Navires Soviétiques de la seconde Guerre Mondiale

Sovietskaya Flota - La marine Soviétique en 1922-1945



Vue d'ensemble de la marine Soviétique durant la seconde guerre mondiale

Prologue:

Avant la marine soviétique, il y avait la marine Russe. Or cette dernière était de composition relativement récente (du XVIIe siècle, Pierre le Grand). Dirigeant une colossale puissance continentale, le Tsar de toutes les Russies n'avait guère d'intêrét pour la chose maritime. Mais bien avant que ce vaste pays ne s'assure des débouchés sur la mer noire ou en baltique, les Slaves possédaient des rudiments solides du commerce maritime au long cours, mené d'abord et avant tout par des embarcations fluviales, des canoés, puis les navires de nature scandinave, influencés par la construction vénète (l'actuelle pologne). Les navigateurs Slaves vont au moyen-âge mener des équipées aussi hardies que celles des Vikings sur leurs Lodyas, répliques Russes des Drakkars, mais originairement monoxyles ( dérivés de pirogues ). Certaines villes, comme Kiev et Novgorod, avaient joui dès cette époque d'une certain rayonnement grâce au commerce maritime, sur un réseau de routes allant des villes Scandinaves et Hanséatiques jusqu'à Constantinople, et en grêce.

Il y avait dès cette époque un embryon de force navale, car de vastes flottes furent lancées contre Constantinople par les princes: La mer noire est certainement le berceau de la flotte russe, et son école de guerre. Un commerce débutait également en baltique, avec les villes de la Hanse, mais le manque de grands ports côtiers en empêcha le développement. De plus la piratrie commença un véritable essor au XVe siècle, auquel les Tsars apportèrent une solution en finançant la protection de leurs navires par les Danois, achetés à prix d'or grâce aux bénéfices de ce commerce. La menace des Tatars, des Mongols, et des Chevaliers Teutoniques étant passée, un nouvel adversaire en Baltique se présenta: La Suède. Au début du XVIIe siècle, la maison des Romanov succéda à la maison des Rurik. Des troubles marquèrent cet interrègne, en mer d'azov et en mer noire, ce sont les expéditions cosaques qui défendirent les intêréts du Tsar. Mais ceux-ci opéraient plus souvent à terre, ou dans de solides galères, lointains dérivés des Lodyas.

Pierre le Grand Il faudra attendre le règne de Pierre le Grand (1682), pour voir la Russie s'intéresser vraiment à la possession d'une flotte militaire. Très influencé dans sa jeunesse par tout ce qui touchait aux navires, il fonda en 1693 le port d'Arkhangelsk en mer blanche. Mais ce dernier était prisonnier de son glacial climat et du passage saisonnier dans les glaces. Il pensait à assurer surtout un débouché durable en mer noire, et cet accés n'était bloqué que par la forteresse Turque d'Azov. Avec ses quelques premier navires, construits avec le concours d'un Suisse Francophone, Franz Lefort, futur amiral, il bâtit sa première force de vaisseaux et de galères, commandés par les cosaques, et acheva le siège de la forteresse par sa capture. Après cette première victoire, il créa en 1696 officiellement la flotte Russe. Celle-ci n'aura pas l'occasion de se distinguer, car bien que Kerch soit prise sans combat, les Turcs en vinrent à reconquérir en 1711 les territoires gagnés plus tôt, faute de renforts Russes. Plus que jamais déterminé à offrir à la Russie un autre port, Petr Velikiy (Pierre le grand) regardait en Baltique. Depuis des siècles la suède, forte de sa flotte, la plus puissante de cette mer intérieure, constituait un sérieux frein à la sécurité du trafic marchand et des Intêréts Russes en général.

Shtandart à Honfleur

En 1701, une flotte Suédoise attaqua l'estuaire de la Dvina, avec comme objectif Arkhangelsk, sauvé par quelques navires Russes. L'année suivante, une victoire fut remportée sur le lac Ladoga. Enfin, en 1703, le Tsar posa la première pierre de la forteresse de Saint-pétersbourg, construite au milieu des sables et des marécages, commandant l'embouchure de la Neva. En 1704, une nouvelle attaque Suédoise fut brisée sur les feux de la ligne de bataille Russe soutenue par les grosses pièces des batteries de l'île de Kotlin et de Kronstadt. Enfin, en 1709, ce fut la victoire de Poltava. En 1715, l'académie navale de Saint-Petersbourg fut fondée, randis que le Tsar ordonnait la construction d'une vaste flotte de galères, les Skampayevas, destinées à constituer la base de sa flotte de la baltique. Cette même année elle les engagea dans la grande bataille de Gangut, qu'elle remporta. En 1721, la position dominante de la Suède appartenait au passé, et Pierre le Grand avait réalisé son rêve.

Galère patronne Russe
Demi-Galère Russe
Skampayeva

Après son règne, la flotte Russe fut organisée autour de ce port, le pivot de la flotte de la baltique. La marine fut réorganisée, codifiée. A partir de 1730, plusieurs expéditions allaient à la suite de Béring préciser la cartographie des îles Kouriles et du Kamchatka, sans trouver encore la route des Indes et de la Chine. En 1736, la forteresse d'Azov était reprise, permettant de nouveau un débouché sur la mer noire. A partir de 1762, Catherine II commença à reprendre le rêve de Pierre Ier et lança la construction d'une flotte en mer noire, la flotte d'Azov, les Turcs étant toujours menaçants. Cette flotte allait bientôt se distinguer en méditerrannée, repoussant les Turcs en mer égée dans la bataille de Chesma, puis consolider ses positions par la prise de Patras en 1772. En 1782 la Crimée fut anexée à la Russie, et sous l'égide de Potemkine, la forteresse de Sévastopol fut fondée, base principale de la flotte de la mer noire. Elle allait prouver son efficacité à la bataille d'Ochakov, en 1788.

Bataille de Gangut

Lentement mais sûrement, les bases des différentes flottes se mettent en place, l'organisation se complexifie, les budgets sont en augmentation. En 1791, la paix est signée pour un temps avec la Turquie, qui confirme le rattachement du Kouban et de la Crimée à la Russie. En 1798, une école d'ingénieurs et d'architectes navals est formée à Saint-Petersbourg. Désormais, la Russie ne doit plus être dépendante d'une assistance étrangère dans la conception de ses navires. Mais en 1805, la guerre reprend une fois de plus avec la Turquie, elle durera juqu'en 1812, ne cédant qu'avec la menace Napoléonienne. Le péril Français passé, la Russie s'essaie à la Vapeur, et c'est Saint-Petersbourg qui aura la primeur du premier navire ainsi propulsé en Russie, l'Elisabeta, en 1815. En 1823, la première canonnière à vapeur est acceptée en service, il s'agit du Meteor. Toutefois, comme les autres grandes puissance navales, la flotte Russe compte avant tout de hauts trois-ponts, quatre-ponts et des frégates en bois et à voile.

Bataille de Navarin 1827

La flotte de la mer Noire aura l'occasion de se distinguer une fois de plus avec les alliés Français et Britanniques du moment à Navarin, en 1827, probablement la dernière grande bataille en ligne de vaisseaux à voiles, et qui défait une coalition Egypto-Turque. Par ailleurs, sur le plan technologique, la Russie prend un certain ascendant en concevant le premier submersible en acier en 1834. En 1866, l'ingénieur Aleksandrovsky parviendra à concevoir le premier submersible doté d'un moteur à air comprimé. Mais l'Amirauté ne lui prête encore que peu d'attention. En 1848, l'Archimede devient, comme le navire du même nom en Grande-Bretagne, son premier bâtiment à "vis sans fin" (hélice). Pendant la guerre de Crimée, la bataille de Sinope, le 30 novembre 1853, met fin à de nouvelles vélléités de reconquête Turques: Elle s'achêve par un désastre pour leur escadre, et le triomphe de l'amiral Nakhimov.

Les années 1860-70 sont riches en bouleversements dans la technique navale: Tandis que les Français lancent le premier cuirassé Gloire, suvi par les Britanniques avec le Warrior, la Russie lance le Sébastopol en 1864, suivi du Petropavlovsk, et des trois Pervenetz. En 1867, elle lance son premier cuirassé à batterie centrale, le Kniaz (Comte) Pojarski, suivi de son premier cuirassé à tourelles, le Minin, en 1869. Elle s'équipe de monitors dès 1864 pour sa défense côtière, puis développe des projets singuliers, comme les batteries cuirassées à coque concentrique Popov et Novgorod, en 1872-75, les seuls de ce type jamais construit dans le monde. Mais elle disposait encore de sa flotte de ligne classique, tous construits ou convertis à la vapeur: 4 trois-ponts, 6 deux-ponts, 9 frégates et 26 corvettes.

La guerre de Crimée

En 1877-78, une nouvelle guerre Turco-Russe éclate, et cette fois de nouvelles armes sont employées par la Russie, notamment des submersibles équipés de mines destinés à opérer à partir de forteresses côtières. Développés par le talentueux ingénieur Polonais Stefan Drzewiecki, ils entrent en service et son construits en série spécialement pendant ce conflit. par ailleurs, un ancêtre des torpilleurs est expérimenté avec succés. Drzewiecki, qui créa aussi le premier submersible électrique en 1884 va faire progresser considérablement la science navale dans ce domaine et donner une certaine avance à la Russie.

Marine Soviétique présentation

La marine Russe continua à croître de manière exponentielle, à partir de 1886. Le dernier des Romanov, le Tsar Nicolas II, avait fait accélérer le rythme des constructions à partir de 1897 à un tel point qu'en 1904, à la veille de la guerre Russo-Japonaise, elle avait atteint le troisième niveau mondial en tonnage. Mais ces effectifs impressionnants étaient répartis, comme toujours entre la mer noire, la Baltique, le Pacifique (Port Arthur), et la flotte du Nord (Arkhangelsk).

Cuirassé Marat

Mutinerie du Potemkine

En 1904, elle alignait 28 cuirassés, 13 croiseurs-cuirrassés, 18 croiseurs, une trentaine de canonnières, une centaine de destroyers et trois cent torpilleurs, et, plus rare en 1904, une flotte opérationelle de 8 submersibles. La suite est connue: La flotte du pacifique fut attaquée par surprise au mouillage en rade de Port Arthur par un raid de torpilleurs et de destroyers, et devint le Pearl Harbor Russe: Tout sa flotte fut anéantie. Elle dépêcha alors sa flotte de la baltique en totalité, qui effectua un long périple de 8 mois. Ceci laissa aux Japonais le temps de débarquer des troupes et de mettre le siège à Port-Arthur. Le sort des armes sera scellé en 1905 à Tsushima, date la plus funeste pour la flotte Russe qui perdait d'un coup la totalité de la flotte de la Baltique, 12 cuirassés, en sortant presque désarmée avec les seuls effectifs de la mer noire et de l'arctique.

novik

Dzerzhinskiy

Les conséquences en seront considérables. Elles font partie du mécontentement qui aboutit en 1917 à la révolution. Par ailleurs, si la flotte continua ses constructions après 1905 (elle développa notamment un nouveau type de destroyer destiné à lui donner une suprématie navale, le Novik, et mit en chantier 8 dreadnoughts et 4 croiseurs de bataille ), elle participa aux opérations de la grande guerre, en particulier en Baltique. Le potentiel qui lui restait était bien moins important et tout sera balayé durant la guerre civile. Près des trois quart des unités survivantes finiront à la casse, faute d'entretien, un sort assez similaire à celui de la flotte soviétique contemporaine...

Marins révolutionnaires de Kronstadt 1917

La Marine Soviétique en 1939

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate en septembre 1939, la marine soviétique est en cours de constitution: Le plan de 1933 succède au plan quinquénal de 1926. Elle part pratiquement de rien: Depuis 1917, les unités de la flotte Tsariste se voient immobilisés dans les ports ou désactivés. La guerre civile que se livrent blancs et rouges n'améliore rien, et les matelots comme les ouvriers des chantiers navals prennent les armes dans l'un des deux camps. En 1921, l'URSS naissante en émerge avec une situation économique catastrophique, des infrastructures détruites, un manque de personnel compétent. Les cadres de la flotte, fidèles au Tsar pour la plupart, ont disparus dans la tourmente. De cette flotte impériale, la troisième au monde en 1905, avant Tsushima, il ne reste rien, que des épaves ou des coques inachevées... et quelques unités en Baltique, qui sans entretien ni personnel depuis des années, sont plus des épaves à flot que des unités mobilisables.

En 1921, le parti décide de reconstituer une flotte, en comptant des unités existantes en relatif bon état, étant donné le temps que prendrait pour rendre opérationnels les chantiers dévastés. Le bilan est fait des unités à conserver. Et il est lourd: Plus de 75% des navires survivants encore à flot sont dans un tel état et d'une telle ancienneté, que l'on décide de les envoyer à la casse, notamment en Allemagne. Mais les efforts portent leurs fruits et en 1922, en se concentrant sur les unités de valeur, on parvient à mettre sur pied une "flotte" de la baltique comprenant 1 cuirassé ( classe Marat ), 1 croiseur, 8 destroyers et 9 submersibles; mais également 1 croiseur, 2 destroyers et 2 submersibles pour la mer noire.

Bditelnyy

Smyshlenyy

Ognevoy

En 1926, avec la remise en fonctionnement des chantiers, 2 autres cuirassés peuvent être remis en service, de même qu'1 croiseur, 13 destroyers, 14 submersibles. Le plan de reconstitution de la flotte marchande avait été entamé en 1925 et on se préparait naturellement à faire de même pour la flotte soviétique. Approuvé en novembre 1926, ce plan quinquénnal prévoyait la construction de 12 submersibles, 18 gardes-côtes, 36 VLT, ainsi que la modernisation de deux croiseurs, 4 destroyers et quelques autres unités. Ce plan fut révisé en 1929, avec l'autorisation de construction de trois destroyers lourds, 10 submersibles, 16 VLT et deux monitors fluviaux. La refonte des trois cuirassés et d'un croiseur était également à l'étude. Le second plan quinquénnal de 1933 commençait un virage alors même que la stratégie de défense navale, comptant sur un grand nombre de submersibles et de vedettes lance-torpilles, de gardes-côtes et de monitors fluviaux, avaient les faveurs de l'état-major. Ce plan mettait l'accent sur les submersibles, dont 355 étaient programmées, de même que 194 VLT et 4 monitors fluviaux, mais aussi 10 destroyers lourds conducteurs d'escadre et 20 destroyers. Il fut remanié pour s'établir finalement à 155 submersibles, 248 VLT, 49 destroyers et 9 conducteurs d'escadre, mais aussi 4 croiseurs lourds.

Cuirassé Marat en 1939

Techniquement, les soviétiques étaient très demandeurs de conseils et d'aides d'ingénieurs Français, Allemands, Anglais, et surtout Italiens. ces derniers conçurent intégralement, à défaut de les construire, les premiers croiseurs soviétiques modernes (Kirov) , et apportèrent leur savoir-faire sur la nouvelle classe de destroyers (Gnevnyi), et construisirent intégralement le destroyer lourd Taschkent. les Français apportèrent leur conseils pour la conception des destroyers lourds de la classe Kiev, et les Allemands, sous couvert de leur bureau installé à la Hague, étudièrent des designs qui furent repris par les Russes pour leurs sous-marins.

Le troisième plan quinquénal de 1938 était de loin le plus ambitieux, sous la direction personnelle de Staline, plus soucieux que jamais de donner à l'URSS une stratégie maritime passant de défensive à résolument offensive. Les tenants de la stratégie de défense au sein de l'amirauté ne se faisaient plus entendre... Les purges étaient passées par là. En fait, Jusqu'en 1943, ce plan prévoyait pour la première fois des cuirassés et croiseurs de bataille rapides, de ceux qui seront programés et construits peu après la conférence navale de londres en 1936, mettant fin au moratoire initié à Washington. Il s'agissait exactement de 19 navires de ligne, 20 croiseurs, 18 destroyers conducteurs d'escadre, 145 destroyers, 341 submersibles, 514 VLT, et 44 monitors fluviaux. Ces chiffres furent réduits par la suite, et afin de pallier le manque de crédits, les classes étaient standardisées, en vue de simplifier la production.

