La Marine Américaine

Forces de l'US Navy de la guerre froide

En 1945, l'Amérique est devenue la première puissance navale au monde. Engagée en 1941 aux côtés de l'Angleterre, elle va devenir l'arsenal des démocratie et ses chantiers délivrer plus de navires, -civils et militaires- que l'on en vit jamais dans l'histoire. Plus de 2000 cargos "liberty ships", environ 100 porte-avions, plus de 250 destroyers, 350 destroyers d'escorte, 10 cuirassés (plus la reconstruction de 10 autres), plus de 50 croiseurs, 226 submersibles. Un rouleau compresseur qui permit de supporter le choc de la bataille de l'atlantique et d'écraser la flotte Nippone. Or, en 1947, l'équilibre géopolitique bascule: Le péril est désormais à l'est. Le monde devient bipolaire et dans le camp occidental, l'OTAN dispose de cette force navale considérable, apte à soutenir tout affrontement contre l'URSS. Du fait de cette immense flotte développée en 1942-46, l'US Navy conservera sa flotte conventionnelle jusqu'en 1960, puis évoluera avec l'entrée en service des premiers navires lance-missiles et du nucléaire comme moyen de propulsion ou comme vecteur de charge offensive. Elle ouvrira la voie avec ses submersibles à propulsion nucléaires, à partir du célèbre Nautilus (1954).

Rappel des abbréviations pour les sous-marins:
  • SNA: sous-marin nucléaire d'attaque
  • SA: sous-marin d'attaque (diesels-électrique)
  • SNLE: sous-marin nucléaire lanceur d'engins balistiques
  • SPQ: sous-marin piquet radar (diesels-électrique ou nucléaire)
Amiral Rickover L'amiral Hyman G. Rickover (1900-1986), fut le principal artisan de la propulsion nuléaire au sein de la US navy. Il développa notamment le USS Nautilus. (img. Wiki DP)

L'US navy de 1960 est une force encore très conventionnelle, composée de bâtiments sortis des grandes séries de la dernière guerre en majorité; mais ses productions nucléaires la placent d'emblée à l'avant-garde technologique dans le monde. L'URSS tentera de rattraper son retard au prix de nombreuses erreurs mais de belle réussites (comme le November et l'Alfa).

Porte-avions

Le principal atout de l'US navy à la sortie de la guerre, sont ses porte-avions. Le "capital ship" fait de cette flotte la "capital fleet" du monde libre. La Royal navy est certes aussi imposante, mais face à un budjet d'après guerre imposant des coupes drastiques, elle se voit vite rétrogradée au niveau d'une flotte montante, celle de l'URSS. Le porte-avions est à l'US Navy de cette époque ce qu'était le Dreadnought à la Royal Navy au début du siècle. C'est le centre du groupe aéronaval, le "Task-Force", force de projection à vocation planétaire, et tous les bâtiments de surface développés auront pour but d'escorter et de protéger les porte-avions. On estimait également que l'aviation embarquée était de son côté la seule protection dont un bâtiment avait besoin et bien des plans supprimaient les armements des porte-avions des années 60.

En 1945, l'US Navy comptait plus de 100 porte-avions. Sur ce total, Environ les trois quart étaient des bâtiments d'escorte légers, bien peu adaptés pour recevoir des jets. De fait, il s'agissait des 46 Casablanca, 10 Bogue, 4 Sangamon, 2 Long Island, et 15 Commencement Bay. Trois de ces derniers étaient en construction. La mise à la retraite sera rapide pour certains (en particulier les Casablanca, dès 1947-48). Toutefois, la plupart serviront encore en Corée ou l'avion à piston était encore majoritaire et l'hélicoptère trouvant l'usage des ces ponts d'envol réduits, et ainsi en 1960 on dénombrait 27 Casablanca, 19 Commencement Bay, 4 Sangamon, et 10 Bogue. Dès cette année 1960 la moitié de ces effectifs allait être rayé des listes, le reste suivra en 1970 et seule une poignée était encore opérationelle durant les dernières années de la guerre du Viet-nâm. Ils pouvaient alors encore opérer des hélicoptères et des avions à piston tels le polyvalent Douglas Skyraider.

Les porte-avions d'escadre étaient en partie des bâtiments récents et assez vaste pour l'ère des jets comme les Essex, dont 19 unités étaient en service en 1945 et 5 en achèvement. Le dernier, USS Oriskany, n'arrivera qu'en 1950 et servit de prototype pour les nouveaux ponts d'envol élargis, et tous ces excellents porte-avions rapides furent reconstruits selon deux normes administratives successives, SBC24A et SBC24C. En 1960 il y en avait 24 en service. Ils servirent en Corée, certains au Viet-nâm, étant réformés entre 1966 et 1980. Les derniers étaient en réserve jusqu'en 1990. Outre ces bâtiments qui formaient l'ossature de la flotte, il y avait les trois grands Midway, parfaitement adaptés au jets. Le premier était opérationnel en septembre 1945 au moment de la capitulation Nippone, les deux autres (USS Franklin D Roosevelt et USS Coral Sea) opérationnels en octobre 1945 et octobre 1947. Ils furent modernisés et étaient naturellement en service en 1960, deux d'entre eux étant toujours actifs en 1990.

Outre ces grands bâtiments, l'US navy comptait les 8 Independence, rapides mais trop petits pour mettre en oeuvre efficacement des jets. Deux furent vendus (1953 et 1967), d'autres mis en réserve et il ne restait que deux unités en 1960. Les deux Saipan (1946-47), construits sur le même principe étaient un peu plus vastes et restèrent en service jusque dans les années 75-77 après les deux grandes campagnes de l'US Navy (Corée et Viet-nâm). Il y avait enfin les vétérans: En 1945, l'US Navy possédait encore trois vieux bâtiments héroïques: Le USS Enterprise (1936), de la classe Yorktown, seul survivant de sa classe, le USS Ranger (1933), et le USS Saratoga (1925). Si les deux derniers furent ferraillés rapidement car ne répondant plus aux normes de l'aéronavale moderne, le USS Enterprise, décoré de nombreuses fois resta en réserve jusqu'en 1958, et celui qui reprit son nom en son honneur fut le premier porte-avions au monde à propulsion nucléaire.

Les seuls porte-avions modernes construits durant cet intervalle furent les quatre Forrestal (1954-58). Bien plus vastes que les Midway, ils inauguraient une nouvelle génération dont les bases furent reprises pour les Kitty Hawk en construction, l'Enterprise et les Nimitz actuels. Un projet de porte-avions d'escadre fut spécifiquement développé à partir de 1945 pour mettre en oeuvre des appareils porteur de l'arme atomique: Il s'agissait de l'USS United States. Son design était toutefois rétrograde par certains aspects (comme l'artillerie de défense et l'absence d'ilôt de commandement), et son pont d'envol trop étroit pour mettre en oeuvre efficacement un parc aérien polyvalent. De plus son hangar n'hébergeait que les chasseurs d'escorte, les bombardiers étant trop lourds et vastes. L'une des ses innovations intérressantes étaient par contre ses quatre catapultes, reprises sur ses successeurs. Entamé à Newport News en 1949, ce bâtiment fut annulé à la suite d'un rapport de l'Air force spécifiant le coût prohibitif du programme et son inutilité devant le développement d'une aviation stratégique intercontinentale.

Navires de ligne

En 1960 ne figurent plus sur les inventaires aucun cuirassé. En 1945, il y avait encore les "vétérans" survivants de Pearl Harbor, les Wyoming, New York, Nevada, Pennsylvania, New mexico, Mississippi, et Idaho, qui tous seront désarmés et mis en réserve en 1948. Les plus "récents" Tennesse et les trois Maryland verront encore du service jusqu'en 1959. Le California fut désarmé en 1960 et le West Virginia en 1961. Plus récents, les deux North carolina (1940) seront également rayés des listes en 1961, de même que les quatre South Dakota (1941-42), entre 1962 et 1965. Dés 1948 ils avaient étés placés en pré-réserve. Ne restait plus que les quatre immenses Iowa (1943-44), mis en réserve malgré tous leurs mérites, en 1948, puis rapidement remis en service actif pour participer aux opérations de la guerre de Corée. En 1958 tous les quatre étaient de nouveau en réserve. Cependant, le USS New Jersey participa à des bombardements côtiers durant la guerre du Viet-nam (1967-69). Nul ne pensait plus les voir sortir encore de leur réserve. Et pourtant...

Croiseurs

L'US navy disposait en 1945 de larges stocks de croiseurs. Les plus vieux dataient des années 20, il s'agissait des Omaha, tous inactivés en 1946-47. Les deux croiseurs lourds Pensacola furent coulés en 1948, lors d'un test atomique. Les 3 Northampton survivants furent désarmé, l'un démoli en 1948 et les deux autres en 1960. Le Portland suivit en 1959, les 4 New Orleans en 1959, 60 et 61. Des navires de la classe Brooklyn, seuls le Savannah et l'Honolulu survécurent en réserve jusqu'en 1960. Les 6 autres furent vendus à l'argentine, au Chili et au Brésil. Le USS Wichita, prototype des Baltimore, fut démoli en 1959. Les croiseurs légers de la classe Atlanta (1941-46) seront démolis de 1960 à 1966. Il y en avait encore 9 en réserve à cette date.

Cleveland: Les nombreux Cleveland, dont certains furent terminés en 1946, étaient tous en service en 1960. Cela représentait une force de vingt-huit unités, armées de 12 pièces de 152 mm. Six étaient en réserve et seront désarmés en 1960, les autres dans les années 60 et les derniers en 1970-73. Certains survécurent jusqu'en 1976 comme le USS Little Rock, préservé comme musée flottant, Les USS Providence et Oklahoma city étant démolis en 1978 et 1979. ces derniers, ainsi que 3 autres, avaient étés transformés en croiseurs lance-missiles mixtes. (Voir le détail ci-après)

Baltimore: Les 18 croiseurs lourds de la classe Baltimore, dont 4 entrèrent en service en 1946, étaient encore en service en 1960. Ils furent transformés en croiseurs lance-missiles pour certains et survécurent ainsi jusqu'en 1980. Ils s'agissait des USS Boston et Camberra. Trois autres furent totalement reconstruits en 1960-62: il s'agissait des Albany. (Voir plus loin). Les "conventionnels" de la classe en 1960 étaient donc au nombre de quatorze.

Derniers croiseurs classiques Enfin les derniers croiseurs classiques américains furent ceux de la classe Des Moines (3 navires, dont 2 en réserve d'active en 1980), les deux Worcester (rayés des listes en 1970-72). Les premiers furent terminés en 1948 et 49 et les seconds en 1948. ils participèrent aux opérations de la guerre de Corée et du Viet-nam. Les 3 croiseurs de bataille de la classe Alaska (1943-45) existaient encore en 1960. Ils furent démolis l'année suivante. Ils n'avaient plus grand chose à voir avec les nouveaux principes de stratégie navale issus de la pratique de la guerre.

Reconversions en croiseurs lance-missiles: 6 Croiseurs de la classe Cleveland ont étés transformés en hybrides, classiques à l'avant et disposant de lanceurs à l'arrière. Ils s'agit d'une reconstruction si complète que ces navires sont regroupés dans une classe Galveston, transformés en 1957-59 et remis en service en 1958-60. Avant eux, deux de la classe Boston, plus grands, avaient étés également transformés de la sorte, remis en service en 1955 et 1956 avec les premières rampes au monde de ce type. La troisième vague de reconstruction fut totale: Les trois Albany, également de la classe Boston ont vu leur armement classique supprimé. Ce sont les premiers "vrais" croiseurs lance-missiles américains. Cependant, ils ne figuraient pas sur les listes en 1960, puisqu'ils étaient en pleine reconstruction à cette date. Ils ne seront opérationnels qu'en 1962-64. Ils firent leurs armes pendant le Viet-Nâm et le dernier à quitter le service fut le USS Albany, en 1985.

USS Albany
Le USS Albany reconverti en croiseur lance-missile en 1962 (img. Wiki DP.)

Destroyers: Les constructions de masse de la seconde guerre mondiale donnaient aux USA un "cheptel" de destroyers sans commune mesure dans l'histoire: Les Benson/Gleaves (96 navires) s'ajoutaient aux célèbres Fletchers (175), Sumner (58), et Gearing (104). En 1945 ils s'ajoutaient à plus de 120 unités plus anciennes, allant des antiques "four pipers" de 1917-19, promptement mis hors service, comme ceux des 8 classes datant des années 30. Cela faisait donc un total d'environ 520 destroyers, une force en mesure de faire face aux périls de la guerre sous-marine comme à l'escorte de porte-avions. De cette énorme effectif, en 1960, encore un grand nombre étaient en service.

Ceux de la classe Benson représentaient encore soixante navires, en réserve mais peu modernisés, beaucoup ayant étés transférés et revendus. Les cent-vingt-six Fletcher qui n'avaient pas étés revendus le seront peu après 1960 et les derniers désactivés en 1970-75. Ils étaient en service au standard DDE comme escorteurs ASM (voir fiche Fletcher DDE). Les Sumner et surtout les Gearing, plus modernes, auront un destin plus intérressant: Les 53 Sumners survivants au conflit étaient en service actif en 1960, connaissant pour 31 une modernisation FRAM II destinée à poursuivre leur service jusqu'à la fin des années 70. Voir Sumner FRAM II. Les Gearing furent convertis au standard FRAM I dès 1958, destiné à prolonger leur service de 8 ans. 77 navires furent ainsi transformés de la sorte. Ils avaient tous déjà étés mis au standard DDR (escorteurs) peu avant, et certains passeront directement à la modernisation FRAM II. En 1960 cette conversion était en cours, et au cours des années 70, un grand nombre seront revendus à des pays amis. Les derniers portaient encore la bannière étoilée en 1980, en tant que navires d'entraînement et de réserve. (Voir Gearing FRAM I).

