La Marine Soviétique en 1960

Voyenno-morskoy flot SSSR 1947-1960

Marine Soviétique 1960

La Marine Soviétique en 1945-60 (Voyenno-morskoy flot SSSR)

La guerre froide commence en 1947. Forte du prestige de l'armée rouge, écrasant les hordes nazies durant la "grande guerre patriotique" dans le beau rôle de l'agressé, forte des nombreux mouvements de résistance pro-communistes à travers l'Europe occupée et de réseaux de sympathies ou d'électeurs au sein même des grands pays occidentaux, l'URSS devient un empire à vocation internationaliste, toujours sous l'égide féroce de Staline. Désormais membre permanent de l'ONU, l'Union Soviétique est l'un des grands vainqueurs de la guerre, et cet empire à besoin d'une flotte à la hauteur de ces nouvelles ambitions, afin d'étendre la révolution au monde, mais aussi une force capable d'opérer sur cinq théâtres d'opérations, en mer Noire (Sébastopol), en arctique (Mourmansk, Polyarnyi), en baltique (Kaliningrad), et dans le pacifique (Vladivostock, Petropavlovsk). Une force capable donc d'intervenir à travers le monde pour soutenir l'émergence de régimes communistes parmi les jeunes Nations issues de la décolonisation.

Pour contrer L'US Navy, enfin, bras armé du capitalisme qui, ajouté aux flottes Britanniques et Françaises, dispose au sein de l'alliance Atlantique d'une suprématie navale absolue. Ses choix tactiques seront surtout dictés par la volonté de mener une guerre "scientifique", de s'extraire des schémas classiques des flottes de surface en faisant largement appel aux missiles dans la conception des bâtiments, mais aussi dans l'emploi de forces aériennes spécifiques et de bombardiers à long rayon d'action. (Tupolev Bear, Badger, puis Blinder et Backfire- voir le chapitre sur l'aéronavale soviétique)

Pour toutes ces raisons, et grâce à des budgets colossaux, la marine Russe va sortir de ses cendres de 1917, et, après le plan de réarmement naval de 1937, troisième plan quinquénnal, va en lancer un nouveau, considérable, qui commence en 1946, prenant le relais de celui de 1936, mais inachevé à cause de la guerre. Les croiseurs des classes Chapayev et Sverdlov, les destroyers de la classe Skoriy, et les sous-marins de la classe "Whiskey" (nom de code Otan), constitueront une première flotte classique à la hauteur de ses ambitions, et constituent le gros de ses forces en 1960. Staline avait la volonté de doter l'URSS de 24 cuirassés et croiseurs de bataille, 20 croiseurs, 350 submersibles, mais ce plan ne fut pas approuvé. Un nouveau plan fut préparé, pour la période de 1938 à 1947, comprenant cette fois 50 navires de ligne, 35 croiseurs, 607 destroyers et dragueurs de mines, frégates, 336 submersibles et 348 torpilleurs, mais aussi deux porte-avions. Il ne fut pas non plus approuvé, bine que réduit plus tard à sa plus simple expression. Le plan quinquénnal final de 1938-42 incluait 6 navires de ligne, deux porte-avions, 4 croiseurs lourds et 17 légers, 12 destroyers lourds, 197 submersibles et 271 navires plus petits. Une partie de ce plan fut réalisée: destroyers, submersibles, croiseurs, mais ni les cuirassés de la classe Sovietski Soyuz ni les croiseurs de bataille de la classe Kronstadt, ni non aucun porte-avions ne furent terminés.

L'amiral Kuznetsov (1904-1974), rénovateur de la flotte soviétique en 1945. A la tête de la marine, fit des coupes sombres dans ce programme afin de favoriser les unités légères, plus à même de combattre l'ennemi (navires fluviaux et submersibles), que les grosses unités voulues par Staline, prestigieuses mais désuettes et inappropriées. Le second plan de 1943-47, sur lequel s'était porté les attentes en matières d'unités lourdes ne vit jamais le jour du fait de l'avance spectaculaire de la Wermacht après le déclenchement de Barbarossa. Priorité fut donnée aux forces terrestres et aériennes. Cependant, en 1945, si la plupart des chantiers importants à l'ouest avaient étés dévastés par la guerre, l'avance des troupes rouges avaient abouti à la prise de nombreux chantiers en Allemagne de l'est, dont Schichau à Elbing, Königsberg, rebaptisé Kaliningrad, et surtout les usines ou étaient produits les révolutionnaires U-Boote type XXI, sans compter les laboratoires et arsenaux ou les ingénieurs Allemands préparaient et expérimentaient nombre de missiles antinavires et de techniques propulsives très avancées, comme ses hydroptères, les torpilles à tête chercheuses, les radars et sonars, de même que du marériel en provenance des alliés del'ouest au titre de l'accord lend-lease.

On s'attacha alors en 1945 à travailler sur des versions modifiées des navires du plan de 1938-42 (plan 1946-50, incluant les navires de ligne de la classe Stalingrad), et à plancher sur une toute nouvelle définition de la flotte, basée principalement sur les missiles à longue portée, et conformes aux moyens industriels de l'URSS à ce moment. (plan 1956-60). Le premier devait être poursuivi sur dix ans et incluait 4 navires de ligne (Stalingrad), 10 croiseurs lourds, 30 moyens et 54 légers, 6 grands porte-avions et 6 légers, 132 destroyers lourds et 226 légers, 495 sous-marins, et 600 autres unités. Le nouveau plan de 1960 intègre les premières unités qui prennent en compte le nucléaire, aussi bien pour la propulsion que l'armement, et qui changent encore la donne, ce qui justifie le choix de cette date pour arrêter une grande période, celle de la dernière flotte "classique" soviétique.

Petit bréviaire des sous-mariniers russes (à en perdre son cyrillique):
  • SNA: sous-marin nucléaire d'attaque
  • SA: sous-marin d'attaque (diesels-électrique)
  • SLE: sous-marin lanceur d'engins (diesel-électrique)
  • SNLE: sous-marin nucléaire lanceur d'engins balistiques
  • SNALE: sous-marin nucléaire d'attaque lanceur d'engins
  • SALE: sous-marins d'attaque (diesels-électrique) lanceurs d'engins

La marine soviétique en 1960:

La flotte soviétique de 1960 est issue des plans qinquénnaux de 1938-42, 43-47 (largement abandonné), 46-50 et 50-56. En 1945, son tonnage était relativement important, bien que très loin des supergéants qu'étaient l'US Navy et la Royal Navy. Cette flotte "classique", composée de navires armés de canons, se classe en troisième position, reprenant la place qu'occupait la flotte Japonaise en 1941.