Bilan (sur ces bases sujettes à caution): 44 garde-côtes, 57 dragueurs de mines, 98 canonnières dont 93 fluviales, 3 mouilleurs de mines, 126 chasseurs de submersibles et 400 VLT.
L'escadron de la Baltique en opération, 1938. Huile par G.V. Gorshkov

Tonnage 1941:
  • Cuirassés 3
  • Croiseurs 9
  • Destroyers 78
  • Sous-marins 240
  • Divers 830

La marine Soviétique durant la "grande guerre patriotique" (1941-45)



troupes de marine Soviétique à Port Arthur en 1945

Le cuirassé Arkhangeslk en 1944
Le cuirassé Arkhangeslk en 1944

Durant la guerre, la flotte soviétique reçut un certain nombre d'unités de la part des alliés: Le cuirassé Arkhangelsk (ex-Royal Sovereign, classe Resolution) était arrivé en renfort en août/septembre 1944, de même que le croiseur Murmansk, ex-USS Milwaukee, classe Omaha, en avril 1944. L'URSS reçut également un groupe de 8 destroyers ex-Britanniques ex-Américains, les fameux "four-pipers" de masse de 1917-19, sous le nom de classe Dostoinyi. 4 destroyers Roumains furent capturés par les Russes et intégrés en 1944 à la flotte de la mer noire. Il s'agissait des Letuchyi, Likhoi, Logkiy, Lovkiy, ex-Regele Ferdinand et Regina Maria, Marasti et Marasesti, de même que trois submersibles Roumains (S3, 4 et TS4 ex-Requinul, Delfinul, Marsuinul.). Elle intégrera à la flotte 4 autres submersibles ex-Lettons et ex-Estoniens (Ronis, Spidola, Kalev, lembit), et reçut 4 submersibles Britanniques de la classe S et U, portant le nom de V1 à V4.

Des unités plus modestes furent également transférées, 28 escorteurs classe EK1 (ex-américains, classe Tacoma) en 1945, pour le front du Pacifique; 34 dragueurs de mines T111 (ex-américains, classe Admirable), dont 10 en 1943 et les autres en 1945; 15 dragueurs de mines côtiers ex-Britanniques en 1944-45; 43 dragueurs de mines légers (ex-classe YMS, américains) en septembre 1945, auxquels s'ajoutèrent les VLT de type Vosper (Britanniques, 90 délivrés en 1944-45), Higgins (Américains, 43 livrés entre 1943 et 1945), et Elco (Américains, 60 livrés en 1944-45, 202 autres livrés dont 53 en tronçons et pièces détachées). Les Américains livrèrent en outre à l'URSS 138 chasseurs de submersibles des classes SC, OTC et RPC à partir de la mi-194

Cuirassé dreadnought Poltava

Durant le conflit, les constructions gourmandes en hommes, comme celle des unités lourdes, cuirassés, croiseurs, furent abandonnées ou reportées, et les unités légères eurent la priorité ( d'autant que les grands ports, du côté Occidental en majorité, furent très vite capturés lors de l'avance Allemande ): Outre les croiseurs Kalinin et Kaganovich (classe Gorkiy) suffisamment avançés pour être terminés, il y eut aussi deux destroyers de la classe Ognevoi, quelques submersibles de la classe Schch, M et K. Elle construisit également des dragueurs de mines de haute mer, de la clase Polukhin ( 6 unités entre 1942 et 1945 ), et les côtiers de la classe T371, 145 unités au total, 250 après la guerre. A la fin de la guerre, une vingtaine de VLT du type Komsomolec furent également délivrés pour affronter le Japon, 15 chasseurs de submersibles de la classe BO2, une centaine de monitors fluviaux de la classe MBK, un millier de vedettes légères de draguage de mines classes R, K et MSV, KM4 et KM5, ainsi qu'une centaine de vedettes de patrouille de la classe PK et MKM. Toutes ces unités prirent une part active au conflit, et ce malgré le caractère principalement terrestre des opérations, car les monitors fluviaux étant l'une des cartes originales de l'arsenal Russe avec les trains blindés.

De nombreuses pertes furent à déplorer, aussi bien en mer noire qu'en Baltique, et surtout en Arctique où les U-Bootes faisaient un carnage, et ce malgré l'escorte considérable allouée aux transports d'armement et de ravitaillement vitaux pour l'URSS consentis à partir de 1942. Les pertes furent nombreuses, aussi bien pour les submersibles que pour les destroyers (plus d'un tiers), et des unités lourdes comme le cuirassé Marat, victimes de la Luftwaffe, ou le croiseur Chervona Ukraina. La majeure partie de la flotte Russe fut victime de forces terrestre, servant elle-même d'appui-feu des places-fortes de la mer noire comme Sébastopol, ou de la Baltique comme Leningrad. Le paradoxe de cette guerre était comme pour la campagne de France, l'inutilité d'une flotte dans les opérations. Les seules unités massivement déployées et au contact direct de l'ennemi furent ainsi des centaines de canonnières fluviales blindées (Sur la Volga, l'Amur et le Prut occidental, le Dniepr et le Don).

Les alliés critiquèrent vivement l'inefficacité ou pire, l'inaction des forces navales soviétiques présentes en Arctique. Les convois de Mourmansk et Arkhangelsk n'étaient en effet escortés que par des bâtiments Britanniques qui devaient en principe passer le relai à des unités Russes arrivées à mi-chemin. Or, pas plus la marine que l'aviation Russe, n'ayant aucune coordination et leurs initiatives individuelles freinées par une bureaucratie pesante, ne se montrèrent à la hauteur de leur tâche en face de la Kriegmarine et de la Luftwaffe opérant depuis leurs bases de Norvège. Il n'y eut sur place d'ailleurs que peu d'unités de valeur, ni croiseur, ni cuirassé pour s'opposer aux navires de ligne et croiseurs Allemands avant le transfert de deux navires transférés au titre de la loi prêt-bail (portant le nom des ports concernés par ces opérations). Ces derniers étaient d'ailleurs âgés (les USA comme la Grande-Bretagne répugnaient à confier aux "rouges", alliés de circonstance, des navires de valeur, craignant sans doute de devoir les trouver en face d'eux plus tard) et leur confrontation avec le Tirpitz ou même aux croiseurs de poche auraient étée sans doute désastreuse. La Royal Navy préférait ne pas aventurer ses unités lourdes par peur de la Luftwaffe.

Quand aux opérations en Finlande, elles reflétaient bien la défense opiniâtre et diablement efficace des Finlandais sur mer: Le golfe de Botnie, et le lac Ladoga entre autres, étaient truffés de champs de mines sur lesquels vinrent exploser un nombre considérable d'unités russes, la marine Finlandaise ayant étée depuis 1939, capturée ou mise hors de combat pour sa plus grande partie. Le 8 août 1945, une courte offensive soviétique se déclencha avec les forces libérées du front occidental et transférées en Orient depuis le mois de Mai. La modeste flotte du pacifique y prit une part active. Le Maréchal Vassilievski engageait contre le général Otozo au Kuangtung plus de 1 200 000 hommes, 5500 chars et 4000 avions avec pour objectif une reconquête de la Mandchourie, de l'île de sakhaline Nord, des Kouriles et du nord de la péninsule Coréenne, avant que la paix ne soit signée. En quelques jours, elle avança et encercla avec le concours de Tchang Kai chek depuis le sud, le gros des forces Nippones, qui capitulent le 19. Mais la campagne continua encore sur d'autres fronts -( notamment aux Kouriles, jusqu'au 1er septembre, date de la fin de la guerre.).

La singularité des "opérations navales" Russes n'apporta donc qu'un enseignement réduit à l'amirauté pour définir sa politique d'après-guerre. Elles ne firent que confirmer l'attachement à une politique de défense basée en majeure partie sur les submersibles et des unités légères. Il n'y avait que la volonté expresse de Staline pour persister dans une vision classique, "mahanienne" des flottes de ligne. La présence d'un porte-avions aurait étée pourtant d'un grand secours afin, ne serait ce que de protéger ses unités, traquer les U-bootes, repousser la Luftwaffe. Le manque d'une véritable aéronavale se fit cruellement sentir: Cette dernière ne se constitua que dans les années 60. Enfin, le développement naval de l'URSS était encore en phase d'accélération en 1945: Lorsque le plan de réarmement arriva à son terme en 1958, la flotte soviétique se hissait au second rang mondial, passant devant la Royal Navy.


Aidez naval encyclopedia !

http://www.naval-encyclopedia.com/ww2/soviet-navy https://www.secondeguerre.net/articles/navires/ru/na_marineurss.html http://www.fr.naval-encyclopedia.com/2e-guerre-mondiale/pages/urss/flotte_sovietique.htm

Tous les navires Soviétiques de la seconde guerre mondiale

Cuirassés Soviétiques

Les forces soviétiques pouvaient compter en 1941 sur trois cuirassés dreadnoughts complètement reconstruits et modernisés, les Gangut ( Octyabrskaya Revolucya ), une solution économique à laquelle auront recours toutes les nations. En effet, en 1941, le nombre de nouvelles unités du type "super-dreadnought" ou cuirassé rapide, en service dans le monde était assez limité. Traité de Washington oblige. A l'époque où ce dernier était signé, la Russie en était naturellement exclue, étant encore en plein chaos. Ce fut ensuite le manque de budgets et d'infrastructures qui l'empêchèrent de se lancer dans ce type de projet. Mais à partir de 1935, l'Union Soviétique avait enfin la volonté et les moyens de concevoir de nouveau des navires de ligne. Aucunement bridée par un traité qu'elle n'avait jamais signé, elle était donc totalement libre de constituer une flotte sans limites de tonnage et des unités individuellement bien au-delà des standards de l'époque. Mais tel ne fut pas le cas.

L'URSS avait prévu des navires de ligne, assez tardivement (voir plus loin). La flotte aurait pu être renforcée des vieux dreadnoughts Imperatritsa Mariya ( ancien nom Tsariste, lancés en 1913-14 ), mais des trois unités de la classe, seul le Volya survécut à la grande guerre, entra dans le camp des "blancs" durant la guerre civile et fut désactivé en 1925 et démoli en 1936, sous contrôle Français. Le grand cuirassé imperator Nikolai I, entamé en 1915, lancé en 1916, fut capturé incomplet et démoli par les Allemands pour éviter qu'il ne tombe aux mains des "rouges" en 1919. Les quatre puissants croiseurs de bataille de la classe Borodino, auraient également dû entrer en service en 1917-18, mais furent tous démolis annulés à cause de la révolution et démolis en 1923, sauf l'Izmail, sur lequel on continua à travailler quelques temps, et qui fut démoli, alors pourtant presque terminé, en 1931.

Croiseurs classe Chapayev (1950)
Croiseurs classe Chapayev (1950), entamés en 1939 et lancés en 1941 mais achevés après la guerre.

Premiers projets: Les cuirassés de la classe Sovietskiy Soyuz: Ces trois unités mises sur cale en 1938 et 1939 au titre du premier plan restèrent inachevées du fait des hostilités. les coques furent démolies dans les années 40. Les croiseurs de bataille de la classe Kronstadt, mis en chantier en 1939, n'étaient guère plus avancés.

Seconds projets: Au titre du plan de 1943-47, et revu pour le plan de 1950-56, les trois grands croiseurs de bataille de la classe Stalingrad, vit leur construction reportée aux années 50 et finalement furent démolis, priorité ayant été donnée à des navires plus raisonnables et modernes après la mort de Staline.

Cuirassés classe Gangut (1911)

Le Marat en septembre 1939
L'Oktyabrskaya Revoluciya (Ex-Gangut) en 1945

Les seuls navires de ligne de la flotte soviétique étaient en 1941 ces dreadnoughts reconstruits, une solution adoptée dans la plupart des marines. La classe Gangut initiale prévoyait la construction de quatre unités, les premiers dreadoughts Russes. Le Poltava avait été durement endomagé durant la guerre civile et restait en rade dans un état préoccupant. Il ne fut jamais remis en service et renommé plus tard Frunze. Il fut par la suite cannibalisé au profit des trois autres et fut rayé des listes en 1925. Les trois autres furent reconstruits, recevant une nouvelle passerelle avec des système de conduite de tir modernes, conservant leurs blockhaus en tour avant et arrière, recevant une catapulte et un hydravion mais pas de hangar. Leur proue fut reconstruite, allongée et rehaussée. Ils conservaient leur artillerie secondaire de 152 mm en barbettes. En 1921, ils furent renommés et remis en service, le Petropavlovsk devenant le Marat ( honneur fait par les communistes Russes au révolutionnaire Français ), le Sevastopol, Parizhkaia Kommuna ("commune de paris", une autre référence), et le Gangut, Oktyabrskaya Revoluciya. Ce dernier reçut pendant sa reconstruction en 1931-32 les machines puissantes du croiseur de bataille Izmail, jamais terminé.

Petropavlovsk

Ils étaient tous trois en service en 1941 et subirent le choc de l'offensive Allemande. Avant cela, le Revoluciya et le Kommuna effectuèrent des bombardements côtiers sur le front de Finlande. Le Marat était lui affecté à la mer noire. Les deux premiers perdirent leur catapulte, leur grue au profit d'un armement AA supplémentaire. Par priorité, ces trois navires furent affectés comme batteries flottantes, embossées, perdant quelques pièces de 120 mm en barbettes, envoyés en batteries côtières, et avec un tiers de leur équipage ( les canonniers ). Le Marat fut durement frappé par la Luftwaffe et coula dans la rade de Kronstadt, sur les des fonds cependant suffisamment hauts pour continuer à servir de batterie flottante et ne fut renflouée qu'après le conflit. Le Revolucya, également présent à Konstadt, fut moins endommagé et conduit pour réparations à Leningrad. Il fut de nouveau bombardé en rade en 1942, mais réparé de nouveau, il servit à l'offensive de l'hiver 44. Son armement fut renforcé et il reçut des équipements de conduite de tir, et radars plus efficaces. Il servit de navire d'entrâinement après la guerre, jusqu'en 1959. Le Kommuna participa à des bombardements côtiers mais fut gravement endommagé pa les bombardiers de la Luftwaffe et conduit à Poti pour réparations. Il n'en ressortit plus avant la fin de la guerre et fut démoli en 1957.

Cuirassé Gangut 1944

Specifications
Déplacement & Dimensions 24 000t, 27-28 000t PC; 181,20 x 26,80 x 9,20 m Propulsion 4 turbines, 25 chaudières , 42 000 cv. et 23 noeuds max. blindage, équipage de 230 à 254 mm max. ; Equipage 1130 Armement 12 canons de 305, 10 canons de 120, 6 canons de 76 AA, 8 de 37, 8 ML 12,7, 4TLT 533 mm SM.

Les croiseurs de bataille de la classe Borodino (Projet - 1915)

L'Izmail , tel qu'il aurait pu apparaître à son achèvement en 1920

Désignés par les ingénieurs du Tsar comme les plus puissants navires de guerre du monde à leur conception, ces quatre unités furent mises en chantier le même jour à Saint Petersbourg, le 19 décembre 1913. Avec 38 000 tonnes à pleine charge et 230 mètres de long, capables de filer à 26,5 noeuds et disposant de 12 pièces de 356 mm, ces navires furent les premier croiseurs de bataille conçus comme navires de supériorité absolue, et destinés à la flotte de la Baltique contre leurs homologues Allemands. Ils intégraient de fait les derniers progrès en la matière, à la lumière de l'étude des unités qu'alignaient la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon. Les premiers designs faisaient état de trois tourelles triples, et d'un pont continu, mais ces caractéristiques furent modifiées avec le temps, et ils adoptèrent une proue surélevée pour améliorer la tenue en mer. Leur blindage atteignait 240 mm par endroits, et sa répartition était largement supérieure à celle des Gangut.

