Balkans, le gouvernement Turc sollicita le kaiser pour l'achat de deux cuirassés alors en réserve, de la classe Brandenburg. Après accord le 10 septembre, les deux unités, le Kurfürst Wilhelm et le Weissembourg furent achetées et rejoignirent Constantinople, tandis que dans le même temps, le gouvernement Turc se rapprochait des Britanniques pour la construction de deux autres unités. Après leur arrivée, les deux unités furent rebaptisées Hayreddin Barbarossa et Torgud Reis, et repeintes en kaki sombre, la livrée habituelle de la marine Turque.

Ils furent très actif pendant la première guerre des Balkans, bombardant Varna, soutenant la ligne Chatajla contre les Bulgares, puis participèrent à deux batailles navales contre les Grecs le 16 décembre 1912 et 18 janvier 1913. Endommagés, ils perdirent chacun une pièce en casemate. Ils furent d'ailleurs partiellement désarmés et leurs pièces ventilées entre d'autres bâtiments auxiliaires et les fortifications des Dardanelles. Ils servaient de garde-côtes en 1914-18, le Barbarossa étant torpillé et coulé par l'E11 le 8 août 1915 près de Boulair ( mer de Marmara ), tandis que le Torgud Reis, qui remorqua le Yavuz gravement endommagé par des mines, le sauva d'un naufrage en janvier 1918. En 1928 il fut converti en navire-école et démoli en 1957, après 66 ans de bons et loyaux services...

specifications
Déplacement & Dimensions 10 500 t ; 115,7 x 19,5 x 7,9 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 12 chaudières, 10 200 cv. et 16,5 Noeuds max.
Blindage, Equipage Tourelles 380, ceinture 400, barbettes 305 mm; Equipage 568.
Armement 6 canons de 280 (3x2), 8 de 105, 8 de 88 mm, 6 TLT 450 mm.

T.C.G Yavuz Sultan Selim (1911)

Yavuz

Le Yavuz Sultan Selim ne fut baptisé de la sorte que le 16 août 1914. C'est sans doute le navire le plus célèbre de la guerre apprès le Lusitania dans les conséquences qu'il engendra. Originellement, le croiseur de bataille de la Kaiserflotte, SMS Goeben, de la classe Moltke et son campagnon le croiseur léger Breslau, formaient l'escadre Allemande de méditerranée. Avec le déclenchement des hostilités, le vice-amiral Souchon parvint lors d'une poursuite épique ( voir l'affaire du goeben ) à rejoindre Constantinople. La flotte Turque avait étée amputée récemment de deux bâtiments commandés et payés aux chantiers Britanniques, et les relations diplomatiques étaient au point mort. Le Kaiser y vit une occasion de joindre l'empire Ottoman à sa cause en offrant opportunément les deux navires Allemands, mis dans une posture difficile du fait de la neutralité Turque. Le 16 août, Souchon reçut l'aval du Kaiser et ses officiers coiffaient le fez tandis que le Sultan Abdul Hamid II baptisait le Goeben Yavuz et le Breslau, Midilli. Sa première opération navale commença dès 28 octobre, au moment de la déclaration de guerre de la Turquie à la Russie.

Les deux navires ex-Allemands ( mais avec leur équipage d'origine ) sous le commandement de Wilhelm Souchon devenu grand-amiral de la flotte Turque, effectuèrent une série de bombardements de la côte Russe, notamment Odessa, Sébastopol, Novorrossisk. Puis le 18 novembre, le Yavuz effectua une nouvelle sortie d'interception des cuirassés Russes de la flotte de la mer noire. Ce fut la bataille du cap Sarytch, le 18 novembre. Le 10 décembre il fit une autre sortie sur Batum, puis sauta sur deux mines Russes posées dans le Bosphore. Ses réparations achevées en avril, le Yavuz fit une autre sortie et rencontra la flotte Russe, il sortit du duel en ayant encaissé 2 gros calibres le 10 mai. Enfin le 20 janvier 1918, il fut frappé de deux autres mines et deux bombes. Il effectua au total 17 actions en mer noire, et fut interné et inactif jusqu'en 1926, où il fut modernisé et servit encore pendant la seconde guerre mondiale, n'étant radié et démoli qu'en 1956...