-Navires de ligne:

La flotte comptait les deux très anciennes unités survivantes de la classe Marat (1911), qui certes modernisées n'étaient pas du tout aux standards imposés par la stratégie navale d'après-guerre. l'Oktabrskaya Revolutsiya et le Sevastopol, retirés du service en 1950 et 1954, existaient encore à flot en 1958. Suite à l'accord Lend-lease, la Grande-Bretagne transféra à l'URSS le cuirassé Arkhangelsk (ex Royal Sovereign, classe Resolution, 1915) qui retourna à ses premiers propriétaires en 1948, et suite aux dommages de guerre accordés en 1946, elle opéra jusqu'en 1955 le cuirassé Novorossiysk, ex-italien Guilio Cesare (1911). D'une valeur militaire très limitée du fait de leur conception désuette, ces navires palliaient difficilement l'absence des unités lourdes prévues aux plans de 1938 et 1943:

Premiers projets:

Les cuirassés de la classe Sovietskiy Soyuz: Ces trois unités mises sur cale en 1938 et 1939 au titre du premier plan restèrent inachevées du fait des hostilités. les coques furent démolies dans les années 40. Les croiseurs de bataille de la classe Kronstadt, mis en chantier en 1939, n'étaient guère plus avancés.

Seconds projets:

Au titre du plan de 1943-47, et revu pour le plan de 1950-56, les trois grands croiseurs de bataille de la classe Stalingrad, mis en chantier en 1951, 52 et 55, auraient dû êtres achevés en 1954-58. Ils auraient étés certes dépassés du fait de la suprématie des missiles, ce qui motiva leur annulation par l'amiral Kusnetsov juste après la mort de Staline. Ce dernier avait en effet sur la flotte des conceptions surrannées, visant la construction d'unités lourdes comme autant de navires de prestige.

Destroyer de la classe Kotlin (Vozbuzhdenyy) img. Wiki DP.

-Croiseurs:

En 1945, la flotte comprenait 8 croiseurs, les vieux Profintern et Krasnyi Kavkaz, et ceux des classes Kirov et Gorky, plus modernes. En construction depuis 1938-39, les Chapayev, ne virent pas le feu des combats puisqu'ils entrèrent en service entre 1949 et 1950. Ces 5 unités du plan de 1938-43 servirent jusqu'en 1960-61. Ils furent suivis par la classe Sverdlov, 14 unités lancées entre 1950 et 1955. En 1942-45, l'URSS opéra brièvement le Tallin, ex-Lützow, transféré par Hitler à Staline au titre du pacte de non-agression. Le Tallin, jamais achevé et utilisé comme batterie AA flottante, sera démoli en 1958. Le Murmansk était l'ex-USS Milwaukee de la classe Omaha (1922), transféré et entré en service en 1944 et retourné à ses propriétaires en 1949, de même que l'ex-croiseur Italien Duca d'Aosta, sous le nom de Kerch.

-Destroyers:

La plupart des unités du plan de 1936, ceux de la classe Gnevnyi, et les destroyers lourds de la classe Leningrad, furent perdus pendant le conflit. Les unités survivantes en 1945 étaient moins d'une vingtaine (voir flotte Soviétique 1939-45). Les 14 unités de la classe Ognevoi , terminés pour deux d'entre eux en 1944-45 et en 1945-49 pour les autres, étaient en service en 1960, ils faisaient donc partie des effectifs de la flotte à cette date, bien que leur conception remonte à 1936. On retiendra surtout la mise en service des 51 destroyers de la classe Skoryi (1949-52), d'une conception traditionnelle héritée des Ognevoi. Ils furent suivis par une nouvelle génération à coque Flush-deck, les 32 Kotlin, précédés du prototype Neutrashimmy. Les Kotlin entrèrent en service entre 1955 et 1958, et furent par la suite largement modernisés, notamment par des conversions lance-missiles (Kildin). Enfin ceux de la classe Krupny, suivaient en 1959-60. Ces 8 unités étaient les premiers destroyers lance-missiles conçus comme tels en URSS. cependant, ils ne sont pas comptabilisés dans le tonnage ici étudié car ils entrèrent en service courant 1960-62.

-Frégates:

En 1945, il y avait encore les 13 navires de la classe Uragan (1929-35), de 450 tonnes, mais qui arrivèrent à l'issue de leur carrière d'active en 1958, et furent rayés l'année suivante. Les dix Yastreb plus puissants (900 tonnes) et plus récents (1940-41), et tous, sauf le Yastreb, étaient en service en 1960, et furent retirés en 1963-66. La première classe de l'après-guerre était très inspirée des torpilleurs allemands du type 1939, à coque flush deck. Les Russes reprirent donc ce design et leur style "destroyers". Ces 8 navires de la classe Kola furent mis en service en 1952-54. Ils furent suivi par la série des Riga, (1955-59), 68 bâtiments un peu plus petits. Cependant 8 unités furent transférées avant 1960 à la Bulgarie, la RDA, la Finlande.

-Sous-marins:

La flotte impressionnate de submersibles de la seconde guerre mondiale était pour partie encore en service en 1960, et comprenait en 1945 les classes M et V côtiers (90 unités), les Shch moyens (76 unités), les vieux océaniques du type L (28), ceux du ype S (33) et K (14). Tous étaient très classiques dans leur conception, remontant aux années 30. Ils étaient évidemment dépassés en regard des nouveaux sous-marins issus des U-boote type XXI. En 1960, Il restait en service 75 submersibles côtiers, 13 moyens et 43 océaniques. Leur remplacement était conditionné à la mise en service effective des nouvelles générations de sous-marins Russes, ceux des classes 'Whiskey' ("W" nom de code OTAN), construits à raison de 215 exemplaires entre 1951 et 1958. Ils furent suivi par les 'Zulu', à raison de 18 unités, des variantes océaniques à long rayon d'action des premiers. Ils furent construits entre 1952 et 1955. Une nouvelle classe est apparue en 1957, la classe 'Romeo', version améliorée des Whiskey, dont au total 21 exemplaires seront construits, dont 5 en service en 1960. Il y avait enfin ceux de la classe 'Quebeck', 30 unités côtières contruites entre 1950 et 1958.