Elle était cependant moins aboutie que celle des navires Allemands. De plus, les ingénieurs avaient répété l'erreur de placer les barbettes sur des positions trop proches des tourelles principales: A chaque salve de l'artillerie principale, leur propre tir aurait été déréglé. pour gagner du temps, les turbines étaient commandées à différents chantiers occidentaux, dont deux en Allemagne ( Vulkan, Stettin ) et deux autres en Grande-Bretagne ( Parsons ). Les Borodino furent lancés en 1915 ( Borodino en juillet, Izmail en juin, Kinburn en octobre ), et 1916 ( Navarin en novembre ). Dès ce lancement, la guerre retenait un grand nombre d'ouvriers mobilisés pour l'armée, et les chantiers se concentrèrent avec les ressources disponibles sur l'Izmail, le plus avancé. De fait, sa coque terminée, les travaux s'échelonnèrent lentement jusqu'en 1917, date de la révolution. A ce moment il était achevé à 85%.

Suspendu pendant la guerre civile, il attendit son heure. En 1931, le gouvernement soviétique décida de le sortir de son bassin pour le démolir, jugeant qu'elle n'avait pas les moyens de le terminer et que sa conception était dépassée, ne cadrant pas avec la politique de défense en vigueur.

Specifications
Déplacement & Dimensions 32 500t, 28 000t PC; 228,60 x 30,50 x 10,20 m
Propulsion 4 turbines, 25 chaudières, 68 000 cv. et 26,5 noeuds max.
blindage, équipage de 152 à 238 mm max. ; Equipage 1250
Armement 12 canons de 356, 24 canons de 130, 8 canons de 76, 4 de 63, 4 ML 12,7mm AA, 6 TLT 533 mm SM.

Cuirassés rapides de la classe Sovietsky Soyuz (Projet 1938):

Le Sovietsky Soyuz (Union soviétique), tel qu'il aurait dû apparaître à son achêvement en 1941

En 1938, le plan quinquénal final, sous la direction expresse de Staline, incluait une flotte de 19 navires de ligne. Parmi ceux-ci des cuirassés rapides afin de succéder aux vieux dreadnoughts de la classe Gangut. Les Sovietsky Soyuz furent en fait définis à partir de l'autorisation du 21 janvier 1938 concernant une classe de 4 unités. Dès le départ, il était prévu de s'affranchir des limitations de Washington et du traité de Londres. C'est l'amiral Isakov qui supervisa le projet, récupérant les données d'une commande datant de 1936 aux chantiers Ansaldo. Les quilles furent posées, en 1938 pour les deux premiers, Soviestky Soyuz et Sovietskaya Bielorussia, et 1939 pour le Sovietskaya Ukraina. Le quatrième ( Sovieskaya Rossiya ) fut annulé lorsqu'il apparut rapidement que le projet demanderait de considérables ressources. De facto, sur plans, ces cuirassés atteignaient 65 000 tonnes à pleine charge, soit 13 000 de plus que le Bismarck contemporain. Ils étaient en fait plus proche d'un Yamato, bien que l'Union soviétique comme les occidentaux ignorait cependant l'existence de ce dernier, et aucun n'était d'ailleurs prévu pour la flotte du pacifique.

Chacun des trois devait en effet être affecté à une flotte, celle du nord ( Polyarni ), à la flotte de la baltique ( Saint Petersbourg ) et à Odessa pour la flotte de la mer noire, où ils auraient étés de redoutables adversaires: Il s'agissait de navires de supériorité navale, conçus avec des pièces d'un calibre et d'une portée les mettant à l'abri d'une riposte adverse. Les dangers de l'aviation n'étaient pas encore pleinement pris en considération, comme en témoignait les 8 mitrailleuses et 32 canons de défense légère.

Le Sovietskaya Rossiya, annulé en 1940 vit des parties de sa coque réutilisées pour construire la batterie flottante Netron Menya. Fin 1940, la coque des deux premiers était achevées à 75% lorsque l'on décida de suspendre les travaux. Avec l'arrivée des Allemands, les Russes en se retirant tentèrent de plastiquer les coques, mais en définitive, les dégâts furent peu importants. Les Allemands terminèrent le travail en 1940, faisant sauter la coque du Bielorussya. Le Soyuz et l'Ukraina furent partiellement démantelés, puis totalement après 1946. Comparés aux Iowa américains, il étaient nettement plus larges et plus lourds, mieux protégés ( 500 mm pour les tourelles! ) moins rapides également, bien qu'ayant une puissance disponible assez considérable ( 20 000 cv de plus que ces derniers ).

Specifications
Déplacement & Dimensions 59 150t, 65 150t PC; 271 x 39 x 10,20 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines turbo-électriques, 231 000 cv. et 28 noeuds max.
blindage, équipage de 220 à 480 mm max. ; Equipage 1250
Armement 9 canons de 406, 12 canons de 150, 8 canons de 100, 32 de 37, 8 ML 12,7 mm AA, 4 avions.

Croiseurs de bataille de la classe Konstadt (1938)

Le Konstadt, tel qu'il aurait dû apparaître à son achêvement en 1941

Le plan quinquénnal approuvé en 1938 incluait également plsieurs croiseurs de bataille. Or, depuis les Borodino de 1913, les Russes n'en avait plus l'expérience. Les deux premières unités de la classe Konstadt ( Le Sebastopol était son sister-ship ), furent donc définies un peu comme des croiseurs super-lourds de 20 000 tonnes standard, armés de pièces de 254 mm. On pensait à l'époque que la prochaine étape après le calibre 203 mm de croiseurs lourds serait celui-ci. Ils étaient des conçus pour faire face à des croiseurs lourds, mais pas des cuirassés. Il s'agissait lors surtout de répondre aux Hipper Allemands, qui étaient eux-même bien au-delà des limites du traité de Washington.

Leur design fut révisé six mois plus tard, pour répondre cette fois aux Scharnhorst. Leur calibre passa donc à 305 mm, et le tonnage grimpa en conséquence. Mais avec 35 000 tonnes en standard, ils étaient toujours respectueux du traité, quand bien même le chef du Kremlin n'en avait cure. Ils avaient des groupes de turbines standard mais proches de celles prévues pour les cuirassés Sovietsky Soyuz, développant la puissance considérable de 230 000 cv, ce qui leur donnait une vitesse de 33 noeuds. Ils étaient pourtant rétrospectivement inférieurs aux Iowa. Leur protection était cependant relativement importante, puisqu'ils comptaient une ceinture cuirassée de 230 mm et un blindage de tourelles de 305 mm.

Mis en chantier en juillet 1939 à Marti et Nikolayevsk, ils furent tous deux suspendus l'année suivante, puis capturés à l'arrivée des troupes Allemandes. Ces derniers firent démolir la coque du Sévastopol, tandis que le Kronstadt le fut dans les années 1950.

Specifications
Déplacement & Dimensions 35 240t, 38 360t PC; 248 x 31,4 x 9,10 m
Propulsion 4 hélices, 4 turbines, 231 000 cv. et 33 noeuds max.
blindage, équipage de 120 à 305 mm max. ; Equipage 1600
Armement 9 canons de 305, 8 canons de 150, 8 canons de 100, 24 de 37, 8 ML 12,7 mm AA, 4 avions.

Croiseurs de bataille de la classe Stalingrad (1952)

Le Stalingrad , tel qu'il aurait été en 1955

En 1944, divers plans de renforcements de la flotte furent approuvés, et des études faites sur de nouveaux cuirassés et croiseurs de batailles. Les navires du projet 24, commandés avec l'insistance de Staline, étaient des Sovietsky Soyuz améliorés, avec une DCA renforce et un tonnage passant à 75 000 tonnes en standard, ce qui laisse penser qu'ils auraient frisé les 85 000 tonnes en lourd, autant que le porte-avions nucéaire USS Enterprise de 1960!. Staline, malgré toute la force de persuasion de l'amiral Kusnetsov, continuait d'exiger une flotte de ligne classique, ne voulant pas entendre parler de porte-avions. Son intransigeance fit certainement prendre beaucoup de retard à la marine soviétique en la matière durant la guerre froide.

Aux côtés des projet 24, le projet 82 fut défini pour apporter un croiseur lourd de supériorité navale à la flotte: Il devait être armé de pièces de 254 mm, puis devant l'insistance de Staline qui voulait que l'on reprenne l'idée des Kronstadt, de pièces de 305 mm. Différents projets furent étudiés entre 1945 et 1957. Finalement le chef du Kremlin avait insisté pour en faire des corsaires à l'image des Deustchland Allemands. Le projet fut finalisé en 1948 et changea encore jusqu'en 1950. Finalement, le Stalingrad et le Moskva furent mis en chantier dans les années 50, le premier en décembre 1951, le second en octobre 1952.

Au final, ces navires prévus pour une entrée en fonction en 1955 étaient grands mais légers, du fait de leur blindage conçu uniquement pour résister aux tir des croiseurs Américains, armés de pièces de 203 mm. Ce blindage était par endroit assez épais pour pouvoir participer plus de la rigidité de l'immense coque que de la protection. Ils ne possédaient pas d'hydravions, mais auraient plus certainement opéré des hélicoptères. Les canons de 130 mm étaient doubles et à tir rapides, les canons de 45 mm et les 25 mm étaient en affûts quadruples.

Le travail commença lentement, le groupe chargé de la construction du premier assurant qu'il serait lancé pour l'anniversaire de la révolution le 6 novembre 1953. En mars 1953, la mort de Staline provoqua l'arrêt immédiat de la construction des deux premiers. Kusnetsov, de retour de son "exil" du pacifique, fermement opposé au projet de ces navires, tentera néammoins de profiter des efforts d'études consentis avec le lancement d'un nouveau croiseur lance-missiles hybride, le Kronstadt, en mai 1955, mais ce dernier fut annulé quelque mois après la pose de la quille.

Specifications
Déplacement & Dimensions 36 500t, 42 300t PC; 278 x 32 x 9,20 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines turbo-électriques, 280 000 cv. et 35,5 noeuds max.
Blindage, équipage de 180 à 240 mm max. ; Equipage 1700
Armement 9 canons de 304, 12 canons de 130, 24 canons de 45, 40 de 25 mm AA.

Croiseurs Soviétiques

En 1941, la flotte comprenait 8 croiseurs, les plus anciens étant le Komintern (ex-Pamiat Merkurya, 1904), navire-école; l'Aurora très célèbre, car avant d'avoir été conservé comme musée flottant de la révolution à partir de 1948, il fut remis en service en 1923, en tant que navire-école des cadets jusqu'en 1931, et resta en rade à Leningrad, jusqu'à l'invasion, bombardé par la Luftwaffe puis sabordé pour éviter d'être capturé. Il fut renfloué en 1944 et réparé, remis dans son état initial de 1917. Il est toujours visitable et constitue l'une des attractions touristiques Kitsch de Leningrad aujourd'hui.

Plus récents et donc de valeur militaire plus évidente, les croiseurs de la classe Svetlana, construits à partir de 1913 et d'une première classe qui devait comprendre 6 unités, subit les vicissitudes du conflit et seules les trois unités les plus avancées entrèrent en service, le Chevronya Ukraina (ex-Admiral Nakhimov) en 1927, le Krasny Krim (ex-Profintern, ex-Svetlana) en 1928, et le Krnasny Kavkaz (ex-Admiral Lazarev) en 1932. ce dernier, complètement reconstruit, n'avait plus rien à voir avec les deux autres. Les deux premiers avaient un valeur militaire toute relative de par leur conception surannée.

Les croiseurs les plus efficaces et les plus récents de la marine Russe étaient ceux de la classe Kirov et Maxim Gokiy. les premiers avaient étés construits comme les seconds en Union soviétique, mais leur conception était presque intégralement Italienne. De fait, ils rappellent certains navires de cette marine. Toutefois ils comportent certains particularismes comme l'adoption pour l'artillerie principal de tourelles triples de 180 mm, configuration inusitée ( standard 203 mm - ou 8 pouces, de croiseurs lourds ou 152 mm - ou 6 pouces, de croiseurs légers). Mais par leur tonnage et la comparaison avec des unités plus anciennes, ils entrent dans la catégorie des croiseurs lourds. Les deux Kirov étaient terminés en 1938 et 1940, le Maxim Gorkiy en 1940 et le Vyacheslav Molotov en juin 1941, le 6, presque 15 jours avant l'invasion Allemande (22 juin). Les deux autres unités de la classe, le Kaganovitch et le Kalinin, ne seront prêts qu'en 1943 et 1944. Enfin, les croiseurs de la classe Chapayev, mis en chantier en 1938-39-40, lancés en 1940 pour les premiers, ne seront terminés que bien après la guerre.

Croiseur léger Krasny Kavkaz (1916)



Le kavkaz est singulier à plus d'un titre: D'abord parce que c'est un navire ancien entièrement redessiné et reconstruit (un croiseur de la classe Svetlana de 1913 ), mais aussi par son armement principal et la configuration de celui-ci: Il s'agissait à l'époque d'un navire affecté à la flotte du pacifique, opposé au vieil antagoniste Japonais. A l'époque, il s'agissait de faire face à la classe Kako ( 6 canons de 203 mm en tourelles simples ), la configuration retenue par les Russes étant un peu inférieure. Les 180 mm étaient en effets expérimentaux, et les tourelles simples une configuration plus apte aux tests. Le calibre était inférieur et les Russes avaient le désavantage d'un canon. mais ces pièces de 180 mm étaient capables d'une cadence plus rapide.

En définitive, le Kavkaz, lancé en 1916, fut terminé en 1932 sous cet aspect, et fut envoyé en baltique contre toute attente, afin de participer à la campagne de Finlande. A ce moment son armement AA avait été changé, passant de 4 pièces de 45 mm à 8 canons de 37 mm et 6 mitrailleuses lourdes DHSK de 12,7 mm. En 1941 il fut endommagé par l'artillerie côtière Allemande, puis la Luftwaffe en 1942 à Tuapse, et envoyé à Poti pour réparations. Il reçut à cette occasion les canons AA et les machines du croiseur Chervonia Ukraina, perdu peu avant. En 1944 son armement AA fut renforcé de 6 affûts doubles de 100 mm, recevant 4 canons de 37 mm AA et deux mitrailleuses de 12,7 mm supplémentaires, puis avec la suppression du hangar et de la catapulte, de deux affûts quadruples de 12,7 mm sur ses tourelles supérieures.

Il survécut à la guerre et après de nouveaux travaux pour en faire un navire d'entraînement, dervit dans ce rôle à partir de 1947, jusqu'en 1956, où il fut utilisé comme cible pour les tests des missiles mer-mer SSN-1. Il coula cette année là.

Specifications
Déplacement & Dimensions 7650t, 9030t PC; 169,50 x 15.70 x 6.20 m
Propulsion 2 turbines, 12 chaudières Yarrow, 55 000 cv. et 29 noeuds max.
Blindage, équipage max. 76 mm; Equipage 850
Armement 4 canons de 180, 4 canons de 100, canons de 45 AA, 4 ML 12,7, 12 TLT 533 mm ( 4x3 ), 100 mines, 3 avions.

Croiseurs légers classe Chervona Ukraina (1916)

Chrvronia Ukraina

Ces deux bâtiments étaient les Admiral Nakhimov et Svetlana de la marine Tsariste, ordonnés en 1913, lancés en 1916, mais jamais achevés du fait de la survenance de la guerre civile. Il s'agissait des deux premiers de la classe. Un autre devint plus tard le Krasny Kavkaz, après une totale reconstruction. Ces deux navires méritaient plus le qualificatif d'amas de tôles rouillées dans leurs bassin lorsqu'en 1921, il fut décidé de les sauvegarder pour un achêvement. Le Profintern ( ex-Svetlana ) fut le premier à être achevé sur les plan d'origine, en 1925. Il passa encore trois ans d'essais avant d'être admis pour le service. Son sister-ship, le Chervonia Ukraina, fut achevé à son tour en 1922, mais là encore, ses essais se poursuivirent jusqu'en 1927. Ils étaient alors d'une conception totalement dépassée, leurs machines ne délivrant que 22 noeuds au lieu des 29 prévus et leur artillerie peu puissante ( 130 mm ) au niveau du gaillard d'arrière ou en barbettes étant imprécise dans le gros temps.

