Navires de la première Guerre Mondiale

Tous les types de bâtiments de guerre de 1914-1918, les batailles et les amiraux

La Grande Guerre sur les mers et océans

Avec la révolution industrielle débute le long règne de ce que les Britanniques appellent "L'ère Victorienne", âge d'or de l'empire Britannique. Réputée industriellement, militairement, disposant d'une supériorité absolue même sur les flottes coalisées du monde, la Royal Navy semblait être un colosse invincible en 1914. En inventant le concept de cuirassé monocalibre, puis de croiseur de bataille, elle obligeait les marines montantes de l'époque à s'aligner dans une course industrielle épuisante et sans précédent. (Voir Tonnage des flottes en 1914). Avec '"l'entente cordiale", la France semblait enterrer définitivement la hache de guerre. Pour tout le XXe siècle, ce serait l'alliée de choix de la Grande-Bretagne sur le continent. Mais la "royale" à cette époque, bien qu'impressionnante restait en deçà de ce qu'elle fut à peine dix ans plus tôt, une flotte au second rang mondial, le disputant à la Russie.

Hms indefatigable 1909

Autre alliée, la Russie comptait encore en 1905 sur la troisième flotte au monde, répartie entre pacifique, baltique, mer noire et arctique. Mais la saignée qu'elle subit face à la marine japonaise la priva se la moitié de ses effectifs et engendra un mécontentement qui allait être lourd de conséquences en 1917. Ce même Japon en effet était arrivé en 1914 au faîte de son développement avec la plus puissante force navale du pacifique. Ses succés répétés contre la Chine puis son premier ennemi occidental, la Russie, allait achever de lui donner une confiance aveugle en sa supériorité, notamment en apprenant d'un maître insurpassable, la marine Anglaise.
Marine Impériale Russe
Marine Russe 1914

Seule puissance appelée à lui barrer à la route dans ce même Pacifique, l'amérique venait de développer en une petite quinzaine d'années une "grande flotte blanche" à nulle autre pareille, en suivant les préceptes de son grand théoricien Alfred T. Mahan, balançant toujours entre interventionnisme et isolationnisme. En méditerranée, l'Italie en tant que Nation unifiée à partir des royaumes de Sardaigne, du Piémont, de Savoie, était encore récente et la péninsule était encore en retard technologiquement. Néammoins, elle comptait en 1914 une flotte puissante et des ingénieurs de talent, comme Cuniberti, l'homme qui inspira les Anglais en leur soufflant le Dreadnought. Mais l'Italie était en rivalité depuis son indépendance, chèrement acquise à l'empire Austro-Hongrois, héritière des Habsburg et désormais colosse aux pieds d'argile à éxécutif bicéphale, puissance continentale aux peuples disparates encore maintenus par une administration pléthorique.

Ses forces navales était réduites à l'adriatique du fait de ses seuls accés à la côte Illyrienne comme la rade de Pola. Son allié et adversaire de Jadis, héritière de la Prusse, était l'empire Allemand des Hohenzollern, le second Reich mené par Guillaume II. Se réclamant du Saint empire Romain Germanique, ses les liens familiaux avec la Reine Victoria l'avaient conduit à vouloir se doter d'une flotte équivalente à la Royal Navy.
Kaiserliches Marine
Kaiserliches Marine
En 1914, la Hochseeflotte n'y était pas parvenu, mais la flotte Allemande se classait au troisème rang mondial. De fait, ayant ses forces regroupées, dans le cadre d'un rivalité déclarée, en mer du Nord, elle n'en était que plus redoutable pour la vieille Albion. Le dernier membre de cette triple alliance n'en était pas moins surprenant: Il s'agissait du vieil ennemi juré de la Chrétienté, l'"homme malade de l'Europe".