Sous-marin de la classe Whiskey (1949-58) (img Wiki DP)

Toutes ces unités avaient des propulseurs classiques, avec une emphase sur la puissance électrique leur permettant entre 13 et 16 noeuds sous l'eau en pointe, ce qui était bien meilleur que les performances moyennes des générations précédentes (7-9 noeuds), mais encore limité face aux systèmes de propulsion Walter. Le premier sous-marin Russe à bénéficier des recherches des ingénieurs Allemands en 1942-45 fut le S-99, 'Whale' pour l'OTAN, lancé en 1952 après de nombreuses modifications, et basé sur les U-Boote type XXVI, successeurs des XXI qui n'existaient que sur les cartons à dessin. Ce projet 617 posa de nombreux problèmes de mise au point. Néammoins durant ses 98 sorties jusqu'en 1959, la turbine Walter se montra capable de lui donner une vitesse de 22 noeuds sous l'eau. Il fut victime d'une explosion pour cause de surpression à 80 m de profondeur, renfloué et jamais réparé. Le projet 643, plus grand, ne fut jamais achevé et testé. Le nucléaire rendait caduques ces tentatives de propulseurs en cycle fermé.

-Divers:

En 1945, la flotte Russe disposait de 400 vedettes lance-torpilles ou armées de canons, comprenant des unités "lend-lease" d'origine américaine (Elco, Higgins, etc...). Tous furent retiurés du service avant 1960, pour faire place nette aux nouvelles unités lance-missiles de la classe Komar. Il est à noter que les soviétiques alignaient encore en 1960, 90 vedettes lance-torpilles de la classe 'P2', (1944-46, et 1947-52), 349 de la classe 'P4' (1947-52), inspirés des 'Higgins' pour les premiers. Il y avait aussi en service 63 chasseurs de sous-marins conçus sur la même coque, du type MO-V (1948-52). Ils furent suivis en 1951-55 par les 622 unités des types P6, P8 et P10, très similaires, mais largement redistribués aux pays amis et satellites avant 1960. De sorte que sur ce total, l n'y avait que 513 en service, dont 60 furent converties en navires-cibles, d'autres en hydrofoils d'essai. Les MO-VI basés sur sa coque, chasseurs de sous-marins étaient au nombre de 60, et les vedettes lance-missiles Komar, au nombre de 112. La corée du Nord et la Chine, en plus des transferts opérés dans les années 60 en construisirent des centaines sous licence.

Il y avait aussi des dagueurs de mines, ceux des classes Tral (1935-40), dont 8 avaient étés envoyés à la corée du Nord en 1955, les 12 restants seront rayés des listes avant 1960, et 14 de la classe Polukhin (1940-46), 103 unités légères de la classe T301 (1943-48), en service en 1960. L'URSS utilisait aussi des navires Américains et Britanniques, les 33 de la classe "Admirable", et les 14 de la classe MMS (britanniques), ainsi que 43 unités de la classe YMS, tous démolis avant 1956. Mais le meilleur de cette flotte consistait en navires ex-allemands, prises de guerre et dommages de guerre, à savoir 60 dragueurs de mines des classes M 35, M40 et M43. Ils les étudièrent largement pour construire leurs propres unités, celles des classes T43 (178 unités construites entre 1947 et 1957), et T58, beaucoup plus grands, et dont la première série de 30 unités fut mise en service juste en 1960. Les Russes commandèrent aussi à Gdansk, en Pologne la construction de deux séries de dragueurs de mines légers, côtiers, ceux de la classe TR40 (1957-59) et K8 (1954-59), à raison de 55 et 130 unités.

La marine fluviale Russe à toujours eu une importance considérable et les constructions neuves furent nombreuses: Il s'agissait des patrouilleurs de la classe Kronstadt (157 navires en tout, datant de 1950-55, mais dont 53 iront aux pays amis avant 1960.). Ils furent suivis par ceux de la classe SO-I, dont la construction débuta en 1957 et s'acheva en 1968. La série compta 12 unités, mais il n'y en avait qu'une poignée en service en 1960. Le KGB bénéficia de 34 vedettes de patrouille (classe Poluchat I) à partir de 1955, ldes derniers entrant en service en 1957, deux chasseurs de sous-marins MO105 et 106, 119 canonnières fluviales de la classe BK (1947-50).

Tonnage 1960:

Croiseurs:19
Destroyers:98
Sous-marins:400
divers:90+1296+832


En 1960 donc, la flotte est en plein bouleversement: Les premiers sous-marins nucléaires apparaissent, les "November", qui auront beaucoup de mal à prouver leur fiabilité. Puis rapidement, la possibilité d'utiliser des vecteurs nucléaires à moyenne et courte portée, vont amener à l'adaptation des sous-marins classiques, les "Hotel". Les premiers vrais SNLE apparaissent en 1968; il s'agit des "Yankee", suivis par la longue lignée des "Delta", modernes, et qui se clôt avec la série des gigantesques "Typhoon". Suite: La marine Soviétique en 1990.

Croiseurs classe Chapayev (1949)

Komsomolec

Ces grands bâtiments succèdent aux croiseurs lourds classe Maxime Gorki (1938), et sont différents des deux unités tardives de cette classe, sortis en 1943 et largement améliorés. Ils sont beaucoup plus grands, et déplacent 5000 tonnes de plus. Ce sont en fait les premiers à s'extraire totalement du design Italien commencé avec les deux Kirov de 1935. Ils sacrifient la puissance de feu nominale (canons de 150 mm au lieu de 180), pour intégrer une tourelle supplémentaire, ce qui en porte le nombre à douze, comme pour les navires Américains de la classe Cleveland. Cependant, en catégorie, ils se classent indubitablement dans celle des "lourds". Ils sont bien servis par une DCA puissante, mais qui sera modifiée en cours de route. L'armement secondaire constitué de 8 pièces traditionnelles sous bouclier cèdera la place à quatre tourelles doubles de 130 mm, aux standards de la flotte de 1960.

Il y aura en fait 8 unités au sein de ce programme, dont la conception remonte à 1936. mais du fait de la guerre, quatre bâtiments seront lancés pendant la guerre, le Chapayev, le Zhelezniakov et le Frunze en 1940, et le Kuibyshev en 1941. Mais aucun ne sera terminé durant la guerre. Avec l'avancée des troupes de la Wehrmacht, deux seront capturés en cours d'armement, et modifiés, et les autres connaîtront des fortunes diverses. Le Chapayev sera terminé en 1949, comme le Zhelezniakov, et le Chkalov, le Frunze et le Kuibyschev en 1950. l'Ordzhonikidze et le dernier navire de la classe ne seront jamais construits. Ils embarquaient deux hydravions à l'origine, et pouvaient porter et mouiller plus de 200 mines.

