Amiraux de la seconde Guerre Mondiale

Abrial - Jean-charles Amiral Français (1879-1962).


Lieutenant de vaisseau pendant la première guerre, il commande l'escadre de la méditerranée de 1936 à 1939 comme vice-amiral. On lui confie la défense du trafic commercial des routes du Nord en décembre, puis il est officiellement nommé amiral commandant les forces navales du Nord en mai 1940. "L'amiral Nord" parviendra à mobiliser suffisamment de navires pour assister la Royal navy durant l'opération d'évacuaton de la poche de Dunkerque, après avoir brillamment maintenu une tête de pont renversée et maintenu fermement le secteur avec le général Falgade. Grâce à cette action, 123 000 Français seront évacués en Grande-Bretagne. Il sera ensuite gouverneur d'Algérie puis secrétaire d'état à la marine. En 1946 il sera condamné pour cette fidélité à Vichy, sa peine commuée à 5 ans de prison.

D'Argenlieu - Georges Thierry Amiral Français (1889-1964).


Officier marinier combattant en méditerranée en 1914-18, il entre dans les ordres en 1920 (Carmélite) et en ressort en 1939 en étant mobilisé. Affecté à l'état-major de la marine à Cherbourg, il est capturé et interné en 1940. Il s'évade, rejoint l'Angleterre, et devient un des proches de De Gaulle. Il participe au ralliement de l'AOF et sera blessé à Dakar comme officier de liaison avec les autorités de Vichy. Placé à la tête des FNFL d'Afrique il tente de rallier les effectifs de l'AOF-AEF. A partir de Janvier 1941, il est à la tête du haut commissariat du pacifique et prend en charge des FNFL de ce secteur. Il prend le commandement général des forces navales Françaises libres en 1943 à la conférence de Casablanca, comme vice-amiral, puis sera adjoint à "l'amiral Nord" en 1944. Inventeur de la "croix de Lorraine", il deviendra amiral et gouverneur général en Indochine en 1945 avant de se retirer définitivement dans un carmel en 1947.

Auboyneau - Philippe Amiral Français (1899-1961).


Né à Constantinople, enseigne de vaisseau, il participe à la grande guerre sur un torpilleur. En 1939 il était l'officier commandant le contre-torpilleur Orage. Capitaine de frégate, il est affecté en extrême-Orient en 1940, en liaison avec la Royal Navy à Colombo, pui en mai 1940, avec Sir Cunningham en méditerranée. Il rallie en août De Gaulle, devient contre-amiral en 1942, puis chef des FNFL, participe en 1944 au débarquement en provence à la tête de la 3e division de croiseurs. Promu vice-amiral en en septembre 1945, il sera à la tête des forces navales d'extrême-orient en septembre 1945, puis amiral en 1957 pour le pacifique. Il se retire en 1960.

Auphan - Gabriel Amiral Français (1894-1982).


Technicien des affaires navales, Gabriel Auphan passe de l'état-major de la marine ( sous-chef ) à la direction de la marine marchande comme contre-amiral, participant également à la bataille de Dunkerque. Fidèle à Vichy, il passe chef d'état-major de la marine en 1941, et secrétaire d'atat à la marine du cabinet Laval en 1942, fermement convaincu avec Darlan de la parole donnée aux britanniques d'un sabordage de la flotte en cas de menace de capture. Au moment de la signature de l'accord Clark-Darlan mettant fin aux hostilités en Afrique du Nord, il attendra un ordre de Pétain pour arrêter Laval, en vain. Arrêté par la Gestapo en janvier 1943, il revient au pouvoir comme supplétaire de Pétain en ca d'empêchement. Contactera le GRPF de De Gaulle en 1944 pour lui proposer une "passation de pouvoir légitime", qui lui sera refusée, et sera arrêté, puis condamné pour travaux forcés, notamment pour avoir organisé en détail le sabordage de la flotte à Toulon. Sa peine sera commuée en 5 ans de prison en 1955.

Cunningham - Andrew Browne Amiral Britannique (1883-1963).


Vicomte Cunningham of Hyndhope, né à Dublin et fils d'un éminent médecin Ecossais devenu doyen de l'université d'Edimbourg, le jeune Cunningam servit très tôt sur le Britannia, le Fox, le Doris, participant à la Guerre des Boers. Puis il sera promu commandant de torpilleur, et de destroyer durant la grande guerre. Il combattra aussi les "rouges" en Baltique après 1918. Doué, et apprécié, Andrew Browne (surnommé "ABC" dans la Navy), franchit les échelons et en 1937 devient vice-amiral avec le commandement de croiseurs, puis du cuirassé Rodney. Il commande ensuite une escadre de destroyers en méditerannée, puis celle des croiseurs de bataille, et devient chef d'état-major général adjoint en 1938. Grand connaisseur de la méditerannée (plus de 30 ans de service), il devient naturellement commandant en chef de la Royal Navy dans ce secteur en 1939.

