République Française R.U. de Grande-BretagneEtats-Unis d'AmériqueEmpire RusseRoyaume d'ItalieEmpire JaponaisEmpire Austro-HongroisEmpire AllemandEmpire Ottoman
République d'ArgentineRépublique BrésilienneRoyaume de BulgarieRépublique ChilienneRépublique de ChineRépublique CubaineRoyaume du DanemarkEmpire EspagnolRoyaume de GrèceEmpire HollandaisRoyaume de NorvègePérouRoyaume du PortugalRoyaume de RoumanieRoyaume de SuèdeEmpire ThaiAmérique du sudLe reste du monde

Croiseurs de bataille classe Invincible ( 1907 )


-Les premiers croiseurs de bataille:
Les croiseurs, naturellement plus rapides que les pesants cuirassés, ont toujours étés vus comme des navires à la "pointe de l'épée", comparés à de la cavalerie légère - toute proportion gardée - sur un champ de bataille classique. Le premier cuirassé monocalibre, le Dreadnought, n'avait-il pas été influencé lui-même par les croiseurs-cuirassés développés par Cuniberti?... De plus, une continuité au sein de la Royal Navy voyait chaque nouvelle classe de cuirassés secondée par une nouvelle classe de croiseurs-cuirassé, avec les mêmes avancées et dispositions d'artillerie, comme les Minotaur par rapport aux Nelson. Il ne pouvait donc en être autrement avec les nouveaux Dreadnoughts.

Dés l'annonce de la mise en chantier du HMS Dreadnought, les discussions allèrent bon train entre l'amiral Fisher et les bureaux d'études des chantiers. Ce dernier, après la démonstration de la guerre Russo-Japonaise, avait rallié à ses vues le reste de l'amirauté. Selon lui, le vitesse était le facteur déterminant, et les croiseurs-cuirassés trop lents. La vitesse était une bien meilleure protection "active", en mettant le navire à l'abri des coups ennemis, que la protection passive, le blindage, hormis celle - classique - déployée contre submersibles, torpilleurs et destroyers.

C'est sur ces postulats que fut créé le concept de "croiseur de bataille", pour bien marquer la rupture et en même temps la continuité avec les précédents croiseurs-cuirassés. Car effectivement, contrairement à ces derniers, ces nouveaux bâtiments seraient pourvus du même armement monocalibre que les Dreadnoughts, mais en contrepartie d'une vitesse supérieure, n'offriraient aucune protection aux coups adverses, sauf des pièces relativement légères ( comme les 152 mm, le standard des croiseurs légers de l'époque ). La portée de ses grosses pièces les mettaient à l'abri des autres types de croiseurs aussi rapides, et cette même vitesse leur permettaient de se dérober aux coups des cuirassés, mais aussi de les "harceler" grâce à leur grande mobilité. Le concept de vitesse comme protection active fut très prospère au sein des Etats-majors du monde entier, et les croiseurs de bataille ne connurent un bémol qu'après l'étude à froid de leur ultime moment de vérité, la Bataille du Jutland.

Trois pays seulement auront le loisir de construire ce type de bâtiment, et contrairement aux cuirassés, les croiseurs de bataille seront bien moins nombreux. Les Britanniques en mettront en ligne 16 ( le dernier, le Hood, étant lançé en 1920, et démontrant 21 ans plus tard définitivement sa vulnérabilité aux yeux du monde en étant volatilisé par les coups du Bismarck ), les Allemands 7, les Japonais 4. La France prévoyait les siens -conçus par Durant-Viel au plan de 1912 -, pas avant 1916, les Américains en 1922. Après le traité de Washington, ce type de navire ne semblait plus intéresser les amirautés, mais le concept fit encore florès pour les fameux "tin-clad cruisers", les croiseurs en fer-blanc, eu égard à leur protection dérisoire... Au début de la seconde guerre mondiale, les croiseurs de bataille n'étaient plus que trois en service, les autres ayant étés convertis en porte-avions. Ils étaient de toute manière surclassés par les nouveaux cuirassés rapides, et par l'aviation de combat, comme le prouva le perte du Repulse, quelques mois après le Hood.