specifications
Déplacement & Dimensions 22 616 t, 25 300 t PC; 186,5 x 29,5 x 9 m
Propulsion 4 hélices, 4 turbines Parsons, 24 chaudières Schultze-Thornycroft, 52 000 cv. et 25,5 Noeuds max.
Blindage, Equipage Batterie 200, réduit 200, tourelles 230, ceinture 250, blockhaus 350, barbettes 230 mm; Equipage 1355.
Armement 10 canons de 280 (5x2), 12 de 150, 12 de 88, 4 TLT 500 mm (SM, 1 av, 1 ar, 2 flancs)

Cuirassé Messudieh (1875)

Messudieh

Le seul cuirassé de la flotte Turque avant la première guerre des balkans en 1912 était un cuirassé complètement obsolète, restant des vagues de démolition d'anciens navires de ligne mixtes réformés datant de la seconde moitié du siècle passé. Il fut réarmé en 1891, avec trois pièces Krupp de 150 mm, puis fut complètement reconstruit en 1898-1903 aux chantiers Ansaldo. Il en ressortit avec une nouvelle superstructure, de nouvelles machines, et une nouvelle batterie moderne ( Voir la fiche ci-dessous ). Toutefois leurs deux pièces en tourelles de 233 mm prévues à l'avant et à l'arrière ne furent jamais montée, et le Messudieh reprit du service avec deux répliques en bois à la place!. D'une valeur militaire discutable, il fut envoyé dans le détroit des Dardanelles, ancré solidement à Charnak en complément des batteries côtières. Il fut trouvé et torpillé par le submersible Britannique B11 le 1er décembre 1914.

specifications
Déplacement & Dimensions 9120 t standard ; 101 x 18 x 7,90 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines TE, 16 chaudières Niclausse, 11 000 cv. et 16 Noeuds max.
Blindage, équipage Ceinture 305, batterie 254, casemates 80, blockhaus 203, pont 76 mm ; Équipage 600
Armement 12 de 152, 14 de 76, 10 de 57, 2 de 47 mm.

Cuirassé Muin-I-Zaffer (1869)

Muin I Zaffer

Parmi les plus antiques bâtiments de la flotte Turque, le Muin-I-Zaffer était le survivant d'une classe de deux petits cuirassés à casemates, avec l'Avni Illah perdu au combat en 1912. Ces deux ex-cuirassés mixtes de construction Anglaise furent réarmés en 1891, tandis que leur mâture était réduite, et furent entièrement reconstruits à Ansaldo en 1903-1907. Il en ressortirent avec un mât militaire unique, une coque allégée, reconstruite avec des casemates latérales, mais gardèrent les machines d'origine ( avec de nouveles chaudières à cylindres ), et leur blindage. Les deux bâtiments participèrent à la guerre des Balkans, et le Muin-I-Zaffer était encore en service en 1914 comme batterie de défense côtière. On le mit en réserve en 1916, ses matelots étant attribués à d'autres navires, et il ne joua aucun rôle durant le reste de la guerre. Il sera démoli en 1922.

specifications
Déplacement & Dimensions 2200 t standard ; 69 x 11 x 5 m
Propulsion 1 hélice, 1 machine Horiz. Compound, 10 chaudières Niclausse, 9000 cv. et 13 noeuds max.
Blindage, équipage Ceinture 152, casemates 102, blockhaus 152, pont 76 mm ; Équipage 220.
Armement 4 de 150, 6 de 76, 10 de 57, 2 de 47 mm.

Croiseur Hamidieh (1903)

Hamidieh

Second des deux croiseurs modernes de la flotte Turque en 1914, le Hamidieh fut commandé sous le nom d'Habdul Hamid en 1901 aux chantiers Armstrong. Il était pratiquement identique au Medjidieh, bien que sensiblement plus lourd, plus long et large, avec de plus basses manches à air, il avait la même protection, le même armement, à ceci près que les canons étaient manufacturés par Vickers-Armstrong. Lancé en septembre 1903 et achevé en 1904 il fut renommé Hamidieh en 1908. Il prit part aux deux guerres des Balkans, et le 21 novembre 1912, torpillé devant Varna. Il rentra à Constantinople à petite vitesse, donnant de la bande, mais fut réparé et opéra durant les derniers jours de la seconde guerre des Balkans. Il fut très actif au début de la grande guerre contre les Russes. Il fut réarmé après la guerre avec 2 pièces Krupp de 150 mm et 8 de 76 mm, puis servit de navire-école des aspirants de la flotte. Il était en service prendant la seconde guerre mondiale, et fut démoli en 1947.