Il se retrouve face à la pire des situations lorsque l'Italie entre en guerre en juin 1940, avec une flotte Italienne puissante, une flotte Française sur le point de risquer la capture, et sa propre flotte affaiblie par des transferts en Atlantique. Avec beaucoup de doigté il parvient à faire "inactiver" la flotte Française dans son secteur d'Alexandrie (opération Catapult), puis adoptant une tactique résolument agressive, il parvient à infliger plusieurs défaites aux Italiens, dont le célèbre raid de Tarente qui inspirera Pearl Harbor. De manière générale, il fut le pivot de la défense britannique en afrique du Nord, protégeant avec ses moyens le vital canal de suez contre la regia marina assistée de la Luftwaffe. Il se vit remettre la reddition de la flotte Italienne à La valette en 1943, puis deviendra premier Lord de la Mer à la suite de Sir Dudley Pound. Honoré amiral à vie, il reste l'un des officiers de la Royal Navy les plus emblématiques de l'histoire, le "Nelson de la seconde guerre mondiale".

Darlan - François Amiral Français (1881-1942).


Probablement le plus célèbre amiral Français de la guerre, il fut surtout un "vichyste" convaincu, connu paradoxalement pour son action de retournement de la flotte aux alliés suite à l'opération Torch. Officier instructeur sur la Jeanne d'Arc puis commandant une batterie mobile de marine sur le front durant la grande guerre, il sera promu commandant de flottes, dont l'escadre de l'Atlantique en 1939. Bien introduit dans les milieux politique et ami personnel du ministre de la mer, Georges Leygues, il sera promu par Léon Blum en 1937 au grade suprême "d'amiral de la flotte", commandant en chef de toutes les forces navales. Surnommé "l'amiral rouge" pour ses fidélités politiques au front populaire par ses adversaires, il réorganise efficacement la marine et lance des programmes de grande ampleur dont ceux des premiers porte-avions Français. Remarquable organisateur, il ne fut pas écouté avant l'offensive allemande en Norvège, et ses suggestions très pertinentes de défense du front nord ne furent pas retenues par Gamelin. Il engagera la flotte durant la grande guerre, à Narvik, dans l'atlantique ou en méditerranée, mais suprendra par son volte-face après l'armisitice.

Fidèle de Pétain, il va enfermer la flotte dans une impasse qui aboutira aux attaques et captures Britanniques, mais tout en s'engageant en parrallèle à saborder la flotte en cas de menace de l'axe. Durement frappé par le drame de par Mers-el-Kébir, il devient désormais ouvertement anglophobe. Convaincu de la victoire Allemande, il devint un partisan fervent de la collaboration pour améliorer les termes de l'armistice, et fut ensuite l'un des pivot du nouveau cabinet, nommant des "amis" anglophobes et Pétainistes convaincus. Il ira jusqu'à prêter aux allemands des terrains en Syrie et plusieurs bases navales au bénéfice de la Kriegsmarine et on lui prête même l'intention d'avoir préparé les armées et la flotte pour une offensive conjointe avec l'axe dans ce secteur.

Suite à l'engagement des USA dans la guerre, cependant, son attitude devient moins conciliante avec les Allemands. Mis en minorité progressivement par le gouvernement de Vichy, mais restant le dauphin de Pétain, il perd aussi la confiance des nazis. Louvoyant pour sauvegarder les intêréts Français mais en mécontentant aussi bien les Allemands que les alliés, il basculera sous la pression du général Juin en signant un cessez-le feu en 1942 suite à l'opération Torch, après une résistance pour la forme. Désavoué par Pétain, il prend les commandes de l'empire comme haut-commissaire, sous l'étroite surveillance des Américains. Il est peiné par le sabordage de la flotte qu'il aurait souhaité voir rallier Alger. Restant toutefois fidèle à Vichy, il mécontente Français libres et Anglais, mais reste soutenu par les Américains, notamment les généraux Murphy et Eisenhower. Il est assassiné le 24 décembre 1942 par un jeune étudiant pro-gaulliste, fernand Bonnier de la Chapelle.

Dönitz - Karl Amiral Allemand (1891- 1980).