Adversaire de l'Autriche-Hongrie depuis Charles Quint, l'empire Ottoman à bout de souffle se réduisait à présent à sa portion congrue en asie mineure et en partie au moyen-Orient, et au sud des Balkans,et qui se restreindrait ensuite à l'actuelle Turquie. Elle avait quitté l'Europe et ses forces navales, bien moins impressionnantes que par le passé, étaient retranchées derrière le Bosphore. (Voir aussi "flottes secondaires en 1914"). En 1914 ce fragile équilibre allait voler en éclat. Et loin des tranchées, les opérations navales de la grande guerre allait voir s'affronter des navires de l'océan Atlantique au pacifique, à l'océan Indien, en mer du Nord et en manche.
French Navy 1914-18
Si la plupart des grands affrontements prirent place entre la Hochseeflotte et la Royal Navy, Italiens contre Austro-Hongrois, alliés contre Turcs comme en Crimée en 1855, Russes contre Turcs et contre Allemands, furent les oppositions de cette guerre. La supériorité écrasante des alliés de la triple entente, aggravée encore avec l'arrivée de la flotte Américaine en 1917, allait maintenir dans une relative inaction les flottes de la triple alliance. Cependant on y vit la prééminence du croiseur de bataille par sa vitesse et les limites de son manque de protection, le sous-marin comme arme massive de blocus, la vulnérabilité à leurs torpilles des grands navires de ligne, et les pemières opérations aéronavales. A bien des égards, et à une ampleur bien moindre, elle "inventait" les concepts qui changèrent le monde vingt ans plus tard...

Introduction Le conflit : reprends chronologiquement les étapes importantes de la guerre à des fins de repérage. Les Batailles : retrace tous les engagements et duels navals de la grande guerre. Biographies : se consacre à l'étude du destin des grands hommes, amiraux, ministres, officiers, de ce conflit (à venir)


République FrançaiseR.U. de Grande-BretagneEtats-Unis d'AmeriqueEmpire RusseRoyaume d'ItalieEmpire JaponaisEmpire Austro-HongroisEmpire AllemandEmpire OttomanRepublique d'ArgentineRepublique BrésilienneRoyaume de BulgarieRépublique ChilienneMarine Chine 1914-18Royaume du DanemarkEmpire EspagnolRoyaume de GrèceEmpire HollandaisRoyaume de NorvègeRoyaume du PortugalRoyaume de RoumanieRoyaume de SuèdeEmpire ThaiAmerique du sudLe reste du monde

Les batailles navales de la grande guerre

Le coup de feu qui tua 41 millions

L'assassinat de l'archiduc François-Joseph d'Autriche, le 28 juin 1914. (Tiré du journal "l'illustration"). Les Historiens restent encore médusés devant l'engrenage imparable qui amena les différentes puissances d'Europe à s'entredéchirer en août 1914. Parmi ces causes, il y a la volonté de l'Allemagne, arrivé dans la course après son unification en 1870, de posséder un empire commercial à la hauteur de sa puissance industrielle, qui inquiète les deux vielles nations de l'entente cordiale, la France et le Royaume-Uni, se partageant à elles deux une grande partie des colonies du monde, de même que des colonies de peuplement.



Par ailleurs, la France ayant perdu l'Alsace-Lorraine à la suite de la défaite de 1870, la volonté de la reprendre avait fait source dans les générations en âge de porter le fusil en 1914. Le retrait de l'empire Ottoman des Balkans et l'indépendance de ces pays va susciter la convoitise des Etats voisins. La "poudrière" d'états qui souhaitent chacun renégociers leurs frontières prend une tournure plus inquiétante avec l'alliance de ces derniers à différentes grandes puissances Européennes. u début du siècle se créent la triple entente (France-Royaume Uni et Russie) et la triple alliance des "empires centraux" (Allemagne, Austriche-Hongrie, Italie).