Le Profintern fut envoyé en mer noire en 1929. Il y sera modernisé en 1939, recevant de nouveaux télémètres modernes, perdit catapulte, grues et avions pour améliorer sa stabilité tout en gagnant une DCA plus efficace que ses 4 canons de 65 mm d'origine, avec 6 de 75 mm, tout comme son sister-ship. Il sera renommé Krasny Krim et ré-entrera en service actif en novembre, seulement pour revenir quelques temps plus tard pour une modernisation de la DCA qui s'acheva en 1941. De son côté le Chervona Ukraina recevra une modernisaton du même type entre 1939 et 1941. Il était en service également en mer noire lors de l'invaion Allemande. Ils défendirent Odessa et Sébastopol. Durant ces opérations, le Chervonia Ukraina fut pris à partie par un raid de Stukas du Stgswr 77 le 12 novembre 1941 et très gravement endommagé. Il coulera le landemain. Après la chute de la forteresse de Sébastopol, le Krasny Krim s'échappa vers Poti, et devint opérationel, menant nombre de sorties offensives, recevant deux nouveaux canons de 76 mm AA, et en 1945 d'un radar de vielle aérienne d'origine Américaine. En mars, il devint un navire-école et sera retiré du front, tenant son rôle jusqu'en 1958.

Specifications
Déplacement & Dimensions 6900t, 8200t PC; 158,40 x 15.36 x 5.65 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 12 chaudières Yarrow, 46 300 cv. et 22 noeuds max.
Blindage, équipage max. 76 mm; Equipage 750
Armement 15 canons de 130, 6 canons de 100, 10 canons de 37 AA, 7 ML 12,7, 12 TLT 533 mm ( 4x3 ), 100 mines.

Croiseurs classe Kirov (1936)

Le Vorochilov en 1942

Les deux croiseurs de la classe Kirov étaient les premiers nouveaux croiseurs lourds depuis le Rurik de la marine du Tsar, mis à part les trois Svetlana reconstruits dans les années 25-30. De ce fait, manquant cruellement d'ingénieurs compétents en la matière, les Russes confièrent l'étude de ces navire aux Italiens, qui à l'époque jouissaient d'un certain prestige technique et d'un succés à l'exportation dû aux coûts assez faibles pratiqués dans ses chantiers. Assez classiques dans leur conception, le Kirov et son sister-ship Voroshilov témoignent cependant de deux originalités, leur proue carrée, et leur artillerie principale de 180 mm ( et non 203 mm, comme dans les auyres marines ). Leur coque initiale prévue est très légère (7000 tonnes à vide), mais elle sera largement renforcée par la suite, le déplacement à vide passant à 7880 tonnes sur le Kirov et 7970 sur le Voroshilov. Cet embonpoint très relatif était surtout le résultat d'un blindage largement supérieur. Les Italiens en effet avaeint la mauvaise habitude de construire des navires très rapides mais peu protégés. De fait, la vitesse initiale prévue tomba à 36 noeuds sur le Kirov et 34 sur son jumeau. Ils furent achevés en 1938 (Kirov) et 1940 (Voroshilov), leur armement AA renforcé peu avant 1944 de 10 pièces de 37 mm, remplaçant leur vieux affûts de 45 mm.

Ces deux navires servirent durant la guerre et y survécurent. Le Kirov fut envoyé en Finlande en 1939, effectuant des bombardements côtiers, avant de rejoindre Tallinn pour sa défense après l'invasion Allemande de juin 1941, puis reversé à la défense de Leningrad, bombardé par la Luftwaffe et gravement endommagé, puis de nouveau début 1942, il fut réparé et repris du service fin 1943, appuyant la contre-offensive d'hiver de Leningrad en 1944. Il resta en service jusqu'en 1976-77 en tant que navire-école. Le voroshilov participa à diverses missions de bombardements côtiers apr!s juin 1941, fut endommagé gravement en octobre par des bombardiers, fut envoyé à Poti pour réparations, et en ressortit en février 1942 pour soutenir la contre-offensive d'hiver. il sauta sur une mine en novembre 1942 et fut envoyé pour réparations à Batum, mais début 1945, il y était toujours. Il servit encore jusque dans les années 60.

Specifications
Déplacement & Dimensions 7900t, 8800t PC; 191 x 17.66 x 7.23 m
Propulsion 2 turbines Parsons, 6 chaudières Yarrow-Normand, 113 000 cv. et 36 noeuds max.
Blindage, équipage Pont, ceinture, barbettes 50 mm, tourelles 76, blockhaus 152 mm; Equipage 734
Armement 9 canons de 180 ( 3x3 ), 6 canons de 100, 6 canons 45 AA, 4 ML 12,7, 6 TLT 533 mm (2x3), 3 avions.

Croiseurs classe Maxim Gorkiy (1938)

Le Molotov en août 1944

Cette seconde classe de croiseurs était en droite ligne issue des Kirov précédents. Ils n'en différaient extérieurement que par leur superstructure en tour, des dimensions très légèrement supérieures pour 100 tonnes de plus, une puissance supérieure mais une vitesse inchangée. Enfin leur artillerie de 45 mm était augmentée de deux affûts AA. Le Gorkiy fut terminé en novembre 1940 et le Molotov en juin 1941. Tous deux étaient dont en service lors de l'invasion. Ils furent suivis par le Kaganovich ( juin 1944 ) et le Kalinin ( 1943 ). Ils reçurent à cette date tous les quatre un renfort de canons de 37 mm (10) et quatre mortiers ASM.

Le Gorkiy sauta sur un emine en juin 1941 et y perdit sa proue. Mais il y survécuut et sera réparé temporairelent à Leningrad, embossé et assurant sa défense. Pris à partie par l'artillerie allemande sur rail, et les pièces de campagne, la luftxaffe, il subit un véritable feu d'enfer en avril. Mais il fut réparé et de nouveau opérationnel, appuyant la grande contre-offensive de Leningrad de 1944. Il survécut à la guerre et sera retiré du service actif en 1958. Le Molotov assurait la défense de la mer noire. Présent à Sébastopol et assurant sa défense, il fut attaqué le 3 août 1942 par la vedette lance-torpille MAS 568, perdant sa proue. Il fut réparé avec celle du Frunze, dont la construction était interrompue, et reprit du service fin 1944. Il sera désarmé en 1972.

Le Kalinin et le kaganovich furent lancés à Komsomolsk, sur l'Amur, mais furent remorqués pour achêvement à Vladivostock du fait de leur tirant d'eau. Ils furent mise en serice au sein de la flotte du pacifique, mais restèrent inactifs durant les courtes hostilités contre le japon en juillet-août 1945. Ils furent retirés du service dans les années 60.

La classe suivante, les Chapayev, fut entamée en 1938-39. Il s'agissait d'une classe de mobilisation, de construction "de masse": 7 bâtiments furent commandés pour la première tranche, mis sur quille en 1938-40, et seuls les 5 premiers furent lancés en 1940-41. Ils ne seront achevés qu'après le conflit, en 1949-50. Globalement, ils se présentaient comme une nouvelle interprêtation des Kirov et Gorkiy, mais étaient beaucoup plus puissants ( 15 000 tonnes à pleine charge ), plus grands ( 201 mètres par 19,70 ), disposaient sur le mode des Cleveland ou des "Town", ou encore des Mogami Nippon, d'une artillerie de 12 pièces de 152 mm à tir rapide, et d'une DCA conséquente. Ils servirent jusqu'à la fin des années 60 aux côté des Sverdlov suivants.

Specifications
Déplacement & Dimensions 8177t, 9792t PC; 191 x 17.7 x 6.33 m Propulsion 2 turbines Parsons, 6 chaudières Yarrow-Normand, 129 500 cv. et 35 noeuds max. blindage, équipage Pont , ceinture, barbettes 50 mm, tourelles 76, blockhaus 152 mm; Equipage 734 Armement 9 canons de 180 (3x3), 6 canons de 100, 10 canons 45 AA, 4 ML 12,7, 6 TLT 533 mm (2x3), 2 avions.

Croiseurs classe Chapayev (1945)

Kosmomolec

Une classe de croiseurs lourds entamée en 1939, lancée en 1941. Tous équipés de quatre tourelles triples avec des pièces de 152 mm au lieu de 180 mm. Le même type de choix fait par les Américains, britanniques et Japonais. Tous estimèrent qu'une artillerie plus légère mais plus importante avec une cadence de feu supérieure était préférable. Les coques évacuées hors de portée des Allemands furent achevées après de nombreuses modifications dans les années 1950. Chapayev, Zheleznyakov, Kuybyshev, Chkalov, et Frunze. Une seconde classe dérivée, appelé Sverdlov sera démarrée sur des plans améliorés dans les années 1950. Ce seront les derniers croiseurs conventionnels Soviétiques.

Specifications

Destroyers Soviétiques

La flotte soviétique héritait du cheptel impressionnant de la marine Tsariste, dont la lignée des formidables unités dérivées du Novik de 1904, à l'époque le destroyer le plus puissant du globe. En réalité pratiquement toutes les unités anciennes avaient étés perdues dans la tourmente de la guerre civile. Toutefois, la flotte remit en état un certain nombre d'unités: En 1941, elle pouvait compter sur quelques navires de la classe Donskoi Kazak, ainsi que d'autres destroyers pré-Tsushima ( reclassés comme canonnières ) et 16 de la classe Novik. Les derniers dataient de 1914-16, les premiers de 1904.

Les destroyers lourds en service en 1941 étaient aussi appelés "conducteurs d'escadre", et il s'agissaient d'unités de fort tonnage et et grande puissance dans leur catégorie, parfois assimilés à des croiseurs légers. Il s'agissait des 6 unités de la classe Leningrad, et du Taschkent. Ce dernier, contemporain des Kirov, était également conçu par les Italiens, mais il fut même construit en Italie, à Livourne. Il fut salué comme étant le plus "beau" navire de guerre de l'époque. D'autres destroyers lourds du même modèle que le Taschkent devaient êtres produits en URSS, les Kiev, mais il restèrent inachevés.

La plupart des destroyers standard étaient les unités du plan de 1936, de la classe Gnevnyi, qui comprendra 31 unités, et ceux de la classe Storozhevoi (20 unités), et l'unique Opytnyi. La classe Ognevoi était beaucoup plus moderne, mais les unités furent lancées en 1940, dont deux terminées en 1944 et les autres en 1945-48. Cette classe devait comprendre un premier groupe de 24 unités, mais il semble que seules 14 aient vu le jour.

Destroyers classe Sverdlov (Novik) (1911-16)

Le Karl Libnecht en 1939

Lors de sa sortie, le Novik était le plus puissant destroyer et le plus rapide navire au monde. Il renvoyait tous ceux construit à la même époque au rang de torpilleurs. Il était le prototype de 4 autres classes, dont plus des trois quart furent coulés, détruits ou bien démolis après abandon à l'issue de la guerre civile. En 1939, il n'y avait en service que 16 navires sur les 54 construits (dont 6 qui furent terminés en 1923-28.) Mais la valeur militaire de ces bâtiments était intacte. Ils avaient tous été renommés et réarmés de canons AA de 37 mm et de mitraileuses lourdes de 12,7 mm. Cependant, leur tubes lance-torpilles de 457 mm et leurs pièces de 102 mm étaient un peu légères au standard des "Fubuki" de 1936. Ils s'appelaient Sverdlov (ex-Novik), Frunze, Karl Marx, Karl Libnecht, Rykov, Voikov, Engels, Urickiy, Artiom, Neziamozhniy, Shaumyan, Petrovskiy, Stalin, Volodarskiy, et Dzerzhinskiy. Les survivants en 1943-44 reçurent trois canons de 37 mm et 2 de 20 mm AA. Ils pouvaient tous embarquer de 60 à 80 mines. Leur capacité de tubes lance-torpilles avait été le plus souvent réduite du tiers ou de la moitié: Les derniers cités n'avaient que 6 tubes sur les 12 originels.

En opérations, 6 coulèrent sur des mines en août 1941, un autre se saborda en juin, et un fut coulé en septembre et un autre en août. Les survivants furent retirés du service au début des années 50.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1330t, 1400t PC; 102 x 9.50 x 3.20 m
Propulsion 2 turbines Parsons, 5 chaudières Thornycroft, 29 000 cv. et 33 noeuds max.
Equipage 150
Armement 4 canons de 102, 2 canons de 76, 2 de 37, 3 mitrailleuses de 12,7 mm AA, 6 TLT 457 mm, 80 mines.

Destroyers classe Leningrad (1933)



Les destroyers de la classe Leningrad sont les premiers navires de ce type en Russie depuis les Novik de 1914-16. Prévus pour prendre la tête des escadres de destroyers standards en cours de conception, ces navires puissants furent conçus sous l'influence Française: les Russes avaient étés impressionnés par les destroyers lourds des classe Aigle et Vauquelin. Bien qu'ils ne leur ressemblaient pas, ces 6 navires furent puissamment armés, ils furent cependant lentement construits ( 5 ans pour les premiers ), du fait qu'ils étaient les premiers grands navires militaires lancés en URSS depuis les désastres de la guerre civile.

Leu armement fut renforcé pendant la guerre de 6 canons de 37 mm AA, et ils perdirent leur canon de 130 mm derrière la passerelle. Le Kharkov fut bombardé et perdu en 1943, le Moskva sauta sur des mines en juin 1941 au large de la Roumanie, les autres survécurent jusque dans les années 60.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2150t, 2582t PC; 127,50 x 11.70 x 4.20 m
Propulsion 3 turbines, 3 chaudières à tubes d'eau, 66 000 cv. et 36 noeuds max
blindage, équipage -; Equipage 250
Armement 5canons de 130, 2 canons de 76, 2 canons de 45 AA, 8 TLT 533 mm (2x4), 80 mines.

Tashkent (1937)

Tashkent

Le Tashkent était le prototype d'une nouvelle classe de grands destroyers conducteurs d'escadre, et il fut construit en Italie. Il est rare de parler d'esthétique pour un navire de guerre, mais les spécialistes de l'époque étaient unanimes ce sujet. De plus, on employa une peinture bleu clair expérimentale, tout à fait inhabituelle dans la marine Russe, et qui ajoutait à son caractère original. Dans la Royal Navy on l'appelait "blue beauty", et c'était la fierté des chantier OTO à Livorno. Sur le plan technique, c'était un excellent navire, capable de filer à 44 noeuds aux essais. Il fut fourni avec un armement transitoire de 4 pièces de 130 mm, remplacés par les nouvelles tourelles double de 130 mm en 1940. Affecté en mer noire, il fut frappé à mort par les avions de la Luftwaffe, mais put être remorqué par un destroyer jusqu'à Novorrossisk. Il coula dans la rade, deux de ses tourelles étant récupérées et adaptées sur le destroyer Ognevoi. Il fut en 1942 renfloué pour démolition par les Allemands, et finalement complètement par les Russes en 1943-44.

La série qui suivait le Tashkent, un "super-destroyer" comparable au Mogador Français, la classe Kiev, en dérivait étroitement mais les navires construits furent jamais terminés du fait de l'invasion Allemande. Deux furent détruits sur cale et on conduisit la coque des deux autres à Poti pour éviter la capture. Elles furent démolies en 1946.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2893t, 3200t PC; 139,75 x 13,70 x 3,70 m
Propulsion 2 turbines, 2 chaudières Yarrow, 110 000 cv. et 39-40 noeuds max.
Equipage 250
Armement 6 canons de 130, 6 canons de 45 AA, 6 ML 12,7, 9 TLT 533 mm (3x3).

Destroyers classe Gnevnyi (1936)

Gnevnyi 1944

Cette classe de destroyers de masse (31 navires) était aussi un standard (le type 7) développé au même design pour faire des économies et de temps et de coûts. Ils étaient les premiers destroyers construits en URSS depuis les formidables Novik de 1914-18. Des ingénieurs Italiens participèrent à leur développement. Pour le reste, ce sont des navires assez classiques, de dimensions réduites et d'armement puissant, mais ils héritaient de leur conception Italienne des défauts de rigidité structurelle et un comportement en haute mer perfectible.