Enseigne en 1914 à bord du Breslau, il passe au commandement de sous-marins en 1916, avec un beau "tableau de chasse". Fait prisonnier en méditerranée en 1918 suite à la destruction de son U-Boote, interné à Malte, il est libéré puis affecté à divers postes au sein de la marine d'intérim Allemande. En 1934, l'accord naval Anglo-Allemand lui donne le champ libre pour reconstituer la flotte sous-marine, mais il se retrouve en butte face aux vues passéistes du grand-amiral Raeder. Il mettra cependant au point la "Rudeltaktik", ou tactique des meutes, qui sera entreprise avec succés jusqu'en 1943. En 1939, il ne peut engager qu'un poignée de submersibles océaniques. Cependant, avec la chute de la France et les bases nouvelles gagnées sur l'Atlantique, cette stratégie prend tout son sens. Malgré l'asdic, les coups d'éclat des sous-marins (comme l'U-47 de Prien) commencent à faire douter Hitler des résistances de Raeder, d'autant que les actions de surfaces sont souvent décevantes (Graf Spee, Bismarck).

Après mai 1940, Hitler sera plus circonspect, interdisant même d'autres sorties de surface mais donnera carte blanche à Dönitz, et notamment des moyens impressionnant: La construction de U-Bootes ira croissant, au dépit des programmes de construction classique. En 1942, les meutes de loups gris sont au sommet de leur action, avec 400 unités engagées dans l'atlantique, saturant la défense des convois. La situation devient critique pour l'amirauté qui presse les USA d'entrer en guerre. Dönitz est alors promu grand-amiral et commandant en chef de la Kriegsmarine, succédant à Raeder, désavoué. Mais peu après sa nomination, l'entrée en guerre des USA et ses formidables moyens matériels vont progressivement estomper l'action des U-Bootes, puis en 1943, la rendre presque impossible au vu des pertes.

Cependant Dönitz table sur une nouvelle génération de U-Bootes, les révolutionnaires types XXI. Fidèle d'Hitler, Dönitz gardera toute sa confiance et deviendra son dauphin officiel après son suicide dans son blockhaus de Berlin en 1945. En Une semaine, il ne pourra que transférer ses armées vers l'ouest pour éviter leur capture par l'armée Rouge et négociera avec les alliés, sans succés, pour un front commun contre les "rouges". Il signera la capitulation, et sera arrêté deux semaines plus tard avec son collaborateur Albert Speer. Traduit devant le tribunal de Nuremberg, il sera condamné à dix ans pour avoir préparé une guerre d'agression et supposé avoir cautionné les tueries (controversées suites à l'affaire du "Laconia") de naufragés.

Halsey - William Amiral Américain (1882-1959).


Officier en 1904, Commandant des destroyers durant la grande guerre, il devient attaché naval à Berlin en 1919, puis en Scandinavie, aura encore quelques commandements avant de faire l'école de l'aéronavale, à 52 ans, obtenant son brevet de pilote. Très vite populaire, il monte en grade, de contre-amiral commandant le Saratoga, puis la 2e division de Porte-avions, et vice-amiral avec le commandement de la flotte du pacifique. A la suite de Pearl Harbor et de la destruction du gros de la flotte classique, il doit faire face avec les porte-avions restants et mène une offensive aux îles Marshall et Gilbert, prend en charge le raid de Doolittle. Le "Taureau", impulsif, énergique et tenace, est absent pour raisons de santé à Midway, mais exerce ensuite toute son autorité sur le pacifique sud, organisant notamment les offensives de Guadalcanal et dans les Carolines. Il sera l'artisan de la reconquête de la nouvelle-guinée, de la nouvelle géorgie, des Bougainvilles. Nommé ensuite à la tête de la puissante IIIe flotte, il doit porter le coup décisif aux Philippines en 1944. Son impulsivité à failli faire réussir le plan japonais à Leyte, mais les équipages se comporteront merveilleusement, rétablissant la situation. Avec Spruance, il achève la reconquête en détruisant les reste de la flotte Nippone à Kure et Tokyo, et prépare le débarquement sur l'île de Honshu. C'est à bord de son cuirassé le Missouri que sera signé la capitulation du Japon mettant fin à la guerre.

Kinkaid - Thomas Cassin Amiral Américain (1888-1972).