Tous étaient en service en 1960, mais on ignore leur date de radiation exacte de la flotte: Le Chapayev en 1961, le Frunze en 1961 ou 1962, tout comme le Kuibyshev. En revanche, le Chkalov et le Zhelezniakov étaient en service en 1990 comme navires-écoles. Ils ont vraisemblablement étés rayés par la suite.

Specifications
Déplacement & Dimensions 11300t, 15000t PC - 201 x 19.70 x 6.40m
Propulsion 2 turbines , 6 chaudières , 130 000 cv. et 34 Noeuds max.
Blindage de 50 à 80 mm, et 152 mm pour le blockhaus.
Equipage 840
Armement 18 canons de 150 (4x3), 8 canons AA 100, 24 de 37 et 6 TLT 533 mm (2x3)

Croiseurs Conventionnels classe Sverdlov (1949-55)

Sverdlov

Les unités de la classe Sverdlov furent les derniers croiseurs classiques Russes ( armés de canons en principal ). Il succédaient aux Chapayev lancés au début de la seconde guerre mondiale. Il s'agissait d'une classe "de masse" voulue par Staline pour contrre l'armada de croiseurs Américains des classes Cleveland et Baltimore. Au total 50 navires étaient prévus, afin de donner à l'URSS une suprématie définitive. Mais ce chiffre peu réaliste fut rapidement ramené à 24, puis 20 effectivement entamées entre 1949 et 1955 aux chantiers de la baltique, aux chantiers de l'amirauté, à Nikolayev et Severodvinsk. Sur ce total 2 n'atteinrent jamais le stade du lancement, étant annulés et démolis en cours de route, et quatre autres ne furent jamais achevés et restèrent ancrés dans l'estuaire de la Neva à Leningrad jusqu'en 1961. Seules 14 unités furent finalement achevées entre 1982 et 1955.

Les Sverdlov ressemblaient beaucoup aux Chapayev, mais avaient une plus grande autonomie grâce à des dimensions de coque plus importantes autorisant le montage de grandes cuves à mazout, un meilleur blindage, avec une double coque sur 75% de sa longueur, et 23 compartiments étanches. Ils inauguraient de nouveaux radars et conduites de tir, et de nouvelles batteries secondaires de 100 mm, copiées sur les batteries de Flak de 88 mm Allemandes, et étendues également aux destroyers de la classe Skoriy. Les tourelles principales de 152 mm étaient des versions améliorées de celles des Chapayev. Le design définitif fut adopté en mai 1947. En 1960, ces navire étaient déjà périmés face aux exigences de la guerre "presse-boutons". On commença alors à reconvertir certains de ces navires ( comme l'avaient fait les américains ) en croiseurs-lance-missiles. C'est ainsi que l'Admiral Nakhimov fut reconstruit deux ans à peine après être entré en service actif en croiseur lance-missiles antinavires, doté de vecteurs AS-1, puis SS-N-1 "Scrubber", une rampe remplaçant à l'arrière ses tourelles. Il fut un prototype décevant et fut utilisé comme cible puis ferraillé en 1961. De son côté le Dzerzhinski fut doté à la place de sa troiième tourelle d'une rampe SA-2 "Guideline" antiaérienne, une version navalisée du lanceur terrestre. Il eut cette fois une longue carrière d'active, étant retiré du service en 1989 seulement.
Sverdlov
Le Zhdanov et le Senyavin servirent de bâtiments de commandement, étant totalement reconstruits en 1970-72 dans ce rôle. Ils reçurent un mât en treillis supportant des antennes très puissantes Vee Cone, relayées par satellite, toute la partie arrière étant reconvertie en pont d'envol pour trois hélicoptères, avec hangar, lance-missiles SA-N-4 "pop-up" (rétractable) et canons antimissiles. Plus tard, le Revolutsiya, l'Ushakov et le Suvorov reçurent une nouvelle passerelle agrandie et des équipement plus modernes en 1977-79, cédant leurs canons de 37 mm et leurs système de contrôle de tir Egg Cup pour quatre canons de 30 mm antimissiles contrôlés par des Drum Tilt.

Classe: Sverdlov, Zhdanov, Admiral Ushakov, Admiral Senyavin, Alexandr Suvorov, Dmitri Pozharski, Ordzhonikidze, Alexandr Nevski, Admiral lazarev, Dzerzhinsky, Admiral Nakhimov, Mikhail Kutuzov, Oktyabrskaya Revolutsiya, Murmansk. Ils srvaient équitablement répartis dans les quatre flottes. L'Orzhonikidze fut vendu aux Indonésiens en 1962 (il est toujours d'active), Le Nakhimov fut rayé en 1961, les autres en 1987-89. Il y en avait encore 3 en service en 1990: Le Suvorov, le Senyavin, et le Murmansk. Ils furent mis à la retraite en 1990-92.
Dzerzhinsky 1954
Specifications
Déplacement & Dimensions 13 600t, 16 640t PC; 210 x 22 x 6,9m
Propulsion 4 hélices, 4 turbines, 4 chau HP, 110 000 cv. et 32,5 Noeuds max.
Blindage entre 50 et 120 mm.
Equipage 390
Electronique Radars: Sea Gull, Knife Rest A, Slim net, Top Bow, Egg Cup, Sonar HF de coque.
Armement 12 canons de 152 mm (4x3), 12 canons de 100 mm (6x2), 32 de 37 mm (16x2), 10 TLT 533 mm (2x5).

Destroyers classe Skoryi (1949)

Skoriy

Les Skoriy constituait une réponse un peu à rebours aux grandes séries de destroyers standardisés des classes Fletcher et Gearing Américaines. Il s'agissait pour l'essentiel d'une reprise des Ognevoi de 1940, mais ils intégraient bon nombre des technologies héritées des navires Allemands capturés ou transférés comme dommages de guerre. Ces bâtiments étaient plus longs et large que leurs ancêtres, mais conservaient une coque traditionnelle à deux ponts. leur conception générale restait également très classique, avec des bancs de tubes lance-torpilles répartis entre les deux cheminées et le gaillard d'arrière, une artillerie en tourelles doubles plus moderne, et une DCA puissante, selon les standards imposés en 1944-45.