specifications
Déplacement & Dimensions 3300 t standard ; 100,6 x 12,80 x 5,33 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 12 500 cv. et 22 Noeuds max.
Blindage, équipage Pont 102 mm, cloisons 30 mm ; Équipage 312
Armement 2 canons de 152, 8 de 120, 6 de 75, 6 de 37, 2 TLT SM latéraux 457 mm.

Croiseur Medjidieh (1903)

Medjidieh

Premier des deux croiseurs modernes de la flotte Turque en 1914, le Medjidieh fut commandé aux chantiers Cramp aux USA en même temps que le Hamidieh à Vickers-Armstrong. Il était pratiquemet identique à ce dernier, mais toutefois plus léger, plus court et moins large, mais aussi rapide et bénéficiant de la même protection. Il possédait également le même armement, à ceci près que les canons étaient manufacturés par Bethlehem Steel. Il se distinguait principalement par sa silhouette plus ramassée et ses hautes manches à air. prit part aux deux guerres des Balkans, et fut très actif au début de la grande guerre contre les Russes. C'est au cours d'une de ses sorties, le le 3 avril 1915 qu'il sauta sur une mine au large d'Odessa. Les Russes le renflouèrent et le réparèrent, et il fit carrière jusqu'en 1918 sous le nom de Prut, complètement reconstruit à Nikolayev. Il revint à la Turquie en 1919 et servit encore, modernisé en 1923 et actif jusqu'en 1947.

specifications
Déplacement & Dimensions 3300 t standard ; 100,6 x 12,80 x 5,33 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 12 500 cv. et 22 Noeuds max.
Blindage, équipage Pont 102 mm, cloisons 30 mm ; Équipage 312
Armement 2 canons de 152, 8 de 120, 6 de 75, 6 de 37, 2 TLT SM latéraux 457 mm.

T.C.G Midilli (1911)

Midilli

Ce compagnon de route inséparable du Goeben, croiseur léger de la classe Magdeburg du nom de SMS Breslau, devint le Midilli le 16 août 1914, après s'être réfugié à Constantinople ( voir l'affaire du Goeben ). Déja sous pavillon Allemand, il avait tiré les premiers coups de feu de la guerre en bombardant Bône et Philippeville en Algérie le 3 août, puis croisé le fer avec le HMS Goucester en mettant cap à l'est. Sous pavillon Turc, il fut largement employé dans les sorties du Yavuz, ex-Goeben, comme éclaireur, mais n'hésitant pas à croiser le fer avec d'autres bâtiments, comme un vieux cuirassé Russe à la bataille du cap Sarytch en novembre 1914. Le second du commandant était un jeune officier du nom de Karl Dönitz... Le 29 octobre il avait dévasté Novorrossisk en coulant 14 vapeurs et détruisant les 40 réservoirs de mazout du port. Le 23 décembre il coula un transport et captura un cargo destiné à bloquer le port de Zonguldak.

En avril 1915 il coula deux autres cargos, puis la nuit de cette action, aidé par les puissants projecteurs du Yavuz, coula trois destroyers Russes. En août, un duel le mit aux prises avec d'autres destroyers, et il en coula deux, après avoir été gravement touché. Le 4 juillet, le Midilli bombardait Tuapse et Lazarevskoye, coulant le cargo Kniaz Obolensky. Il fut touché à la proue par l'Imperatrista Mariya, puis mouilla des mines dans la mer d'Azov. En 1916, on lui remplaça ses pièces de 105 mm des gaillards par deux 150 mm, et en 1917, par une batterie complète de 8 pièces de ce calibre. Il fut gravement endommagé par une mine en juillet 1915, mais définitivement perdu le 20 janvier 1918 en heurtant 5 mines dans un champ Britannique près d'Imbros, et sombra par l'arrière en dix minutes avec les deu tiers de son équipage. Le Yavuz, lui, y survécut.

specifications
Déplacement & Dimensions 4570 t - 5587 t PC; 138,6 x 13,4 x 5,1 m
Propulsion 2/3/4 hélices, 2/3 turbines, 11 chaudières standard, 29 900-35 500 cv. et 27,5 - 28,2 noeuds max.
Blindage, Equipage aucun; Equipage 354.
Armement 12 canons de 105, 2 TLT 500 mm, 120 mines.