Officier en 1908, il participe à la grande guerre comme observateur auprés de la Royal Navy, puis devient directeur de tir du cuirassé Arizona. Tout en se spécialisant dans l'artillerie, il obtient d'autres commandements et devient diplomate, participant à la commission de désarmement à Genève au sein de la délégation Américaine. Puis il devient attaché naval et de l'air auprés des Italiens et Yougoslaves de 1938 à 1941. Après Pearl Harbor, il se trouve engagé comme contre-amiral, commandant de la flotte de croiseurs du pacifique, puis commande une task-Force groupé autour du Porte-avions Enterprise. Avec cette force, Kinkaid sera des plus durs engagements de 1942 à 1944, montrant des qualités de remarquable sang froid, organisation et génie tactique. (Gilbert, Marshall, Wake, Marcus, mer de Corail, Midway, Guadalcanal, Santa cruz, Salomons). Il sera ensuite envoyé chasser les Japonais des Aléoutiennes, occuper Attu et Kiska, puis se trouve propulsé à la tête de la Ve flotte, sous la direction de Marc Arthur et engagé durant toute la reconquête des Philippines. Participant à la bataille de Leyte et Surigao, il fut le principal artisan de la destruction de la flotte Nippone. Il fut ensuite engagé pour la reconquête de Luçon, de Bornéo, puis partit en Corée en 1945 pour y recevoir la capitulation Nippone. Devenu amiral, il prendra la tête de l'escadre de réserve de l'atlantique jusqu'en 1950.

Leahy - William Daniel Amiral Américain (1875 - 1959).


Sorti de l'école navale d'Annapolis en 1897, Leahy se bat au Philippines en 1898, en Chine en 1901 (révolte des Boxers), puis en Amérique centrale, au Nicaragua et à Cuba en 1912-14, commandant la canonnière Dolphin, comme au Mexique en 1916. C'est donc un homme très expérimenté qui se voit confier un croiseur, opérant en méditerannée, puis dans l'Atlantique d'où il grimpe les échelons: En 1921 lors de la guerre Gréco-Turque, il est chargé du commandement de la flotte américaine en mer égée. Contre-amiral en 1927, il passe vice-amiral en 1935 et amiral en 1936, ainsi que chef des opérations navales des USA. Eminence grise de Roosevelt, il lui conseille la fermeté lors de l'offensive Japonaise en Chine, lorsque la canonnière USS Panay est détruite, mais n'est pas suivi. Atteint par la limite d'âge en 1939, il devient gouverneur de Porto Rico, puis se voit rattaché auprés de Vichy comme ambassadeur en 1940, dont il dénonce la dérive collaborationniste. Rappelé à Washington, et ayant toujours la confiance de Roosevelt, il l'accompagnera comme chef d'états-majors interalliés, participant aux grandes conférences jusqu'à la fin du conflit, se voyant attribuer une fonction d'organisateur de la défense alliés face à l'URSS par Truman après la guerre.

Muselier - Emile Amiral Français (1882 - 1965).


Après être sorti de l'école navale de Toulon, et après une campagne en extrême-Orient en 1902-05, Emile Muselier est engagé à terre pendant les opérations de grande guerre, commandant une batterie d'artillerie de campagne, d'abord sous le commandement de l'amiral Ronarc'h, puis en champagne, en Belgique. Après la guerre, il est chef de la délégation navale de contrôle en Allemagne, et en 1933 devient contre-amiral, commandant la flotte de Tunisie, la 2e division de croiseurs, est chargé de la défense de Marseille, et est nommé vice-amiral par darlan en octobre 1939. Refusant l'armistice, il rallie Gibraltar à bord d'un cargo, puis en avion rejoint Londres où De Gaulle le nomme commandant en chef des FNFL et à titre provisoire des FAFL qu'il organise. Malgré l'opération Catapult, il continue son recrutement, propose un nouveau pavillon de marine bleu à croix de Lorraine dont il est l'inventeur. Mais son caractère entier l'écarte du directoire avec De Gaulle, et en 1943, il se voit affecté en Algérie avec le général Giraud au maintien de l'ordre. Compromis un temps dans un Putsch contre De Gaulle, il se voit privé de toute fonction officielle jusqu'à sa nomination comme chef d'une délégation navale chargée des affaires Allemandes en 1945.

Nagano - Osami Amiral Japonais (1880-1947).


Descendant d'une illustre famile de samurai, Nagano est un des piliers du parti impérialiste Nippon. Sorti en 1900 de l'académie navale, il entre à l'école de guerre mais fait également son droit à Harvard. Devenu commandant, mais sans participation à la guerre Russo-Japonaise ni à la grande guerre, il est officier sur le Nisshin, l'Iwate et l'Hirado. Il devent l'attaché naval de l'ambassade Nippone de Washington. Contre-amiral, il est nommé à la tête de la flottille du Yang-Tsé, puis de l'escadre d'instruction, et occupe des postes à responsabilité comme la direction de l'école navale, ou comme adjoint du chef d'état-major, ou encore assiste le directeur du bureau d'instruction navale. Il participe à la conférence navale de Londres en 1930, tentant d'obtenir plus de moyens pour sa flotte. Il est délégué ensuite aux conférences de genève et de Londres de 1936, retirant le japon faute d'accord sur la limitation des armements en sa faveur. Il devient ensuite ministre de la marine du cabinet Hirota en 1936. En avril 1941, il devient le chef d'état-major de la marine, et dirige toute la stratégie navale, bien assisté par Yamamoto. Mais les revers de la flotte en 1942 et son inaction en 1943 sont signalés comme étant de sa responsabilité, qu'il assume et démissionne en 1944. Capturé en 1945, traduit en justice, il est reconnu coupable des crimes de guerre du régime Japonais, et meurt en prison.