Par la suite cette dernière s'en retirera tandis que l'Empire Ottoman sous l'emprise économique Allemande, s'y joint. Le premier évênement est bien sûr l'assassinat de l'archiduc Franz-Ferdinand et de sa femme, Duchesse de Hohenberg par un jeune anarchiste Serbe, Gavrilo Prinzip le 28 juin 1914. L'Autriche-Hongrie exige une enquête refusée par la Serbie pour raison de souveraineté Nationale. Le 28 juillet après expiration d'un ultimatum de 48 heures, les Autrichiens ouvrent le feu contre la Serbie et des troupes sont en marche. Les Serbes étant soutenus par la Russie, le 30, le Tsar mobilise ses troupes et les masse à la frontière.
Japanese Navy 1914
Le 31, l'Allemagne demande à la Russie de renoncer à soutenir les Serbes, et aux Français de ne pas soutenir les Russes. Suite au refus des deux pays, le Reich mobilise ses troupes. Le 3 août, après avoir envahi le luxembourg et menaçé la Belgique, le Reich déclare la guerre à la France. Le landemain de l'invasion de la Belgique, la Grande-Bretagne adresse un ultimatum à Guillaume II, qui le rejette, et le 5 au matin officiellement, la Grande-Bretagne et le Commonwealth déclarent la guerre à l'Allemagne à leur tour. Le Japon suivra quelques temps plus tard. Le plan Schlieffen éxecuté de main de maître est stoppé in extremis sur la Marne.

A partir de ce moment le front de l'ouest devient une guerre de tranchée ou tout mouvement se solde par des pertes humaines effroyables. Mais les deux camps attaquent tour à tour: En 1915 les Français en Artois et en Champagne, puis les Allemands à Verdun et dans la Somme en 1916. La résistance des Français et des Britanniques coûtera des centaines de milliers de vies des deux côtés.

Dès octobre 1914, l'Empire Ottoman entrait aux côtés des belligérants de la triple alliance. En 1915, l'Italie, jusqu'ici attentiste, changea de camp et bascula du côté de la triple entente. Royal Irish Trenches Somme July 1916La faible marine Austro-Hongroise trouvera un adversaire à sa mesure. Sur le Front Russe, Hindenburg infligea deux sérieuses défaites au Tsar notamment à Tannenberg dès le 30 aôut 1914, et par la suite l'offensive Allemande ne connut pas de répit, si ce n'est l'hiver Russe, qui gela les positions des deux camps. Les Alliés tentent alors une diversion dans le "ventre mou" de l'Europe, en l'occurence à Gallipoli aux Dardanelles en 1915.

En faisant tomber l'empire Ottoman, il aurait été ensuite facile de menacer les Austro-Hongrois puis les Allemands par le sud. Mais le débarquement est un fiasco sanglant, les troupes Turques résistent farouchement. En Atlantique, les U-Bootes ont lançé une vaste offensive destinée à rompre les communications de l'ancien et du nouveau monde. Mais en 1917, la "guerre totale" sans restriction aboutit au torpillage du Lusitania, qui achêve de convaincre les Américains d'entrer en guerre. Ces derniers débarquent au cri de "Lafayette nous voilà" en avril 1917. Mais l'apport modeste de ces troupes ne fera que presser le compenser des forces mises en péril par le retour du front de l'est des troupes Allemandes suite à la révolution d'Octobre, et de la paix séparée demandée par la Russie.
Marine Turque 1914
La lassitude des combattants dégénère en mutineries en 1917, mais le front ne bouge pas. L'entrée en opération des chars, de l'aviation de manière massive, et d'armes plus insidieuses comme les gaz moutarde, ne règlent toujours pas la question. En mer, les deux flottes principales n'en viennent que sporadiquement aux mains avec des moyens limités. On attend la grande bataille. Celle-ci advient en mai 1916 au Jutland, mais ne débouche pas concrêtement sur une victoire de l'un ou l'autre camp qui ne trouveront plus d'occasion de se combattre sur une telle ampleur.

De plus la guerre sous-marine, au début dévastatrice, commence à manquer de souffle au fur et à mesure que les alliés trouvent des parades et multiplient les escorteurs. L'entrée en guerre des USA achève définitivement de rendre la sortie des U-Bootes impossibles. En 1918, la Hochseeflotte se voit presque cantonnée à la Baltique. Sur le front de l'ouest, à partir de mai-juin 1918, les Alliés sont renforcés de matériels et de troupes nombreuses et lancent une vaste offensive sous la coordination du généralissime Foch. Les troupes Allemandes exténuées et démoralisées sont bousculées.
Regia Marina 1914-18
A Berlin, la contestation de la guerre ajoutée à la famine contribuent à une agitation Politique dont profitent anarchistes et Bolchéviques. Finalement, à Berlin, l'empereur se voit contraint d'abdiquer. C'est le "coup de couteau dans le dos", de trop pour les troupes à l'ouest qui capitulent à Rethondes en novembre. Suite aux conditions d'armistice, la flotte allemande de haute mer, prsque intacte, se voit contrainte d'appareiller sous bonne garde pour être internée à Scapa Flow dans les orcades. Après une brève tentative de mutinerie, elle s'y sabordera en juin 1919 pour éviter la capture et l'intégration dans la Royal Navy...

