Navires Siamois de la seconde Guerre Mondiale

La marine Thai en 1939-1945



Drapeau Thai

Moins importante qu'elle ne l'est aujourd'hui sous le drapeau Thailandais, la flotte Siamoise fut un sérieux adversaire pour les rares amiraux Chinois qui essayèrent de faire un blocus de ses ports. Quelques batailles navales au moyen-âge attestent de sa résitance et de son opiniâtreté, avec une certaine habileté tactique, proverbiale car jamais prise en défaut. Ce pays farouchement indépendant, héritier de l'empire des Khmer qui jadis recouvrait toute l'asie du sud-est, se trouva au XIXe siècle aux prises avec l'installation d'un puissant voisin colonial : La France qui s'installa en Indochine, et fit des incursions régulières sur sa frontière en Cochinchine. En 1860, le gouvernement Siamois captura et arma un vapeur Français, le Formosa. Il devint le premier navire de guerre moderne du pays.

En 1880, la flotte Thai disposait d'un croiseur mixte et de canonnières, et en 1914, d'un croiseur, deux batteries flottantes, 5 canonnières, 2 destroyers, et 4 torpilleurs. Cela était un peu "court" en face de la marine Française, mais celle-ci n'avait en fait que peu d'unités majeures dans le secteur. Il n'y avait cependant pas d'hostilité de fait entre les deux pays, et mieux, le Siam déclara la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie en juin 1917. Elle ne participa à aucun combat contre des forces qu'elle ne rencontra jamais, pas même de grands U-Bootes qui purent croiser dans le secteur. En revanche, nombre de vapeurs Allemands furent pris et intégrés à sa flotte marchande, qui de 7 bateaux allait passer à 12.
HTMS Sri Ayudhya
Quelques bâtiments furent obtenus de l'Angleterre dans les années 20, dont un destroyer, mais ses forces étaient viellissantes voire insignifiantes en 1930, malgré un grand nombre de vapeurs hétéroclyte dont des transports, et une infrastructure militaire composée d'une académie navale à I'hra Rajwangderm, 6 délégations locales, deux arsenaux et deux centre radios, à Bangkok et Singora. Par contre une canonnière fluviale cuirassée fut commandée en 1924 à la Grande-Bretagne, mais son vrai renouvellement commença en 1934, avec un plan naval ambitieux comprenant deux cuirassés côtiers, 8 torpilleurs, 2 canonnières de haute mer, 4 submersibles, 4 vedettes lance-torpilles commandés au Japon, à la Grande-Bretagne ou à l'Italie. Le plan se poursuivait pour 1937 avec 2 mouilleurs de mines, 3 torpilleurs, 3 gardes-pêche, et surtout deux croiseurs légers commandés aux chantiers Italiens de l'adriatique en 1938 mais jamais délivrés et repris pour achêvement pour la Regia Marina.
HTMS Thonburi
En juin 1940, le Siam prit acte la défaite Française et commença à établir un plan visant à la reprise de la Cochinchine, en profitant de l'afaiblissement de la métropole. L'un de ces plans prévoyait une action navale contre l'escadre Française d'Indochine. Des troupes envahirent cette région, mais après une courte avance, elles furent stoppées par les troupes coloniales bien équipées et résolues. Il s'ensuivit une fameuse action dans le golfe du Siam, durant la nuit du 16 au 17 janvier 1941. Malgré la tactique adoptée et sur le papier la supériorité en artillerie des navires Thai, la flotte Siamoise y perdit ses meilleures unités, les deux garde-côtes cuirassés Sri Ayuthia et Dhonburi. Ce fait d'armes du Lamotte-Picquet, qui s'appellera désormais la bataille de Koh-Chang, se fit au dépend d'un Siam sans doute rendu trop confiant par les succés de l'Axe et la menace grandissante du Japon pour les anciennes possessions coloniales Européennes. Un armistice fut signé le 29 janvier 1941 avec la France, puis un statu quo sur les frontières, qui dura juqu'à ce que les Japonais envahissent le pays le 7 décembre.
Bataille de Koh Chang
Pas de taille à lutter durablement, et résistant pour la forme, le Siam offrit de capituer le 21 décembre, autant par sympathies internes envers leur agresseur que par practicité devant les victoires rapides de l'empire Nippon. Devenu un satellite de ce pays, avec un gouvernement pro-Japonais, le Siam déclara la guerre à l'Angleterre et aux USA, mais ses maigres forces ne participèrent à aucune opération d'envergure, et il n'y eut aucun perte, pas même lorsque les alliés investirent la région, ne faisant pas toujours la distinction entre navires Japonais, Siamois ou même Français.