Nagumo - Chuichi Amiral Japonais (1887-1944).


Officier en 1908 et spécialiste des torpilles, il commande un destroyer en 1917 avant d'entrer à l'école de guerre, puis grimpe les échelons rapidement, capitaine de vaisseau, puis contre-amiral et enfin vice-amiral en 1939, à la tête de flotilles de destroyers, mais aussi du Takao et du Yamashiro. Curieusement ensuite, il prend le commandement de l'aéronavale, encore peu considérée. A la tête de cette Iere flotte, il mène avec brio l'attaque de Pearl Harbor, la destruction du Repulse et du Prince of Wales, des croiseurs Dorsetshire et Cornwall, du Porte-avions Hermès, de la flotte Hollandaise, de la force ABDA, chasse la Royal Navy du pacifique et de l'océan indien, et assure la couverture efficace de toutes les opérations de conquête jusqu'à la fin de 1942. Mais c'est une décision malheureuse de changer l'armement de ses appareils qui conduira à la destruction par l'aéronavale Américaine du gros de sa force à Midway. Puis ce seront les Salomons. Santa Cruz sera une victoire à la Pyrrhus, et il ne parviendra pas à dégager Guadalcanal. Sa disgrâce ne sera que passagère car en 1943, il revient à la tête d'une nouvelle force de porte-avions mais essuiera une nouvelle défaite aux Mariannes en tentant de défendre Saipan. Associé jusqu'au bout au général Saito défendant l'île, il se fait avec lui Seppuku.

Nimitz - Chester Williams Amiral Américain (1885-1966).


Ce Texan calme et introverti sort de l'école d'Annapolis en 1905, sert à Manille avant de préférer les submersibles et devient le chef d'état-major de cette flotte en 1917. Affecté à Hawaii, puis après un passage à l'école de guerre, il rejoint l'état-major de la marine. Remarqué par ses qualités il devient capitaine de vaisseau, est affecté à l'instruction des officiers de réserve, puis devient directeur du bureau de la navigation à Washington, devenant contre-amiral en 1939. Il assurera ensuite la formation des cadres de la marine. A la suite de l'attaque Japonaise aux îles Hawaii, il est promu vice-amiral et et devient commandant en chef de la flotte du pacifique. Sous sa direction vigoureuse, l'état-major est réorganisé et des priorités définies. Sa première grande décision sera de lancer le gros de la force de submersibles océaniques dans le pacifique afin d'assurer la désorganisation du trafic Nippon, et une guerre sous-marine totale. Il dirige et constitue les task Forces qui iront bombarder les îles Gilbert et Marshall, ainsi que l'audacieux raid de Doolittle. Il dirige également les forces américaines lors de la bataille de la mer de Corail, et sauve indirectement Port Moresby. Il prend un part majeure dans la victoire de Midway, bien secondé par spruance et Fletcher. Il engage ensuite ses forces à Guadalcanal, menant une polutquentrès agressive et également très risquée: La flotte du pacifique ne comptera un bref moment plus qu'un seul porte-avions, l'Enterprise.

Il engage ensuite la reconquête lente et coûteuse pour le Japon des Salomon, et en 1943 se retrouve à la tête d'une énorme flotte flambant neuve issue des efforts industriels gigantesques des USA sous la direction de l'amiral King. Mais un différent va l'opposer rapidement à Mac Arthur, partisan d'une reconquête du pacifique ouest, dont les Philippines, tandis que Nimitz veut remonter d'île en île jusqu'à Okinawa. Il met au point une tactique combinée promise à une grand succés, opérant contre les bases de Rabaul et Truk, qu'il reprend, et avance progressivement vers les Mariannes. En septemre 1944, il rejoint cependant les forces de MacArthur aux Philippines et affronte les forces Japonaise dans l'immense bataille de Leyte. Malgré l'impulsivité d'Halsey, il parvient à prendre au piège les grosses unités de la flotte Nippone et à anéantir ses derniers porte-avions. Il engagera plus tard un véritable Maelstrom devant Iwo Jima et Okinawa, essuyant presque sans pertes des nuées de kamikazes. Il s'oppose de nouveau à Mac Arthur sur la question de la conquête ou non du Japon, Nimitz préférant un blocus et des opérations aéronavales destinées à faire plier le gouvernement Japonais. Mais la bombe atomique règlera cette question et c'est Nimitz qui signera l'acte de la capitulation à bord du cuirassé Missouri. La presse lui sera finalement reconnaissante de ses efforts en face d'un Mac Arthur jusqu'ici plus médiatique et il aura droit à un triomphe à Washington à son retour. Nommé "amiral de la flotte", grade supérieur honorifique, il s'engage ensuite pleinement dans la politique, administrateur de l'ONU, réglant la question Indienne. Il se retire en 1951 de la politique comme de son commandement.