-Conception et carrière des Invincible:
Les Trois Invincible, mis en chantier à Fairfield, Clydebank et Elswick, de février à avril 1906, furent lancés début 1907 et achevés en juin 1908 ( Indomitable ), octobre 1908 ( Inflexible ) et mars 1909 ( Invincible ). Mais les plans finaux révélèrent des navires qui n'étaient pas des clones légers et allongés du Dreadnought, mais plutôt des croiseurs-cuirassés d'un nouveau genre. Certes, ils avaient les mêmes tourelles -allégées- que le Dreadnought, mais 8 pièces de 305 mm au lieu de 10. De plus, au lieu d'être étagées en ligne, une disposition ultérieure, les tourelles centrales étaient en quinconce, une disposition reprise sur les cuirassés Neptune puis Colossus. Théoriquement, cette disposition en échelon permettait une bordée complète des 8 pièces, bien que leur angle de tir soit limité, et 6 en chasse comme en retraite.

La conception de ces navires prit du temps, tout comme leur construction. Ils coûtaient en outre 50% plus chers que les précédents croiseurs-cuirassés classe Minotaur, mais remplissaient parfaitement le cahier des charges et obtinrent d'excellents résulutats lors de leurs essais. Les critiques à leur endroit furent postérieures, et propres à l'ensemble de la catégorie. Une confusion était entretenue dans les amirautés. Armés avec de grosses pièces, et jusque dans leur dénomination, ils étaient intégrés dès le départ au sein de la ligne de bataille, avec les cuirassés, alors que leur vrai rôle était celui, classique des croiseurs: Faire la guerre au commerce et la chasse aux navires plus petits. Ils n'avaient jamais étés conçus comme des cuirassés rapides mais furent utilisés comme tels.

Leurs machines étaient très puissantes, assorties de pas moins de 31 chaudières B&W ou Yarrow. Ils atteignaient 25,5 noeuds, soit 2,5 de plus que les derniers croiseurs-cuirassés. Quelques modifications ultérieures les affectèrent. Successivement, tous trois virent leur cheminée avant réhaussée, des capotages en toile venir protéger leurs pièces légères sur le toit des tourelles, et en 1914, l'enlèvement de leurs filets antitorpilles et le rajout de directeurs de tir. Plus tard, ils se virent équipés d'une pièce antiaérienne de 76 mm, puis on réduisit laurs mâts supérieurs, puis enleva leur mât supérieur avant, rajouta des plates-formes pour avions sur les tourelles qui reçurent un blindage additionel, comme les toits et flancs des agasins à munitions, suite à l'expérience de Jutland, en mai 1916.

L'Invincible subit une collision avec le submersible C13 en 1913. Au moment de la déclaration de guerre, il était à Queenstown, pour empêcher une sortie Allemande. Puis il revint sur la Humber, participa le 28 à la bataille de la baie d'Héligoland, fut ensuite détaché avec l'Indomitable aux Falklands, aux ordres du Commodore Sturdee, et prit part à cette seconde bataille des Falklands en novembre 1914, vengeant la destruction de l'escadre de Sir Cradock en coulant les croiseurs-cuirassés Scharnhorst et Gneisenau du vice-amiral Von Spee, pivots de l'escadre Allemande du Pacifique. Après une courte refonte à Gibraltar, I'invincible fut détaché à Rosyth, constituant avec ses deux jumeaux le 3e Battlecruiser Squadron. En mai 1916, de nouvelles modifications, puis des exercices de tir à Scapa Flow suivis d'une changement d'affectation ( la troisième escadre de croiseurs de bataille ), furent ses derniers moments avant la légendaire bataille de Jutland.