Effectifs navals en 1939

Croiseurs (Projets):

-Taksin. Ces 2 Unités, le Taksin et le Naresuan, étaient de loin les plus ambitieux du plan naval Siamois. Ils furent commandés en 1938 à l'Italie, mis en chantier en 1939 à Trieste, mais suite au déclenchement du conflit, leur construction s'arrêta en 1941, et ils furent finalement réquisitionnés par le gouvernement Italien pour renforcer la Regia Marina. Renommés Etna et Vesuvio, ils étaient pratiquement en service lorsque survint l'armistice de novembre 1943.
Taksin
Le Taksin, s'il avait été mis en service sous les couleurs Siamoises en 1941.

Leurs spécifications techniques étaient:
-5500 tonnes standard, 153,8 mètres de long par 14,47 de large et 5,25 de tirant d'eau; 2 turbines et deux hélices, 3 chaudières et 4500 cv qui donnent en théorie 30 noeuds, blindage de 30 à 60 mm, 6 pièces de 152 mm en trois tourelles doubles, 6 de 76 mm en affûts simples de DCA, 8 affûts simples de mitrailleuses lourdes de 12,7 mm AA, et 2 bancs triples de tubes lance-torpilles.

2 Cuirassés côtiers:

-Classe Ratanakosindra : 2 Canonnières blindées côtières (1925-29) le Ratanakosindra et le Sukhotai, construits en GB.
-Classe Sri Ayuthia : 2 cuirassés côtiers construits au japon et opérationnels en 1938.

1 Destroyer:

-Phra Ruang ex-Britannique datant de 1916.

Torpilleurs: (10)

-Classe Puket : 7 unités construites en Italie (1935-37).
-Classe Kantan : 3 unités construites au Japon (1937)

Submersibles: (4)

-Classe Sinsamudar : 4 unités, construites au Japon (1936).

Divers: (21)

-Avisos classe Tachin (2 unités construites au japon en 1936-37);
-Mouilleurs de mines classe Bangrachan (2 unités construites en Italie, 1936);
-Canonnière Chow Phraya (ex-aviso Britannique type Flower, 1918);
-Vedettes lance-torpilles classe CMB (9 unités, construction britannique, 1922 et 1935);
-Garde-pêche classe Sarasindu (3 unités, construction locale -Bangkok- 1936);
-Garde-côtes Sriya Monton (1908);
-Yacht Royal armé Maha Chakri (1918).

Détails de la Marine Siamoise

Thailande Cuirassés côtiers classe Sri Ayuthia (1937)

sri aythuya

Bien que le Siam n'avait pas les moyens de disposer de cuirassés, deux navires assez similaires aux unités côtières déployées par de nombreuses flottes Européennes furent commandés au Japon (Chantier Kawasaki). Les petits Ratanakosindra avaient servis de modèles, mais les spécifications nouvelles, élaborées dix ans plus tard, préconisaient des pièces de croiseur lourd (203 mm) en tourelles doubles. Larges et puissants (2900 tonnes à pleine charge), ces navires étaient nettement plus rapides que les précédents garde-côtes, et leur coque bien plus marine les autorisaient à des sorties en haute mer. Leur guidage télémétrique était issu des croiseurs Nippons, de même que les tourelles et leurs canons. Sur le papier, le Siam alignait la puissance d'un croiseur lourd (8 pièces de 203 mm). Il furent donc déployés logiquement en compagnie de trois torpilleurs fournissant une couverture avancée, contre le Lamotte Picquet. Mais ce dernier prouva que les chiffres n'étaient que du papier et neutralisa les deux navires (Sri Ayuthia et Dhonburi) durant la nuit du 16 au 17 janvier 1941 sans essuyer d'impacts de leur part. Cette action navale laissa aux Siamois un goût amer... Le Sri Ayuthia fut plus tard renfloué facilement (son commandant l'avait fait accoster pour éviter qu'il ne sombre dans le golfe du Siam), réparé et remis en service, il fut coulé par l'artillerie régulière contre les insurgés qui s'en étaient emparés lors de la révolution de 1951. Depuis, ces deux navires ont étés démolis, mais toute la superstructure et les tourelles du Sri Atyuthia ont étés sauvegardés et sont visible depuis au musée de la guerre près de Bangkok.