Destroyers modernes Peu de temps après la sortie des derniers Gearing on commença à envisager une nouvelle classe de destroyers adaptés au progrès de l'électronique et aux nouvelles missions d'escorte des Task-Forces. les petites dimensions des destroyers étant peu compatibles avec l'emport de missiles et des batteries de capteurs et systèmes de guidage lourds qui les accompagnent firent que leur conception fut remaniée plusieurs fois avant que les Forrest Sherman ne sortent. Ces 18 navires furent construits de 1955 à 1958, et modernisés. Ils furent tous retirés du service avant 1990. La classe Charles F. Adams, radicalement nouvelle, était en cours de construction en 1960. Aucun n'était donc en service à cette date. A côté des Forrest Sherman, leur version économique, les grands destroyers d'escorte des porte-avions, la classe Mitscher, atteignait 4850 tonnes en charge. Il s'agissait de 4 navires, construits en 1952. Ils seront relevés par leur évolution, la classe Farragut, dont aucun de ceux qui étaient en construction ne sera en service avant 1960.

USS Forrest Sherman
Le USS Forrest Sherman, tête de classe, en 1959 (img wikimedia commons) Frégates En 1945, l'US Navy bureau of ordnance recence plus de 360 navires d'escorte en service, survivants de la masse produite pour contrer les submersibles du IIIe Reich. Il s'agit des destroyers d'escorte de la classe GMT, TE, TEV, WGT, DET et FMR. En 1960, ils servaient encore pour la plupart de ceux qui n'avaient pas étés transférés. Beaucoup le resteront jusqu'en 1972. Etaient en service en 1960: -93 unités de la classe TE, 99 TEV/WGT, et 103 DET/FMR. Ils seront retirés du service entre 1966 et 1972. Certains bénéficieront d'une modernisation pour la lutte ASM, le USS Vammen (TE) et les USS Tweedy et Lewis (WGT), et les autres, de modernisations au standard DEC ou DER (37 navires), modernisés avec reconstruction partielle, moyens de lutte ASM améliorés, équipements électroniques. Enfin les frégates de patrouille de la classe Tacoma (78 navires en 1945) furent transférés aux pays amis pour l'essentiel et les derniers désactivés en 1947-53. Les premières frégates modernes construites seront celles de la classe Dealey (1953), à hauteur de 13 unités dont la dernière entra en service en 1958. Ils constituaient une évolution des DE de 1944-45. la classe Claud Jones suivante (4 unités) était en cours d'achèvement en 1960.

Sous-marins Avec plus de 175 submersibles de la classe Gato (Gato/Tench/Balao) en service en 1948, l'US navy disposait d'un potentiel d'autant plus apte à contrebalancer la flotte soviétique que ceux ci étaient en outre des océaniques de long rayon d'action, suffisament spacieux pour se prêter aisément à des conversion (les fameux"Guppy"). Sur le total de 159 unités non transférées aux pays amis, en 1960, il y avait 8 Guppy I, 33 Guppy II et 7 Guppy III, évolution ultime de cette modernisation. Beaucoup de Guppy III ont étés des Guppy II. Ils ont étés transférés ou rayés des listes au cours des années 70. Les 110 autres portaient le nom de "Fleet snorkels". Beaucoup servaient de navires d'entraînement, d'autres étaient inactifs. (Voir fiches sur les conversions Guppy IA, Guppy II et IIA, et Guppy III.) D'autres furent convertis en cargos ravitailleurs, en transports de troupes, en pétroliers ravitailleurs, en piquets radars ("Migraine", voir plus loin), et en plates-formes de tirs de missiles de longue portée.

Les premiers sous-marins diesels modernes de la flotte seront ceux de la classe Barracuda (1951), trois sous-marins d'attaque qui servirent de "prototypes" pour tester les innovations en matière de détection. C'étaient des chasseurs de sous-marins destinés à une production de masse, pour contrer les "Whiskey" soviétiques. Cependant ils n'étaient que des extrapolations des Gato, plus petits et plus économiques, mais loin des performances des U-Boote type XXI. La classe suivante des Tang (1951) utilisaient par contre les technologies utilisées sur les type XXI Allemands (un exemplaire capturé était étudié par l'US navy depuis 1946). Ces 6 unités survécurent au-delà des années 80, utilisés par l'Italie ou la Turquie. Le Darter (1956) était un prototype, de même que les deux petits Mackerel (1953), ou le minuscule X-1 (1955), tous armés, et de sous-marins civils destinés à tester des formes de coque, comme l'Albacore (1953) et le Dolphin (1956). Le premier était destiné à tester des vitesses exceptionnelles sous l'eau (33 noeuds et d'avantage aux essais, record tenu jusqu'à l'apparition des "Alfa" soviétiques), et de plongée très profonde pour le second. Les derniers sous-marins "classiques", les 3 SA de la classe Barbel, seront lancés en 1958 et terminés en 1959.

USS Nautilus
Le USS Forrest Sherman, tête de classe, en 1959 (img wikimedia commons) Le USS Nautilus (1954), premier sous-marine nucléaire au monde (img wiki DP).

Mais la révolution arrive en 1954 avec le lancement du Nautilus, premier sous-marin à propulsion nucléaire au monde. Largement utilisé en essai, il prouva la fiabilité du système et fut suivi de l'USS Seawolf, second SNA en 1955. L'US Navy prend alors une longueur d'avance sur la bloc communsite qui répond avec la série des "November", d'une fiabilité toute autre... La première série de SNA date de 1957-58: Ce sont les 4 Skate, suivis des 6 Skipjack. Mais ces derniers entrent en service en 1960-61 et seul le USS Skipjack était sur les listes en 1960.

La stratégie nucléaire invitait à des études de lancement de missiles ballistiques par des sous-marins, et en 1954 fut lancé le USS Grayback, un prototype à propulsion classique (SLE) emportant 2 rampes pour 4 fusées Regulus-1. Il fut suivi par le USS Growler (1957) et le USS Halibut (1959, terminé en janvier 1960), premier SNLE de l'US Navy. La première classe de SNLE moderne, les Georges Washington, seront terminés au cours de 1960-61. Il avaient étés précédés par deux conversions de "fleet-snorkels" à des tirs de missiles dérivés des V-1 allemands, les USS Cusk et Carbonero, suivi des USS Barbero et USS Tunny, des Guppys convertis au tirs de fusées Regulus.

Enfin, l'US Navy développa l'idée de piquets-radars sous-marins. Elle s'y essaya avec des "Gato" convertis, 10 en tout, sous le nom de code-programme de "Migraine", en trois phases. Ils revinrent tous au service normal en 1959. Elle construisit sur cette base d'essais deux SA de ce type, la classe Sailfish (1955), suivi du SNA USS Triton en 1958, un bâtiment de très grande taille (136 mètres et 7700 tonnes).

USS Greenfish - Guppy 3
Le USS Greenfish, reconverti selon la norme GUPPY III (1960). (img wiki DP)

Divers
En 1945, la flotte comptait encore 10 dragueurs de mines (classe Admirable), mais 42 autres seront réactivés pendant la guerre de Corée et en service en 1960. Les dragueurs de mines côtiers (YMS) étaient pour leur part au nombre de 47 en activité en 1960. Une dizaine de vieux patrouileurs du type PC l'étaient aussi, en cours de mise hors des listes. 5 navires de commandement du type AGC étaient encore en service en 1960, et firent la guerre du Viet-nâm. Enfin, l'immense flotte de navires de débarquement utilisés durant la campagne du pacifique avaient étés mis au rebus après la guerre de Corée pour la majorité, mais il restait sur les listes encore une centaine de LST, une centaine de LSM, 80 LMR, 100 LSSL de support de feu, 100 LSIL, 120 LSU, 30 cargos d'assaut, 57 "Victory", 70 "C3", tous en réserve.

Les constructions neuves comprenaient le USS Northampton (1951), bâtiment de commandement pour l'atlantique, 8 navires d'assaut (LSD) de la classe Thomaston (1954), les premiers à disposer d'un radier et d'un pont d'envol pour hélicoptères, les 7 LST de la classe County (1957), les 3 cargos d'assaut de la classe Tulare (1953), et le USS carronade (1953), un LST ancien reconverti en navire d'appui-feu spécialisé. 4 vedettes lance-torpilles furent également construites pour digérer les leçons de la seconde guerre mondiale en 1950-51 (classe PT809). La production de navires de débarquement légers de la dernière guerre allait rependre à partir de 1954, et des LCU (143) seront construits jusqu'en 1957 et en service en 1960, de même que plusieurs centaines de LCM à partir de 1949 et jusqu'en 1967. 1552 LCVP (fantassins seulement) seront également produits jusqu'en 1966, et une centaine de LCPL en service en 1960. Pour les services de draguages de mines, on construisit entre 1952 et 1956, 62 navires de la classe Agile, 3 de la classe Ability (1956) et bien d'autres pour les flottes alliées. 24 dragueurs côters de la classe Adjutant, très inspirés des YMS de la guerre, seront également mis en service au cours des années 50, mais aussi deux dragueurs fluviaux de la classe USS Cove (1958) et un chasseur de mines, le USS Bittern (1956).

En 1960, date-clé puisqu'elle signe la disparition des derniers navires conventionnels et l'apparition des premiers lance-missiles et la propulsion nucléaire, et aussi celle d'une certaine "maturité" (s'il on peut dire) de la dissuasion nucléaire, qui trouve dans les SNLE leur principal porteur. Pratiquement tous les navires lancés en 1960 sont en service trente ans plus tard. La suite du développement de l'US Navy, qui est clairement confronté à la marine Soviétique dans une guerre froide à l'échelle planétaire, est fonction d'un budget considérable, comptant toujours sur la construction de masse pour se maintenir avec les plus grands effectifs en réduisant les coûts. Les noms de ces mêmes navires reflètent bien entendu, outre les célèbres batailles et amiraux de la courte histoire Américaine, celui des sénateurs qui firent pression pour le vote de lois navales ambitieuses, le Congrès détenant toujours les cordons de la bourse du contribuable...

Tonnage 1960:

  Types d'unités Nombre d'unités Tonnage
  Porte-avions 19  
  Navires de ligne 98  
  Croiseurs 19  
  Destroyers 98  
  Sous-marins 400  
  divers 90+1296+832  
Porte-avions Essex SBC27A Essex SBC27C Midway Saipan Forrestal
Navires de Ligne Class Iowa
Croiseurs Boston Cleveland Albany Worcester Des Moines
Destroyers Fletcher DDE Gearing DDE Gearing FRAM I Sumner FRAM II Forrest Sherman Mitscher Norfolk
Frégates DER Dealey Claud Jones
Sous-marins SA Cl. GUPPY SPQ Cl. Migraine SA Cl. Barracuda SA Cl. Tang SA Cl. Darter SA X1 SNA Nautilus SNA Seawolf SA Albacore SNLE Grayback SNLE Growler SNLE Halibut SNA Cl. Skate SA Cl. Barbel SA Cl. Sailfish SPQ Triton
Divers class Northampton VLT cl. PT812 VLT cl. Opsrey DMO cl. Agile DMC cl. Adjutant DMP cl. Cove DML cl. MSB DML cl. MSL CM Uss Bittern
Amphibies NA cl. Thomaston CDC cl. County LCU LCDC LCM NAP Carronade

US Navy 1960-1990

En 1990, à la fin du siècle dernier, la marine Américaine est toujours, quarante cinq années après la fin de la grande guerre mondiale qui avait vu l'instauration d'un nouvel équilibre bipolaire, plus que jamais la principale force navale représentant le camp de l'ouest, les démocraties libérales d'économie capitaliste.
La Royal Navy, au sein de l'Otan, à basculé au troisième rang derrière la marine Soviétique, mais cette dernière reste quantitativement inférieure à l'US Navy, avec en particulier le manque criant de porte-avions, la pierre angulaire de la stratégie navale Américaine. Le règne de la "politique de la canonnière", est remplacée par la "politique du porte-avions"; ce dernier étant dissuasif à l'exact opposé du SNLE: Par sa présence imposante et médiatique.

Rappel des abréviations pour les sous-marins:
SNA:sous-marin nucléaire d'attaque
SA:sous-marin d'attaque (diesels-électriques)
SNLE:sous-marin nucléaire lanceur d'engins balistiques


L'amiral Elmo R. Zumwalt (1920-2000), fut nommé chef des opérations navales de la flotte au Viet-nâm et s'y distingua. Son action est reconnue aussi dans l'amélioration des conditions de vie des matelots et la modernisation de la flotte. Il fut notamment le promoteur des frégates de la classe Perry, un des meilleurs bâtiments créé pour l'US Navy depuis les Fletcher. (img. Wiki DP)

1990 est une date charnière dans l'histoire mondiale car elle signe l'effondrement de l'empire soviétique, et par là même de l'un des pôles majeurs de l'équilibre de terreur qui avait cours depuis 1947. Avec la mise hors service de fait de plus de 75% de la marine Soviétique en l'espace de quelques années, avec les conséquences écologiques que l'on sait, l'US Navy se trouvait avec une force surdimensionnée à l'échelle de son ancien adversaire, mais à la bonne échelle pour assurer son rôle de "gendarme du monde", une position qui sera clairement réaffirmée après le 11 septembre 2001, avec encore plus de virulence.

De ce fait, et bien que les forces navales de l'OTAN, Nord-Européennes pour l'essentiel, pourraient avoir un poids largement suffisant pour lui succéder dans cette tâche (faute d'unité politique plus étroite, et faute d'avoir su se détacher progressivement du cocon protecteur Américain), la marine Américaine reste aussi imposante et les Lois navales les plus récentes votées ne sont qu'à peine entamées. Il ne faut pas perdre de vue également le fameux lobby militaro-industriel à l'oeuvre derrière les couloirs du Congrès ou au sein de la Maison-Blanche: Les contrats d'armement, depuis 1941 et l'agression Japonaise, sont devenus, comme la part du budget qui leur incombe, de formidables brassages de milliards de dollars, responsables pour une bonne partie du déficit abyssal Américain et de la dévalorisation relative du Dollar au début du XXI siècle. Depuis 1941, les USA sont presque encore, en volume, dans une économie de guerre.

Concernant ces constructions neuves, on retiendra l'irruption de la propulsion nucléaire, puis des lanceurs d'engins nucléaires, un couple particulièrement efficace avec les SNLE. Ce bras armé de la dissuasion, l'un des plus efficaces avec la composante sol-sol et celle embarquée par l'Air Force, est l'autre versant d'un interventionnisme militaro-politique plus directement engagé, et reposant d'une part sur les porte-avions nucléaires, et d'autre part sur l'immense flotte amphibie Américaine, conçue pour opérer un débarquement à tout moment sur le continent Eurasiatique qui n'aurait rien eu à envier à l'opération Overlord. Tous les autres navires de la flotte sont conçus soit pour les escorter, soit pour les assister, mais leurs sont inféodés au sein de grandes Task-Forces. Le principe en à été fixé pendant la campagne du pacifique, et seuls les nouveaux moyens de communication ont fait évoluer ce concept.