Leur conception débute en octobre 1945, le design étant approuvé en janvier 1947. La structure de leur coque et leur construction marquait également un tournant. Par ailleurs cette coque renforcée était pré-assemblées en 101 sections afin d'accélérer la construction. C'est ainsi que la plupart furent assemblés en un peu plus d'un an. 51 destroyers, dont le premier, le Smeliy, mis sur cale en mai 1948, et le dernier, l' Ozhestochenniy, en mars 1953. Leur tenue en mer fut encore critiquée par gros temps, les pièces d'artillerie étant aveuglées par la houle et la vitesse réduite à 28 noeuds. De plus leur manoeuvrabilité était médiocre et leur stabilité perfectible (des contre-carènes furent rajoutées rapidemen ).
Skoriy
Leur DCA d'origine se composait de un affût double de canons de 85 mm et 7 de 37 mm en affûts simples, mais en 1952 le nouveau standard devint pour tous 8 de 37 mm en quatre affûts doubles et entre 2 et 6 de 25 mm (à la place de ceux de 85 mm). Les 130 mm avaient 150 coups chacuns, les 85 mm 300. Le sonar fut également remplacé parun nouveau modèle. Ils prirent 85 tonnes, notamment pour alourdir encore la coque afin de contrer le tangage. A partir de 1957 une modernsation leur donna un nouveau rpole principalement ASM: La modernisation concerna l'enlèvement de leur lourd télémètre avant, du banc de TLT central, et l'ajout de 2 lance-roquettes RBU-2500, la DCA étant remplacée par 5 canons simples de 57 mm.

Skoriy - Types de destroyers
Dès 1956, les transferts commençèrent: L'Egypte (6), l'Indonésie (7). Les autres seront désarmés entre 1973 et 1987.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2316-3066t, 8565t PC; 120,5 x 12 x 3,9m
Propulsion 2 hélices, 4 turbines, 60 000 cv. et 36,5 Noeuds max.
Equipage 286
Electronique Radars Gyus 1B, Ryf-1, Redan-2, Vympel-2, Sonar Tamir 5H.
Armement 4 canons de 130 mm (2x2), 1x2 canons 85 mm, 7 de 37 mm, 10 TLT 533 mm (2x5), 2 LC ASM, 2 casiers, 52 charges.

Neutrashimyy (1952)

Neutrashimyy

Ce grand destroyer à coque "fush deck" est un ultime développement du destroyer classique tel qu'il fut défini avant la grande guerre. Ce ne fut pas le dernier mais il préfigurait la classe Kotlin à laquelle il servait de prototype. Il reprenait pour l'essentiel tout ce qui existait sur les Skoriy.

Specifications
Déplacement & Dimensions 6500t, 7500t PC_164.93x17.22x5.03m
Propulsion 4 turbines Parsons, 4 chaudières Yarrow, 54 000 cv. et 30 Noeuds max.
Blindage: Pont et tourelles 51 mm, ceinture 76.2 mm
Equipage 556+60 cadets
Armement 9 canons de 152 mm (3x3), 4 canons de 102 mm, 8 canons AA 40 mm Bofors, 6 TLT 533 mm (2x3)

Destroyers classe Kotlin (1958)

Le Spokoynyy en 1960

Les Kotlin (projet 56) sont les premiers "vrais" destroyers soviétiques d'après-guerre s'il on considère les Skoriy comme des continuation des Ognevoi et des design d'avant-guerre. Les Kotlin ont eu comme prototypes le Neutrashimyy (ou Tallinn, projet 41-1951), variation "flush-deck" améliorée des Skoriy. Un spécification de 1951 faisait état d'une version améliorée du type 41. La première mesuer fut de réduire le déplacement excessif du premier, afin d'améliorer la vitesse, devant passer de 36 à 39 noeuds, quitte à sacrifier un peu d'autonomie en réduisant les citernes. Ce sont aussi de nouveaux tubes lance-torpilles plus légers et de nouveaux canons de 45 mm AA.

100 exemplaires étaient prévus au programme, mais en réalité il fut arrêté au 27ème exemplaire en octobre 1955.Le projet suivant ralisé sur la même base fut les Kildin ( 1955, projet 56M ). Les plans des Kotlin furent modifiés avant le lancement des chantiers: Notamment, la coque était réduite, avec le même appareil moteur que le Tallinn, la proue relevée, une coque par ailleurs partiellement construite en aluminium et magnésium, et les machines plus modernes leur donnant 72 000 cv au lieu de 66 000. Dés le départ également, on les dota de stabilisateurs de gouvernail, les hélices passant de trois à quatre pales. Toutes ces modifications contribuèrent, de l'avis de tous les marins Russes, d'excellents destroyers, ce qui explique aussi leur longévité en service (1987-1990 pour la plupart).
Vozbuzhdenyy
Ils étaient stables, "secs" du fait de leur haute proue, légers, très rapides (jusqu'à 42,9 noeuds aux essais), en conservèrent des vitesses très élevées juqu'à la fin de ce service. 12 unités furent modifiées, en 1958, en tant que conversions ASM: Enlèvement de leur banc de TLT arrière, et de leurs deep-charges et lanceurs, monte de 2lance-roquettes type RBU2500 et deux type RBU 600, les tubes lance-torpilles modifiés pour lancer des modèles de torpilles guidées ASM. En 1959, le Bravyy fut modifié pour recevoir un lance-missiles SA-N-1 qu'il testa juqu'en 1963, et qui fut suivi de 8 modernisations semblables en 1969-71. Au final, il resta 7 unités inchangées, dotées seulement pour trois d'entre elles de plates-formes pour hélicoptère à l'arrière.

Les unités Kotlin et leurs versions modifiées ASM et AA, furent retirées du service juste avant 1990 (1985-89) pour 21 d'entre elles, il en restait encore 4 en 1990, retirés du service deux ans plus tard. Actuellement, ces navires ainsi que les Kildin n'existent plus.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2660-3230t PC; 126,1 x 12,70 x 4,19m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 72 000 cv. et 38 Noeuds max.
Equipage 284
Electronique Radars Fut-N, Ryf, Sonar Pegas-2b.
Armement 4 canons 130 (2x2), 16 de 45 (8x2), 10 TLT 533 mm (2x5), 6 LC ASM, 2 racks, 48 grenades, 50 mines.