Deux d'entre eux furent convertis au standard type 7U, leur coque renforcée et leurs machines améliorés pour compenser la prise de poids. Ils aboutirent à la classe Storozhevoi. Ces 31 unités étaient toutes en service en juin 1941, la dernière, Rekordnyi, étant lancée la même année. Les autres le furent entre 1936 et 1940. Leur armement AA fut renforcé de 3-4 canons de 37 mm AA pendant la guerre. 12 furent perdus par faites de guerre, quatre furent transférés à la Chine. Il est possible que le Reshitelnyi ait été échoué en novembre 1938. les survivants ont étés rayés des listes dans les années 50.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1855t, 2380t PC; 112,80 x 10.20 x 4.10 m
Propulsion 2 turbines Parsons, 3 chaudières à tube d'eau, 48 000 cv. et 37 noeuds max.
Equipage 734
Armement 4 canons de 130, 2 canons de 76, 2 canons 45 AA, 4 ML 12,7, 6 TLT 533 mm ( 2x3 ), 56 mines.

Destroyers classe Storozhevoi (1938)

Classe Storozhevoi: Le Silnyi en 1942

Le type 7U était une amélioration générale des type 7 ( Gevnyi ), avec une coque renforcée, une meilleure protection et des turbines plus puissantes, deux cheminées, et un meilleur armement AA ( canons de 37 mm rapides plutôt que les traditionnels affûts de 45. ). 20 seront programmés et mis en chantier, lancés en 1938-39 et 18 entreront en service en 1939-40. Durant le conflit, ils reçurent des canons AA de 37 mm et mitrailleuses supplémentaires ( en standard en 1944: 7 canons de 37 mm, 8 mitrailleuses. Ils furent équipés pour certains de radars et d'asdic en 1945, d'origine Américaine.

Sur le total, 3 seront capturés et sabordés en 1940-41, 4 perdus en juillet et août 1941, 4 autres sauteront sur des mines, 3 seront torpillés et 2 bombardés en 1942-43. En 1945, il n'en restait que 7. Ils furent désactivés dans les années 1950, le Sobrazitelnyi devenant en 1966 un musée.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2192t, 2404t PC; 112,80 x 10.20 x 4.10 m
Propulsion 2 turbines, 4 chaudières à tube d'eau, 54 000 cv. et 36 noeuds max.
Equipage 207
Armement 4 canons de 130, 2 canons de 76, 3 canons 37 AA, 4 ML 12,7, 6 TLT 533 mm ( 2x3 ), 60 mines.

Destroyer Opytnyi (1939)

Opytnyi

Ce navire expérimental unique lancé en 1935 aux chantier Zhdanov fut le premier destroyer soviétique moderne conçu sans concours de l'extérieur ( en particulier de l'expertise Italienne ). Il devait être nettement plus léger et rapide que les Gnevnyi. En effet, pour des dimensions supérieures ( 118x11,60m contre 112,8x10,20m ), il revendiquait 4000 tonnes de moins. Mais ceci était préjudiciable à la solidité de sa coque, et que bien qu'aux essais, qui se poursuivirent jusque fin 1941, il atteint 42,6 noeuds, son artillerie était quasi inutilisable à ces vitesses du fait de trop fortes vibrations. Il suvécut à la guerre et fut retiré du service dans les années 50.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1670t, 1870t PC; 118 x 10.60 x 4.20 m
Propulsion 2 hélices et 2 turbines, 4 chaudièresRamsin, 70 000 cv. et 42 noeuds max.
Equipage 197
Armement 3 canons de 130, 4 canons de 45 et 3 canons 37 mm AA, 4 ML 12,7, 8 TLT 533 mm ( 2x4 ), 60 mines.

Destroyers classe Ognevoi (1940)

Ognevoi 1944

Cette dernière classe de destroyers soviétiques avant la guerre froide était destinée à remplacer les navires de production de masse précédents en gardant leur rigidité, mais en aménageant une place supplémentaire pour le mazout, augmentant leur autonomie. Des efforts furent entrepris pour améliorer leur stabilité et leur bonne tenue dans le gros temps, et bien qu'il s'agisse d'un standard, ils étaient particulièrement destinés à la flotte du Pacifique, afin de répondre aux unités Nippones. Leurs deux tourelles doubles étaient d'un modèle Russe, mais sur l'Ognovoi, elles provenaient du destroyer lourd Tashkent, coulé par la Luftwaffe. 24 unités avaient étées prévues au programme, toutes sauf une étant mise sur cale avant l'invasion. Deux seulement furent achevés avant la fin des hostilité, 12 autres après la guerre, et les autres démolis dans leurs bassins. Les destroyers de la classe Skoryi, les plus produits par l'union soviétique durant la guerre froide, en dérivaient directement.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2240t, 2950t PC; 117 x 11 x 4.20 m
Propulsion 2 hélices et 2 turbines, 4 chaudières à Tubes d'eau, 54 000 cv. et 37 noeuds max.
Equipage 250
Armement 4 canons de 130, 2 canons de 75 et 3 canons 37 mm AA, 4 ML 12,7, 6 TLT 533 mm (2x3), 96 mines.

Submersibles Soviétiques

Les stratèges de l'amirauté soviétique envisageaient une forme de défense navale proche des théories Françaises de la jeune école, comprenant peu d'unités lourdes mais beaucoup de vedettes lance-torpilles, de mouilleurs de mines, de submersibles et de gardes-côtes.

La flotte de submersibles Russes en 1941 était la plus importante au monde, devant l'Allemagne. Elle se classait en trois catégorie, les océaniques, les moyens (côtiers), et les légers (côtiers). Il y avait en outre des effectifs anciens en service, les 4 de la classe AG (1916-23), d'origine américaine, et le Bezbozhnik, un ancien submersible Britannique de la classe L, coulé par des destroyers "rouges" à Konstadt, puis capturé et remis en service en 1931.

Les plus anciens "croiseurs" étaient ceux de la série I, comprenant 6 unités (1928-29), suivi par la série II (6), la série XI (6), la série XIII et XIII bis (7 et 6). Ces derniers, assimilés en une seule grande classe "L", mouilleurs de mines furent terminés peu de temps avant, pendant ou après l'invasion. La série IV (1934) était une expérimentation malheureuse de "submersibles d'escadre", comprenant 3 unités, la série XI, d'océaniques du modèle standard (38 unités), et la série XIV (12), la dernière de ces grandes classes, achevée durant la guerre.

Les submersibles côtiers moyens ( classe générale Schch ), comprenaient les 4 unités de la série III, les 40 de la série V,V bis et V bis-2, les 33 de la série X et les 12 de la série X bis ( terminés durant la guerre ). La flotte de submersibles côtiers légers ( classe générale M ) comprenait les 50 de la classe VI et VI bis, et les 50 de la classe XII et XII bis dont les derniers entrèrent en service en 1942. Les unités de la série XV était entrés en service bien après l'invasion Allemande, les 3 premiers en 1941-42, et 3 autres après la guerre.

Submersibles océaniques Séries I (1928)

Le Narodolovec, D4 série I en 1942.

Principale classe de submersibles océaniques Russe en 1941, elle était aussi la plus ancienne. En la matière, les dernières unités conçues étaient les B,G et V de la flotte Tsariste, conçus et entamés en 1916-17, mais jamais achevés du fait de la guerre civile. Ils étaient coçus sous la forte influence de l'ingénieur Américain John Holland, un des grands pionniers de ce domaine au début du siècle. En 1925-26, les ingénieurs soviétiques partaient pratiquement de rien: Il restait en service 10 unités de la classe Bars conçus par Bubnov, et 4 du type AG conçus sur des plans Américains.

Trois séries de 6 unités furent donc conçues avec un certain laps de temps entre elles, afin de tirer les leçons de leur conception en exercice. Les premières, les D1-6 ou série I, portaient d'ailleurs des noms de personnalités du Parti. Ces unités avaient souffert de fautes de conception, comme le compartimentage d'une partie du moteur, compliquant la maintenance et risquant la surchauffe, mais aussi de problèmes de qualité plus générale, qui étaient d'ailleurs courants dans l'industrie soviétique de l'époque. Leur durée d'immersion était également trop longue, le rendant très vulnérable, défaut qui fut rapidement corrigé. Ils plongeaient à 91 mètres en opérations, étaient rapides, bon marcheurs, et tenant assez bien la mer. Ils furent modernisés large.ment en 1940. Durant le conflit, Trois d'entre eux furent perdus en mer au sein de la flotte du Nord, basés à Arkhangelsk. Le D4 fut coulé en 1943 par deux U-Bootes capturés ( UJ-102 et 103 ). Les deux derniers survécurent jusqu'à la fin des années 50.

Specifications
Déplacement & Dimensions 933t surface, 1351t plongée; 76 x 6.50 x 3.80 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 2600/1600 cv. et 14/9 noeuds surface/plongée.
Equipage 53
Armement 8 TLT 533 mm (6 av, 2 ar), 1 canon de 100 mm, 1 canon de 45 mm AA, 1 ML 12,7 mm AA.

Submersibles Océaniques Série II (1931)

L1 Leninec, série II, en 1941


Ce brouillon que constitua les Serie I fut grandement utile pour la série II, les L1 à 6. Mais ces derniers étaient surtout inspirés par un submersible Britannique de la classe L, le L55, coulé en 1919 pendant la guerre civile, puis renfloué, réparé, et réintégré à la marine soviétique en 1931 sous le nom de Bezbohnik. Les Serie II avaient ainsi un ballastage différent, une proue carrée rehaussée, pas de compartimentage moteur, un canon en baignoire à la mode Britannique, et ses 6 tubes en proue. Enfin et surtout, ils disposaient de deux tubes à mines, assez longs pour en stocker dix chacun, à l’arrière de la coque, fermés par une trappe sous-marine. Une configuration reprenant celle du Krab de 1910, le premier de ce type au monde.

En opérations, trois furent perdus, dont deux en 1941 (un par mines, l’autre par des batteries allemandes sur la Neva), et un coulé en mer noire (au large de Costanza) en 1944 par l’UJ-104. Specifications
Déplacement 1 051 t. standard -2 327 t. Pleine Charge
Dimensions 81 m long, 6,60 m large, 4,18 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 2200/1050 cv.
Vitesse maximale 14 nœuds surface/ 9 nœuds plongée
Armement 1 canon de 100 mm, 1 canon de 45 mm AA, 6 TLT 533 mm, 20 mines
Équipage 54

Submersibles Océaniques Série IV (1934)

Pravda, P1, série IV, en 1941

Étudiés en 1929 au titre du premier plan quinquennal, ces unités d’escadre, similaires à celles conçues par les Japonais, souffrirent d’une mauvaise conception bien que leur construction s’étala sur cinq ans. Leur coque était trop légère, mal compartimentée, ils étaient excessivement bruyants, lents, peu marins et maniables. En outre ils étaient peu armés, avec seulement six tubes et dix torpilles embarquées, et ce malgré des dimensions relativement généreuses. Enfin, leur batteries ne se chargeaient complètement qu’en vingt heures, les laissant vulnérables pendant ce temps.

Cet échec fit que l’on s’en tint aux trois unités autorisées, les Pravda, Zvezda et Iskra, d’ailleurs utilisées comme transports, rétrogradées en seconde ligne. Seul la Pravda fut coulée pendant la guerre, sautant sur une mine en septembre 1942, les deux autres étant gravement endommagés devant Leningrad par la Luftwaffe ou l’artillerie Allemande.

Specifications
Déplacement 1 200 t. standard -1 870 t. Pleine Charge
Dimensions 90 m long, 8 m large, 3,10 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels MAN et mot. elect., 5400/1000 cv.
Vitesse maximale 18,5 nœuds surface/ 7,7 nœuds plongée
Armement 2 canons de 100, 1 de 45mm AA, 6 TLT 533 mm (4 proue, 2 poupe, 10 torpilles)
Équipage 54

Submersibles Océaniques Série IX/ IX bis (1935)

S1 (Nalim), série IX, en 1943
S4, série IX bis en 1945

Conçus avec l’assistance étroite du bureau Allemand de la Hague, le fameux Ingenieurskantoor voor Scheepschouw, sous couvert de recherches pour la marine Batave, que furent conçus plusieurs de futures redoutables U-Bootes de la Kriegsmarine, grâce aux besoins de certains pays, comme la Turquie, la Finlande, l’Espagne et … l’Union soviétique. Cette dernière reçut les plans de la série Ia et les copia littéralement au boulon près, à Ordzonikidze. Les trois premiers de la série IX furent lancés en 1935-36. Ils servirent à définir la construction de masse des unités suivantes du type IX bis, en plusieurs tranches, comprenant 17, 27 et 6 unités, 10 autres (série XVI) étant en attente. Mais sur cette masse, un tiers seulement étaient opérationnels au moment de l »invasion de juin 1941. Les autres entrèrent en service durant le reste du conflit.

Certains furent construits à Krasnaya Sormovo, Gorky, dans la banlieue Moscovite, puis tractés sur la Neva jusqu’à Leningrad pour achèvement. Ils avaient de nombreuses qualités, rapides, manœuvrants et solides, et furent sans doute parmi les meilleures unités de la flotte. La plupart furent affectés en Baltique, et d’autres en Arctique. Les chiffres divergent mais ce sont entre 35 et 37 unités qui furent admises en service pendant la guerre au grand total. Parmi celles-ci, au moins 16 étaient en service en juin 1941. Le S13 fut décoré pour avoir – la controverse d’historiens fait encore rage – coulé deux paquebots Allemands fuyant en 1945 le front et perdant 7900 personnes ( de soldats probablement mêlés aux civils ). 16 seront coulés au combat, quatre accordés à la Chine en dommages de guerre en 1955, et un préservé.

Specifications
Déplacement 856 t. standard -1 090 t. Pleine Charge
Dimensions 77,75 m long, 6,40 m large, 4,06 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et 2 mot. elect., 4000/1100 cv.
Vitesse maximale 19 nœuds surface/ 8,8 nœuds plongée
Armement 1 canon de 45, 1 ML 7,7 mm AA, 6 TLT 533 mm (4 proue, 2 poupe, 12 torpilles)
Équipage 45

Submersibles Océaniques Série XIII/XIII bis (1937)

L16, série XIII, en 1942
Versions améliorées des séries II et XI précédentes, les 6 unités de la série XIII ( L13 à 19 ) verront le jour en 1937-38. La coque fut agrandie, la puissance doublée, et la vitesse ainsi que l’autonomie augmentèrent en rapport. Ils servaient dans la flotte du pacifique, mais revirent en Baltique et dans la flotte du Nord après l’invasion. C’est pendant ce voyage que le L16 fut torpillé par erreur par le sous-marin Japonais I-25, en novembre 1942, au large des côtes américaines. Le passage par le canal de panama faisait partie de ce périple. Le L13 fut également coulé dans le Pacifique. Les XIII bis suivants furent ordonnés au début des hostilités, comprenant les L20 à 25. Lancés en 1939-41, mais achevés au moment de l’invasion pour les derniers, ils constituaient une reprise intégrale du design précédent. Trois furent perdus au combat dont deux en 1944.

Specifications
Déplacement 1 123 t. standard -1 416 t. Pleine Charge
Dimensions 83,30 m long, 7 m large, 4,80 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 4200/2400 cv.
Vitesse maximale 18 nœuds surface/ 10 nœuds plongée
Armement 1 canon de 100, 1 canon de 45, 2 ML 12,7 mm AA, 8 TLT 533 mm (6av, 2 ar), 20 mines
Équipage 55

Submersibles Océaniques Série XIV (1938)

K1, série XIV, en 1943

Les unités de la Série IV s’étant montrés extrêmement décevants, ils ont fait douter les soviétiques quand à leur capacité à concevoir seuls des submersibles rapides d’escadre. Cependant, l’amirauté en réclamait, et 12 bâtiments d’un nouveau genre furent approuvés au titre du troisième plan, entamés en 1936-38 et achevés pendant la guerre. Spécialement conçus pour la Baltique, ils ne souffraient d’aucun des défauts des précédents et furent même à biens des égards les meilleurs submersibles soviétiques de cette époque. Leur double coque à sept compartiments était nettement plus spacieuse et solide, et il fut même question un temps de les équiper d’un hydravion de reconnaissance. Cet espace leur permettaient d’opter pour un doublement de la puissance, et donc la vitesse projetée (22,5 nœuds) fut presque atteinte, de même que l’autonomie de 14 000 nautiques. Ils embarquaient en outre 24 torpilles, répartis entre 10 tubes dont 2 à l’arrière en surface, et 20 mines en tubes horizontaux.