Specifications
Déplacement & Dimensions 2226t/2900t PC_ 76,50 x 14,43 x 4,17 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels MAN, 5200 cv. et 15,5 Noeuds max.
Blindage Ceinture 65, tourelles et barbettes 102, Ponts 38 mm
Équipage 155.
Armement 4 canons de 203, 4 canons de 76 mm AA, 4 de 40 mm AA.

Thailande Canonnières cuirassées classe Ratanakosindra (1925-29)

Ratanakosindra

Ces deux unités, très larges, hautes et courtes, furent dessinées, construites et lancées spécialement en 1925-1929 par les chantiers de Vickers Armstrong. Ils furent conçus comme des monitors, mais dotés d'une surélévation de la proue afin d'augmenter la navigabilité en haute mer. Armés de pièces de croiseur léger (152 mm), ils étaient blindés, disposant notamment d'un petit blockhaus en tour sous la passerelle, et d'un poste de télémétrie accessible depuis un mât blindé. Bien que ne participant pas à l'action contre la flotte Française à Kho Chang, ils restèrent en service jusque dans les années 65-66 (Ratanakosindra) et 75-76 (Sukhotai).

Specifications
Déplacement & Dimensions 886t/1000t PC 53 x 11,3 x 3,3 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines verticales à triple expansion, 2 chau., 850 cv. et 12 Noeuds max.
Équipage 103.
Armement 2 canons de 152, 4 canons de 76 mm AA.

Thailande Aviso Chow Phraya (1918)



Le Chow Phraya était un ancien aviso drageur de mines de la classe Hunt construit en Grande-Bretagne en 1918 et déclaré surplus à la fin de la guerre. Il fut acquis à tarif préférentiel en 1923 et servit jusqu'en 1971 malgré sa conception désuète.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1400t/2600t PC 82 x 10,36 x 3,14 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines verticales à triple expansion, 2500 cv. et 17 Noeuds max.
Équipage 155.
Armement 4 canons de 120, 2 canons de 20mm AA, 4 TLT 457 mm.

Thailande Destroyer Phra Ruang



Pas encore fait.

Specifications

Thailande Submersibles classe Sinsamudar (1936)

Le Blajunbol en 1940(1/200e)

Ce furent 4 submersibles côtiers ( Blajunbol, Machanu, Sinsamudar et Vilun ) construits par le Japon au chantier Mitsubishi, sur commande Thai. De valeur militaire réduite de par leur faible rayon d'action, ils étaient cependant tout indiqués dans le littoral complexe de la côte Siamoise. Quatre unités supplémentaires étaient prévus par l'Etat-major, mais les fonds furent insuffisants pour passer commande. Tous les quatre restèrent sagement à quai pendant la moitié de la guerre, après avoir patrouillé en 1940-41 contre la flotte Française, et restèrent en service jusqu'en 1955.

Specifications
Déplacement & Dimensions 370t/430t PC 51 x 4,11 x 3,65 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels, 2 ME. 1000/540 cv. et 14,5/8 Noeuds surf./plong.
Équipage 24
Armement 1 canon de 25 mm AA, 5 TLT 533 mm ( 4 proue, 1 poupe ).