Portant la marque du contre-amiral Horace Hood, l'Invincible engagea les croiseurs légers Allemands venus en éclaireurs, Pillau et Wiesbaden, les mettant hors de combat, puis croisa le fer avec le croiseur de bataille Lützow, lui infligeant deux sévères coups au but. Mais bientôt le Derfflinger l'encadra, et toucha l'Invincible 5 fois, le dernier impact étant fatal: Il fit sauter sa tourelle latérale et provoqua un incendie explosif alimenté par la poussière de cordite accumulée dans le puit à munitions. L'incendie se transmit immédiatement à la soute elle-même et une gigantesque explosion s'ensuivit, rompant en deux sa coque. L'Invincible sombra rapidement, entraînant dans la mort presque tout son équipage.

L'Indomitable, qui interrompit des essais pour emmener le Prince de Galles à Montréal, servit dans la Home Fleet. Il fut ensuite transféré avec l'Invincible en méditerranée, subit quelques modifications à Malte en juin 1914. Ils participa en août à la chasse au Goeben et au Breslau Allemands, échappés de Port-Saïd, puis aux bombardements des forts des Dardanelles. Il fut ensuite de retour à Rosyth, et engagé en janvier 1915 dans la bataille du Dogger Bank, encardrant de ses tirs le Blücher, finalement coulé par le Queen Mary. Il parvint même à détruire un Zeppelin avec deux coups au but des ses pièces de 305 mm en hausse maximale!... Il remorqua le HMS Lion à Rosyth, gravement endommagé. Peu après, l'Indomitable fut lui-même victime d'un incendie, rapidement mâtrisé, provoqué par un court-circuit électrique. Après une courte refonte, ils fut détaché à la Grand Fleet, et participa à la bataille de Jutland, touchant successivement les Derfflinger et Seydlitz et endommageant le cuirassé Pommern. Le reste de sa carrière fut assez calme, détaché au 2e battlesquadron jusqu'en 1919, date de sa mise en réserve. Il fut démoli en 1922.

L'Inflexible subit des dommages au cours d'essais de tirs, puis de l'explosion d'une barge à charbon. Il porta la marque de Sir Edward Seymour lors de sa viste à New York fin 1909. En 1911, il entra en collision avec le Bellerophon, et réparé, il fut affecté ensuite en méditerranée, portant la marque de l'amiral Milne et servant de quartier-général de la Flotte. Il participa à la chasse aux Goeben et Breslau dans les heures suivant la déclaration de guerre, et après une refonte, fut envoyé aux Falklands, combattant et détruisant l'escadre de Von Spee. En 1915, envoyé en méditerranée, il remplaçait l'Indefatigable, bombardant les forts des Dardanelles. Il subit des coups au buts Turcs, perdant deux canons de 305 mm le 18 mars, et fut frappé le landemain par une mine, l'obligeant à rompre le combat et à être remorqué pour des réparations à Malte. De retour à Rosyth, il participa à la bataille de Jutland, sans subir de dommages. Puis ce fut une longue inactivité et sa participation à la courte "bataille de l'île de mai" en février 1918. Il fut mis en réserve en 1920 et démoli deux ans plus tard.

Caractéristiques: 

 Déplacement & Dimensions

 17 373 t, 20 080 T PC, 172,8 x 22,1 x 8 m

 Propulsion  4 hélices, 4 turbines Parsons, 31 chaudières Babcock et Wilcox, 41 000 cv. et 25,5 n. max.
 Blindage  Ceinture 150, Batterie 180, Barbettes 180, tourelles 180, blockhaus 250mm, ponts 65 mm.
 Armement  8 pièces de 305 (4x2), 16 de 102, 7 ML Maxim 7,62, 4 TLT de 533 mm ( SM ).
 Equipage  784


Ce site fait partie du portail navistory.com sur l'histoire maritime

. ©2006 chaudron-graphique