Ozawa - Jizaburo Amiral Japonais (1886-1963).


Il entre dans la marine en 1906, et enthousiasmé par la victoire de Port Arthur, se spécialise vite dans la question des torpilles et des destroyers, en 1916. Capitaine de frégate, puis de vaisseau, il commande le croiseur Maya puis le navire de ligne Haruna. Contre-amiral en 1936, puis chef d'état-major de la flotte combinée, il commande la Iere puis la IIIe escadre aéronavale. Vice-amiral en 1941 après avoir été directeur de l'école supérieure de la marine, jouant son rôle à Pearl harbor, il prend ensuite sous le houlette de Nagumo la tête des forces qui détruiront la flotte Néerlandaise et conduiront à la conquête de Java et Sumatra. Il affrontera ensuite en 1944 la Task-Force 38 de Mitscher aux Mariannes, offensive qui tourne au désastre. A Leyte, il prendra la tête de la "flotte-appât" comprenant des porte-avions privés d'effectif aérien. Il réalise sa part mais le plan échoue suite au retrait inopiné de Kurita. Il prendra enfin la tête de formation de Kamikazes pour la défense D'Iwo Jima et d'Okinawa. Après la capitulation, il ne sera pas inquiété par la justice, n'ayant eu aucun rôle au sein des décisionnaires du régime.

Pound - Sir Dudley Amiral Britannique (1877-1943).


Marin de sang (né sur l'île de Wight), il entre à l'école navale en 1891, puis devient commandant en 1909, et instructeur à l'école navale de Portsmouth en 1913. Capitaine de vaisseau et adjoint de Lord Fisher, il commande le cuirassé Colossus et participe à la bataille du Jutland. Il sert ensuite en méditerannée, commandant le Hood et le Repulse, et en 1927, aprés avoir commandé sous les ordres de Keyes, est nommé contre-amiral, adjoint du chef d'état-major. Vice-amiral en 1930, il devient commandant de l'escadre de méditerranée, puis cède son poste à Cunningham, pour se voir nommé en 1939 amiral et premier lord de la mer, et en tant que chef d'état-major de la marine, va devenir un proche conseiller de Churchill. Particulièrement dynamique, bien qu'ayant une santé défaillante, il se dépense sans compter pendant la poursuite du Graf Spee, les opérations en Norvège, l'opération Dynamo (Le rembarquement de Dunkerque), puis l'affaire du bismarck. Il organise au mieux la défense des convois de l'atlantique (malgré la perte totale du PQ-17) jusqu'à son décés d'épuisement en 1943, à Londres.

Raeder - Erich Amiral Allemand (1876-1960).


Entre à l'école navale en 1894 et en sort officier en 1897, fait campagne en extrême-Orient, passe à l'académie navale en 1904, et grimpe rapidement les échelons. Il est d'abord affecté au service d'information de la marine puis sur le Yacht Impérial Hohenzollern, capitaine de corvette en 1912, puis chef-d'état-major de l'amiral Hipper pendant la grande guerre. il verra les batailles du Dogger Bank et du Jutland. Capitaine de frégate, il est ensuite capitaine de croiseur, commandant le Köln, est appelé à berlin pour diriger la section centrale du ministère de la marine, et est enfin capitaine de vaisseau en 1919. Contre-amiral en 1922, Raeder commande les forces de la mer du Nord, puis chef de la station de la baltique, et les Nazis par respect pour sa carrière, lui offrent le commandement de la Kriegsmarine alors en reconstitution grâce à l'accord naval de 1935. Il met alors au point un ambitieux programme, le Plan Z, dont l'achêvement est prévu en 1944, avec la construction de 6 à 8 cuirassés, deux porte-avions, et autres bâtiments de surface dont il est un inconditionnel de la vieille garde.