Thailande Torpilleurs côtiers classe Puket (1935)

Trad 1940

La marine Siamoise ne disposait pas de destroyers, mais alignait 9 torpilleurs côtiers, les Puket construits en Italie (chantiers de l'Adriatique, Montfalcone). Le Trad et le Puket furent lancé en 1935, le Surasdra et le Patani en 1936 et les Chandraburi, Chonburi, Chunphorn, Rayong et Songhkli en 1937. Afin d"être mis au diapason des stocks de munitions existants ils disposaient d'une armement britannique (Armstrong). Nettement plus petits que les torpilleurs Italiens contemporains, ils étaient cependant assez marins, nettement plus que les frêles Kantan. Aux essais, ils filèrent 32,3 noeuds, mais en pratique les 31 noeuds étaient forcés. Leur armement était cependant celui d'un torpilleur, avec des tubes lance-torpilles de type "aviation" en tubes séparés (deux de chaque côté de la passerelle, les deux autres, doubles, dans l'axe). Cette solution reprise aux torpilleurs Italiens permettait de ménager la stabilité à haute vitesse.

Ces navires connurent le baprème du feu contre la flotte Française à Kho Chang en janvier 1941. Le Puket, le Trad et le Chonburi furent mis hors de combat par les canons du croiseur Lamotte-Picquet, alors qu'ils tentaient de le torpiller. Le Trad fut cependant renfloué plus tard, son commandant ayant réussi à lui faire gagner la côte avant de sombrer, réparé et modernisé, il était encore opérationels, comme les autres survivants, en 1976-80.

Specifications
Déplacement & Dimensions 318t/470t PC_ 68 x 6,40 x 2,13 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Parsons, 2 chau. Yarrow, 900 cv. et 31 Noeuds max.
Équipage 70
Armement 3 canons de 76 mm AA, 2 de 20mm AA, 6 TLT 457 mm.

Thailande Torpilleurs côtiers classe Kantan (1937)

kantan

Probablement les plus petits torpilleurs au monde à leur achêvement, cette série de navires de défense côtière (Kantan, Kylongyai et Takbai) fut commandé à Ishikawajima en 1937. Le Siam semblait de ce fait les préférer aux vedettes pourtant plus rapides et moins chères, du fait de leur rôle de patrouilleurs. Très bas sur l'eau, et dotés de tubes sans recharges de faible calibre, ces unités supportaient mal le gros temps. Une quatrième unité fut construite en 1956 à Bangkok, et resta en service jusqu'en 1980... Les trois autres avaient survécu au conflit et rayés des listes en 1973.

Specifications
Déplacement & Dimensions 110t/135t PC 42 x 4,6 x 1,52 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chau., 1000 cv. et 19 Noeuds max.
Équipage 31
Armement 1 canon de 76 mm AA, 2 de 20mm AA, 2 TLT 457 mm.

Thailande Avisos classe Tachin (1936)

Tachin

Parfois aussi classés comme canonnières, ces deux unités portant le nom des deux grands fleuves d'asie du sud-est, le Mékong et le Tachin, furent construites au Japon, sur un cahier des charges précisant également un rôle de navire-école. Ils pouvaient également mouiller des mines. Ces navires polyvalents ne furent pas déployés lors de l'offensive navale Thai contre la marine Française en janvier 1941 et par conséquent furent épargnés. Le premier resta opérationnel jusqu'en 1945, étant démoli après avoir subi des dégâts irréparables, et le Méklong resta en service jusqu'en 1976.

Specifications
Déplacement & Dimensions 1400t/2600t PC_ 82 x 10,36 x 3,14 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines verticales à triple expansion, 2500 cv. et 17 Noeuds max.
Équipage 155.
Armement 4 canons de 120, 2 canons de 20mm AA, 4 TLT 457 mm.

Thailande Mouilleurs de mines classe Bangrachan (1937)

Bangrachan

Le Bangranchan et le Nhongharai furent commandés en 1936 aux chantiers de l'adriatique à Montfalcone et servirent jusqu'en 1980. Ils pouvaient embarquer jusqu'à 142 mines à orins standard. Les 76 et 20 mm étaient d'origine Italienne et japonaise.

Specifications
Déplacement & Dimensions 368t/408t PC 50 x 7,7 x 2,20 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels Burmeister & Wein, 540 cv. et 13 Noeuds max.
Équipage 55
Armement 2 canons de 76 mm, 2 de 20mm AA, 142 mines