USS Nimitz
Le USS Lincoln (CVN72, 1988), un des 10 Nimitz (1975-2006) qui forment actuellement l'ossature de l'US. Navy. (img. Wiki DP.)


15 Porte-avions

Toujours la pierre angulaire de la flotte de surface, le nouveau standard imposé en 1960 par l'Enterprise, va définir la classe Nimitz, une sorte d'équivalent de ce qui fut en son temps la classe Essex, mais de "super porte-avions lourds" et très étalée dans le temps. Cette série s'est achevée en 2006 avec le lancement du CVN77 Georges H. W. Bush. En 1990, il y avait 5 bâtiments en service. On songe désormais à un concept radicalement nouveau, tourné vers la nature des menaces multiples et plus insaisissables du XXIe siècle. En dehors de ces 6 PA nucléaires, on trouvait également 9 PA conventionnels, dont le Midway, datant de 1945. Il s'agissait surtout des 4 Forrestal et des 4 Kitty Hawk, datant des années cinquante-soixante: Les 4 Forrestal étaient en service en 1960. Le chiffre 15 est certainement aux antipodes de ce que fut l'armada Américaine en 1945, mais ces unités valent sur le plan financier et militaire l'équivalent de cent unités de l'époque. Ils forment chacun une Task Force, et en sont le centre autour duquel tout s'organise.

4 Navires de ligne (Conventionnels / lance missiles)

Les cuirassés en 1960 n'avaient déjà plus rien à faire dans les perspectives géopolitiques de l'époque et les nouvelles doctrines navales issues des débuts du binôme nucléaire/missile. Le simple caractère relativement aléatoire des canons de marine en vigueur depuis des siècles semblait définitivement condamné par la précision chirurgicale du missile, un vecteur finalement pas si éloigné de la bonne vieille torpille dans son principe. Ce sont d'autres considérations qui sont à l'oeuvre dans le fait que les USA qui conservaient pieusement leurs quatre Iowa de 1943-44, en 1960, s'en servirent encore au Viêt-Nam dans les mêmes conditions que ceux des Task-Forces du Pacifique: Pour l'appui au sol. En 1974, on pensait ne plus les revoir et leur place à la réserve, puis à la casse, semblait déjà acquise. Puis en 1978, le Kirov est sorti des arsenaux soviétiques. Et lorsqu'un croiseur lance-missile se réclame du statut de "navire de ligne", ce qu'il est en vérité, selon une définition moderne, est aligné par l'ennemi juré, les USA n'ont d'autre choix que d'envisager soit de construire un navire comparable, soit de faire appel à une carte plus économique et surprenante: Celui de moderniser radicalement et de remettre en service les quatre vétérans. C'est donc ce qui fut décidé, et à l'issue de travaux considérables de remise à niveau, les Iowa ressortaient de leur réserve, et redevenaient crédibles au sein de l'US Navy des années 80-90. A froid, il est vrai que ces navires disposent avec leurs canons de moyens de frappe à 40 kilomètres qui restent redoutables tout en pouvant, à cette distance, résister aux plus massifs tirs de missiles grâce à leur cuirasse. (Voir fiche)...

USS Long Beach
Le USS Long Beach (1959), premier croiseur à propulsion nucléaire. (img wiki DP)

42 Croiseurs (lance-missiles)

L'US Navy de 1990 aligne une flotte de croiseurs uniquement lance-missiles. Les derniers conventionnels, les Des Moines, ont rejoint le musée en 1980. Les premiers pionniers du genre, les Albany, et plus encore les mixtes du début, ont étés mis en réserve puis désarmés. Cette flotte est donc largement composée d'unités des années 60, 70 et 80, comptant deux séries de navires à propulsion conventionnelle, les 9 Leahy, les 9 Belknap, et 9 nucléaires, le USS Long Beach, contemporain de l'Enterprise, le Bainbridge et le Truxtun, des années 60, les 2 California et les 4 Virginia des années 70.

cependant, avec le lancement des Spruance, de destroyers lance-missiles d'un genre tout à fait nouveau, aux dimensions d'un croiseur, va largement inspirer la construction des croiseurs de la classe Ticonderoga, classés comme tels alors qu'ils ont la coque des Spruance. Ces navires nettement plus coûteux et équipés notamment du révolutionnaire système AEGIS ont étés construits à hauteur de 15 unités jusqu'en 1990. La série à continué ensuite, pour un total de 27 en 1995.

61 Destroyers (lance-missiles)

En 1990, les 18 Forrest Sherman (1955 - 1958), sont retirés du service entre 1982 et 1986. La classe Charles F. Adams (1959-63), comptant 20 navires, est également mise à la retraite, mais, précisément l'année 1990 pour l'essentiel. En Janvier 1990, il y en avait seulement trois de moins sur les effectifs, et toujours 17 en service actif. Même chose pour les Farragut de 1958-60, dont deux sont retirés du service en 1989 et les 8 autres restent d'active en janvier 1990. Ils seront mis en réserve en 1990-92. A ces bâtiments anciens il faut ajouter la nouvelle classe sur laquelle sont fondées tant d'espoirs: Elle signe une rupture définitive avec un design qui, dans son principe est une évolution des Fletcher de la seconde guerre mondiale. Il s'agit des Spruance, du nom d'un autre célèbre amiral de cette époque. Ces bâtiments nettement plus grands que tout ce qui existait étaient conçus pour assurer un service très long, en étant facilement modernisables grâce à des superstructures très vastes et modulables. Le concept sera repris ensuite pour tous les autres. 35 bâtiments seront construits, le dernier entrant en service en 1983. A partir du Kidd (1979), les 5 derniers seront modifiés sur le plan de l'armement et des équipements électroniques, formant une sous-classe.

La dernière classe de destroyers actuellement en service et en construction est la classe Arleigh Burke. Ces navires dont le premier fut lancé en 1989 intègrent les derniers raffinements en matière de technologies de communication, et ont des surfaces traitées pour un minimum de furtivité, un domaine venu de l'aviation et qui se répand dans le domaine maritime et terrestre. Ils sont plus modestes en dimensions et n'ont pas une superstructure aménageable aussi radicale que les Spruance. En 1990, Aucun n'était en service, mais à l'heure actuelle, 44 sont en service sous deux variantes (flight 2 et 3). Ils sont prévus pour servir jusqu'en 2026-2041. USS Spruance
Le USS Spruance (1976), tête de classe d'une nouvelle génération de destroyers. (img wiki DP)

99 Frégates (lance-missiles)

En 1990, l'US Navy disposait encore d'une force considérable basée principalement sur deux classes: Knox et Oliver Hazard Perry. Le première, née à la suite des 17 Garcia (1963-65), eux même basés sur les deux Bronstein de 1962, est immédiatement reconnaissable à son "mack", son haut mât cheminée caractéristique, tandis que les Perry ont plus à voir avec les Spruance avec leur grande superstructure polyvalente et évolutive. Les Bronstein étaient en service en 1963, et également en 1990. Il seront désarmés en décembre de la même année. Les Garcia, en service en 1964-67, donnèrent si peu satisfaction qu'ils seront retirés du service et mis en réserve en 1988-89. Ils ne figuraient donc plus sur les listes. Ils furent en revanche revendus au Brésil et surtout au Pakistan, qui les utilisent toujours. Les Knox suivants, lancés en 1966-73, furent 46, retirés du service en 1991-93, et faisant ensuite le bonheur du Brésil, de la Turquie, de la Grèce, de la Thaïlande ou encore de Taiwan. Enfin les O.H. Perry, 51 bâtiments lancés en 1976-88 sont actuellement le fer de lance de la flotte de frégates Américaines. Il était prévu de transférer les premières à plusieurs pays, mais ce projet fut annulé afin de maintenir la présence américaine sur toutes les mers. Son remplacement se décida au cours des années 90 pour un nouveau modèle Furtif.

132 Sous-marins (nucléaires et conventionnels)

96 SNA

Avec la mise hors service des derniers "fleet snorkels", les Gato Guppy II et Guppy III même modernisés, la force américaine de SNA et SNLE rentre dans une configuration "tout nucléaire". Certains vétérans d'ailleurs utilisant cette propulsion, prototypes, furent désactivés en 1988: Il s'agissait du célèbre Nautilus ( 1954 ), devenu un musée en 1982, de l'USS Seawolf (1955), des 4 Skate (1957), première classe de SNA opérationnelle, ou encore du SA diesel-électrique expérimental USS Albacore (1953). En 1990 ne restaient sur les listes que deux SA, les Barbel et Blueback, en passe d'être réformés cette même année. Les vieux SNA de la classe Skipjack étaient aussi pour deux d'entre eux encore d'active, avec mise à la retraite toujours cette année. Concernant les Tresher/Permit, 5 était également en service sur 11 (1960-66). Mais le bras armé de la force d'attaque sous-marine est en 1990 constitué par les 42 Sturgeon (1963-74), et les 42 Los Angeles (1974) dont la série continua jusqu'en 1995. Beaucoup plus grands, ces derniers intégraient des capacités de modernisation nettement plus appréciables. 20 autres ont étés construits à partir de 1990. Leur remplaçant est actuellement incarné par la série Virginia (2004), précédée par les 3 Seawolf (1994), dont le reste de la classe fut annulé au profit d'un nouveau design. Il faut rajouter enfin les trois anciens SNLE classe Ethan Allen reconvertis en 1980-81 en SNA.

36 SNLE

Concernant les porteurs de vecteurs nucléaires, la classe la plus ancienne était celle des Georges Washington (1959), qui étaient tous en réserve en 1981-83. Ils avaient étés précédés de trois prototypes, le USS Grayback (1954), le USS Growler (1957) et le USS Halibut (1959). Les Ethan Allen (1960-62) étaient sur les 5, désactivés tout court depuis 1983-85, ou reconvertis (pour trois d'entre eux) en SNA. La véritable force de frappe est incarnée par les 31 Lafayette (1962-66), qui, vieillissants, commenceront à prendre leur retraite à partir de 1986: En 1990, il y en avait néanmoins encore 26 encore en service actif. En 1995, ils avaient étés tous réformés. Leurs remplaçants, les Ohio, avaient notamment un triplement de la capacité offensive, grâce 24 silos au lieu de 16, et des fusées plus volumineuses à têtes multiples plus petites et plus nombreuses. Ces navires, de loin les plus grands sous-marins construits aux USA, avec 170 mètres de long et 18 700 tonnes à pleine charge, seront construit à partir de 1979, et en 1990, 10 étaient en service. La série continua jusqu'en 1997, avec la mise en service du Louisiana et 18 unités au total. La série s'est arrêtée, et on n'envisage pas de classe nouvelle avant longtemps. La fin de la guerre froide à d'aileurs fait annuler les 6 unités supplémentaires.

USS Greenville, Los Angeles class
Le USS Greenville, un des nombreux SNA de la classe Los Angeles, équipé d'un sous-marin de sauvetage de grande profondeur DSRV. (img wiki DP)

IV-Divers

En 1990, la flotte amphibie Américaine s'est singulièrement modernisée: Elle ne compte pratiquement plus que des grands bâtiments d'assaut à radier, pourvus de pistes et de hangars pour hélicoptères. La guerre de Corée puis du Viêt-Nam ont porté leurs fruits et cette force reste sans comparaison dans le monde en volume comme en qualité des bâtiments. Des porte-avions d'assaut ne sont pas comptabilisés plus hauts du fait de leur nature hybride, mais ils n'ont rien à envier à ceux de la dernière guerre mondiale.

13 PA d'Assaut

Les prototypes sont les Iwo Jima (LPH), 7 bâtiments porte-hélicoptères très utilisés au Viêt-Nam et qui étaient en service actif en 1990. Ils seront désarmés à partir de 1992. Suivent les 5 Tarawa, de véritables porte-aéronefs d'assaut puisqu'ils peuvent opérer des appareils à décollage ADAC/V de type AV8 Harrier II. Lancés en 1973-78, ils sont toujours en service. Enfin, en vue du remplacement des Iwo Jima, on construisit une autre classe de LHA, les Wasp, dont le premier lancé en 1987 était opérationnel en 1990. 6 Bâtiments étaient programmés, le dernier entrant en service en 2002. Ce sont de véritables porte-avions avec 30 hélicoptères et 6 avions de combat Harrier. De nouveaux navires sont actuellement à l'étude en vue de remplacer les Tarawa, il s'agit des LHX. Leur design oscille entre un navire de 25 000 tonnes ou de 40 500 tonnes, pour une entrée en service en 2010.

USS Tarawa
Un porte-avions d'assaut de la classe Tarawa, le Nassau (1978), fer de lance de la flotte amphibie. L'équipage sur le pont commémore sa mise en service: "25 years".

Transports d'assaut

Sous la dénomination de LSD et LPD, ces navires sont actuellement représentés par les 8 vieux Thomaston ( 1954-56 ), toujours en service pour 6 d'entre eux mais en passe d'être mis en réserve, ce qu'avaient fait les trois autres en 1987-89. Ce sont aussi les 3 Raleigh (1962-63), les 12 Austin (1964-70), les 5 Anchorage (1969-72), la dernière classe étant les Whidbey Island, lancés en 1983 et construits depuis à raison de 12 unités, la dernière, USS Pearl Harbor, étant lancée en 1998. En 1990, il y en avait 6 en service. Les transports de chars de la classe Newport (1968-71) comptait 20 unités, toujours en service actif et reconnaissable à leur grande rampe de proue. Tous les cargos d'assaut de la seconde guerre mondiale et ceux des années cinquante comme le Francis Marion des classes Tulare/Paul Revere furent mis à la retraite et les premiers de ce type qui n'étaient pas convertis, les Charleston, seront lancés en 1967-69. (5 navires). Ils étaient en service en 1990.