Opposé aux visions de Dönitz, il bénéficie de la confiance de Hitler jusqu'à la sortie désastreuse du Bismarck contre le trafic Anglais. Ses prises de position contre la stratégie de Hitler, notamment l'attaque de l'URSS, lui valent une animosité croissante du chef du IIIe Reich, consommée lorsque le groupe Hipper opérant en Arctique se fait détruire. S'emportant, Hitler décide de faire désarmer la flotte de surface au profit des sous-marins, et Raeder démissionne en janvier 1943, remplaçé par Dönitz. N'ayant jamais été un partisan convaincu des Nazis, Raeder s'opposera fréquemment aux tentatives d'"épuration aryenne" du personnel de la marine. Il sera pourtant jugé et condamné à Nuremberg à la prison à perpétuité et relâché en 1955 en raison de son âge. Il décèdera 5 ans plus tard.

Sommerville - Sir James Fownes Amiral Britannique (1882-1949).


Officier spécialiste des transmissions, après avoir été nommé lieutenant de vaisseau en 1898, Sommerville se trouva à la tête de différents états-majors durant la grande guerre. Il est reconnu et décoré (DSO) pour ses états de service durant l'expédition des Dardanelles (Amiral Robeck), et devient directeur des transmissions à l'amirauté durant les années 20 et instructeurnaval avant de commander le Norfolk, puis dirige en 1936 le service du personnel de l'amirauté, et est nommé commandant en chef de l'escadre d'extrême-orient. Il s'intéresse, puis se spécialise dans les radars, et est rappelé à l'amirauté, assistant Ramsay lors de l'évacuation de Dunkerque. C'est Sommerville qui aura la lourde tâche de faire feu sur la flotte Française à Mers-el-kébir près la capitulation. Il engage ensuite les Italiens et les fait fuir à Punta Stilo, engage les bombardement de villes Italiennes dont Gênes, et en mai 1941 engage brillamment ses forces de Gibraltar afin de couler le Bismarck. Il revient ensuite à la flotte d'extrême-Orient en avril 1942, succédant à Layton, lui-même prenant la suite de Philips, mais subit les attaques de Nagumo et Ozawa et se voit obligé de replier ses forces survivantes sur les côtes Africaines Orientales. Vice-amiral, il est ensuite détaché comme délégué de l'amirauté Britannique à Washington et en 1945, est nommé amiral. Il quitte alors son poste pour décéder peu après.

Spruance - Raymond Ames Amiral Américain (1886-1969).


Sorti d'Annapolis en 1903, "Ray" Spruance sert à bord de l'Iowa et du Minnesota en tant qu'officier, ayant des aptitudes d'ingénieur électricien. Reconnu dans ces compétences, il sera affecté aux services techniques de la marine et grands chantiers navals. Il fait lécole de guerre en 1926-27, est capitaine de Vaisseau en 1932, commandant le cuirassé USS Mississippi en 1937, fraîchement reconstruit. Il commandera également le district naval d'amérique centrale, avant d'être chef des opérations navales à Washington. A la tête d'une division de croiseurs de la flotte du pacifique en 1941, il remplace Halsey, malade, avec bonheur à Midway. Impressionné, Nimitz le nomme alors vice-amiral, et il devient son chef d'état-major. Il commande ensuite la Ve flotte chargée du pacifique centre, reprend brillamment les îles Gilbert, Marshall, et met au point et éxécute le raid de Truk. Devenu Amiral, il commence sa campagne dans les Mariannes en 1943, puis comande les forces navales dépoyées à Iwo Jima et okinawa en 1945. Commandant en chef de la flotte du pacifique, il sera ensuite Diplomate à la demande de Truman, affecté aux Philippines jusqu'en 1955.

Tovey - Sir John Cronyn Amiral Britannique (1885-1971).


Lieutenant de vaisseau durant la grande guerre, il sert à bord du Faulknor et du croiseur léger Amphion. Remarqué pour sa brillante manoeuvre sur l'Onslow à Jutland, il est nommé capitaine de frégate en 1916. Il est adjoint ensuite au 2e lord de la mer, puis devient capitaine de vaisseau, commandant le cuirassé Rodney et le Croiseur Chatham. Contre-amiral en 1938, il commande une escadre en méditerranée, et dirige les convois vers Malte et au Moyen-Orient. En juillet 1940, il est vice-amiral et commande les forces légères de méditerranée, s'illustre à Punta Stilo, puis est rappelé à Londres pour prendre la tête de la Home Fleet, succédant à l'amiral Forbes. Il prend alors en charge la lourde tâche d'escorter les convois, et dirige les actions combinées contre le Bismarck, avant d'organiser et de commander les convois de l'arctique. Il sera notamment responsable de la destruction du PQ17 en donnant l'ordre de sa dispersion, ce qui lui vaudra les foudres de Churchill. Mais protégé de Cunningham sous les ordres duquel il avait servi, il reste à son poste. En 1943, devenu amiral, il prépare activement les opérations du "D-Day".