Dragueur/Mouilleur de mines Nusret (1912)

Nusret

Le Nusret (1912) et l'Intibah ( 1886 ), étaient des remorqueurs de haute mer reconvertis en mouilleurs de mines. Ils firent les deux guerres mondiales et seront ferraillés en 1957. Le Nusret coula indirectement ( par le champ de mine qu'il posa en baie d'Erin Keui à l'entrée des Dardanelles, trois cuirassés, un Français et deux Britanniques. L'Intibah fit une carrière fort longue puisqu'il fut reconstruit pour le mouillage des mines (il était aussi beaucoup plus gros que le Nusret ( 616 tonnes )), renommé Uyanik en 1942 et finalement démoli en 1957. Le Kiresund enfin était un ancien navire civil (1877) reconverti de 3056 tjb, qui servit durant la grande guerre et fut ferraillé en 1927.

specifications
Déplacement & Dimensions 364t, 1610t PC 96 x 9,30 x 3,28 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Parsons, 35 000 cv. et 36 Noeuds max.
Blindage, équipage aucun _ Équipage 149
Armement 4 canons de 120 mm, 2 canons de 40 mm Bofors AA, 2 de 20 mm AA, 6 TLT 533 mm.

Destroyers classe Yarishar (1908)

Yarishar

Quatre destroyers furent commandés en 1906 aux chantiers Français de la Gironde sur le modèle des "Durandal" de 300 tonnes de Normand. La classe comprenait les Yarishar, Tasoz, Samsun, et Basra. Ils furent délivrés en 1908. Ils furent très actifs pendant les deux guerres des Balkans et le conflit mondial. Le Yarishar fut torpillé le 3 décembre 1915 dans le golfe d'Izmit, par le submersible Anglais E11. Les trois autres survécurent au conflit et furent modernisés en 1924. Ils servirent encore durant la seconde guerre mondiale et furent démolis en 1948.

specifications
Déplacement & Dimensions 284 t standard ; 56 x 5,3 x 2,8 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 2 chaudières Normand, 5950 cv. et 28 Noeuds max.
Blindage, équipage aucun Équipage 67
Armement 1 canon de 65 mm, 6 canons de 47 mm, 2 TLT 450 mm.

Destroyers classe Muavenet (1909)

Muavenet

Quatre destroyers furent achetés flambants neufs en 1910 aux chantiers Allemands Schichau du type "S165", transférés en même temps que les deux cuirassés de la classe Barbarossa. La classe comprenait les Muavenet-I-Millet, Jadhigar-I-Millet, Numene-I-Hamije, et Gairet-I-Watanije. Ils furent très actifs pendant les deux guerres des Balkans et le conflit mondial. Le Gairet s'échoua le 28 octobre 1916 sur un banc de sable près devant Varna. Les turcs le sabordèrent pour éviter sa capture. Le Jadhigar de son côté fut bombardé par des appareils du RNAS dans la corne d'or et coulé le 10 juillet 1917. Les deux autres furent démolis en 1920.

specifications
Déplacement & Dimensions 665t, 765t PC ; 74,2 x 8 x 3 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Schichau, 4 chausières, 17 500 cv. et 34 Noeuds max.
Blindage, équipage aucun ; Équipage 84
Armement 2 canons de 88 mm, 2 canons de 37 mm, 6 TLT 450 mm.