Destroyers classe Kildin (1955)



Les autorités navales étaient particulièrement contentes de cette classe Kotlin, marqués notamment par des vitesses excellentes. Blagarodnyy faisait par exemple 42.9 noeuds aux essais et dans l'ensemble, ces navires pouvaient filer encore 36 noeuds après 10 ans de service sans entretien. Toutefois il s'agissait de destroyers classiques et les comité poussait à l'adoption de destroers lance-missiles au plus vite. On modifia le Bedovyy dans ce sens, avec un lanceur antinavire KSSHch ou SSN-1 (OTAN) à l'arrière, complètement modifié. On installa aussi le système de guidage de tir Kiparis. Ce fut la classe 56M connue par l'OTAN comme "Kildin". Après le succès du premier en 1958 on mis sur cale les trois dernières coques de "Kotlin" en 1956 et 1957. Ils furent lancés sur plans modifiés en 1957-58 et servirent jusqu'à la fin de la guerre froide. Un quatrième fut entamé, Neukrotimy au Chantier naval de Komsomolsk-sur-l'Amour, puis annulé, la priorité étant donnée aux Krupny, plus grands. Trois furent modernisés dans les années 1970 pour recevoir un nouveau système antinavire, quatre lanceurs individuels SSN-2 placés sur les côtés tandis que deux canons rapides de 76mm prenaient place à l'arrière.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2850-3340t PC; 126,1 x 12,70 x 4,19m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 72 000 cv. et 39 Noeuds max.
Rayon d'action 3 900 milles marins (7 200 km) à 14 nœuds (26 km/h)
Equipage 19+251
Electronique Radars Fut-N, Ryf, Kiparis, Sonar Pegas-2b.
Armement 1 SS-N-1 SSN (8 reserve), 16 × 57 mm (4x4), 4 × 533 mm TT (2x5), 2 × RBU-2500 (128), 2 × RPK-8 Zapad/RBU-6000 (12) ASM

Frégates classe Kola (1951-53)

Sokol

Ces bâtiments classés comme frégates (Strozhevoi Korabl, ou escorteurs légers) étaient en fait très inspirés par les torpilleurs Allemands de 1942-44. Ils furent conçus en parralèle avec le destroyer Neustrashimyy, dont ils empruntaient nombre d'innovations. Le bureau naval les conçut dès 1943, et les études menant à leur construction s'étalèrent encore jusqu'à leur approbation définitive en 1947, après la mise en compétition, pour la première fois en Russie depuis 1917, de deux bureaux d'ingénierie, les TsKB-32 et 53. Staline intervint dans les phases préparatoires, exigeant la reprise des Yastreb comme base de travail.
Classe Kola
Le TsKB-32, le bureau d'études de Leningrad remporta donc cette compétition avec un navire doté de turbines à vapeur capable de 30 noeuds. Le cahier de scharges exiggeaient cependant un armement fixé à 4 pièces de 100 mm, 2 doubles 37 mm, 1 banc de tubes lance-torpilles antinavires, 2 lance-roquettes ASM, 2 rails de grenades, avec un déplacement en charge maximal de 1300 tonnes. Cette limite fut rapidement jugée irréalisable et la classe Kola, sur l'opposition de Staline, qui les jugeraient trop chères et trop grandes, ne reçurent pas l'aval pour une construction en masse et se limitèrent à 8 navires, construits à Kaliningrad. Tous étaient en service en 1960. Le Kondor frappa un récif en coula en 1962, et les autres restèrent en service jusque dans les années 70-80.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1900, 2300t PC; 96 x 10,8 x 3,2 m.
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chau., 17 800 cv, 30 Noeuds max.
Equipage 190.
Electronique Radar Cross Bird, Ball Gun, sonar Pegas.
Armement 4 canons 100 mm DE (4x1), 4 de 37 mm AA, 2 LR RBU 900, 2 bancs grenades ASM (12), 4 LG (36), 1x3 TLT 533 mm ASM. http://www.fr.naval-encyclopedia.com/guerre_froide/pages/urss/flotte_sovietique1960.html

Frégates classe Riga (1952-58)

Riga

En quatre ans, les chantiers de Nikolayev, Komsomol et Kaliningrad délivrèrent 68 frégates de ce type. Contrairement aux unités ultérieures des classe Petya et Mirka, il ne s'agissait pas d'unités spécialisées dans la lutte ASM mais de petits bâtiments à vocations multiples, dérivées des Kola, eux-même inspirés par les derniers torpilleurs Allemands de la seconde guerre mondiale. Ils possédaient de ce fait un armement classique composé de 3 tourelles standard antiaériennes/mixtes complétée par des affûts doubles de DCA de 37 mm, un banc de TLT antinavires (533 mm), et deux lance-roquettes ASM MBU-200 complétés par deux casiers à grenades (12 en tout), et 4 lance-charges (12 en réserve) ASM.

Les Riga, projet 50, furent définis en 1950 sur l'injonction de Staline comme des versions de production de masse, très simplifiés, des Kola. Les dimensions inférieures obligèrent à repenser la propulsion, qui devint un système de turbines alimentées par des chaudières à surpression réunies dans les mêmes compartiments. Ces navires se virent dotés également du nouveau système de tir SFERA-50, analogue à celui des Kotlin, mais handicapés par un temps de calcul excessif (plus de 35 secondes). Cependant leur coque légère n'était pas exceptionelle au niveau de la tenue en mer: De 28 noeuds par temps calme, la vitesse tombait à 23 par force 6, les canons devenant inopérant à cause de la houle, et encore étaient-ils d'usage limité dès les 16 noeuds atteints.
Classe Riga
Dans les années 65-75, ces 68 unités furent modernisées aux nouveaux standards ASM, cédant leurs lance-roquettes MBU pour des RBU-2500, avec 128 vecteurs en totalité, et obtenant en renfort 4 canons de 25 mm. Leur sonar fixe de proue devint le Herkules, et un ballast solide imposant fut ajouté. Après la mort de Staline, Kouchtchev réduisit les commandes de frégates de ce type, et arrêta les programmations en cours. La Chine construisit 4 unités améliorées, dotées de missiles antinavires à la place des tubes lance-torpilles, et construisit sous licence les Kiangnan, améliorés. Certains "Riga", bon marché, furent vendus ou transférés à des pays amis, dès les années 50, à la Bulgarie, la RDA, la Finlande, et l'indonésie ( 16 en tout ). En 1960, l'URSS alignait donc 61 navires de ce type, répartis dans les quatre flottes.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1160, 1416t PC; 91 x 10,2 x 3,16 m.
Propulsion 2 hélices, 2 turbines TV9, 21000 cv, 28 Noeuds max.
Equipage 175.
Electronique Radar Don-2, Slim Net, Sun Visor, sonar Pegas.
Armement 3 canons 100 mm AA (3x1), 4 de 37 mm AA, 2 LR MBU 200, 2 bancs grenades ASM, 4 LG, 1x3 TLT 533 mm ASM