Tonnage des flottes

1 : Flotte Britannique: Royal Navy :
60 cuirrassés +
9 croiseurs de bataille Navires de ligne :....1 183 421 tonnes
54 Croiseurs Croiseurs :................905 880 tonnes
238 destroyers Destroyers :..............154 393 tonnes
99 torpilleurs +
80 sous-marins +
68 divers ensemble :................84 440 tonnes
Total : ...................................2 340 268 tonnes

2 : Flotte Américaine: U.S. navy :
35 cuirrassés Navires de ligne :.......519 965 tonnes
39 croiseurs Croiseurs :..................453 104 tonnes
52 destroyers Destroyers :................36 692 tonnes
13 torpilleurs +
38 sous-marins +
29 divers ensemble :..................48 136 tonnes
Total : .....................................1 057 497 tonnes

3 : Flotte Allemande: SKM Hochseeflotte :
35 cuirrassés +
5 Croiseurs de bataille Navires de ligne :..........672 959 tonnes
54 croiseurs Croiseurs :.....................27 158 tonnes
92 destroyers Destroyers :...................45 506 tonnes
47 torpilleurs +
36 sous-marins +
-Divers ensemble :.....................19 508 tonnes
Total : .........................................952 304 tonnes

4 : Flotte Francaise: La "Royale" :
30 cuirrassés: 429 276 tonnes
35 croiseurs: 268 552 tonnes
84 destroyers: 37 288 tonnes
187 torpilleurs: 34 032 tonnes
57 Sous-marins +
13 Divers SM et divers: 24 581 tonnes
Total: 793 729 tonnes

Quelques commentaires: Ce tableau des quatre plus puissantes flottes du monde à l'époque n'est pas si éloigné en fait de celui qui prévaut en 1939: La Royal Navy est également toujours en tête suivie de la marine Américaine. Mais le troisième en lice est alors le Japon, belligérant actif et en pleine confiance de ses moyens. En revanche l'écart existant relaticvement faible entre les deux flottes en 1939 est bien plus vaste en 1914: La Royal Navy pèse en effet le double de la marine Américaine, et en 1906, elle était encore bien plus importante, près du triple. On mesure aussi bien l'extraordinaire effort entrepris par l'Allemagne, troisième de ce classement, puissance plutôt continentale mais forcée par la volonté de son empereur à conccurencer la Royal Navy avec sa propre "fleet in beeing", garante d'un futur empire colonial. La quatrième rang octroyé à la France, en retard dans la construction de dreadnoughts, ne rend pas compte non plus de son importance numérique: La France fait appel à des centaines de torpilleurs de défense et sa dotation en croiseurs et en cuirassés ressemble plus à une "collection de prototypes". Aussi la qualité et l'homogénéité de la flotte sont loin des standards adoptés par les trois autres flottes. On mesure ici les dégâts occasionnés par une "jeune école" préférant la théorie au pragmatisme marin.

5 : Flotte Japonaise : Nihon Kaigun
16 cuirrassés
39 croiseurs
54 destroyers
66 torpilleurs
12 sous marins
Divers
Total: 495 524 tonnes


6 : Flotte Italienne : Regia marina
11 cuirrassés: 170 989 tonnes
16 croiseurs: 107 614 tonnes
32 destroyers: 15 337 tonnes
69 torpilleurs :
20 sous-marins :
25 divers - Ensemble: 114 924 tonnes
Total: 408 864 tonnes

7 : Flotte Russe : Rossia Tsessarevich Flota
11 cuirrassés: 142 706 tonnes
19 croiseurs: 138 005 tonnes
109 destroyers: 48 421 tonnes
26 torpilleurs +
33 Sous-marins +
38 Divers: 44 552 tonnes Total: 373 684 tonnes