Vian - Sir Philip Amiral britannique (1894-1968).


D'origine Française Huguenote, il sort officier de l'école navale de Dartmouth et sert à bord de destroyers durant la grande guerre. Il grimpe les échelons et en 1934 devient capitaine de vaisseau. En 1939, il se voit accorder les honneurs de la presse en capturant le pétrolier ravitailleur Altmark (du Graf Spee), à bord du Cossak qu'il commande, menant une opération commando, un véritable abordage à l'ancienne. Parlant le Français, il dirige les opérations Franco-Britaniques à Narvik à la tête de la IVe flottille de destroyers. Il engagera ses forces ensuite contre le bismarck et se verra nommé ensuite à la tête de la XVe division de croiseurs sous les ordres de Cunningham en méditerranée. C'est Vian qui va maintenir le ravitaillement de Malte aux pires heures de son siège, et s'illustrera lors de la seconde bataille de la Grande Syrte. Sous les ordres de Ramsay, il va en 1943 assurer la protection du débarquement en Sicile, puis en Normandie l'année suivante. Il prendra ensuite la tête fin 1945 de la Carrier Task Force Britannique qui engagera la reconquête du secteur de l'océan Indien. Il participe également à l'assaut d'Okinawa. Vice-amiral et Cinquième Lord de la mer en 1946, il devient amiral et commandant de la Home Fleet en 1950.

Yamamoto - Isoroku Amiral Japonais (1884-1943).


Sans doute l'amiral Japonais le plus célèbre de la guerre, Yamamoto fut reconnu comme tacticien hors pair, un organisateur de talent parfaitement conscient des possibilités de l'avion dans la guerre navale. Orphelin et adopté par la famille Yamamoto, il entre à l'école navale de Yetajuma, et c'est comme jeune officier qu'il s'engage lors de la guerre Russo-Japonaise, sur le Nisshin. Blessé à Tsushima (perd deux doigts), il est fasciné par les possibilité des torpilles et suit par conséquent des cours à l'école des torpilleurs. Il en sort en 1908 avec le grade de lieutenant de vaisseau. Après de nouvelles études à l'école supérieure de la marine, il se retrouve à l'état-major de la IIe flotte en 1916, puis au bureau des affaires militaires. En 1919, il fait ses études à Harvard, et en 1925, retourne de nouveau aux USA comme attaché naval, puis délégué à la conférence de Londres en 1929 où il plaide en vain pour la parité de la flotte Japonaise ave celles des USA et de la Grande-Bretagne, de même lors de la seconde conférence qui verra le japon s'en retirer. Il est alors contre-amiral, et vice-ministre de la marine, chef d'état-major de l'armée de l'air. Violemment antiaméricain, il pousse le gouvernement à accéler les programmes d'armement, instaure des méthodes d'entraînement très poussées pour les équipages, et est un infatigable avocat des porte-avions dont il connaît le potentiel. Les performances de la flotte combinée début 1942 lui sont entièrement redevables.

En 1941, il fut promu amiral, mettra en place les grandes lignes et dirigera l'opération "Tora", l'attaque de Pearl Harbor. A la direction des forces du pacifique, il déploie ses forces avec grand succés, et commande personnellement ses forces à Midway. Il est surpris de la riposte américaine et devant le désastre, est obligé de renoncer à l'opération contre l'île. Il sera ensuite critiqué pour ne pas avoir engagé ses forces restantes encore considérables dans les Salomons, laissant aux Américains l'initiative, remportant avec son "tokyo night express" encore quelques succés aux dépends des croiseurs Américains et ravitaillant ses troupes. Bien que critique virulent des USA, il avait mis en garde le gouvernement Tojo contre une aggression de ce pays. L'amiral décéda quand son appareil de transport fut abbattu par des chasseurs américains dans les Salomons, qui ignoraient son précieux passager.

Un Officier résistant: Capitaine Estienne D'Orves - Henri Louis Honoré (1901-1941).


Officier de marine Français (1901-1941). Polytechnicien né en Provence, il est lieutenant de vaisseau en 1939. Affecté à Alexandrie en 1940, il ne supporte pas l'idée d'une France vassale de l'axe et part pour l'Angleterre après un véritable périple Africain. Au sein du 2e bureau des FFL, il devient un agent de liaison avec la résistance en France (Réseau de rensignement Nemrod), A peine un mois après son arrivée, il est trahi par un collaborateur, arrêté par la Gestapo, questionné à Berlin, puis renvoyé à la prison du Cherche-midi. Torturé, mais sans livrer le réseau, il sera finalement fusillé au mont valérien le 29 août 1941. La marine honore toujours sa mémoire de grand patriote.