Navires de débarquements légers

Plus modestes car transportés par ceux vus plus haut figurent de classiques barges: Les LCU seront construits en 1954-60, puis encore en 1967-76, à hauteur de 52 autres unités. Il y en avait environ 50 en 1990. Ces navires ont la particularité d'avoir deux rampes, des ouvertures aux deux extrémités. Leurs successeurs, les LCAC (Landing Craft Air Cushion), sont pourvus d'une plus grande autonomie, et capables également de débarquer à l'intérieur des terres, puisque ce sont des hovercrafts. 91 seront construits à partir de 1983 jusqu'en 1993, 108 prévus au total, dont 34 étaient opérationnels en 1990, puisque 16 participèrent à la guerre du golfe. Plus petits et sommaires, les LCM(8) furent agrandis de façon à pouvoir transporter un char M60. Entre 1949 et 1967, il en fut construit 217, et encore 93 entre 1967 et 1980. En 1984-86, 21 de plus seront construits avec quelques améliorations, et 20 autres prévus pour 1991-92. Quand aux vieux LCM(6) conçus en 1944, ils furent produits ponctuellement jusqu'en 1980, à hauteur de 824 unités dont une soixantaine était opérationnelle en 1990, les autres en réserve.
Enfin, les petits LCVP qui participèrent à tous les débarquements alliés durant la seconde guerre mondiale et encore en Corée et au Viêt-Nam continueront à être produits entre 1954-66 à hauteur de 1552 exemplaires, en réserve en 1990 sauf 200. Les LCPL, héritiers des "Ducks", n'avaient pas de rampes, mais comptaient aussi parmi les transports d'infanterie très utilisés au Viêt-Nam: Jusqu'en 1967, on en construisit et utilisa 103 Mk1, 233 Mk4, 194 Mk11. Les Mk12 seront construits en 1981-88 (213), suivis en 1990 de 8 Mk13.

Navires d'appui-feu

Le USS Carronade construit en 1953 et basé sur les LSM(R) de la seconde guerre mondiale avait servi à diverses reprises au Viêt-Nam, et mis en réserve par la suite.

36 Vedettes

Le manque d'expérience toute relative des USA en la matière (aucune depuis 1945 et les PT-boats), les conduisit à acheter 19 unités à la Norvège en 1962-68, formant la classe Nasty. Les 13 premiers seront construits en Norvège et les autres localement sous licence. Ils furent suivis par les 4 Osprey, versions améliorées de 1967, utilisés par les "Special forces" au Viêt-Nam, tout comme les Nasty (PTF). Le Chantier de Tacoma délivra également un prototype de patrouilleur en 1974, le CPIC. Il fut vendu à la Thailande, puis retourna aux USA en 1980 pour d'abondants essais. Les vedettes de patrouille standards de l'US Navy, classe Asheville, seront 17 navires construits en 1966-69, tous revendus dans les années 70-80. Les PG (Patrol Gunboats) 84-90 servirent au Vietnam.

Hydroptères

C'est en voyant les soviétiques et les Chinois en aligner de larges quantités, et après avoir perdu le destroyer USS Maddox à cause de l'un d'eux (un P4 Nord-Vietnamien dans le golfe du Tonkin), les américains commencèrent à se pencher sur la conception de prototypes. Le premier, le USS High Point, fut l'oeuvre de l'ingénieur d'origine Française J.M. Martinac. Il sortit en 1962, suivi du Flagstaff en 1968, un autre prototype, alors que les Hufeng Chinois venaient d'être mis en service opérationnel. Le Tucumcari en 1967 resta également destiné aux recherches, mais les deux furent utilisés opérationnellement au Vietnam. La seule classe opérationnelle, les Pegasus, furent opérationnels en 1981-82. Il s'agissait de 6 navires construits par Boeing à la suite du Tucumcari. Ils sont en réserve depuis 1993 et n'eurent pas de descendance.

Tonnage 1990

Porte-avions: 15
Navires de ligne LM: 4
Croiseurs LM: 42
Destroyers LM: 98
Frégates LM: 99
Sous-marins: 400
divers: 90+1296+832

avires du Viet-nâm

Durant ce conflit (1965-74), resté une plaie béante dans la mémoire collective de toute une génération d'Américains actuellement aux commandes du pays, les vétérans se souviennent avoir embarqué sur de petit bâtiments en plastique qui furent massivement utilisés sur le Mékong et ses nombreux affluents.

-Les PCF ("Swift"), en acier furent 193 petites vedettes dérivées de modèles civils utilisés pour ravitailler les installations pétrolières du golfe du Mexique. Ils furent construits en 1965-66 en Louisiane.

-Les PBR, bien plus célèbres, (voir "Apocalypse now" de Coppola) étaient en plastique, et mieux armés mais plus lents que les premiers. Ils seront construits en masse de 1966 à 1972, ainsi que d'autres uniquement destinés à l'export. 487 seront donc utilisés. Légers (6-7 tonnes) ils pouvaient êtres amenés à pied d'oeuvre par des avions ou des hélicoptères. La grande majorité fut revendue aux pays d'Asie du sud-est après 1973. Leurs descendants (1990-92), seront quatorze premières unités de la classe Stinger, en aluminium, et mis à l'eau par transport dans un C130 Hercules. D'autres suivent.

Les RPC étaient dérivés des LCVP,mais critiqués pour leur lenteur, leur facilité à attrapper les mines au passage et leur faible armement. 34 seront construits en 1964, revendus à la Thaïlande et au Viêt-Nam sud.

Les PB étaient globalement des "Swifts" agrandis. 200 en tout furent construits en 1965-73, dont certains pour le civil, d'autres pour l'export et seulement 36 pour l'US Navy en 1973. A partir de 1973, et jusqu'en 1977, d'autres seront construits, tous maintenus en réserve. Les MkV étaient une version spéciale furtive destinée à remplacer les Seafox pour infiltrer les commandos du SEAL, mis en oeuvre à partir d'un avion-cargo C5. Ils sont contemporains et ont donné lieu à d'autres navires très spéciaux (voir plus loin)


PBR Mark II en patrouille
Les ASPB: Il s'agit de navires de débarquement d'appui-feu (Assault Support Patrol Boats) largement utilisés au Viet-nâm. Basés comme les autres sur des chalands de débarquement du type LCM(6), ils étaient lourdement blindés (contre les roquettes antichar) et pourvus de tourelles de mitrailleuses lourdes, mortiers, canons et même parfois howitzer et lance-flammes. Peints en vert avec des étoiles blanches bien visibles, ces navires escortaient les transports de troupes blindés et armés ATC dérivés des LCM(6). Leur nombre reste un mystère, mais on sait que 84 seront transférés aux Sud-Vietnamiens en 1973. (Code Alpha)

Les Monitors: Les premiers comme les derniers sont aussi basés sur les LM(6). Ils sont également lourdement blindés. Les monitors disposaient d'un arsenal impressionnant. Au moins 50 furent construits, car 49 ont étés livrés en 1973 aux sud-vietnam.

Les ATC (Armored Troop Carrier): Basés sur les LCM(6), ce sont des navires fluviaux lourdement blindés, disposant d'un toit et de tourelles à l'arrière. Code: Tango. Une version spéciale était utilisée pour détruire les bunkers fluviaux sur les berges, à l'aide d'un puissant jet d'eau à haute pression, les "douche"-boats. ( du Français "douche"! ). Une autre version, le "Zippo" du nom du briquet-fétiche des soldats Américains, disposait d'un lance-flammes M130 A1.

Les HSSC, deux navires construits en 1967 pour l'appui-feu des Seal, basés sur des péniches LCM(6).

Les LCM(6). Péniches de débarquement standard. Code "mike".

Les LCM(C). (Pour combat), version blindée et mieux armée des LCM(6). Au moins 44 convertis.

Les LCPL. Navires de débarquement sans rampe. Proche des "Ducks" de la seconde guerre mondiale.

Les LCSR. Navires de reconnaissance des plongeurs. Les LSCC des SEAL sont beaucoup plus légers.

Les MSSC. Navires d'appui-feu moyens des SEAL. 10 construits en 1964

Les CCB (Control and Command Boats - navires de commandement): Ces bâtiments peu nombreux sont de véritable QG flottants, bien équipés en moyens de communication et bien armés.

Les Skimmers étaient de petites embarcations à fond plat et moteur de hors-bord. Ils n'offraient aucune protection aux homes à bord du fait de leur faible franc-bord. 68 construits.

Les STAB (Strike assault boats). Très rapides, mais également à fond plat et loudement blindés, ce sont des navires destinés à opérer dans des opérations "coup de poing". 22 construits, deux autres, plus légers, pour les SEAL.

Navires des SEAL:

Les opérations spéciales de ces commandos de marine (depuis 1944) ont fourni de la matière à moult séries B américaines. Dans la réalité, ces hommes d'élite disposent actuellement de vedettes à moteur électrique d'incursion nocturne, les Sea Fox (1965), suivis des PB MkV Sea Spectre furtifs. Ils ont également bénéficié en 1994 de 40 vedettes du type XFPB, également transportables par air. Les CRRC et RIB sont deux types de "zodiac" (embarcations gonflables) de taille différente. Enfin, ils bénéficient depuis 1993 du Sea Stalker, un catamaran dérivé du Cougar Britannique. Des PBL et PBR de patrouille sont également en service dans des versions modernisées. Le Cyclone (PCC) est également utilisé pour transporter un escadron des Seals en opération.

Dragueurs de mines:

La guerre des mines à mené à la création des Avenger, de grands bâtiments océaniques modernes spécialisés bien plus efficaces que les flottes de drageurs de mines classiques comme les Agile. Nombre d'entre eux furent à cet égard mis à la retraite avant 1990 de même que les dragueurs côtiers du type Adjutant.

Navires de ligne

Classe Iowa (1944)

Ces quatre vétérans ...

Porte-avions

Essex class (1943-48)

A Venir

Midway class (1945)

A Venir

Forrestal class (1954)



Ces quatre bâtiments (USS Forrestal, Saratoga, Ranger et Independance) furent entamés à Newport News et à l'arsenal de New York en 1952-55 et acceptés en service en 1955-59. Il s'agissait des premiers grands porte-avions depuis les trois Midway de 1945-47, et intégrèrent nombre de leçons retenues de la guerre de Corée. Ils reprenaient en partie les études menées avec l'énorme USS United States (1949), projet mort-né, mais intégrant un ilôt de commandement. Ils étaient bien plus modestes en taille, le Sénat ayant spécifié un tonnage inférieur à 60 000 tonnes. Néanmoins il devait intégrer quatre catapultes capables de lancer les nouvelles générations de jets de la Navy, des modèles explosifs bien plus puissants, et devaient stocker deux fois plus de carburant de de réserves pour leur parc aérien que les Midway. Ils étaient équipés au départ d'affûts doubles de 76 mm AA qui furent en partie supprimés car leurs plates-formes étaient des générateurs d'écume gênant par gros temps. Finalement ils furent tous éliminés avec l'adjonction de deux lanceurs Sea Sparrow dans les années 1972-77.

Ces bâtiments eurent une vie bien remplie notamment au Viet-nâm, le Forrestal restant tristement célèbre par un drame survenu en juin 1967 lorsque durant les opérations, le ports-avions à court de munitions se vit livrer de vieilles bombes du modèle "Comp-B" non sécurisées et avec la chaleur accablante un court-circuit provoqua le départ d'une roquette Zuni embarquée sur les paniers des Phantom II d'attaque, qui frappa de plein fouet un A4 Skyhawk sur le point d'être catapulté. Ce dernier avait deux bombes "Comp-B" sous ses ailes, et son incendie (son pilote parvint à s'échapper), provoqua l'explosion d'une de ces bombes. L'incendie dévastateur gagna les autres appareils chargés de bombes de ce modèle et la série de neuf explosions dévastatrices qui suivit se répandit dans les hangars du pont inférieur.



L'Equipage mal formé pour ce type de sinistre "oublié" depuis la dernière guerre eut toutes les peines du monde à en venir à bout, tant les moyens disponibles se révélèrent insuffisants. Finalement au prix de milliers de litres d'eau de mer le bâtiment échappa à la destruction, mais l'incendie fit au total 132 morts et 62 grands brûlés. Il reste un traumatisme dans l'US Navy, à tel point que tous les porte-avions ont ensuite été équipés de moyens de lutte contre le feu bien plus conséquent et que la formation des marins dans ce domaine à été extrêmement poussée.

Caractéristiques (origine): Déplacement: 61 163t, 78 509t PC.
Dimensions: 316,7 x 76,2 x 10,3 m
Propulsion: 4 turbines HP, 8 chaudières Babcock, 4 hélices, 280 000 cv. et 33 noeuds max.
Equipage: 2764+1912 (off. et matelots, personnel aérien)
Electronique embarquée: Radars SPS-8, 12. SPS58 (Sea Sparrow)
Armement: 8x1 de 76 mm AA, groupe aérien de 80-90 appareils.

Kitty Hawk class (1959)

A venir

USS Enteprise (1960)


Porte-avions nucléaire USS Enterprise (1960), probablement le plus célèbre navire de l'US Navy contemporaine, il fut aussi en son temps le plus grand navire du monde, dépassé seulement par les Super-tankers avec la crise pétrolière, et reste encore le plus grand navire de guerre jamais construit. Il fait suite aux expérimentations de propulsion nucléaire du ssous-marin USS nautilus (1957), du croiseur USS Long beach (1959). Il fut donc le premier porte-avions nucléaire au monde. Techniquement, il suivait cependant la suite logique et évolutive des Kitty Hawk et Forrestal, mais était également pourvu d'une double coque à ballats renfermant du carburant d'aviation et de l'eau de mer, et ses dimensions permettait d'accueillir le plus grand parc aérien moderne (composé majoritairement de jets) jamais vu. Il était cependant à peine plus lourd que le dernier grand porte-avions Japonais de 1945, le Shinano. Il reçut une combinaison des derniers radars, notamment le SPS 32 lui donnant son imposant radôme. Il fut mis en chantier à Newport News en février 1958, lancé en 1960 et accepté en service en novembre 1961. Il achevait de faire à ce moment des USA la superpuissance dominante sur le plan naval. Il était prévu de doter le navire de missiles Terrier, mais ce dernier, lourd et coûteux ne fut jamais monté, et il recevra en 1967 des Sea Sparrow.

