La fin tragique de la Force Z

( 9 décembre 1941 )

Le Prince of Wales: Avec lui résidait l'espoir de la présence Britannique en Malaisie. ( LDD )

Bien que numériquement insignifiante par rapport à Pearl Harbor, la destruction de l'escadre Britannique d'extrême-Orient sonnait le glas de la présence Britannique en malaisie, dernier rempart de l'Inde contre les Japonais. La perte de l'escadre annonçait en effet la prise de Singapour par les forces impériales Nippones, débarrassées de la seule force capabe de s'opposer à ses débarquements. Cette escadre ne comprenait que de maigres effectifs, envoyés à la hâte par le gouvernement pour renforcer les moyens navals quasi inextistants depuis que le front d'afrique du Nord monopolisait l'attention. Sur un plan historique plus large, elle est la meilleure illustration de la vulnérabilité des grands navires de ligne face à l'aviation.

L'entrée en guerre du Japon contre les alliés était en effet une hypothèse depuis longtemps admise par les Britanniques comme les Hollandais tant le blocus économique du Japon risquait de provoquer le nouveau gouvernement militariste de Tojo. Ambitieux, disposant d'une armée rompue aux combats en chine depuis 1931 et de la troisième flotte au monde, ainsi que de l'aéronavale la plus entraînée et des chasseurs les plus maniables et les plus rapides d'asie, le Japon avaient depuis leur victoire contre les Russes en 1905 développé un complexe de supériorité que rien ne semblait entraver, sinon la lucidité de quelques officiers supérieurs et hommes politiques quant à l'entrée en guerre des USA aux côté des alliés.

Le raisonnement était simple: Pour vaincre les faibles forces Britanniques et Hollandaises présentes et en finir avec les Chinois en coupant leurs dernières lignes de communication, on avait conçu le projet d'une offensive massive sur plusieurs objectifs. Le premier était l'élimination de la flotte Américaine du Pacifique. Le second, pour avoir les mains libres dans ce secteur, était l'élimination de l'escadre de l'amiral Tom Philips, arrivé à Singapour dès le 5 décembre. Il portait sa marque sur le Prince Of Wales, un cuirassé rapide récent qui avait vu le feu contre le plus puissant bâtiment de guerre en Europe quelques mois auparavant, le Bismarck. Il était accompagné par le coiseur de bataille Repulse, un vétéran de la grande guerre à peine modernisé, tout comme le Hood. L'escadre se compltait de deux destroyers, l'Electra et l'Express, l'Encounter et le Jupiter, et aurait dû également comprendre le porte-avions Indomitable, indisponible à cause de réparations après un accident durant ses essais. S'y ajoutaient les destroyers Tenedos et le HMAS Vampire ( Australien ), mais surtout les croiseurs Durban, Danae, Dragon, Mauritius, déjà ancrés à Singapour. 3 jous plus tard, on prévoyait l'arrrivée du croiseur lourd Exeter, du croiseur Hollandais Java, de 2 autres destroyers Britanniques et 4 Américains. Le rôle dissuasif de la Force Z escompté par Churchill fut un échec: Le 7, la flotte Nippone attaquait Pearl Harbor et une autre escadre se préparait à l'invasion de la péninsule Malaise.

La Force Z était opérationnelle dès le 5, et très vite Tom Philips avait en tête de traquer la flotte Nippone et de rechercher un affrontement décisif. Mais le 8 à l'aube, Singapour résonnait au fracas des bombes et de la DCA: Un raid aérien d'appareils de l'aéronavale basés à terre s'en prit aux installations du port. Les navires présents répondirent par leur artillerie, mais ans enregistrer de coup au but. De même, l'attaque Nippone n'était que trop modeste pour enregistrer un résultat tangible. Le débarquement des forces Japonaises avait cependant eu lieu au nord-est de la péninsule, et les troupes Britanniques étaient durement prises à partie. Tom Philips décida de faire route pour intercepter les convois de soutien. Il apareilla finalement à 17h10 avec 4 destroyers. il prenait un risque, sachant que la RAF déjà fortement engagée ne pouvait promettre son soutien: Ses appareils âgés se trouvaient sur des terrains déjà menacés par l'avance Nippone. Il pensait être relativement à l'abri d'une attaque aérienne et ses navires capables d'endurer celle-ci sans trop souffrir ( les seules pertes connues depuis le début de la guerre avaient étés des croiseurs, et les "surprises" de Tarente et de Pearl Harbor avaient pris au dépourvu les équipages.

Le 9, après avoir fait route toute la nuit, la Force Z passait les îles Anamba vers 7h13, et infléchissait sa course vers la route supposée du convoi du Vice-amiral Ozawa. Vers 14 heures, le submersible I-65 signalait la présence et la position de la Force Z à Ozawa. Ce dernier ordonna au gros de la flotte de se replier à Cam Rahn en Indochine. En soirée, trois Aichi catapultés par les croiseurs confirmaient la position de l'escadre Britannique. Ils la suivirent pendant une heure. Puis le destroyer Tenedos fut renvoyé à Singapour et se détacha de l'escadre, du fait de son autonomie réduite. En pleine nuit, ces deux forces se recontrèrent sans se voir: Le radar du Prince of Wales n'était malheureusement pas opérationnel. Elles se trouvèrent un court moment à moins de 5 miles marins l'une de l'autre, ce qui était amplement suffisant pour l'escadre Britannique pour donner de leurs 6 pièces de 381 et 10 de 343 à longue portée. A 20h55, Philips déciidait de rentrer à Singapour.

-Voir Marine Nippone

-Voir US Navy

 

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