12 unités seront construites, mais toutes n’étaient pas en service en 1941 lors de l’invasion : moins de 10 unités étaient dans ce cas. Quatre seront transférées en 1940-41 en arctique. Deux seront achevées en 1945 et 5 seront perdues au combat en 1942-43.

Specifications
Déplacement 1 490 t. standard -2 600 t. Pleine Charge
Dimensions 97,65 m long, 7,40 m large, 4,51 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 8400/2400 cv.
Vitesse maximale 21 nœuds surface/ 10 nœuds plongée
Armement 2 canons de 100, 2 de 45mm AA, 10 TLT 533 mm (6 proue, 4 poupe, 24 torpilles)
Équipage 60

Submersibles côtiers moyens Série III (1930)

Schch 301 Schuka , série III, en 1941

Premiers d’une longue et prolifique série de submersibles côtiers moyens, les Schch 301 à 304 furent quatre unités définies en 1929, dont une offerte par souscription publique. Ils avaient quelques défauts, étant assez lents avec un rayon d’action oscillant entre 6500 et 9000 nautiques sur les séries suivantes. Trois furent perdus en Baltique, notamment sur le barrage de mines Juminda.

Specifications
Déplacement 578 t. standard -704 t. Pleine Charge
Dimensions 57 m long, 6,20 m large, 3,80 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 1370/800 cv.
Vitesse maximale 12,5 nœuds surface/ 8,5 nœuds plongée
Armement 1 canon de 45, 2 ML 12,7 mm AA, 6 TLT 533 mm (4 proue, 2 poupe)
Équipage 35

Submersibles côtiers moyens Série V/V bis (1933)

Schch 305 Lin, série V, en 1941

Série de construction de masse (19 série V, 12 série V bis et 9 série V bis-2, pour un total de 40.), ils reprenaient dans leurs grandes lignes les précédents de la série III. Leur kiosque était cependant différent, leur coque plus profonde, ils portaient notamment une plus forte DCA. Les chiffres divergent mais il semble que 8 aient étés perdus au combat, la plupart sur des mines, dont le golfe de Finlande était littéralement infesté. Le Schch 305 eut un sort pour le moins orignal, sinon funeste : il fut éperonné et coulé par le Submersible Finlandais Vehinen le 5 novembre 1942.

Specifications
Déplacement 589 t. standard -708 t. Pleine Charge
Dimensions 58,50 m long, 6,20 m large, 4,30 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et moteurs électriques, 1600/800 cv.
Armement 2 canons de 45, 1 ML 12,7 mm AA, 6 TLT 533 mm (4 proue, 2 poupe, 10 torpilles)
Équipage 40

Submersibles côtiers légers Série VI/VI bis (1933)

M24, série VI, en 1941

Premiers d’une longue et prolifique série de submersibles côtiers légers, les M1 à 28, M51 et M52, furent 30 unités définies au titre du premier plan quinquennal, et destinées à la flotte du Pacifique (sauf les M51 et 52, restés en mer noire, malgré une affectation courte en Caspienne). Parmi les plus légers de l’époque tout en étant solides et spacieux, loin des submersibles de poche que l’Axe inventa et utilisa pendant le conflit, ils ne possédaient que deux tubes lance-torpilles en proue, sans recharges semble t’il. Ils étaient conçus pour être construits dans un complexe situé dans l’Oural oriental, bien à l’intérieur des terres donc, et transportés pour assemblage final et achèvement par rail, chacun pouvant être stocké par sections sur de grands wagons limités à 120 tonnes de charge: Ces unités étaient donc in fine limitées à ce tonnage. Les unités achevées en mer noire y faisaient leurs essais puis étaient de nouveau démontés pour transport jusqu’à Vladivostok.

D’une valeur militaire réduite et surtout incapables d’affronter les conditions de mer du Pacifique nord, ces unités virent peu de combats. 5 seront transférés en mer noire. Aucun ne fut perdu au combat, et ils furent tous retirés du service entre 1947 et 1952. Les VI bis, construits en 1934-36, différaient des premiers en étant construits cette fois par des chantiers plus expérimentés, à Nikolayev et Leningrad. 20 seront construits, avec un kiosque remodelé pour améliorer leur hydrodynamique. Ils s’agissait des M53 à M56 et M71 à M86. 4 seront transférés dans le pacifique, 3 se saborderont en juin 1941 pour éviter leur capture, 7 seront coulés durant la guerre, en Baltique. Le M74 à Kronstadt par des bombardiers et le M78 par l’U-144 sur la côte de la Lituanienne en juin 1941.

Specifications
Déplacement 160 t. standard -200 t. Pleine Charge
Dimensions 37,81 m long, 3,13 m large, 2,58 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 1 diesel et 1 moteurs électriques, 685 cv.
Vitesse maximale 13 nœuds surface/ 6 nœuds plongée
Armement 1 canon de 45, 2 TLT 533 mm (poupe)
Équipage 16

Submersibles côtiers moyens Série X/X bis (1936)

Schch 319 série X, en 1942

Dernière Série de construction de masse de côtiers moyens ( 33 série X, 13 série X bis, pour un total de 46.), ils reprenaient dans leurs grandes lignes les précédents de la série V. Leur kiosque était cependant différent, avec une mitrailleuse lourde additionnelle, et une meilleure isolation phonique: Les précédents étaient de véritables générateurs de vibrations, très facilement repérables par les chasseurs de submersibles Allemands et Finlandais.

En outre ils étaient légèrement plus rapides en plongée. Il semble que 22 ont été perdus au combat. Les unités de la série X plus tardifs furent lancés à partir de 1939-40, et plusieurs en 1941. Deux supplémentaires ont étés démolis dans leur bassin de construction. Elles ne possédaient pas les mitrailleuses lourdes de la première série.

Specifications
Déplacement 590 t. standard -708 t. Pleine Charge
Dimensions 58,75 m long, 6,20 m large, 4,30 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et mot. elect., 1600/800 cv.
Vitesse maximale 13,6 nœuds surface/ 8,7 nœuds plongée
Armement 2 canons de 45, 2 ML 12,7 mm AA, 6 TLT 533 mm (4 proue, 2 poupe, 10 torpilles)
Équipage 40

Submersibles série XII/XII bis (1936)

M87, série XII, en 1941

Seconde série de submersibles côtiers légers, construits en masse, les unités de cette série n’avaient plus comme impératif de pouvoir s’installer uniquement sur des rails en sections préfabriquées. Par conséquent, elle pouvaient être plus vastes, mieux armées, entre autres. En fait, elles profitaient surtout d’un doublement de leur autonomie, passant à prés de 2000 milles nautiques. construits à Leningrad, les 4 premiers ( série XII ) furent acceptés en service en 1938. Trois seront transférés en arctique en 1939, et renommés M171, 172 et M401. Le second sauta sur une mine en mer de Barentz en 1943.

Les 45 unités de la série de masse suivante, les XII bis, seront équipés de nouveaux kiosques et de réservoirs de mazout plus importants (3000 milles nautiques). Ils furent construits dans trois chantiers et affectés à la Baltique. 17 seront perdus au combat. En 1938, un navire de ce type fut prélevé pour servir à des expérimentations sur les nouveaux moteurs diesels à circuits fermés (brevet du Dr. Walter). Mais il ne fut jamais opérationnel, et les essais se poursuivirent après la guerre.

Specifications
Déplacement 210 t. standard -261 t. Pleine Charge
Dimensions 44,50 m long, 3,30 m large, 3,07 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 1 diesel et 1 mot. elect., 800/400 cv.
Vitesse maximale 13,5 nœuds surface/ 7,7 nœuds plongée
Armement 1 canon de 45, 1 ML 12,7 mm AA, 2 TLT 533 mm (poupe)
Équipage 20

Submersibles côtiers légers Série XV (1940)

M200, série XV, en 1943

Dernière série de submersibles côtiers légers, la série XV comprenait 4 tubes lance-torpilles au lieu de 2, tous en proue, ainsi qu’une coque plus grande, deux machines, une meilleure vitesse et un rayon d’action de 3000 nautiques. Ils plongeaient à 80 mètres en opération. Ils étaient construits à Leningrad, mais ils furent construits trop tard: Trois seulement furent en service assez tôt pour participer au conflit (M200, 202 et 203), trois autres seront achevés après guerre et les restants ne seront même pas entamés.

Specifications
Déplacement 281 t. standard -351 t. Pleine Charge
Dimensions 49,50 m long, 4,40 m large, 2,75 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 diesels et 2 mot. elect., 1600/875 cv.
Armement 1 canon de 45, 2 ML 7,7 mm AA, 4 TLT 533 mm (poupe)
Équipage 24

Navires divers Soviétiques

En 1941, la flotte Russe alignait un grand nombre de frégates garde-côtes, navires légers mais puissants: Il s'agissait des classes Yastreb (8), Albatros (12), Dzerzhinsky (2), Uragan (18) et Rubin (4). Ces derniers étaient apparentés aux dragueurs de mines côtiers de la classe Tral. Cette classe comprenait 48 unités, dont les dernières étaient en service juste au moment de l'invasion Allemande. les Russes disposaient aussi de 4 unités ex-lituaniennes capturées (T297), de vieilles unités comme l'Amur, les Minrep, Kluz et Udarnik, et le moderne T301. Suivront les navires du type T371, mais ces derniers n'entrent en service qu'à partir de 1943, et leur série se poursuivra jusqu'en 1956 à hauteur de 250 unités.

Elle mettait en ligne également des canonnières, les plus vieilles étant le Krasnoye Zamya, reconstruit, et 3 monitors fluviaux de la classe Shkval. Il y avait aussi le Korall, ex-lithuanien, intégré en juin 1941, les monitors fluviaux de la classe Udarnyi (2), Zheleznyakov (6), et les 1124/1125BKA et MBK, armés de tourelles de chars standard et dont 85 étaient en service en juin 1941, 68 en cours d'achêvement, et 110 rapidement terminés, au grand total 270 jusqu'en 1945. Des mouilleurs de mines étaient également parmis les effectifs, dont le Marti, ancien yacht impérial Shtandart entièrement reconstruit, et les deux Suurop (ex-estoniens), ainsi que les 2 mouilleurs de filets de la classe Oneya (barges reconverties en 1941). Par ailleurs, leur circulation en Arctique dépendait des quatre brise-glaces armés de la classe Yosif Stalin (1937-39).

Des chasseurs de sous-marins faisaient aussi partie de ses effectifs, les 6 du type MO2 et 80 du type MO4, 17 unités de la classe BO2, plus grands. Un des fers de lance de sa défense côtière était constituée d'une large flotte de vedettes lance-torpilles, les classe Sh4 (52), G5 (292), et D3, les derniers en grande partie construits pendant le conflit, dont une dizaine (sur 139) étaient en ligne en 1941. Les derniers, de la classe Komsomolec, ne seront construits qu'en 1944-45, et affectés contre le Japon.

Garde-côtes classe Uragan (1929)

Le Taifun en 1942

Ces 18 bâtiments, tous en service avant l’invasion Allemande, formaient l’essentiel de la force de garde-côtes Russe en 1941. Une des spécificités de la marine soviétique à cette date tient en effet à ces navires qui n’étaient comparables qu’à des avisos ou à des frégates. Ils étaient moyennement armés, mais rapides, assez pour servir en escadre. Ce rôle était assuré jusqu’ici par une flotte impressionnante de torpilleurs datant de l’époque Tsariste et à présent hors d’âge. Premier navires militaires conçues sous l’ère soviétique, ils manquaient de l’expérience des ingénieurs et révélèrent durant leurs essais très vite leurs limites: Construits trop légèrement ils étaient surchargés dans les hautes et par conséquent trop instables, piètres plates-formes de tir. De plus, ils supportaient mal le gros temps, étant particulièrement malmenés par les lames de fond. Un paradoxe, puisqu’ils portaient tous des noms liés à la tempête.

Leurs machines se montrèrent très inefficaces, incapables de leur donner une vitesse opérationnelle de plus de 22 nœuds (24 sur mer d’huile aux essais), ce qui les rendaient inaptes dans leurs rôles de torpilleurs. Enfin, comme navires de lutte ASM, ils manquaient d’un équipement et d’un armement adéquat. Ils reçurent des canons de 100 mm, 3 de 45 et 2 de 37 mm AA en 1940, puis des mortiers ASM et recharges dont ils manquaient. Mieux équipés, ils furent plus utiles , et servirent dans le pacifique et en baltique. Deux furent perdus sur des mines en août 1941, un fut coulé par la Luftwaffe à Konstadt en septembre 1941, mais plus tard renfloué et réparé, remis en service; un dernier sauta sur une mine en 1942. Tous les autres survécurent au conflit se servirent jusqu’en 1955.

Specifications
Déplacement 450 t. standard -620 t. Pleine Charge
Dimensions 71,50 m long, 7,40 m large, 2,60 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 2 chaudières à TE, 6300 cv.
Vitesse maximale 22 nœuds
Armement 2 canons de 100 mm, 3 canons de 45 mm AA, 2 de 37 mm, 3 ML 12,7, 3 TLT 450 mm (1×3), 48 mines, 2 LG ASM
Équipage 108

Garde-côtes classe Dzerzhinsky (1934)

Le Dzerzhinskiy en 1939

Le Dzerzhinskiy et le Kirov furent ordonnés en Italie, à Ansaldo, pour servir de navires de surveillance du NKVD dans le pacifique. Ils furent achevés sans armement et accomplirent un beau voyage pour se rendre à Vladivostock depuis l’Italie, en passant par le canal de Suez. Le Dzerzhinskiy en 1939. Ils n’eurent l’occasion d’opérer offensivement que durant la courte campagne contre le Japon en 1945.

Specifications
Déplacement 810 t. standard -1 161 t. Pleine Charge
Dimensions 80 m long, 8,30 m large, 3,75 m de tirant d’eau
Machines 3 hélices, 3 Diesels Tosi, 4500 cv.
Vitesse maximale 18,5 nœuds
Armement 3 canons de 102 mm, 4 canons de 45 mm AA, 3 ML 12,7, 24 mines
Équipage 121

Garde-côtes classe Yastreb/Albatros (1940)

Un navire classe Yastreb

La première série des Yastreb ( 8 unités lancées entre 1940 et 1941 ), n’étaient pas en service lors de l’invasion Allemande mais furent évacués sur Gorki pour éviter leur capture. Un fut achevé fin 1944, les deux autres fin 1945, un autre comme navire-dépôt, et trois encore abandonnés faute d’ouvriers et de matériel. D’autres furent achevés après la guerre. Ils dérivaient des Uragan, mais avaient une meilleure autonomie, et étaient conçus pour la baltique. Leur tirant d’eau de 3 mètres leur permettait néanmoins l’accès aux grands fleuves comme la Neva.

Les Albatros étaient 12 bâtiments très proche des premiers, mis en chantier en 1939 pour les flottes du pacifique et de la mer noire. Ils étaient légèrement plus lourds, mais moins rapides, devant compter 2 canons de 37 mm et 2 mitrailleuses supplémentaires. 6 furent capturés par les Allemands et plastiqués dans leurs bassins, et parmi les autres, deux furent achevés en 1945 (l’Albatros et le Chaika) avec provisoirement trois pièces de 85 mm et 4 mitrailleuses. Un dernier sera achevé en 1947.

Specifications
Déplacement 906 t. standard -1 060 t. Pleine Charge
Dimensions 84 m long, 8,30 m large, 3 m de tirant d’eau
Machines 2 hélices, 4 chaudières TE, 32 000 cv.
Vitesse maximale 31 nœuds
Armement 3 canons de 100, 4 canons de 37 AA, 6 ML 12,7, 3 TLT 450 mm (1×3), 20 mines
Équipage 148

Dragueurs de mines classe Polukhin (1940-41)

Polukhin

Les bâtiments de la classe Tral étant jugés inférieurs à leurs homologues Allemands, il fut décidé de créer une nouvelle classe de dragueurs de mines mieux armés et plus marins. Au terme du cinquième plan quinquénnal, 24 navires furent mis en chantier, mais au moment de l'invasion il étaient à divers degrés d'avancement. Ceux qui furent lancés ( 20 évacués de sébastopol et de Leningrad sur Poti ), ne seront pas tous achevés, faute de main d'oeuvre et de matériel. En revanche, le Vladimir Polukhin fut terminé à Leningrad en 1942, le Vassiliy Gromov en 1943, et les Khokhryanov, Fiodor, Mitrofanov, Pankov et Vinogradov furent mis en service en 1944-45.