La carrière du bâtiment fut bien remplie puisqu'il participa au programme Mercury, servant de station de relai pour la capsule contenant l'Astronaute John Glenn lors de son vol de 1962, il fut ensuite affecté en méditerranée, puis participa à l'affaire des missiles de cuba, puis retourna en méditerranée et fit avec la TF1 (Task-Force One, comprenant aussi le Long beach et le Bainbridge) un tour du monde en 1964 (v. plus bas). Le "Big E" fut engagé au Viet-nâm, ses appareils effectuant des missions d'attaque des forces Viet-Cong sur Bien Hôa en 1965. En 1968 une explosion accidentelle de missile coûta la vie à 27 hommes mais le feu fut maîtrisé. Après des refontes à Pearl Harbor il revint dans le Tonkin, opérant avec la TF71. Il effectuera encore d'autres sorties jusqu'en 1972 sur ce secteur. En 1973 il subit d'importants travaux pour recevoir le nouveau chasseur F-14 Tomcat. En 1975 il mettait en oeuvre des hélicoptères pour sauver des civils de Saigon devant l'arrivée des Khmer Rouges.

Il mettait en oeuvre un système tactique central ASCAC intégré et des antennes satellites dès 1976. En complément de ses Sea Sparrow on le dota de trois canons rapides Phalanx. En 1991, l'Enterprise passa en grande refonte. Il reçut de nouveaux radars, un troisième lanceur Sea Sparrow, un nouveau NTDS, un TFCC, et le coeur de son réacteur fut remplacé. Depuis, l'USS Enterprise (qui à inspiré la série Star Trek) à vu du service dans le Golfe, traversé le canal de Suez en 1986, participé à des opérations partout dans le monde, et notamment Enduring Freedom contre l'Irak en 2002, et servi de banc d'essai pour définir les Nimitz, la génération suivante. Il est prévu de le mettre en réserve en 2014-2015.

Une célèbre photo montrant une Task-Force de bâtiment nucléaires (USS Enterprise, long Beach et Bainbridge) en méditerranée en 1964

Caractéristiques (origine): Déplacement: 71 277t, 89 084 t PC.
Dimensions: 350 x 80 x 11,3 m
Propulsion: 4 turbines HP, 8 réacteurs A2W, 4 hélices, 280 000 cv. et 32 noeuds max.
Equipage: 3325+1891+71 (off. et matelots, personnel aérien, Marines)
Electronique: embarquée Radars SPS-32, 33.
Armement: aucun, groupe aérien de 90-100 appareils.

Porte-avions nucléaires classe Nimitz (1972)


USS Lincoln en 1990
Ces porte-avions d'escadre à propulsion nucléaire forment actuellement l'épine dorsale de l'US navy. En 1990, au moment de la chute de l'URSS, elle en alignait cinq, les USS Nimitz, Dwight D Eisenhower, Carl Vinson, Theodore Roosevelt, et Abraham Lincoln. Trois autres étaient mis en chantier, cinq de plus seront construits au total. Cinq ans s'étaient écoulés depuis la mise en service de l'USS Enterprise, premier porte-avions nucléaire, lorsqu'il fut décidé en 1968 de mettre en chantier le premier de cette nouvelle série, basée sur l'Enterprise et sur un couple des nouveaux réacteurs A4W bien plus compacts. Par conséquent, ces bâtiments moins longs, mais plus larges et plus lourds, étaint aussi plus spacieux et intégraient une efficace protection ASM calquée sur celle de l'USS Kennedy. Renonçant au massif radôme de l'antenne fixe SPS-32/33, ils lui préféraient les antennes mobiles SPS-43A et 48. Leur complément aérien était également de 90 appareils, et leur configuration de catapultes, piste d'appontage et ascenceurs restait classique. Leur défense rapprochée contre avions est assurée par des lanceurs sea Sparrow.

Leur blindage fut renforcé par du kevlar en de nombreux endroits, la navy attestant qu'ils étaient capables de survivre à des dommages trois fois supérieurs à ceux encaissés par les porte-avions de la classe Essex en 1944-45. Leur emport de carburant était également très supérieur et ces navires était équipé du système de coordination de la lutte ASM ASCAC. A partir du Roosevelt, le blindage et la protection étaient renforcés, au détriment de l'emport de carburant. Ces portes-avions, dont le dernier, USS xxx, succédant aux John C Stennis, Harry Truman et Ronald Reagan, fut achevé en 1998, sont actuellement déployés dans tous les secteurs sensibles assignés par le gouvernement Américain. Ils forment traditionnellement le bras armé de Washington. Depuis le début des années 2000; plusieurs projets sont à l'étude pour le remplacement des anciens Forrestal et Kitty Hawk par des bâtiments plus modestes, et les études prennent en compte l'observation des derniers porte-avions construits en Europe, comme le Charles de Gaulle Français, mais aussi les CVF Franco-Britanniques en projet, de même que des navires encore plus modestes du type du Principe de Asturias.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 74 000t standard, 92 000t PC; 331,7 x 78,5 (LF 40,8) x 11,5 m.
Propulsion: 4 hélices, 4 turbines HP, 2 réacteurs A4W, 260 000 cv. et 32 noeuds.
Equipage: 5620 et plus
Capteurs: Radar SPS-43A, SPS-48.
Armement: 3x8 Sea Sparrow AA (24 v), 3-4 x 20 mm Vulcan-Phalanx CIWS AM, 90 avions.

Croiseurs Américains de la guerre froide

Croiseurs modernisés classe Cleveland (1942-45)

A venir

Croiseurs modernisés classe Boston (1944-46)

A venir

Croiseurs classe Des Moines (1947)

A venir

Croiseurs lance-missiles classe Albany (1958)

A venir

Croiseurs lance-missiles classe Worcester (1958)

A venir

Croiseurs lance-missiles classe "California" (1971)


Ces croiseurs lance-missiles définis comme "fleet escorts" ("cruisers" en 1975) furent définis à partir des expérimentations menées sur le USS Truxtun et le USS Bainbridge en matière de propulsion nucléaire. Ils étaient les premiers de ce type en production "de série". Extrêmement coûteux ils faisaient appel à une nouvelle génération de réacteur, le D2G dont la durée de vie du coeur était trois fois plus longue. Leurs aménagements nécéssitèrent l'adoption d'une longue et massive coque sans décrochement, revenant à ce standard défini dans les années trente. Leur armement était bien plus conséquent que sur les précédents croiseurs, comprenant deux des nouveaux canons de 127 mm Mk42, deux lanceurs du nouveau SAM standard, et un ASROC.

Leurs 4 TLT ASM de 324 mm étaient latéraux et fixes, dans le rouf. Paradoxalement, leur vaste poupe n'hébergeait pas de hangar, car au moment de leur conception les drones ASM DASH avaient la préférence, bien qu'ils ne furent pas adoptés plus tard. Ils avaient cependant un spot accueillant un hélicoptère LAMPS ou plus tard un Seahawk, ou un Sea king. Le California et le South Carolina (lancés en 1971 et 1972, admis en 1974-75) reprenaient le nom de cuirassés, reflétant leur importance au sein de la nomenclature de l'US navy. Ils reçurent rapidement deux rampes quadruples de missiles Harpoon. Tous deux sont actuellement en réserve depuis 1998.


USS California en 1986
Caractéristiques: Déplacement: 10 150t; PC.
Dimensions: 181,70 x 18,6 x 6,3 m
Propulsion: 2 turbines HP, 2 réacteurs D2G, 2 hélices, 60 000 cv. et 30 noeuds max.
Equipage: 533
Electronique embarquée: Radars SPS-40, 48, 2 SPG-51, SPG-60, SPQ-9, Sonar SQS-26.
Armement: 2x1 MA Standard SM1 (80), 1 ASROC ASM (24), 2x127 mm DP, 4 TLT ASM 324 mm.

Croiseurs lance-missiles classe "Belknap" (1959)


Ces croiseurs lance-missiles définis comme "fleet escorts" devaient être au départ des versions moins coûteuses des destroyers Charles F. Adams. Leurs moyens ASM devaient êtres améliorés et leur rayon d'action passer à 6000 nautiques. Mais finalement les études menées débouchèrent sur un navire plus coûteux encore. On décida de remplacer le missile Tartar par le système Terrier moins onéreux, sur la coque des Leahy. La finalisation du design permit de combiner le système ASROC et le Terrier, et d'embarquer dans un tambour 60 Terrier ou 40 Terrier et 20 ASROC combinés. La portée de ce missile était de 32 km, sa vitesse de mach 3 et son plafond 24 000 mètres. Il emportait une charge classique à fragmentation de 100 kgs. ou une charge nucléaire d'1 Kt. C'est sous leur appelation de "fleet escorts" ("cruisers" en 1970) que les dix Belknap furent construits, le premier lancé en 1963 et le dernier admis en service actif en 1967. La classe comprenait les Belknap, J. Daniels, Wainwright, Jouett, Horne, Sterett, William H. Standley, Fox et Biddle. Une autre indication de leur caractère intitial de destroyer était dans la tradition de l'US Navy portant sur les noms des navires, des Etats pour les "capital ships", des villes pour les croiseurs et des noms d'officiers ou de parlementaires divers pour les destroyers.

Ces batiments embarquèrent également pendant un temps des drones hélicoptères ASM (DASH), et 4 TLT ASM spéciaux mk48 à la poupe. Ils furent également équipés définitivement du NTDS (système tactique d'intégration des données navales). Ces bâtiments connurent leur baptème du feu au viet-nâm: Ainsi le 19 avril 1972 le USS Sterret détruisit un gros missile antinavire Nord-Vietnamien Styx avec l'aide d'un de ses Terrier (une première mondiale), et abbattit deux Mig lors d'une attaque combinée air/surface, démontrant l'efficacité du NTDS. Le 19 juillet, le USS Biddle dispersa une formation de Mig qui attaquait de nuit, détruisant deux appareils. Ils furent plus tard modernisés, le Wainwright testant le SM2 ER, le Fox testant de Tomahawk en 1977, et à partir de 1981 tous reçurent deux rampes quadruples de missiles Harpoon. Ils reçurent à cette occasion des radars SPS48 et 49. Ils étaient tous actifs en 1990, mais furent retirés du service en 1993-95. Certains sont encore en réserve.
Caractéristiques:
Déplacement: 5400t; 7890t PC.
Dimensions: 166,8 x 16,7 x 5,5 m
Propulsion: 2 turbines HP, 4 chaudières Babcock, 2 hélices, 85 000 cv. et 32 noeuds max. 7100 nautiques
Equipage: 388
Electronique embarquée: Radars SPS-43, 48, 2 SPG-55, Sonar SQS-26, NTDS.
Armement: 1x2 MMA Terrier SMA-2/ASROC ASM (60), 1x127 mm DP, 2x76 mm, 2x3 TLT ASM 324 mm.

Croiseur LM USS Long Beach (1959)


USS Long Beach 1985
Ce grand croiseur est sans doute aussi célèbre que fut le porte-avions USS Enterprise. de fait, il était le premier à propulsion nucléaire jamais construit. Il était aussi le premier croiseur Américain construit après la seconde guerre mondiale. Il fut mis à l'étude comme un projet de frégate lance-missiles en 1955 puis le projet évolua. Il partageait aussi avec l'USS Enterprise le massif radôme du radar SPS-23 qui lui valait sa massive superstructure, et disposait d'un sonar à longue portée SQS-23 à la proue associé au lanceur ASROC. Le poide massif de se superstructure obligèrent les ingénieurs à soigner la stabilité et à réhausser la proue. Très similaires à ceux de l'Enterprise, ses réacteurs C1W en étaient une version plus modeste, délivrant au total 80 000 cv, suffisants pour lui donner une vitesse de 32 noeuds et plus.

Les difficultés d'entretien de leur antenne fixe SPS-32/33 conduisit à leur ajouter en 1968 le SPS-12 de détection aérienne. Il servit au Viet-nâm: En mai et juin 1968, dans le golfe du Tonkin, il enregistra les deux premières victoires d'un croiseur de ce type contres des Migs Nord-Vietnamiens. Sa grande refonte intervint en 1980 à Puget Sound (New York). En 1983 il en ressortit sans ses antennes fixes SPS-32/33, contre des SPS-48/49, deux canons antimissiles installés à la place de leurs radards de conduite de tir Talos, ledit affût double remplacé par deux rampes quadruples de missiles Harpoon. On renonça à son adaptation au standard AEGIS, de même qu'à sa conversion en croiseur de frappe côtière avec un canon à très longue portée de 203 mm. Il devait être modernisé encore en 1993 mais fut mis en réserve en 1994. Il resta en son temps le plus puissant croiseur lance-missile jamais construit, seul (piètre) équivalent possible aux Kirov Soviétiques.


Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 15110t standard, 16600t PC; 219,9 x 22,3 x 7,3 m
Propulsion: 2 hélices, 2 turbines, 2 réacteurs C1W, 80 000 cv. et 32 noeuds.
Equipage: 1107
Capteurs: Radar SPS-32/33, SPG-49, 2 conduites de tir SPW-2, 4 SPG-55, Sonar SQS-23
Armement: 1x2 Talos AN (52 v), 2x2 Terrier AA (120 v), 1 ASROC ASM (20v), 2 x 127 mm AA, 2 x 3 TLT 357 mm (12 torpilles mk32 ASM).

Croiseurs LM classe Leahy (1961)


Ces croiseurs lance-missiles furent les premiers conçus aux USA. Ils étaient contemporaines de la série de destroyers lance-missiles des classes Farragut et Adams. Pour justifier leur rang de croiseurs (leur dénomination standard était de "fleet escort" (escorteurs d'escadre)), ils disposaient de deux lanceurs antiaériens Terrier au lieu d'un seul. Cependant ils éliminaient de fait l'unique canon polyvalent du bord, n'ayant pas le moindre armement dit "classique". En soit, les Leahy furent les premiers croiseurs de cette nouvelle génération dévolue au missile guidé, coexistant encore un temps avec de très nombreux croiseurs "classiques", dont la conception remontait à la seconde guerre mondiale. Cependant à la longue, ces navires furent rapidement rendus obsolètes et modernisés du fait des progrès constant dans le guidage et les capteurs. Neuf bâtiments furent mis en chantier entre décembre 1959 et juillet 1960 et mis en service entre août 1962 et mai 1964. La classe comptait les Leahy, Harry E Yarnell, Worden, Dale, Richmond K Turner, Gridley, England, Halsey et Reeves.