8 : Flotte Austro-Hongroise: KUK Kriegsmarine
12 Cuirrassés: 159 675 tonnes
13 Croiseurs: 46 986 tonnes
26 destroyers: 13 533 tonnes
? Torpilleurs+
7 Sous-marins+
16 Divers: 86 254 tonnes
Total: 306 448 tonnes

Ce tableau des marines secondaires est également intéressant: La cinquième position du Japon n'est pas surprenante en soit. Marine Jeune, à l'instar de la flotte Américaine et de la flotte Allemande, elle doit son arrivée dans ce classement à une puissance industrielle doublée d'une forte volonté politique. A l'instar de son modèle la Royal Navy, la flotte Japonaise était le reflet des nouvelles ambitions du Shogun, mis en confiance depuis, 20 ans plus tôt, la victoire contre la flotte Chinoise, et plus encore dix ans auparavant, contre un adversaire occidental de choix, la Russie. On mesure alors toute le ressentiment que pouvait éprouver le fier peuple Russe en songeant que cette dernière était encore en 1905 en troisième position mondiale.

US Navy 1917

Ce fut l'un des facteurs déclenchants de la révolution d'octobre, les marins rejetant la faute de ces échecs sur des officiers jugés inaptes et corrompus. La 6e position de la flotte Italienne reflétait alors un relatif manque d'intêrét politique pour une domination maritime, l'unification italienne étant encore fraîche, malgrés des ingénieurs de talent, mais avec une faiblesse industrielle patente. Avec l'arrivée de Mussolini au pouvoir en 1922 et sa volonté de "mare nostrum" et d'un empire colonial Africain et Balkanique cette ambition politique de renforcer la marine se fit jour. Son vieil adversaire, la marine Autrichienne, était désormais surclassée, l'empire central hétéroclyte n'ayant pas de vraie tradition maritime unifiée.

9 : Flotte espagnole : Armada Hispanola
2 cuirrassés :...................25 197 tonnes
7 Croiseurs :....................34 482 tonnes
7 Destroyers :....................3 442 tonnes
24 Torpilleurs +
13 Divers :................86 254 tonnes
Total :.......................................74 741 tonnes

10 : Flotte Hollandaise : Konigsnederlandmarine - Oostindiesgovernmentsmarine
7 Cuirrassés côtiers :..................31 672 tonnes
6 croiseurs :....................23 430 tonnes
8 Destroyers :....................4 080 tonnes
23 Torpilleurs +
6 Sous-marins +
13 divers :.................8 892 tonnes
Total :......................................68 074 tonnes

11 : Flotte Turque : Gayret marinöloglü
3 cuirrassés :...............28 920 tonnes
2 Croiseurs :...................7 100 tonnes
5 destroyers :.................2 926 tonnes
46 divers :........................9 200 tonnes
Total :...................................48 146 tonnes

La Fin de ce tableau comparatif présente trois anciennes puissances maritimes consommant leur déclin. L'Armada, héritière de la vaste flotte de Charles Quint et de ses puissants galions, avait subi déjà un recul au début du XVIIIe siècle contre la marine Britannique. Mais en 1890 elle était encore parmi les flottes secondaires d'importance. Mais après la victoire facile qu'obtint contre elle la jeune Amérique en 1898, elle n'était plus en 1914 que l'ombre de son passé. Elle restera d'ailleurs sagement à l'écart du conflit en 1914 comme en 1939. La Flotte Hollandaise, également issue d'une puissante marine de la Renaissance, et d'un empire colonial, était de son côté issue de la flotte Espagnole, puisque les Flandres étaient une colonie des Habsburg, et que la plupart des grands galions de l'Espagne sortaient de ses chantiers, avec le bois des grands forêts Allemandes. Partagée entre ses possessions d'extrême-Orient et la métropole, elle n'avait d'autres ambitions qu'une politique de défense. La Flotte Turque était également l'héritière de la puissante marine Ottomane qui tenait sous son joug la méditerranée Orientale et la mer noire. En 1875, cette dernière alignait l'une des plus puissantes flottes au monde et son adversaire principal était la Russie. En 1914, les choses restaient vraies, mais faute de fonds, la marine Turque avait largement péréclitée, et si son tonnage était faible, la qualité de ses unités hors d'âge était également dérisoire.