Specifications
Déplacement & Dimensions 700t, 900t PC; 76 x 8 x 2,26 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières, 8000 cv. et 24 noeuds max.
Equipage 120
Armement 2 canons de 100 mm, 3 canons de 76 mm, 3 de 37 mm, 2 de 20 mm AA, 15 mines.

Dragueurs de mines classe Tral (1935-40)

T202 Fugas 1939
Le  T416 en livrée de la Baltique en 1943.

Comptant parmi les premier navires conçus et réalisés par les soviétiques, les dragueurs de mines de cette classe furent ordonnés au titre du second et troisième plans quinquénnaux. Les plans furent finalisés en 1933 et la construction démarra en 1934. La construction se poursuivit juqu'en 1941, 48 unités ayant étées mises en chantier avant l'invasion. Ils étaient organisés en flotilles de 8 navires distribués entre les quatre flottes ( Baltique, Nord, mer noire, pacifique ). Ils recurent pendant la guerre de 1 à 3 canons de 37 mm, 4 à 6 mitrailleuses de 12,7 mm ou de 7,7 mm et canons de 20 mm en renfort. 11 furent coulés en opération en sautant sur des mines, le T304 fut coulé en 1943 par un S-Boote, les T410 et 411 par des U-Bootes, le T413 par des Stukas à Sébastopol, et le T405 par des batteries côtières au large de Yevpatoria en 1942.

Specifications
Déplacement & Dimensions 434t, 490t PC; 62 x 7,62 x 2,37 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 2800 cv. et 18 noeuds max.
Equipage 52
Armement 1 canon de 100 mm, 1 canon de 45 mm AA, 30 mines.

Dragueurs de mines classe T301/371 (1943-45)

Le T 378 en 1944

En 1941, il fut décidé la production en masse de petits bâtiments côtiers très simplifiés à partir de chantiers fluviaux ou portuaires mineurs loin de la ligne de front. Les coques de ces navires, dont le premier, le T301, fut prêt en 1943, étaient simplifiées à l'extrême, droites, pratiquement sans courbure, pour que 5 soient sorties chaque mois. Les T371, apparus en 1944, étaient plus grands et plus rapides. 145 furent construits jusqu'en septembre 1945, et encore 100 jusqu'en 1955.

Specifications
Déplacement & Dimensions 150t, 180t PC; 39 x 5,50 x 1,50 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 1440 cv. et 14 noeuds max.
Equipage 32
Armement 2 canons de 45 mm, 4 ML. de 12,7 mm AA, 18 mines.

Vedettes Dragueuses de mines soviétiques



Pas encore fait.

Specifications

Canonnières Classe Shkval (1910).

Shkval

Ces monitors datant d'avant la grande guerre avaient été si bien réalisés qu'ils étaient encore en état correct après la guerre civile. Sur le lot, ce sont les Lenin, Sverdlov, Trockiy et 4 autres unités remises en chantier en 1927-34 puis en service au sein de la flotte: Il s'agissait des Dalchevostolchnoi Komsomolec, Dzerzhinskiy*, Kirov* et Sun Yat-Sen. Toutes survécurent au conflit. Certaines servaient sur l'Amur, à la frontière Chinoise. *Dénomination-doubles ou triples: Nom également d'un garde-côte, et en plus d'un croiseur pour le Kirov.

Specifications
Déplacement & Dimensions 950 t. standard ; 65 x 8,2 x 0,82 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 2200 cv. et 14 noeuds max.
Equipage 98
Armement 5 canons de 130 mm, 1 de 45 mm, 6 ML. de 12,7 mm AA.

Canonnières de 2e classe

Krasnoye Znamya

Ces vieilles canonnières furent récupérées en plus ou moins bon état au milieu des années vingt et conservées en service. En 1941, la flotte comptait ainsi les canonnières Pionyer ( ex-Korshun, garde-côte de 1903 ), et le Khraby, autre garde-côtes qui fut modernisé en 1944 pour prendre cette nouvelle configuration ci-dessus et le nom de Krasnoye Znamya. Le Pionyer fut perdu en 1941 ( mines ? ), et le Znamya survécut à la guerre et servait encore dans les années soixante...

Specifications
Déplacement & Dimensions 1020 t. standard ; 66 x 9,9 x 2,30 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 3200 cv. et 16 noeuds max.
Equipage 120
Armement 5 canons de 130 mm, 8 de 37 mm AA.

Classe Udarnyi (1932)

Udanryi

Construits à Kiev, ces deux puissants monitors de 1932 servirent sur l'Amur et sur le Dniepr. C'est là que fut coulé l'Udarnyi, en 1941 par la luftwaffe.

Specifications
Déplacement & Dimensions 385 t. standard ; 51 x 8,2 x 0,82 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 1600 cv. et 13 noeuds max.
Equipage 70
Armement 2 canons de 130 mm, 4 de 45 mm, 6 ML. de 12,7 mm AA.

Classe Zheleznyakov (1934)

Flyagin

Ces 6 monitors furent construits en 1934-39 à Kiev pour servir sur le Dniepr. Ils étaient blindés, et furent tous perdus au combat sauf le Zheleznyakov, préservé et visitable aujourd'hui à Kiev

Specifications
Déplacement & Dimensions 263 t. standard ; 48 x 7,6 x 0,75 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 300 cv. et 7,6 noeuds max.
Equipage 70
Armement 2 canons de 102 mm, 4 de 45 mm, 4 ML. de 12,7 mm AA.

Classe Khasan (1935)

Khasan

Ces 2 monitors furent construits en 1943-45 à Kiev pour servir sur le Dniepr. Ils s'inspiraient nettement des Udarniy, et furent rejoints par une troisième unité en 1946.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1900 t. standard ; 75 x 11 x 0,90 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 1000 cv. et 8 noeuds max.
Equipage 250
Armement 4 canons de 130 mm, 8 de 45 mm, 6 ML. de 12,7 mm AA.

Khasan

Classe 1124 BKA

Type 1124 BKA, 1942

Construits en masse à partir de 1935, ces unités s'appuyaient sur les nombreuses canonnières blindées déployées avec succés durant la guerre civile au même titre que les trains blindés, et sur les prototypes N et K. Leur particularité était d'utiliser des tourelles de tanks, et d'avoir le blindage correspondant. Les premiers avaient des tourelles de chars lourds T-28 et T-35, puis en 1939, de T-34, le char standard de l'armée soviétique. Environ 60 étaient en service lors de l'invasion Allemande, et plus de 150 seront construits, certains équipés de rampes lance-roquettes ROFS-82 (Katioucha) d'appui-feu.

Specifications
Déplacement & Dimensions 42 t. standard ; 25 x 3,80 x 0,80 m
Propulsion 2 hélices, 2 mot. ess., 1600 cv. et 28 noeuds max.
Equipage 17
Armement 2 canons de 76 mm, 2 ML. de 12,7 mm AA.

Monument à la force fluviale

Classe 1125 BKA

Type 1125 BKA, 1944

Ces canonnières blindées construites à partir de 1938 dérivaient des 1124 BKA, elles étaient plus petites et ne possédaient qu'une seule tourelle de char, et toujours propulsées par deux moteurs à essence. Environ 20 étaient en service avant l'invasion Allemande, les autres entrant en fonction au cours des années 1942 à 1944. Au total plus de 150 puisque l'ensemble des BKA représente 270 unités au moins. En 1943, leurs tourelles de T34 étaient celles du modèle T34/85, à plus longue portée. Certains disposaient de lance-roquettes d'appui-feu. Environ 90 canonnières 1124 et 1225 seront coulées au combat.

Specifications
Déplacement & Dimensions 29 t. standard ; 22,60 x 3,50 x 0,50 m
Propulsion 2 hélices, 2 mot. ess., 720 cv. et 28 noeuds max.
Blindage de 12 à 50 mm; Equipage 10
Armement 1 canon de 76 mm, 1 ML. de 12,7 mm, 2 M de 7,62 mm AA.

BKA 1125 montrant sa tourelle de char T34/76

Classe MBK

MBK

Ces 20 grandes unités étaient destinées à intervenir en zone côtière en mer Baltique, versions agrandies des 1124 BKA. Le prototype fut construit à Leningrad 1941-43 et les autres en 1944-45. Les derniers utilisaient des canons de 100 mm plutôt que ceux de 85 mm.

Specifications
Déplacement & Dimensions 150 t. standard ; 36 x 5,40 x 1,50 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels., 1000 cv. et 18 noeuds max.
Blindage de 38 à 50 mm; Equipage 42
Armement 2 canons de 100 mm, 1 de 37, 4 ML. de 12,7 mm AA.

Chasseurs de submersibles soviétiques MO2

MO1,2,3

Comme beaucoup d'autres pays, l'URSS s'intéressa à ce type d'unités légères spécialisées, bien que manquant de la technologie des sonars, ou des systèmes de détection come le "huff-duff" Britannique ou son équivalent Américain ( repérage par trigonométrie ), jusque tard dans la guerre. La plupart de ces modèles, construits en bois, étaient légers et opérèrent comme patrouilleurs durant le conflit. Leur faible tirant d'eau les autorisaient en effet à remonter les gtrands fleuves.

Conçus en 1933 pour servir de navires de surveillance au NKVD et de chasseurs de submersibles pendant la guerre, les unités de la classe MO2 étaient construits en bois ( pour les mines magnétiques et la facilité de construction ), leurs moteurs à essence GAM-34 furent particulièrement mal conçus, l'un d'eux explosant et détruisant un de ces navires, et ne leur donnant qu'une vitesse très inférieure à celle prévue au départ ( 25 noeuds ). 6 Unités furent construites, rapidement abandonnées au profit du modèle MO4.

Specifications

Chasseurs de submersibles soviétiques MO2

MO4

Conçus en 1936 pour remplacer les désastreux MO2, ces unités étaient également construits en bois leurs moteurs à essence étant remplacés par de nouveaux GAM-34/34BS et assistés d'un troisième, beucoup plus fiables. La stabilité, la manoeuvrabilité et les qualités marines furent largement améliorées. Cependant, ils manquaient toujours de grenades ASM, leur armement n'étant conçu que pour les sous-marins piégés en surface. Ils servirent de patrouilleurs multirôles avant le conflit ( PK pour le NKVD et SKA pour les gardes-côtes ), et plus de 80 furent mis en service avant 1941. Le nombre total de ceux qui le seront durant la guerre reste inconnu, vraisemblablement plus d'une centaine. Ils pouvaient embarqeur et mouiller 4 mines du modèle standard.

Specifications
Déplacement & Dimensions 56t ; 27 x 4 x 1,48 m
Propulsion 2 hélices, 3 mot. ess. 2025/2550 cv. et 24-26 noeuds max.
Equipage 24
Armement 2 canons de 45 mm, 2 ML. de 12,7et 3 de 7,62 mm AA, 10 grenades ASM

Chasseurs de submersibles soviétiques BO2

BO2

Conçus sur la base du troisième plan quinquénnal come ayant une plus grande autonomie, ils furent les plus grads navires de ce type en service dans la marine soviétique. Il était prévu que 10 au moins soient en service en 1939, mais des 17 entrepris, seuls 2 étaient achevés avant l'invasion, les autres entrant en service courant 1941-42. Les 5 premiers avaient des diesel de conception locale, les autres d'origine Américaine General Motors, arrivés en lend-lease. Une cinquantaine seront encore construits après-guerre. Ils n'embarquaient pas de grenades ASM mais il est possibles qu'en 1945 ils aient reçus des sonars et grenades d'origine US.

Specifications
Déplacement & Dimensions 240t ; 49 x 5,8 x 2 m
Propulsion 3 hélices, 3 diesels. 3600 cv. et 26 noeuds max.
Equipage 30
Armement 1 canons de 76 mm, 2 canons de 37 mm, 3 ML. de 12,7 mm AA., 12 grenades ASM.

Chasseurs de submersibles soviétiques MBO ()

BMO 622 1941

Globalement dérivées des MO4, et plus lourdement armées, ces petites unités en bois seront construites en masse pendant la guerre dans des chantiers locaux fluviaux ( chiffres inconnus ). Elle pouvaient embarquer des mines mais ne possédaient pas de véritable système de repérage ou d'écoute ASM.

Specifications
Déplacement & Dimensions 74t ; 25 x 4,30 x 1,20 m
Propulsion 3 hélices, 2 mot. ess. + 1 diesel 2000/400 cv. et 20 noeuds max.
Equipage 24
Armement 1 canon de 45 mm, 1 de 37 mm, 4 ML de 7,62 mm AA, 10 Grenades ASM.

Chasseurs de submersibles soviétiques TK (1943)

Mo 328 en 1944

Parmi les verdettes lance-torpilles du type D3, certaines reçurent des propulseurs s'avérant trop peu puissants pour leur mission première: Ils furent declassés comme patrouilleurs, et d'autres furent spécifiquement conçus comme chasseurs de submersibles. C'est le cas des unités de la classe TK, dont au moins une centaine furent produits durant la guerre.

Specifications
Déplacement & Dimensions 32t ; 21 x 3,96 x 1,33 m
Propulsion 2 hélices, 2 mot. ess. GAM-34 de 1700 cv. et 24 noeuds max.
Equipage 12
Armement 1 canon de 37 mm, 2 ML. de 12,7 mm AA, 10 grenades ASM.
https://en.wikipedia.org/wiki/MO-class_small_guard_ship

Mouilleur de mines Marti (1936)

Marti

Le Shtandart était le nom du yacht impérial Russe depuis qu'il avait été le premier vaisseau de ligne de Pierre le Grand. Le dernier construit, en 1896, était un très élégant et luxueux navire mixte ( mâts et voiles ) dans la grande tradition, construit à Copenhague, et qui fut la demeure itinérante de Nicolas II lors de ses innombrables croisières en mer noire, en méditerranée ou dans le pacifique. En 1917, il resta à quai, et en 1921, fut réquisitioné en attendant une éventuelle conversion: Ce symbole naval était l"incarnation de l'impérialisme pour le nouveau pouvoir, qui décidèrent en 1932 de le convertir en mouilleur de mines pour la flotte de la baltique. Les travaux s'achevèrent en 1936, le navire devenant le Marti, puisque ces travaux prirent place dans le port du même nom. Il fut équuipé de canons de destroyers, d'une DCA, ses superstructures revues, sont pont en deck enlevé pour un revêtement plus fonctionnel, et des rails installés dans son entrepont. Mais dans cette configuration, il n'emportait que 320 mines, et sa très faible vitesse le rendait vulnérable. Endommagé en 1942, il fut converti à nouveau comme batterie flottante antiaérienne, et apres la guerre, en 1947, commença une nouvelle carrière de navir-école, qui s'acheva sous un nouveau nom (Oka), dans les années 60.

Specifications
Déplacement & Dimensions 5666t, 6198t PC; 122,30 x 15.40 x 6,80 m
Propulsion 2 hélices, 2 moteurs VTE, 4 chaudières, 11 500 cv. et 14 noeuds max.
Equipage 400
Armement 4 canons de 130 mm, 7 canons de 76 mm AA, 3 de 45 mm, 3 ML 12,7, 320 mines.

Vedettes lance-torpilles soviétiques

Ce type d'unité légères intéressait au plus haut point les autorités soviétiques, n'ayant pas la capacité d'une grande flotte, et récupérant à leur compte la politique de défense côtière élaborée déjà sous l'époque Tsariste avec ses torpilleurs. L'observation des succés des Italiens contre la flotte Austro-Hongroise pendant la grande-guerre, les amena naturellement à consulter encore une fois leurs principaux partenaires technologiques en matière navale, mais aussi les Britanniques. Tupolev, le célèbre concepteur aéronautique, fut pressenti grâce à son expérience de l'aluminium pour construire les premiers prototypes ANT1 à 4, en 1921-23. Ces unités utilisaient des moteurs Italiens ( Isotta-Fraschini ) ou américains ( Wright Cyclone ). Par la suite différents modèles furent définis, utilisant au final le moteur standard GAM-34. Plusieurs centaines seront produits, qui servirent intensément, mais sans enregistrer de victoire retentissante.