Pendant le conflit du Viet-nâm, ces navires passèrent en refonte pour recevoir notamment le système de gestion de tir NTDS, le radar de guidage SPG-55B couplé avec les nouveaux lanceurs Standard SM-1, et deux paires de canons de 76 mm AA furent ajoutée. Ces derniers furent retirés dans les années 70 au profit de deux rampes quadruples de missiles Harpoon, leur donnant la capacité antinavire dont ils manquaient. Enfin, dans les années 80, une seconde refonte leur donna le radar SPS49, le système de CME SQL-32, et enfin deux canons antimissiles Phalanx et deux pièces de 12,7mm. Arrivés à la limite de service, ils commençèrent à en être retirés entre 1993 et 1994. La plupart ont étés ferraillés depuis.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 5150t standard, 7600t PC; 162,5 x 16,3 x 5,8 m
Propulsion: 2 hélices, 2 turbines, 4 chaudières Babcock & Wilcox/Foster-Wheeler, 85 000 cv. et 32 noeuds.
Equipage: 377
Capteurs: Radar SPS37, SPS49, 4 conduites de tir SPS55, Sonar SQS23
Armement: 2 x 2 MMA Terrier (80 v), 1 ASROC ASM (8v), 2 x 2 76 mm AA, 2 x 3 TLT 357 mm latéraux, 12 torpilles mk32.

Croiseurs LM classe Virginia (1974)



Ces quatre bâtiments qualifiés d'escorteurs d'escadre comme les California précédents et requalifiés de croiseurs en cours de route. Le premier, USS Virginia, fut mis en chantier en août 1972 et mis en service en 1976, les autres, Texas, Mississippi et Arkansas (CGN 39-41), entre 1977 et 1980. Ils étaient conçus comme plus économiques que les california, de pair avec les nouveaux destroyers Spruance. Ils étaient cependant plus larges et lourds que les California. Ils possédaient aussi deux lanceurs antiéariens SAM/ASM du type mixte standard/ASROC, avec 24 missiles AA à l'avant et 44 ASROC ASM à l'arrière. Ils disposaient des mêmes affûts à tir rapide de 76 mm, et revenaient au système des bancs triples de torpilles guidées ASM. Ils n'emportaient qu'un seul hélicoptère, et leurs capacités ASM restaient entravées par leurs bruyantes pompes de refroidissement de leurs réacteurs D2G.

Ils étaient les premiers néammoins à faire usage des nouveaux sonars SQS-53A et de leur système de conduite de tir associé Mk116. Chaque arrêt des ces bâtiments pour recharger leur uranium devait leur permettre un service de 10 ans. Ils reçurent au cours des années 80 les nouveaux missiles SM-2, un blindage de kevlar, huit missiles antinavires Harpoon installés dans des rampes disposées tête-bêche à l'avant, puis pour finir, huit Tomahawk installés sur leur plate-forme arrière lorsque l'hélicoptère fut enlevé. En 1990-95, ils passèrent au système NTU, leurs mssiles ASROC abandonnés, les radars SPS-49 et 48A installés, et deux canons antimissiles Phalanx. Coûteux, ils ont tous les quatre étés désactivés, les premiers en 1993-94 et les deux autres en 1996-97. Ils ont actuellement en "réserve d'active".

Caractéristiques
Déplacement & Dimensions: 10 300t standard, 11 000t PC; 178,3 x 19,2 x 6,4 m
Propulsion: 2 hélices, 2 turbines, 2 réacteurs D2G, 60 000 cv. et 32 noeuds
Equipage: 519
Capteurs: Radar SPS-40, SPS-55, SPG-51, 60, SPQ-9. Sonar SQS-53
Armement: 2 x 2 SM-1 standard/ASROC (68 v), 2 x 2 76 mm AA/AM, 2 x 3 TLT 357 mm latéraux, 14 torpilles mk32 ASM, 1 hélicoptère ASM

Croiseurs classe Ticonderoga (1981)



Ces destroyers lance-missiles, finalement rebaptisés croiseurs lance-missiles, dérivaient des grands Spruance précédent, mais avec une différence de taille, puisqu'ils avaient étés entièrement conçus pour mettre en oeuvre le système AEGIS, qui firent d'eux les bâtiments les plus modernes de leur époque. De fait, ils sont aussi connus comme les "croiseurs AEGIS". Ce dernier système avait originallement été conçu pour une frégate d'escorte antiaérienne comme les futurs croiseurs California. Leur design procédait des nombreuses études et atermoiments de la fin des années 70, qui aboutirent au rejet des projets de frégates Typhon et des croiseurs lourds du type CSGN.

On préféra à la place une solution de compromis basée sur les plus grandes coques de destroyers existantes à l'époque, celle des Spruance. L'armement, le coût, et l'effectivité de l'USS Tirconderoga, fit que la classe entière fut redesignée comme classe de croiseurs (CG) plutôt que destroyers. Le système AEGIS est basé sur un système très performant de deux antennes fixes massives SPY-1 installées dans la superstructure avant, et comprenant 4080 transformateurs de phase séparés. Le bloc est alimenté par son propre générateur de fréquences radio, de plusieurs mégawatts. Ce système n'est pas fait pour la longue portée, mais pour traiter un maximum d'échos et doit être relayé par un radar de veille aérienne du type SPS-49 et deux illuminateurs de cible SPG-62.

La capacité mixte des SM-2 (antiaériens et antinavires) combinée à la capacité de détection et de poursuite de nombreuses cibles tous azimuts simultanément, rend la protection assurée par un Ticonderoga bien plus effective que celle d'un bâtiment de génération précédente. Malgrés le coût du système, la classe Ticonderoga se poursuivit par 14 bâtiments opérationnels en 1990 aux noms fameux (Yorktown, Vincennes, Valley Forge, Thomas S Gates, Buker Hill, Mobile Bay, Antienam, Leyte Gulf, San jacinto, Lake Champlain, Philippine Sea, Princeton, Normandy, Chancellorsville). Depuis 1990, 12 autres sont entrés en service, le dernier, USS Port Royal, en avril 1994. Ils sont tous actuellement en service actif, formant le fer de lance des forces navales américaines de surface aux côtés des porte-avions de la classe Nimitz qu'ils escortent. Ils ont étés engagés dans tous les conflis récents.
USS Bunker Hill
Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 6560t standard, 8910t PC; 171,6 x 16,8 x 9,5 m
Propulsion: 2 hélices, 4 turbines à gaz LM2500, 80 000 cv. et 30 noeuds
Equipage: 343
Capteurs: Radar SPY-1A, SPS-49, 2 conduites de tir SPG-62, Sonar SQS-53
Armement: 2x2 Standard SM-1 AA/AN/ASM (68 v et 20 ASROC), 2 x 127 mm AA, 2 x 3 TLT 357 mm (12 t. mk32 ASM), 8 Harpoon, 2 hélicoptères.

Destroyers Américains de la guerre froide

  • Cl. Fletcher DDE
  • Cl. Gearing DDE
  • Cl. Gearing FRAM I
  • Cl. Sumner FRAM II
  • Cl. Forrest Sherman
  • Cl. Mitscher
  • Cl. Norfolk

Destroyers lance-missiles classe Charles s. Adams (1958)


Les Destroyers de la classe Charles F. Adams ont succédé aux Forrest Sherman (1953), eux-même encore modelés sur les Gearing de la seconde guerre mondiale. Construits en grande série (23 unités, DDG-2 à DDG-24; Le USS Waddell, DDG-24, fut lançé en février 1962 et accepté en service en 1964.), ils conservaient des caractéristiques typiques comme la coque à pont continu, les pavois latéraux, deux cheminées, mais ils innovaient considérablement en étant les premiers à mettre en oeuvre un armement de missiles. Le centre du système était le nouveau MAA Tartar (SAM-1) qui remplaçait la tourelle arrière de 127 mm DP. Ce système comprenait un double lanceur et un tambour en dessous équipé de 40 vecteurs. Ce missile opérationnel en 1962 et dépendant d'un système radar de guidage bien spécifique avait une portée de 50 km et une vitesse de mach 1,8. Le second système était l'ASROC, promis à une belle carrière, aussi bien dans l'US Navy où il équipa tous les bâtiments d'escorte qu'à l'étranger, et comprenait un lanceur octuple placé au centre avec un rechargement de 8 vecteurs. Le missile, d'une portée de 9 km, une distance de sécurité par rapport au danger de torpillage par un sous-marin adverse, portait une charge ASM (tête tactique de 10kt) ou une torpille acoustique avec une charge de 45 kgs.

Les Charles F. Adams, classés comme "fleet escorts", un terme qui mettait en lumière la primauté du porte-avions sur tout le reste de la flotte, avaient étés un tour de force technique car bien que plus longs de 6 mètres et plus large d'un mètre que les Forrest Sherman, et avec toujours le même appareil propulsif donnant 70 000 cv, parvenaient à conserver leur vitesse de 33 noeuds grâce à un poids en charge réduit. Ceci était rendu possible par une construction plus légère et une coque bien plus allongée, garantissant une excellente pénétration hydrodynamique. Les qualités de ces bâtiments furent reconnues et la RFA comme l'Australie en construisirent des répliques. Néanmoins leur construction légère et leur compartimentage étroit laissait peu de marge à d'éventuels travaux extensifs, et de fait, ils ne furent que superficiellement modernisés (améliorations de l'électronique, dont le système de gestion tactique informatisé JPTDS, des CME SQL 20/32 et la conduite de tir polyvalente Mk.86). Leurs lanceurs Tartar Mk11/13 furent aménagés dans les années 80 pour recevoir le Harpoon et on les équipa en dernier lieur de radars SPS40 et 52. Ils furent rayés du service actif entre 1989 et 1992. En 1990, il y en avait encore 21 en activité. Trois furent vendus à la Grèce en 1992. Ils sont encore en service. Un autre fut transféré à l'Australie pour servir de banque de pièces détachées.



Caractéristiques:
Déplacement: 3277t, 4526t PC.
Dimensions: 133,2 x 14,3 x 4,6 m
Propulsion: 2 turbines, 4 chaudières HP, 2 hélices, 70 000 cv. et 33 noeuds max.
Equipage: 333-350
Electronique embarquée: Radars SPS29, 39, 2 SPG51, sonar SQQ23A.
Armement: 2 canons 127 mm DP, 1x2 Tartar SM1 (42), 1 ASROC ASM (16), 2x3 TLT ASM 324 mm.

Destroyers lance-missiles classe Farragut (1958)

Ces dix grands destroyers (DLG 6-15) parfois dénommés classe Coontz, construits entre 1957 et 1959, furent les premiers escorteurs lance-missiles conçus sur plans dans l'US Navy. Leurs spécifications remontaient au rapport rendu par le comité Schindler en 1954 qui préconisait l'emploi de bâtiment d'escorte rapides, armés principalement de canons rapides pour la lutte antiaérienne, et de moyens ASM plus réduits, ainsi que de torpilles antinavires inspirées par le souvenir de la bataille de Samar (Leyte, 1944) où des destroyers avaient opinâtrement défendu à la torpille une imposante Task-Force de porte-avions contre une flotte Nippone. Le missile Terrier n'était pas prévu au départ et le rôle de la défense ASM fut renforcé devant la menace croissante des SNA rapides Soviétiques.

Leur premier système ASM fut le RAT, suivi rapidement par l'ASROC. Les Farragut reprenaient l'imposante coque flush-deck des Mitscher précédents, mais étaient bien plus lourd et plus vastes. Ils reçurent le NTDS dès 1961, et des recharges ASROC peu après, au sacrifice des deux affûts de 76 mm en 1969-77, ainsi que des rampes quadruples de missiles Harpoon. Deux bâtiments reçrurent aussi des canons rapides Vucan Phalanx en 1973-75. Le Mahan testa le SM-2(ER) en 1979 et leurs grandes dimensions leur permettaient de mettre en oeuvre également la version à double étage du tartar, remplacé à partir de 1983. Ces bâtiments ont étés mis en réserve en 1989-92. En 1990, huit étaient encore en service.

Le USS William D Pratt, DLG13 en 1969
Caractéristiques:
Déplacement: 3277t, 4526t PC.
Dimensions: 133,2 x 14,3 x 4,6 m
Propulsion: 2 turbines, 4 chaudières HP, 2 hélices, 70 000 cv. et 33 noeuds max.
Equipage: 333-350
Electronique embarquée: Radars SPS29, 39, 2 SPG51, sonar SQQ23A.
Armement: 2 canons 127 mm DP, 1x2 Tartar SM1 (42), 1 ASROC ASM (16), 2x3 TLT ASM 324 mm.

Destroyers lance-missiles classe Spruance (1975)



Les bâtiments de la classe Spruance furent controversiau: à plus d'un titre. La production de 30 bâtiments par un seul chantier (Litton Industries, Ingalls Shipbuilding Division, à Pascagoula, Mississippi) était déjà un risque, confirmé plus tard par des problèmes de personnel et de composants. Des retards s'accumulèrent, mais chaque année, cinq destroyers étaient lancés, ce qui était un exploit pour des bâtiments de cette taille. On les jugea trop grands, trop peu armés, et ils furent la seule tentative de remplacer la masse de destroyers produits durant la seconde guerre mondiale qui arrivaient en fin de vie malgré leur modernisation. On pensa ne pas produire cette série dont le rpole aurait été assuré par les Frégates de la classe Knox, qui auraient fourni l'intérim avant la production d'une nouvelle série. L'échec du systèle Typhon prévu pour l'année budgétaire 1963 ruina tous ces plans, et on fit une balance des moyens d'escorte des porte-avions (6 bâtiments dont 3 ASM et trois SAM) et de la commonalité des systèles ASM entre bâtiments de classes différentes. Mc Namara ajouta qu'il fallait un seule contractant pour la propulsion, le navire pouvant étre décliné à partir d'une base unique en destroyer ASM ou SAM.

L'avantage du système, outre les économies de production de masse, étaient que les coques standardisées pouvaient étres adaptées, par exemple si la menace ASM se faisait plus présente à l'avenir que celle aérienne et vice-versa. Touefois à la base, les Spruance furent "par défaut" des destroyers SAM, chargés d'abord de la protection aérienne. En fait, avec les coupes sombres budgétaires qui suivirent, bon nombre des systèles embarqués complémentaires ne furent jamais installés, les grandes superstructures recelant de grands espaces vides. Leur grande taille était aussi requise pour installer des machines suffisamment puissantes pour maintenir 30 noeuds par mauvais temps avec une autonomie suffisante. En 1978 on envisagea d'installer des pièces de 8in/55 (203 mlm) pour couvrir des opérations amphibies, ce qui n'arriva jamais. Toutefois la structure modulaire permettait des modernisations. l'Iran se montra intérressé par des versions modernisées, et commanda quatre unités, mais avec la révolution ces unités furent saisies et furent complétées par l'US navy sur un design spécifique, la sous-classe Kidd.