SA classe "Whiskey" (1951-1958)

Classe Whiskey

Les sous-marins d'attaque classiques de la classe "Whiskey" (projet 613) ont étés après les U-Bootes du type VIIC les plus prolifiques sous-marins de l'Histoire. Avec 215 unités, ils ont en effet largement dépassé la flotte de "Fleet Snorkels" ( classe Gato ) de la dernière guerre. A ceux-ci s'ajoutèrent pas moins de 21 construits par la Chine à partir de pièces et d'équipements Russes. Tous étaient immatriculés par un "S" contre un "B" pour les gros SM conventionnels comme les Foxtrot ou les Zulu, ou bien "K" pour les nucléaires (lourds) et "TK" pour la série des Typhoon (super lourds), ou SS pour les unités spéciales.

Ils furent donc immatriculés de S-80 à S-393 par séquences non consécutives, construits entre 1951 (S-80, prototype) et 1958 (le dernier, S-365), à Gorkiy, Nikolayev, Baltic et Komsomolsk. Les whiskey furent l'un des trois projets étudiés dès 1946 par le bureau (TTZ). Les projet 613 concernaient les submersibles moyens, les Zulu, les gros. Ils héritaient du projet 608 de 1939 et 1943 réclamant une unité de 600-700 tonnes plongeant à 120 mètres, mais après l'étude de l'U250 renfloué, le projet fut totalement remis en question. En 1947, le TTZ ayant été refondu, le design du nouveau projet 613 commença et s'acheva en 1948. Le S-80 fut mis sur cale en mars 1950. Ils intégraient l'étude des type XXI mais faisaient encore l'impasse sur le brevet Walter. Ils disposaient donc d'une grande puissance électrique en batterie et d'un canon, ainsi que de deux autres de 25 mm AA. Leur coque et leurs équipements n'étaient pas très différents des unités de la seconde guerre mondiale, mais la spécification concernant une plongée à plus de 200 mètres, et une plus grande autonomie, ainsi qu'en construction en grande série aboutit à un submersible de plus de 1000 tonnes. Leur artillerie différait selon les versions initiales (Whiskey I, II, III et IV, ces derniers ayant un schnorchel).

Orzel
Un modèle de l'Orzel, sous-marin polonais du type Whiskey. (Crédits: Wikipedia licence GNU Topory pl:Grafika:Orzel typu Whiskey.jpg)

Les Whiskey V en revanche avaient une nouvelle coque mieux profilée et aucune pièce d'artillerie ( Projet 613M ). Ils formèrent le nouveau standard de production en 1955. Leurs sonars étaient très inspirés de ceux des Type XXI dont les ingénieurs travaillaient à présent (gratifiés par un pont d'or) pour l'URSS. Les Whiskey formèrent le fer de lance de la marine de haite mer soviétique durant toute la première partie de la guerre Froide, à l'instar des "gato" modernisés ( Guppy ) pour les Américains. Il y eut beaucoup de transferts à l'étranger dès la fin des années 50: Albanie 4, Bulgarie 2, Chine 5, Cuba 1, Égypte 7, Indonésie 14, Corée du Nord 4, Pologne 4, Syrie 1. Il y eut aussi des accidents, tel le S-178, coulant après une collision fatale avec un navire frigorifique en 1981 devant Vladivostok, le S80, convertis en lance-missiles, en 1961, ou le S-137, le fameux "Whiskey on the Rocks" dont la presse occidentale se gaussa et qui était venu monter sur des écueils en voulant espionner la base navale suédoise de Karlskrona en 1981. Mais globalement, ils furent considérés comme très réussis et solides. Il y en avait encore 60 en service en 1985, dont 50 appartenaient désormais à la réserve d'active. En 1990, il y en avait encore 18 en réserve. Il y eut par contre quantité des conversions et de modifications, de variantes test expérimentales. Ce fut le cas de la série des 26 unités du projet 613V, au rayon d'action augmenté par "Jumboïsation", des 4 de la version piquet-radar (OTAN "Canvas Bag"), des 6 lance-missiles antinavires avec 2 rampes SS-N-3 (OTAN "Twin cylinder"), des 6 dotés de 4 rampes SS-N-3 sur les flancs du kiosque ( OTAN "Long Bin" ), et 13 autres prototypes. L'un de ces "Whiskey" se visite actuellement aux USA. Par ailleurs le S-194 est à vendre en Suède pour 250 000 € et un autre aux USA pour 450 000 $...

Specifications
Déplacement & Dimensions 1050-1350 t Surf./plong. ; 76 x 6,3 x 4,55 m
Propulsion 2 diesel, 4 générateurs elect, 6800 cv. et 18,25/13 Noeuds Surf/Sub - Plongée 220 m max
Equipage ?
Armement 6 TLT 533 mm 4 proue 2 poupe ( 12 torpilles ), 2 canons 57 mm, 2 de 25 mm AA.
Capteurs Radar feniks, Tamir, Sonars Nakat et Flag

SA classe "Quebec" (1950-1958)

Le M-269, avec sa propulsion originale mais dangereuse.

Ces 30 sous-marins d'attaque conventionnels (projet 615) étaient des utilisateurs du système d'alimentation fermée Kreislauf, récupéré des archives du IIIe Reich et réalisé par l'expertise d'ingénieurs Allemands courtisés en Russie en 1946 grâce à des ponts d'or. Ce système se basait autour de l'utilisation d'oxygène liquide mis sous pression, décomposé et stocké à bord. Il permettait des plongées longues, des vitesses intéressantes, et avait surtout le mérite d'être plus stable que le procédé Walter. Ce dernier lieu donna lieu à un unique sous-marin, le S-99 dit "Whale" par l'OTAN, qui fit de nombreuses plongées et finalement explosa et coula durant un test. Les Québec avaient l'énorme inconvénient de devoir ne pas s'éloigner beaucoup d'un port afin de pouvoir se ravitailler en oxygène liquide. Par ailleurs, leur fiables dimensions en firent des unités semi côtières. Conçus par le TsKB18 sous le patronage de Kassatier. Ces Unités donnèrent relativement satisfaction, mais leur vitesse et leur autonomie les condamnaient devant les recherches menées rondement dans le domaine de la propulsion nucléaire. De ce fait, ces unités entrèrent en service à une époque où elles étaient déjà dépassées, et le projet n'alla pas plus loin. Les Québec resteront en service jusque dans les années 80, mais beaucoup furent victimes de graves accidents, explosions et incendies: Le système en circuit fermé dit "Kreislauf", expérimenté par les Allemands en 1945 était loin d'être fiable...