Aviso-Torpilleurs classe Namet (1890)

Pelengri

Le Namet et le Pelengri Deria furent construits à Constantinople et lancés en 1890, sur des plans Britanniques. Leur armement était par contre d'origine Krupp. Le premier fut désarmé en 1910 et le second réarmé en 1914 ( Voir fiche ). leur armement d'origine comprenait 2 pièces de 104 mm, 6 de 76 mm et 3 TLT dont un en proue. Ils étaient assez lents et rendus complètement désuets avec l'apparition des destroyers. Il était en faction à Constantinople, au niveau de la pointe de Seraglio, et fut torpillé et coulé par l'E11 qui avait réussi à franchir le détroit, le 23 mai 1915.

specifications
Déplacement & Dimensions 900 t standard ; 70 x 9,5 x 5 m
Propulsion 2 hélice, 1 machine Horiz., 2 chaudières loco, 4500 cv. et 19 noeuds max.
Équipage 120.
Armement 3 de 75 mm, 4 de 47 mm.

Aviso-Torpilleurs classe Berk-I-Savket (1906)

Berk-I-Savket

Bien que procédant d'un concept passé de mode, le Berk-I-Savket et le Peyk-I-Sevket furent commandée par l'amirauté Turque aux chantiers Allemands de Germaniawerft en 1905. Ils étaient opérationnels en 1907. Ils participèrent aux deux guerres des Balkans, mais sans faits notables, puis à la grande guerre. Le premier fut gravement endommagé en touchant une mine Russe le 2 janvier 1915 au large du Bosphore, mais survécut à ses blessures, fut remorqué et réparé, pour reprendre du service en 1916. Le second fut torpillé le 6 août 1915 en mer de Marmara par un submersible Anglais, et son commandant réussit à le faire échouer sur un banc de sable. Remorqué, réparé, il reprit également du service jusqu'en 1918. Après la guerre, ces navires restèrent en fonction jusqu'en 1937 avant de se voir complètement reconstruits et réarmés. Ils ne furent réformés qu'en 1944.

specifications
Déplacement & Dimensions 775t standard ; 80 x 8,4 x 2,5 m
Propulsion 2 hélice, 2 machines VTE, 4 chaudières, 5100 cv. et 21 noeuds max.
Blindage, équipage Aucun ; Équipage 105.
Armement 2 canons de 105, 6 de 57, 4 de 37 mm ( 2 Revolver Hotchkiss ), 3 TLT 450 mm ( 1 en proue ).

Canonnières classe Isa Reis (1911-12)

Isa Reis

Trois unités ( Hizar Reis, Isa Reis et Duruk Reis ) construites en 1911-12, commandées à la France ( Forges & Chantiers de la méditerranée ) au moment de la guerre des Balkans, et qui servaient de canonnières en 1914-18. Tous trois sautèrent sur un champ de mine Russe dans le Bosphore, furent renfloués, réparés et remis en service. En 1918, le Duruk Reis fut renommé Kemal Reis. Ils furent modernisés en 1923 puis furent reconvertis en 1938 en dragueurs de mines. Ils opérèrent jusqu'en 1947-48.

specifications
Déplacement & Dimensions 413 t standard ; 47 x 7,90 x 1,30 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 850 cv. et 14 Noeuds max.
Équipage 64
Armement 3 canons de 75, 2 de 47 Revolver Hotchkiss, 2 de 20 mm AA, 6 TLT 533 mm.

Canonnières classe Preveze (1912)

Preveze

Quatre cannonnières récentes avaient étées commandées en 1910 aux chantiers de Saint-Nazaire: Il s'agissait des Preveze, Aydin Reis, Sakiz, et Burak Reis. Ils furent lancés entre janvier et mai 1912 et participèrent à la fin de la seconde guerre des Balkans. Opérationnels en 1914, ils étaient stationnés à Constantinople. Aucun ne fut perdu au combat, mais après la guerre, l'Aydin Reis fut offert par le gouvernement de Mustafa Kemal aux gouvernement Russe tout comme le Preveze pour éviter qu'ils ne soient capturés par le corps expéditionnaire allié. Les Russes les rendirent en 1922. Trois furent réformés en 1924, mais l'Aydin reis réarmé continua de servir jusqu'en 1948. Il était alors utilisé comme navire de surveillance et réarmé avec 2 pièces de 76 mm et 2 de 57 mm, et pourvu de nouvelles chaudières Babcock & Wilcox.

specifications
Déplacement & Dimensions 500t standard ; 54,3 x 8,5 x 2,4 m
Propulsion 2 hélice, 2 machines VTE, 2 chaudières, 1025 cv. et 14 noeuds max.
Équipage 76.
Armement 2 canons de 100, 2 de 47 mm.