Cette c1ass Kidd (Kidd, Callaghan, Scott, Chandler terminés 1981—83} possédait une capacité SAM très supérieure avec deux doubles lanceurs —SA-2 SAM et 50 missiles en réserve, un lanceur AM ASROC x16, et des radars SPS—48 et SPG-51. Un autre point spécifique était l'adjonction d'un blindage qui fit passer le poids en déplacement à 9200 tonnes. Le denier de la classe Spruance, DDG-997 USS Hayler fut entamé le 20 octobre 1980, lancé le 27 mars 1982 et terminé en mars 1983, avec un hangar pour hélicoptères agrandi, un blindage au Kevlar, et un radar SPS-49. l'administration Reagan intégra six nouveaux bâtiments à son plan pour 1987, jamais construit. Les Ticonderoga plus prometteurs étaient alors en construction. Aux essais, le Kidd parvenait à atteindre 32 noeuds, les Kidd n'en faisaient que 29. A partir de 1981, les bâtiments construits reçurent un blindage de Kevlar autour des points sensibles, la modification prenant fin en 1986. Cela concernait la chambre de chargement du lanceur ASROC, et lanceurs Tomahawk. A partir de 1986, les bâtiments reçurent des tubes verticaux Mk41 modifiés sur la base des Mk26 pour lancer des missiles Tomahawk. 45 de ce type et 16 ASROC ASM. Plus tard ces leuceurs pouvaient aussi recevoir des missiles Sea Sparrow et SM-2 SAM. Toutefois il aurait fallu modifier le système de tir Mk86 pour les contrôler, ce qui ne fut jamais fait. A terme également ces navires reçurent le système TAS Mk23 couplé avec le sonar SQQ-89, le SQR-19 remorqué et le SQS-53 de proue. Quelques navires furent modifiés pour des tests, comme le DDG-971 (Lanceur RAM), DDG-976 (30 mm EX-83 Gatling), DD-997 (Mk86 modifié pour opérer des missiles Sparrohawk). En 1988-90 les Kidd furent aussi modernisés, avec notamment le radar SPS-48E et SPS-49, recevant des canons antimissiles Phalanx et des systèmes Harpoon.


Caractéristiques
Déplacement & Dimensions: 5830t, 7800t PC 171.7 x 16.8 x 6.3m
Propulsion: 2 hélices, 4 turbines CODOG LM2500, 80,000 cv. et 30 Noeuds, rayon d'action 6000 nautiques.
Equipage: 65 - 900 m max
Capteurs: Radars SPS-40, sonars SPQ-9, SPG-06, SQS-33.
Armement: 2 canons 127mm/54, 1x8 lanceur Sea Sparrow (24 réserve), 1 lanceur ASROC ASM, 2x3 TLT 310 mm Mk32, 1 Helicoptere ASM.

Sous-marins Américains

  • SA Cl. GUPPY
  • SPQ Cl. Migraine
  • SA Cl. Barracuda
  • SA Cl. Tang
  • SA Cl. Darter
  • SA X1
  • SNA Nautilus
  • SNA Seawolf
  • SA Albacore
  • SNLE Grayback
  • SNLE Growler
  • SNLE Halibut
  • SNA Cl. Skate
  • SA Cl. Barbel
  • SA Cl. Sailfish
  • SPQ Triton

SNA classe Skipjack (1958)


Historiquement, les Skipjack constituent la première classe de SNA modernes de l'US Navy. Leurs prédécesseurs de la classe Skate (1957) qui s'appuyaient sur la conception du Seawolf et du Nautilus avaient en effet une coque classique dont l'hydrodynamique et la signature acoustique étaient passables, notamment au regard des expérimentations enées à l'est avec les November. Le USS Albacore (1953), bien que conçu avec une propulsion classique, poussa dans ses retranchement l'hydrodynamique et constitua une base expérimentale sur laquelle s'appuyèrent les Skipjack cinq ans plus tard. Le premier fut lancé en 1958 et le cinquième et dernier en 1960. La classe comptait les USS Skipjack, Scamp, Scorpion, Sculpin, Shark et Snook.

Grâce à la puissance de leurs réacteurs S5W et de leur excellent profilage, ils laissaient littéralement sur place les Skate avec 10 noeuds de plus. Ils arrivaient de ce fait à soutenir la comparaison avec les November Russes, plus massifs, bruyants et surtout bien moins fiables. Les progrès amenés par cette classe leur permit non seulement de rester en service jusqu'aux années 86-90, mais aussi d'inspirer largement la conception des Washingon, ainsi que des SNA suivants. Ils restèrent les sous-marins d'attaque les plus rapides avant l'arrivée des Los Angeles en 1974. Le USS Scorpion coula corps et biens dans les açores en 1968.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 3070t standard, 3500t PC; 76,8 x 9,7 x 7,7 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S5W, 15 000 cv. et 30 noeuds
Equipage: 85
Capteurs: Sonar BQS-4
Armement: 6TLT 533 mm, 24 torpilles

SA classe Barbel (1958)

Les trois bâtiments de la classe Barbel (Barbel, Blueback et Bonefish) furent les derniers diesels-électriques d'attaque américains. Ils étaient conçus à partir de la coque finement travaillée du USS Albacore (1953), et étaient d'un tonnage supérieur. Ils n'avaient qu'une hélice et leurs 6 tubes étaient en proue. Le vieux système des tubes arrière n'était possible que du fait de l'utilisation classique de deux arbres d'hélice latéraux. On les équipa de gouvernes de profondeur au niveau de la proue, puis plus tard sur le kiosque. Leurs aménagement internes comprenaient une salle d'opération unique centrale ou toutes les commandes et indications étaient regroupées, une nouveauté reprise sur les SNA ultérieurs. Grâce à leur hydrodynamique travaillée, ils étaient en mesure de filer 21 noeuds en plongée. Néanmoins ces hautes vitesses, comme pour l'Albacore, n'étaient valables que pour de courtes périodes, grâce au moteur électrique couplé aux réserves de batteries. Cette vitesse était nettement en retrait de l'Albacore (15 000 cv pour 33 noeuds), mais l'habitabilité avait été considérablement été augmentée. De plus ce dernier était un prototype démonstratif, les Barbel des unités opérationnelles. Ils étaient tous trois en service en 1959, et le Bonefish fut retiré d'active en 1988, les deux autres en 1990.

Le USS Albacore (1952), précurseur expérimental des Barbel, aux essais en 1954. Grâce à sa forme de coque révolutionnaire, abondamment testée en bassin, et à ses batteries de très grande capacité, il était capable de filer 33 noeuds en plongée.

Caractéristiques: Déplacement: 2144/2639t s/p.
Dimensions: 66,8 x 8,8 x 6,3 m
Propulsion: 1 hélice, 3 diesels FM, 1 mot. elect. Westinghouse, 4800/3150 cv. et 15/21 noeuds max. s/p.
Equipage: 77
Electronique embarquée: Sonar BQS-4
Armement: 6 TLT 533 mm (proue)

SNA classe Tresher/Permit (1960)


Cette classe de SNA tranchait avec les Skipjack de 1958: Ces derniers, bien que très rapides, restaient exigus et leur autonomie limitée. C'est pour répondre à ces limites et à des améliorations de l'électronique et de l'armement, des capacités de plongée, que fut développée la classe Tresher, qui devait être un modèle de grande série (53 unités en comptant la classe améliorée Sturgeon, de 1960 à 1975, record inégalé). On équipa le USS Tresher (lancé en 1960) d'un nouveau sonar actif BQQ-2 capable de guider les torpilles à long rayon d'action, puis les missiles SUBROC, et la coque était renforcée pour permettre une plongée à 397 mètres. L'augmentation du tonnage, sur la base du même réacteur S5W du Skipjack, entraîna une perte de la vitesse (27 noeuds), compensé en partie par un kiosque minimaliste. Le USS Tresher menait ses essais en avril 1963 lorsqu'il sombra corps et biens. La classe Tresher rebaptisé Permit (seconde unité) compta au départ 5 unités, et 5 autres furent allongés à 90,5 mètres pour recevoir le nouveau sonar BQQ-5 installé sur tous les bâtiments postérieurs. Le USS Jack (SSN-605, 1963, premier de la série allongée) servit à rester une hélice contrarotative, restée sans suite. Toutes ces unités furent retirées du service entre 1988 et 1992.

Caractéristiques
Déplacement & Dimensions: 3705t standard, 4311t PC; 84,9 x 9,7 x 7,7 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S5W, 15 000 cv. et 27 noeuds
Equipage: 94
Capteurs: Sonar BQQ-2 ou BQQ-5
Armement: 4 TLT 533 mm latéraux, 20 torpilles, 4 missiles SUBROC Harpoon, puis Tomahawk

SNLE classe Ethan Allen (1960)


Ces bâtiments furent les premiers SNLE conçus comme tels aux USA. Les précédents Georges Washington étaient en effet dérivés des SNA de la classe Skipjack. Eux-même reprenaient de nombreux éléments des Tresher, plus silencieux. Toutefois ils se montrèrent trop petits pour recevoir les nouveaux missiles Poseidon, et furent de fait retirés du service en tant que SNLE. Ils furent construits à Newport News et Electric Boat entre 1959 et 1963, la classe comprenant les USS Ethan Allen, Sam Houston, Thomas Edison, John Marshall et Thomas Jefferson. En 1980-81 ils perdirent leur appelation de SNLE ("SSBN") pour SNA ("SSN"), leur système de contrôle des Polaris étant retiré et du béton coulé dans leurs silos. L'Ethan Allen fut mis en réserve en 1983, le Jefferson en 1985, tandis que le Houston et le Marshall furent équipés de soutes pour accueillir chacun 67 SEAL (commandos de marine) équipés en 1984. Il furent mis en réserve en 1991-92.


Caractéristiques:
Déplacement: 2144/2639t s/p.
Dimensions: 66,8 x 8,8 x 6,3 m
Propulsion: 1 hélice, 3 diesels FM, 1 mot. elect. Westinghouse, 4800/3150 cv. et 15/21 noeuds max. s/p.
Equipage: 77
Electronique embarquée: Sonar BQS-4
Armement: 6 TLT 533 mm (proue)

SNA classe Sturgeon (1963)



Cette nouvelle génération de SNA, contemporaine des Lafayette, était en grande partie basée sur les Tresher/Permit de 1960. Ils étaient même assimilés à cette première classe, bien que bénéficiant de nombreuses améliorations. Leur coque était identique, quoique agrandie pour atteindre 89 mètres et 92 à partir de l'USS Archerfish en fin de série (1971). Le dernier en service fut le Richard B Russel (1975). Ils constituèrent, avec 42 unités, la plus vaste classe de SNA jamais déployée. L'habitabilité grâce à une coque cylindrique avait étée améliorée, de même que la furtivité, en utilisant le même propulseur S5W, version simplement améliorée du S5W des Skipjack, avec en conséquence un net retrait de la vitesse (26-27 noeuds). Leur kiosque notamment avait été d'abord réduit avec les Tresher, puis légèrement augmenté.

Comme pour les SNA précédents, les tubes lance-torpilles avaient étés reportés sur les flancs, et la large salle aménagée pour les Sturgeon leur laissait un plus large choix d'armes, les torpilles conventionelles moyenne et longue portée, les Mk45 à tête nucléaire, les très longue portée SUB-ROC qui furent plus tard converties en Harpoon et Tomahawk encapsulés. Dans le but de simplifier ce choix, on retira les Mk 45 et les modèles à moyenne et longue portée au profit de l'unique Mk 48. On tenta aussi d'améliorer la vitesse des unités avec un test d'hélice contrarotative sur le USS Jack (du type Tresher, abandonné pour cause de cavitation excessive), le Narwhal (SSN-671, 1966) testant le réacteur S5G à circulation naturelle, allongé à 97 mètres, et enfin le Glenard P. Liscomb, allongé à 111 mètres pour recevoir un propulseur turbo-électrique. Ce dernier jaugeait 6480 tonnes en plongée, contre 4777 en standard sur les autres unités. Av l'arrivée des Los Angeles, leur retrait de service commença en 1990, et se poursuivit jusqu'en 1999. Seules 7 unités furent reconverties pour des opérations spéciales (notamment les SEALS) dans les années 80-90, et restent en service.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 4246t standard, 4777t PC; 89,1 x 9,7 x 7,8 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S5W, 15 000 cv. et 26 noeuds
Equipage: 99
Capteurs: Sonar BQQ-2
Armement: 4 TLT 533 mm latéraux, 20 torpilles (voir notes).

SNLE classe Lafayette (1963)

Lafayette

Les Lafayette ne constituaient pas un design révolutionnaire, puisqu'ils reprenaient intégralement la conception des précédents Ethan Allen, eux-même étroitement dérivés des Washington. Les principales différences étaient dictées par les silos plus massifs adaptés aux nouveaux vecteurs Poseidon, la coque étant allongée de quelques mètres. par raison d'économies, la série se poursuivit jusqu'en 1966 avec au total 31 unités, la plus grosse série de SNLE entreprise à l'ouest. Ces bâtiments formèrent jusqu'à la'arrivée des Ohio à très grande capacité, le fer de lance de la force de dissuasion navale des Etats-unis et même de l'OTAN.

Les améliorations en cours de série furent significatives et débouchèrent sur deux sous-classes, les James Madison (SSBN 627-639) et les Benjamin Franklin (SSBN 640-659). Le dernier, USS Will Rodgers, entra en service en 1967. A partir de 1979, on commença à les convertir à l'emport des Trident I, et tous reçurent huit tubes lance contre-mesures dans les années 80. A partir de 1988, les accordes SALT II aboutirent au retrait de service des unités les plus anciennes, et progressivement, jusqu'en 1995, tous furent mis hors service, sauf deux, le Kamehameha et le James Polk, reconvertis en SNA et emportant des commandos SEALS pour missions secrètes. Ces derniers opérèrent notamment au Liban. Ces deux bâtiments sont les seuls d'active actuellement.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 7325t standard, 8250t PC; 129,6 x 10,1 x 8,5 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S5W, 15 000 cv. et 20 noeuds.
Equipage: 140
Capteurs: Sonars BQS 4, 7, 15 et 19.
Armement: 16 missiles LP Poseidon, 4 TLT 533 mm.