Marines de second et troisième ordre

En 1914, les pays Scandinaves sont en position de neutralité. Les marines dites de "troisième ordre" étaient neutres pour la grande majorité. Cependant, quelques unes basculèrent par force ou par choix dans l'un des deux camps: Ce fut le cas de la flotte Hollandaise, qui loin d'être négligeable en 1914, était aussi l'une des plus importantes de ce classement, bien que pénalisée par sa répartition entre la métropole et ses colonies des Indes Orientales.

La Turquie était aussi engagée aux côté de l'Autriche-Hongrie et de l'Allemagne. Sans être le "parent pauvre de l'homme malade de l'Europe", la flotte Turque était en qualité et en quantité à des années-lumières de ce qu'elle fut dans le passé, notamment à l'époque ou elle défiait la flotte Russe, et où par son tonnage elle dominait toute la méditerranée Orientale. Elle fut singulièrement renforcée, dans les premiers jours du conflit, par deux unités de grande valeur, acquises de manière rocambolesque: Le Croiseur de bataille Allemand Goeben et le croiseur léger Breslau. Malheureusement pour l'empire Ottoman, la supériorité des alliés était écrasante, notamment du fait de la présence d'une flotte Russe, d'une flotte Grecque et d'une marine Italienne très supérieures, sans parler des Français ou des Britanniques, présents à Malte ou Alexandrie, qui condamnaient d'avance toute sortie offensive. Les rares actions navales Turques furent aussi dérisoires que celles des Habsburg.

La marine Grecque, citée ici, était naturellement la plus importante des Balkans. Par ailleurs, la Roumanie et la Bulgarie, ainsi que l'Albanie qui avaient quelques unités de valeur, restaient neutres. Les trois flottes scandinaves, traditionnellement neutres, n'avaient que le statut correspondant à leur non-bélligérance, celles de flottes de défense côtière. Il n'était pas question de s'engager dans une quelconque aventure contre la Hochseeflotte...

Sur la péninsule Ibérique, les flottes Espagnoles et Portugaises, dotées encore de quelques colonies, n'avaient qu'une flotte minimale. Le Portugal avait 6 croiseurs, l'Espagne, perdante du conflit de 1898 avec les USA, 5, mais aussi 1 cuirassé ancien et surtout 3 Dreadnoughts. Ces deux pays restèrent neutres.

Les pays sud-Américains étaient de leur côtés très bien dotés, disposant de cuirassés, dont des Dreadnoughts, de croiseurs et autres unités de moindre importance, mais alignés sur la doctrine Américaine, ils restèrent également neutres. En Asie, la chine perdante contre le Japon en 1895 et observatrice des exploits Nippons contre les Russes, resta neutre, ne pouvant aligner qu'une modeste force de cannonières et quelques croiseurs anciens construits à l'étranger pour la plupart, et ne recommença ses commandes qu'après les années de Chaos suivant la révolte des Boxers. Le Siam, de son côté, avait une marine hétéroclite composée de navires civils armés, et déclara la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie en 1917, décision qui à cette date, était de bien peu de conséquences...

-Scandinavie: Marines Norvégienne, Danoise et Suédoise;
-Europe: Marines Hollandaise, Espagnole, Portugaise,
-Balkans: Marine Grecque; Bulgare, Roumaine;
-Amérique du Sud: Brésil, Argentine, Chili, Pérou;
-Extrême orient: Chine, Siam.
-Divers (Belgique, Cambodge, Colombie, Costa Rica, Cuba, Equateur, Egypte, Haiti, Honduras, Mexique, Paraguay, Perse, Uruguay, Venezuela.)

sources/liens

http://www.worldwar1.co.uk/
http://www.naval-history.net/NAVAL1914-18.htm
http://www.naval-history.net/WW100Introduction.htm
http://www.subchaser.org/index/
http://www.mariners-l.co.uk/WWlStandardShipTypes.htm
http://www.german-navy.de/hochseeflotte/ships/index.html