Specifications
Déplacement & Dimensions 1330-1700 t Surf./plong. 77 x 6,7 x 4,9 m
Propulsion 3 hélices, 2 diesels, 1 système Kreislauf 6900 cv. et 18/16 Noeuds Surf/Sub. Plongée 200 m max
Équipage 30
Armement 4 TLT 533 mm proue (12 torpilles), 2 x 25 mm AA.
Capteurs Radar Snoop Plate, Sonar Tamir, antenne passive Feniks.

SA classe "Zulu" (1952-1958)

Zulu class

Les 18 sous-marins d'attaque conventionnels (projet 611) du type "Zulu" étaient les continuateurs des Whiskey tout en les améliorant sur de nombreux plans. Océaniques, ils pouvaient plonger plus profond (plus de 200 mètres profondeur normale, 250 mètres maximale admissible), et avaient une bien plus grande autonomie. Le projet fut établi dès 1948 et les plans prêts en 1951. Leningrad se chargea de construire toute la série. 18 unités seulement furent construites pour laisser la place à d'autres développements (notamment concernant les "Foxtrot"), et les "Zulu" subirent nombre de modifications. Les premières unités, en 1952-55, possédaient un canon double AA de 57 mm et un autre affût double de 25 mm, mais à l'ère des jets, ces armes devenaient inutiles et furent débarquées et non intégrées aux unités suivantes: Il s'agissait de l'éphémère variante "Zulu I" originelle. Les Zulu III avaient un kiosque redessiné, qui servit de base d'essai d'antennes passives et inspira celui des Foxtrot, les Zulu IV avaient un kiosque encore plus vaste, et les zulu V étaient une variante de 1958, issue de B-97 (projet V611), servant de prototype à cette série de 5 unités, dotées de "Scud" ( R11RM ) navalisés en silos dans le kiosque. Le B-78 effectua des essais de tir submergé et les Zulu V expérimentèrent un temps des SS-N-4. Ils inspirèrent largement les "Golf" et les "Hotels". Il y eut entre 12 et 13 autres variantes et conversions-tests. Au final, les Zulu terminèrent leur service en dehors des listes actives classiques. Tous différents, ils conduisaient tous des essais expérimentaux promis à des succès divers et furent démolis en 1980-89. Un unique "Zulu" fut conduit rescapé en Hollande et à vendre à Den Helden.

Zulu class
Zulu class
Specifications
Déplacement & Dimensions 1900-2350 t Surf./plong. ; 90 x 7,5 x 6 m
Propulsion 3 hélices, 2 diesels, 6000 cv. et 18/16 Noeuds Surf/Sub. Plongée 200 m max
Équipage 70
Armement 10 TLT 533 mm, 6 proue et 4 flancs (22 torpilles/44 mines).
Capteurs Radar Snoop Plate, Sonar Tamir, antenne passive inconnue

Patrouilleurs Classe Kronstadt ()



Pas encore fait.

Specifications

Patrouilleurs Classe SO1



Pas encore fait.

Specifications

Patrouilleurs Classe OD200



Pas encore fait.

Specifications

Vedettes Lance Torpilles Classe P4



Pas encore fait.

Specifications

Vedettes Lance Missiles classe Komar (1959)

Komar

Les Komar ("moustique", projet 183R) resteront comme les premières vedettes lance-missiles au monde. Développées à partir des coques standard type 183, déjà décliné sur des vedettes lance-torpilles des types P6, P8 e P10, juste après la guerre, elles-même développées à partir des "Komsomolec" de 1944, ces vedettes d'un genre nouveau devaient mettre en oeuvre les premiers missiles antinavires soviétiques, les P15 "Styx" (SSN-2). Initialement, les travaux de développement portaient en 1957 sur le SSN-1 du même nom (P14). La version lance-missile fut élaborée rapidement et en décembre 1959 le premier des 112 exemplaires de la classe Komar fut construit jusqu'en 1956. Ils possédaient, outre ces deux redoutables missiles, deux canons de 25 mm en un affût jumelé et un radar "Square Tie" (code OTAN). Les premiers essais furent menés en mer noire à distance, par l'intermédiaire d'un navire de commande, le tir étant télécommandé: On craignait les effets d'un décollage de missiles aussi gros sur une coque aussi frêle... Néammoins, les Komar furent intensivement évalués et devinrent capables de tirer leurs missiles dans une mer déjà très formée (force 4). Ils filaient 38 noeuds, ce qui permettaient un déploiement rapide, mais souffraient d'une certaine surcharge dans les hauts.

Ces navires sans rivauxdevinrent vite très populaires par leur puissance de feu potentielle à coût réduit: Ils rééditaient la vieille solution des torpilleurs, solution de défense du faible au fort classique depuis 100 ans... De nombreuses unités furent transférées dans les années 60: Les Osa plus modernes les remplaçaient. ( Pour l'Inde, l'Algérie, l'Egypte, Cuba, l'Indonésie, l'Irak, la Syrie, la Corée du Nord, le Viet-nam (en 1972), et naturellement la chine, 8 en 1960 pour commencer, puis une commande spéciale de 40 unités, suivies d'une acquisition de la licence: La marine Chinoise continua la production des Komar sous le nom de Hoku, à raison de 80 exemplaires améliorés. La moitié environ de ces Komar en service dans le monde sont toujours actifs.

Specifications
Déplacement & Dimensions 66,5t, 77,5t PC; 25,4 x 6,24 x 1,24 m
Propulsion 4 hélices, 2 mot. diesels M50F, 4800 cv, 38 Noeuds max.
Equipage 12.
Electronique Radar type "Square Tie".
Armement 2 miss. SSN-2, 1x2 canons 25 mm.

Chasseurs de Mines Classe MP2



Pas encore fait.

Specifications