SNA classe Los Angeles (1974)


Cette dernière grande classe de SNA de la guerre froide fut développée à la suite des Sturgeon et porta le genre à un point encore jamais atteint. De par leur dimensions, leur électronique, leur furtivité, leur rayon d'action, ce sont encore aujourd'hui les SNA les plus performants au monde. Ils furent définis dans le souci de retrouver la vitesse des Skipjack de 1958 (et de s'aligner sur les SNA Soviétiques, toujours très rapides), tout en conservant les progrès réalisés avec les Tresher, puis les Sturgeon, jusqu'au début des années 70. De fait, le USS Los Angeles fut mis en chantier en janvier 1972, seulement trois mois après le dernier Sturgeon, le USS Richard B Russel, à Newport News. L'allongement de coque et son diamètre supérieur était dû à l'adaptation d'un nouveau réacteur S6G développant le double de puissance. En revanche, la vitesse obtenue (31 noeuds), se faisait au dépends de la solidité de la double coque, au prix d'une diminution très sensible de la profondeur opérationnelle de plongée. On désigna également pour eux une nouvelle coque en acier plus résistante, mais elle ne fut pas approuvée dans les crédits, et de même, le nouveau système de contrôle de tir informatisé ne fut pas prêt pour les premières unités, gardant l'ancien système de tir Mk.112: Le nouveau Mk.117 n'arriva qu'avec le USS Dallas (1979). Onavait prévu dans les premières études en 1968 de les doter de 20 tubes verticaux pour missiles antinavires, à la mode soviétique, mais la complexité du système et du coût par unité (qui aurait fait un bond à 13 700 tonnes) fit que ce plan fut rejeté par l'amiral Zumwalt. On en revint à un SNA plus standard, équipé du SUBROC/Harpoon, avec une étude plus poussée de la furtivité hydroacoustique. Au total, la largeur de la salle des torpilles portait sa capacité à 26 vecteurs.

En 1981, le USS La Jolla fut le premier à pouvoir lancer des missiles Tomahawk encapsulés par ses tubes lance-torpilles, mais ce système ne devint réellement opérationnel qu'avec le USS Atlanta en 1983. A partir de l'USS Providence en 1985, 12 silos équipés de Tomahawk avaient étés aménagés à l'avant du kiosque. A partir de l'USS San Juan (1986) on équipa les Los Angeles avec le nouveau système de combat intégré BSY-1 et des ailerons rétractables de proue. Enfin, à partir de l'USS Hartford (SSN-768, 1993), on modifia leur dérive arrière sur le modèle du Seawolf de nouvelle génération. Au total, 42 unités entrèrent en service jusqu'en 1990, et encore 19 par la suite, constituant la en vingt ans la plus importante série de SNA au monde. Symboliques de la guerre froide, les premier sont actuellement placés en réserve. Ils font figure de pachydermes en comparaison des nouveaux SNA légers très furtifs développés à la suite du Seawolf.


Caractéristiques: Déplacement & Dimensions: 6000t standard, 6900t PC; 109,8 x 10,1 x 9,8 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S6G, 30 000 cv. et 31 noeuds.
Equipage: 127
Capteurs: Sonar BQQ-5
Armement: 4 TLT 533 mm latéraux, 26 torpilles, dont 12 SUBROC Harpoon, 8-20 missiles Tomahawk.

SNLE classe Ohio (1979)


Au même moment où les Lafayette étaient convertis aux missiles trident, un nouveau type de SNLE était lançé avec l'Ohio. Le temps de conception assez long entre celle des Lafayette (1961-64), et celle des Ohio (1975), permit de définir un modèle à plus grande capacité offensive, doté de 24 vecteurs au lieu de 16, ce qui permettait de réduire le nombre d'unités en service, et partant, leur coût. Ils furent de loin les plus grands sous-marins à l'ouest, éclipsés seulement par les énormes Typhoon Soviétiques contemporains. Leur propulsion turbo-électrique et les vibrations quasiment gommées du nouveau réacteur S8G leur donnaient, de pair avec l'excellence de leur signature hydroacoustique, une bien plus grande furtivité et vitesse que leurs prédécesseurs, en bénéficiant des études menées de concert sur les Los Angeles d'attaque. Leur automatisation et centralisation plus poussée leur permettait un équipage plus réduit, au bénéfice de l'habitabilité.

Enfin, leur profondeur de croisière maximale s'établissait à 300 mètres. Les ohio sont réputés effectuer des rotations en mer de 70 jours, avec seulement 25 jours d'interruption à quai, et une refonte à sec tous les 12 ans, leur donnant un taux d'effectivité supérieur aux sous-marins du type Lafayette. L'ohio, mis en chantier en 1976, souffrit de délais de mise au point qui repoussèrent ses essais à juin 1981. Par la suite, 17 autres entrèrent en service jusqu'en 1999. 10 étaient en service lors de la chute du mur. Ils forment actuellement la seule force de dissuasion nucléaire navale des USA.

Caractéristiques: Déplacement & Dimensions : 16 000t standard, 18 700t PC; 170,7 x 12,8 x 10,8 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine couplée à un réacteur S8G, 35 000 cv. et 25 noeuds.
Equipage: 133
Capteurs: Sonar de proue BQQ-6.
Armement: 24 missiles Trident, 4 TLT 533 mm.

Frégates Américaines

Cl. DER
Cl. Dealey
Cl. Claud Jones

Frégates classe Knox (1966)

Les Frégates de la classe Knox (du nom du secrétaire d'état au trésor (1888-1956)) suivaient celles de la classe Garcia/Brooke de 1962. Le premier, DE-1052, fut mis en chantier en octobre 1965 et en service en avril 1969. Ils représentaient une novelle génération d'escorteurs avec l'accent poussé sur la défense ASM, tout en étant étudié pour être plus économique et plus endurants à la fois. La coque fut ainsi allongée pour recevoir une installation moteur plus conventionnelle que les turbines à haute pression qui n'avait plus les faveurs de l'amirauté, et recevoir un espace en citerne plus important.Ils furent critiqués pour leur armement plus réduit (un seul canon de 127 mm, mais d'un nouveau modèle de 54 calibres plus rapide et à longue portée) et leur unique hélice.

Les aménagements intérieurs et l'équipage réduit leur donnaient une bonne souplesse d'adaptation et une meilleure habitabilité. on avait prévu la pose d'équipements pour une rampe de missile AA, finalement abandonnée, et on procédant un temps à des essais avec des drones ASM DASH. Au final, on leur adapta un lanceur octuple sea sparrow en arrière de la piste. Enfin, la proue était réhaussée par un pavois important. Leur appelation DE (destroyer escort) persista jusqu'en 1975, remplacée officiellement par FF (Frigate). A partir des années 70, Avondale fut chargé intégralement de la production des Knox dont la totalité arriva à 46 unités, la dernière, USS Moinester (DE-1097) étant achevé en 1974.

En 1990, la fin de la guerre froide signifiait la retraite pour des bâtiments âgés de 20 à 30 ans. On envisagea d'en conserver 8 pour l'entraînement des réservistes de la marine, mais ils furent en fin de compte mis en réserve et désactivés, comme les reste des unités en 1991-94. Au total 23 unités furent transférées à des marines amies, la Grèce et la Turquie en 1992, puis l'Egypte, Taiwan, la Thailande. D'autres pays comme l'Espagne, le Maroc ou le Brésil et le Vénézuela les refusèrent, du fait du triste état de leur propulsion. Une poignée de ces bâtiments sont encore en service de nos jours.
USS Robert E Peary
Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 3020t standard, 4066t PC
Dimensions: 133,5 x 14,3 x 7,6 m
Propulsion: 1 hélice, 1 turbine Westinghouse, 2 chaudières, 35 000 cv. et 27 noeuds. RA 4500 MN.
Equipage: 224
Capteurs: 1 Radar SPS 40, sonars SQS 26 et SQS 35.
Armement: 1 x 127 mm DE, 1 x 8 sea Sparrow, 1 x 8 ASROC ASM (16 m), 2 x 2 TLT ASM 324 mm (22 t), 1 hélico. LAMPS I.

Frégates classe O.H. Perry (1976)


Dix ans après le lancement de l'USS Knox, l'US Navy lançait l'O.H. Perry, du nom du fameur commodore Perry qui en faisant relâche dans le port d'Osaka en 1866 et en forçant l'empereur à négocier un traité commercial avec l'occident, entamait l'ère Meiji. Les critiques concernant les Knox furent les mêmes pour les Perry, qui en descendaient en droite ligne, avec le même cahier des charges. Cette fois cependant, le canon AA avait cédé à place à un lanceur à moyenne portée SAM/harpoon polyvalent, l'unique canon étant un modèle ultrarapide de 76 mm à vocation antimissile installé sur la superstructure, et complété ultérieurement par un modèle Vulcan-Phalanx multitubes. Bien que la coque soit légèrement plus longue, son hydrdynamique était retravaillée et son tonnage inférieur avec un tirant d'eau nettement en retrait, une vitesse plus grande et une autonomie en augmentation. On avait également agrandi les superstructures de manière considérable, à l'instar de ce qui se faisait sur les Spruance, leur donnant une plus grande souplesse d'adaptation que leurs aînés. Le hangar en profitait également et pouvait aménager deux hélicopères légers ou un hélicoptère plus lourds et plus encombrant, du type Seahawk ou même Sea King. Des turbines à gaz avaient étées aménagées pour atteindre ces objectifs et le mack avait disparu, la cheminée étant reportée sur l'arrière et raccourcie, les capteurs reportés à l'avant sur des derricks.

L'un des avantage des ces bâtiments était la redondance de leurs système, permettant par exemple de suppléer la mise hors service du propulseur principal par une paire de propulseurs annexes de 325cv, le sonar de proue à courte portée complété par le sonar tracté à l'arrière et les deux hélicoptères LAMPS. L'amiral Zumwalt fut le principal promoteur de ces bâtiments, les concevant comme des versions réduites et moins coûteuses des Spruance. En effet leur lanceur avant avait la capacité d'envoyer un vecteur Harpoon leur donnant une capacité antinavire réelle, suppléant celle de destroyers. La perte du lanceur ASM ASROC était largement compensée par la présence de deux hélicoptères ASM. Le premier bâtiment fut en service en novembre 1979, le dernier en août 1989. Ils furent omniprésent lors de la guerre du Golfe, plusieurs bâtiments étant équipés de deux canons AA bushmaster et leur tonnage avait singulièrement augmenté avec l'apport de blindages de protection en alliages en kevlar. Le USS Starck encaissa ainsi deux missiles exocet en 1987 et y survécut, et le samuel B roberts heurta une mine à l'arrière. Plusieurs bâtiments furent construits sur plans en Australie, pour Taiwan et en Espagne. Plusieurs transferts étaient prévus en 1994, annulées par l'amiral Boorda en 1995: Les exigences de présence de la flotte gelèrent les offres faites à la Turquie.

Caractéristiques:
Déplacement & Dimensions: 2650t standard, 3490t PC; 135,7 x 14,5 x 4,4 m
Propulsion: 1 hélice, 2 turbines à gaz 2500 GE, 40 000 cv. et 28,5 noeuds. RA 4500 MN.
Equipage: 176
Capteurs: 1 Radar SPS 49, 1 CT Mk.92, sonar SQS 56.
Armement: 1 x 76 mm DE, 1 lanceur standard SAM/Harpoon (40 vecteurs), 2 x 3 TLT ASM 324 mm (24), 2 hélicos. LAMPS II.

Bâtiments divers Américains de la guerre froide

Nav. Com. Northampton
VLT cl. PT812
VLT cl. Opsrey
DMO cl. Agile
DMC cl. Adjutant
DMP cl. Cove
DML cl. MSB
DML cl. MSL
CM Uss Bittern

Navires Amphibies de la guerre froide:

NA cl. Thomaston
CDC cl. County
LCU
LCDC
LCM
NAP Carronade

Dragueurs de mines class Agile

Appelé aussi classe Aggressive, cette série de dragueurs de mines océaniques compta 62 unités construites en 1951 et 1956. D'autres furent construits pour des marines Européennes au titre du plan Marshall, dont 8 à la France, 6 à la Hollande, 4 au Portugal, 4 à la Belgique et 2 à l'Italie et à la Norvège. Ils étaient inspirés des Admirable de 1942-45 et armés à l'origine d'un unique Bofor de 40 mm, mais reçurent à la place un canon de 20 mm Phalanx à tir rapide installé à l'arrière.

Caractéristiques:
Déplacement: 637t, 735t PC.
Dimensions: 52,3 x 10,4 x 4 m
Propulsion: 2 diesels, 2 hélices, 1550 cv. et 13 noeuds max. 2400 nautiques à 12 noeuds.
Equipage: 70
Electronique embarquée: Sonar UQS-1
Armement: 1 canon 40 mm AA.

Dragueurs de mines classe "Avenger" (1987)



Les dragueurs de mine de la classe Avenger furent définis dans un rôle plus contemporain de chasseurs de mines. Lançés en 1987-90, ils sont construits en bois (coque) et fibre de verre (superstructure) pour éviter toute interférence magnétique. Ils sont équipés d'un sous-marin de destruction des mines SLQ-48 à l'arrière, et l'accent était mis sur les contre-mesures életroniques et la détection de mines à grande profondeur, du type CAPTOR, dont celles utilisées par les Soviétiques à cette époque. Les diesels Waukesha adoptés pour les MCM1 et 2 ne donnèrent pas satisfaction et furent remplacés par des Isotta Fraschini sur les MCM-3 à 14. Ils ne possédaient aucun armement de défense. Le projet d'un chasseur de mines électronique remontait à 1977, mais l'Avenger ne fut conçu que sous l'administration Reagan. Ces 14 bâtiments, MCM1 à MCM-14, sont actuellement opérationnels, complétés par les plus légers Osprey des années 90.

Déplacement: 1312t PC
Dimensions: 68,3 x 11,9 x 3,7 m
Propulsion: 2 diesels, 2 hélices, 2400 cv. et 13,5 noeuds max. 2400 nautiques à 12 noeuds.
Equipage: 81
Electronique embarquée: Sonar SQQ-30/32