Patrouille de G5. Les plus répandues des Vedettes lance-torpilles Russes étaient conçues par l'avionneur Tupolev.

Les G5 de Tupolev restent les plus célèbres, mais les D3 plus grands sont aussi parmi les plus répandus. A la fin de la guerre, les Komsomolec étaient censés remplacer les G5, mais ils arrivaient trop tard et verront le feu contre le Japon. Nombre de prototypes virent le jour: Les Stalnoi SM1 et 2 en 1931, le G6, assez lourd ( 70 tonnes ) et doté de 8 moteurs GAM-34BS, le G8, avec 4 moteurs et capable de filer à 47 noeuds, le prototype du D3, le D2, en 1939, équipé de 52 grenades ASM, le SM3 ( 1940 ), capable de 45 noeuds, et le D4, dernier avatar de cette série, capable de filer 39 noeuds avec les 3300 cv de ses trois moteurs.

Type Sh4 (1928)

Type Sh4 en 1941 (1/200)

Conçus en 1926 au titre du plan naval de cette époque, ils étaient d'inspiration Britannique, développés à partir des unités capturées par les "rouges" en 1919. 55 de ces unités très rapides furent construites de 1928 jusqu'en 1932, mais leur état péréclita faute d'entretien, et en 1939, ils étaient reclassés comme patrouilleurs, navires de surveillance du NKVD, vedettes de défense portuaire, chasseurs de submersibles ou même navires-écoles. Leurs torpilles se lançaient par la poupe, gouvernail d'abord.

Specifications
Déplacement & Dimensions 11 t. standard, 12,8 t. PC ; 18.1 x 3,3 x 1 m
Propulsion 2 hélices, 2 mot. ess. Wright Typhoon, 1050/1600 cv. et 44-50 noeuds max.
blindage, équipage aucun; Equipage 6
Armement 2 torpilles 457 mm, 1 M. de 7,62 mm AA.

Type G5 (1934)

G5
TKA 125, Type G5 en 1943 (1/200)

Ces vedettes étaient le standard soviétique en matière de vedettes lance-torpilles. Globalement dérivées des Sh4 et sous l'influence des MAS, ils furent produits de 1934 à 1945 en plusieurs séries, 7, 8, 9, 10 avant les hostilités, et type 11 pendant la guerre. La puissance de leur moteurs GAM-34 successifs (GAM-34B, BS, BS-F) passant de 1250 à 2000 cv et leur vitesse de 45 à 56 noeuds. Ils étaient en aluminum, avec un pont incurvé en "dos de tortue", un faible tirant d'eau et leurs torpilles se larguant par l'arrière, gouvernail d'abord. Jusqu'en 1941, 253 furent mis en service, et encore 39 après pour un total de 292. Ce fut la plus grande production de navires de ce type au monde. Certains participèrent d'ailleurs à la guerre d'espagne, 4 étant offerts aux républicains, et il en restait encore 191 après 1945. Ils étaient répartis entre la baltique (42), la mer noire (77), et le pacifique (135). La plupart disposaient d'une ou deux mitrailleuses lourdes DSH-K de 12,7 mm standard, mais d'autres disposaient sur leur plage arière d'une rampe lance-roquettes Katioucha ROFS-82 ou 132 à partir de 1944.

Specifications
Déplacement & Dimensions 14t standard ; 17,30 x 3,40 x 0,82 m
Propulsion 2 hélices, 3 mot. ess. GAM-34 BS-F 2000 cv. et 56 noeuds max.
Equipage 7
Armement 2 torpilles de 533 mm, 2 ML. de 12,7 mm AA.

D3 (1938)

D3

Ces vedettes en bois furent développées en 1938 comme de plus grandes dimesnions, capables d'affronter la haute mer et le gros temps. Mais les moteurs GAM 34-FN ou BS se faisant rares, ils n'en furent pas tous équipés de trois. Les plus lents servirent donc de chasseurs-de sous-marins, donnant naissance aux TK. Habitables et mieux armés, leurs torpilles étaient lancées par un système plus moderne. 130 seront construits jusqu'en 1945, la grande majorité (110) pour la baltique. 10 seront coulés en opérations.

Specifications
Déplacement & Dimensions 32t ; 35 t. PC; 21,62 x 3,96 x 1,33 m
Propulsion 3 hélices, 3 mot. ess. GAM-34 FN. 3600 cv. et 39 noeuds max.
Equipage 14
Armement 2 torpilles de 533 mm, 2 canons de 20 mm AA.

Type Komsomolec (1945)

TKA 32 en 1945

Dernières VLT Soviétiques de la guerre, ces unités bien armées et rapides devaient succéder dès 1941 aux G5. Mais les délais de mise au point s'éternisèrent de telle sorte qu'ils ne furent opérationnels qu'en 1945, les 12 premiers entrant en service en baltique, et une autre série de 12 dans le pacifique, servant contre les Japonais en août-septembre. Légers et très rapides ( record du monde ), ils possédaient 4 mitrailleuses lourdes DSHK du dernier modèle, redoutablement précises et rapides. Ils servirent de base à de grandes séries d'aprés-guerre, dont leurs successeurs, les Shershen.

Specifications
Déplacement & Dimensions 15t ; 18 x 3,60 x 0,90 m
Propulsion 3 hélices, 3 mot. ess. GAM-34 FN 3300 cv. et 57 noeuds max.
Equipage 24
Armement 2 torpilles 533 mm, 4 ML de 12,7 mm AA ( 2x2 ).

Canonnières de seconde classe (1905)

Le Markin en 1942

Les plus vieux destroyers de la marine Russe en 1941 furent construits spécialement en Grande-Bretagne (classes Ukraina et Okhotnik), en France (classe Lovki), en Allemagne (classes Bditelni et Gaidamak) ou de conception occidentale dans les ports de Saint Petersbourg (Belgian Works, Helsingfors, Crichton.) pour la marine du Tsar. Ils dataient de 1904-05.

La classe Ukraina se composait alors de 9 unités de 580 tonnes. Ils avaient cette apparence désuette dûe à leur proue en bélier, et manquaient de stabilité. En 1916, le Kazanetz sauta sur une mine, et en 1922, à l'issue de la guerre civile, les quatre autres en rade seront démolis tandis que les Ukraina, Stavropolkiy et Voskovoi seront rebaptisés Rabochi, Markin et Altvatyer. Ils servaient en mer caspienne comme canonnières, réarmés, à la veille de la guerre, et l'étaient toujours en 1958. Je n'ai aucune information sur leur modernisation. Il semble que le Rabochi soit devenu un navire-école en 1979, ce qui en fit un vétéran très honorable du fait de son extrême ancienneté...

La classe Okhotnik était très proche,et comptait 4 unités à deux cheminées. Le premier fut coulé en 1917, deux autres furent démolis en 1922. Seul survivant, du côté des "rouges", le Sibirski Stryelok fut renommé Konstruktor, puis utilisé comme mouilleur de mines, et plus tard comme canonnière, réarmé comme les Rabochi. Il survécut jusqu'en 1957 semble t'il. Les Bditelni d'origine Allemande furent pour 4 d'entre eux en service en 1939 comme navire-écoles, mais sans le grade de detroyers.

Specifications
Déplacement & Dimensions 580t, 620t PC; 73,15 x 7.60 x 2.30 m
Propulsion 2 turbines,?4 chaudières VTE, 7 000 cv. et 26 noeuds max.
Equipage 90
Armement 3 canons de 76, 2 canons de 45 mm AA, 2 de 37 mm AA, 2 mitrailleuses de 12,7 mm AA.

Aéronavale Soviétique (1928-1945)



Bien qu'ayant une fantastique façade maritime, la Russie n'a qu'une faible expérience dans la construction d'hydravions, à l'image de sa modeste flotte. La Russie Tsariste opérait très peu de modèles, et en 1925, les soviétiques partent de nouveau d'une page blanche. Bien qu'à terme, Beriev devienne le spécialiste incontesté de ce domaine, d'abord pour son pays, puis pour le monde, les avionneurs s'essayant à ce genre se comptaient sur les doigts d'une main.

L'Aviatsiya Voenno-Morskovo Flota ne compte dans les années trente que quelques escadrilles équipées d'hydravions. Les besoins de la flotte, n'ayant que trois cuirassés et trois croiseurs, sont assez réduits, et l'on se focalise surtout sur des appareils à long rayon d'action: A partir de 1931, et jusqu'en 1935, 410 Tupolev Ant-7, héritier des réussis TB-1 ( le bombardier-torpilleur TB1P à flotteurs ne sera en revanche jamais produit en série ), seront mis en service au sein de la flotte. Toutefois, ces bimoteurs seront tous reversés à l'aviation civile, opérant pour aéroflot ou pour des lignes du cercle polaire en 1941. L' Ant-8 est un hydravion qui en dérive directement. Jamais pleinement opérationnel en 1931, on décida de ne pas le produire. L'Ant 22, plus moderne et développé à la même époque possédait deux coques comme les Savoia-Marchetti Italiens, mais il ne fut pas non plus autre chose qu'un prototype.

Aux côtés de ces grand appareils, figuraient les légers Shavrov Sh2, construits à partir de 1932. Conçus par Shavrov pour effectuer son premier vol en 1930, il furent les "bonnes à tout faire" de l'aviation soviétique, servant pour l'écolage, la reconnaissance, la garde-pêche, la liaison, ou comme ambulance. Lent, mais robuste, comme la plupart des appareils soviétiques, il était encore utilisé au début des années soixante...

Mais le grand standard de l'aviation soviétique non embarquée fut sans conteste le Beriev MBr-2. Conçu par cet ingénieur, il se révéla pourvu de toutes les qualités des hydravions standards de ce type. C'était un monomoteur à aile haute et moteur poussant surélevé afin d'éviter les embruns, fiable et particulièrement solide. Il devint naturellement le grand standard Russe durant les années trente et jusqu'en 1945, avec plus de 1365 exemplaires. En 1941, le MBr-2 était en cours de remplacement par le Beriev Be-4.

A ses côtés on trouvait deux autres monomoteurs embarqués, le Beriev Be-2 ( KOR-1 ), proche des Boeings et NAF ( Naval Aircraft Factory ), embarqué en standard sur les navires Russes grâce à ses dimensions réduites. Autre avion très utilisé, d'une conception assez inspirée par l' IMAM Ro-43 Italien. Idéalement, il pouvait servir d'hydravion de chasse, mais c'était aussi fictionnel que pour son équivalent transalpin. Le nombre d'exemplaires produits reste une énigme, mais vraisemblablement autour d'une centaine.

Le plus grand hydravion de l'aviation navale soviétique était le Chetverikov Che-2 ( premier vol en 1937 ), seul bimoteur des VV-S. Il les équipa jusqu'en 1941, avec l'arrêt de la production suite à l'invasion. 50 exemplaires avaient vu le jour.

Le dernier hydravion Russe de la seconde guerre mondiale fut le Beriev Be-4 ( KOR-2 ), conçu en 1939 pour remplacer le MBR2. Il effectua son premier vol en 1940 mais la production se trouva interrompue par l'avance Allemande. Jusqu'en 1942, un petit nombre vit le jour. Il possédait un moteur extrêmement volumineux monté au-dessus de son aile parasol.

L'autre grand standard bimoteur Russe était le GST construit à plus de 1000 exemplaires de 1939 à 1945 à Taganrog, avec des moteurs Russes et l'aides d'ingénieurs Américains: Il s'agissait de la version locale construite sous licence ( acquise en 1938 ) du Consolidated Catalina.

Par ailleurs, l'aéronavale utilisait des bombardiers basés à terre pour la lutte antinavire, dont un spécialisé, le Lliouchine Ll-4T ( premier vol en 1937 ), version lance-torpilles spécialisée du DB-3 de bombardement des VV-S. D'ailleurs, d'autres Ll-4, ainsi que des DB-3T servaient également à leurs côtés, notamment sur la façade de la Baltique et pour la flotte du Nord, opérant au-dessus de la zone de Mourmansk.


Shavrov Sh2:
Monomoteur basé à terre, servant en seconde ligne en 1941. Ambulance, liaison, écolage.
Dimensions (env./longueur): 13x8,20 m
Poids (à vide): 980 Kgs.
Propulsion: 1 Mikuline M11 en étoile de 100 cv.
Vitesse max. 140 Km/h
Rayon d'action: 1210 Km
Equipage: 2
Armement: 1 mitrailleuse SBkA8 de 7,62 mm.

Beriev  Be-2 (Kor1)
Beriev Be-2 (Kor1)
Monomoteur embarqué, servant en première ligne en 1941. observation, réglage d'artillerie, lutte ASM.
Dimensions ( env./longueur ): 11x8,85 m
Poids (à vide): 1800 Kgs.
Propulsion: 1 Mikuline M25A en étoile de 750 cv.
Vitesse max. 240 Km/h
Rayon d'action: 870 Km.
Equipage: 2
Armement: 1 mittrailleuse SBkA8 de 7,62 mm poste arrière, 2 fixes ailes avant supérieure, 100 kgs. de charges offensives.

Beriev Be4 (Kor2):
Beriev  Be4 (Kor2)
Monomoteur aile parasol embarqué, servant en première ligne en 1941. Observation, réglage d'artillerie, lutte ASM.
Dimensions ( env./longueur ): 12x10,05 m
Poids (à vide): 2055 Kgs.
Propulsion: 1 Schvetsov M62 en étoile de 670 cv.
Vitesse max. 360 Km/h
Rayon d'action: 950 Km
Equipage: 2
Armement: 1 mittrailleuse SBkA8 de 7,62 mm poste arrière, 300 kgs. de charge offensive.

Beriev MBR2:
Beriev MBR2
Monomoteur aile parasol basé en mer, servant en première ligne en 1941. Reconnaissance, observation, réglage d'artillerie, lutte ASM et antinavire.
Dimensions (env./longueur): 19x13,50 m
Poids ( à vide ): 2475 Kgs.
Propulsion: 1 Mikuline M34B en étoile de 740 cv.
Vitesse max. 272 Km/h
Rayon d'action: 2065
Equipage: 3
Armement: 2 mittrailleuses ShkAS de 7,62 mm poste arrière, 500 kgs. de charges offensives.

Chetverikov Che-2 (MDR-6)
Chetverikov Che-2
Bimoteur basé en mer, servant en première ligne en 1941. Reconnaissance, lutte ASM, lutte antinavire.
Dimensions ( env./longueur ): 19,50x14,68 m
Poids ( à vide ): 4100 Kgs.
Propulsion: 2 Mikuline M63 en étoile de 960 cv.
Vitesse max. 365 Km/h
Rayon d'action: 1800-2500 Km
Equipage: 4
Armement: 1 mitrailleuse ShkAS de 7,62 mm, 1 UBS 12,7 mm poste arrière, 1000 kgs. de charges offensives.

GST (Catalina):
Bimoteur basé à terre, servant en première ligne en 1941-45. Observation, liaison, transport, Reconnaissance, lutte ASM.
Dimensions (env./longueur): 22x16 m
Poids (à vide): 5500 Kgs.
Propulsion: 2 Mikuline M90 en étoile de 1200 cv.
Vitesse max. 280 Km/h
Rayon d'action: 3800 Km
Equipage: 6
Armement: 2 mitrailleuses SBkA8 de 7,62 mm poste arrière, 1830 kgs. de charges offensives.

Llouchine Ll-4T

Bimoteur basé à terre, servant en première ligne en 1941. Reconnaissance, lutte ASM et antinavire.
Dimensions ( env./longueur ): 21,44x14,80 m
Poids ( à vide ): 7000 Kgs.
Propulsion: 2 Mikuline M88A en étoile de 1100 cv.
Vitesse max. 445 Km/h
Rayon d'action: 4260 Km
Equipage: 4
Armement: 2 mittrailleuses SBkA8 de 7,62 mm poste arrière, 1 UBS de 12,7 mm, 2000 kgs. de charges offensives ou 2 torpilles 950 Kgs.